lundi, décembre 24, 2007

"La fête de Noël".


Je n'ai pas eu d'éducation religieuse avant l'année de mes 10 ans, alors pour moi Noël était certes une fête que j'aimais beaucoup, peut-être plus le sapin et ses vraies bougies (et les cadeaux) que la crèche.

J'ai fêté Noël avec mes enfants, mais c'était une fête qui ne me parlait pas.

Aujourd'hui m'est venue l'image d'une parabole en géométrie, cette courbe en forme de U. Le haut de la parabole qui va vers l'infini est dans le ciel (image). Le centre de la parabole est la terre. Ceci pour reprendre les représentations qui nous sont familières.

Ce qui est révélé dans le premier testament, c'est qu'il y a un être (Dieu) qui désire que ces deux mondes (pour simplifier disons le ciel et la terre) puissent être reliés. 

Ce Dieu là fait un bon nombre d'essais peu concluants et semble bien souvent à deux doigts de tout détruire devant l'incapacité de l'humain à sortir de sa convoitise. 

Pourtant à un moment donné, et c'est là où ma "parabole". intervient, Il décide de prendre chair. 
C'est là pour moi le début de la kénose. Le Tout Autre prend un corps de petit autre. Et se crée alors la jonction des deux univers.

Si je compare cette naissance avec celles rapportées dans les différentes mythologies greco-romaines, la différence est énorme. Certes on peut dire que Jésus est un "demi-dieu",' mais il n'est pas mis au monde pour satisfaire le désir libidinal de qui que ce soit, mais le désir amoureux d'un Dieu pour sa créature.

Il est là, parce qu' avec Lui, l'union des deux mondes deviendra possible et qu'il a un rôle de lien: vrai homme, vrai Dieu.

Le haut de la parabole à gauche, c'est le moment de l'incarnation ( Noël). Le tracé de la parabole, c'est la vie de cet homme depuis sa naissance jusqu'à sa mort, c'est le long chemin tel que cela nous est rapporté dans les évangiles.La résurrection se situe tout en haut et à droite. Elle permet l'envoi de l'Esprit Saint sur tous les hommes. 

On passe ainsi du singulier (Le très haut te couvrira de son ombre -nuée symbole de la présence du dieu vivant-) à l'universel.

La mort de Jésus est dans la logique de la kénose de la naissance. Elle ouvre un passage, elle ouvre "la porte" parce que en Jésus le divin a pris corps dans l'humain.

Alors oui, cette fête de Noël aujourd'hui représente enfin pour moi quelque chose de très important qui mérite d'être célébré avec une grande joie.


dimanche, décembre 23, 2007

"L'ange du Seigneur, majuscule ou minuscule à ange?"

                                   Ange au sourire, cathédrale de Reims

En cette période de Noël, on parle beaucoup des anges, que ce soit celui qui apparaît à Manoa dans le livre des juges, l'ange qui apparaît à Zacharie, qui donne son nom: Gabriel, puis qui va à Nazareth pour délivrer un autre message. Il y a celui qui qui apparaît à Joseph, et celui qui annoncera aux bergers une naissance un peu particulière.
 
On oublie parfois que cet ange qui est dans nos représentations un être ailé, "gentil" peut bloquer la parole pour 9 mois chez le pauvre Zacharie qui a eu un doute bien compréhensible. Je me demande d'ailleurs si cette mutité n'a pas valeur de signe pour le peuple comme la mutité à laquelle a été condamné Ezéchiel pour faire signe durant la chute de Jérusalem. 

Ceci pour dire que lorsque nous écrivons "ange" avec une minuscule, d'une certaine manière nous l'amputons de la puissance d'un autre ordre, que nous ne connaissons pas et qui peut  être terrifiante.

Les anges étant des messagers de ce qui est censé se passer au dessus de notre tête, nous avons pris l'habitude de nous les représenter avec des ailes comme des oiseaux, mais les anges, les Anges du Seigneur  ne sont pas décrits de cette manière. Ils sont autrement impressionnants.

Ces anges avec un a minuscule, on en rencontre beaucoup dans les évangiles. Les hommes en blanc qui s'adressent aux apôtres après l'ascension ou qui se tiennent dans le tombeau sont caractérisés par une autorité venue d'ailleurs et par ce que j'appellerai une luminosité (la blancheur). Ils se déplacent d'un lieu à l'autre, ils se font comprendre et ils comprennent. Ils délivrent un message et ils disparaissent. De même ceux qui agissent dans les actes.

Dans le premier testament, on les rencontre aussi, mais souvent ils ne sont pas que des messagers, ils ont explicitement une aura de puissance qui est reflet de la gloire de Dieu.

Dans le livre des juges, l'être qui est sous un térébinthe et qui s'adresse à Gédéon ,en lui disant "Salut à toi vaillant guerrier" provoque une certaine stupeur, à défaut d'une certaine terreur chez ce fils qui essaye de soustraire la blé familial à la rapacité des Madianites. Dans la bible de Jérusalem, il est l'Ange du Seigneur, avec une majuscule. Je ne sais pas si Gédéon ressent de la peur ou de la crainte, puisqu'il discute familièrement avec lui, mais l'être qui se manifeste là est un être autre. En travaillant ce texte, j'ai été étonnée par la manière dont s'enflamment les offrandes apportées par Gédéon: ce n'est pas le bâton d l'Ange qui met le feu aux aliments, mais le rocher qui s'enflamme et qui consume, ce qui me semble autrement terrifiant: un petit volcan à portée de main. 

Cet Ange là n'est pas très éloigné de l'Ange qui s'adresse à Moïse dans le buisson qui brûle sans se consumer. Et le passage de" l'Ange de YHWH" à" YHWH" (Ex 3) monte bien que ces êtres qui se manifestent ainsi ont une force et une puissance autre celle des angelots joufflus que nous connaissons. 

Nous sommes finalement tellement dans l'imagerie un peu lénifiante des anges gardiens, que nous oublions que ces personnages qui sont des symboles de la puissance d'un Dieu qui se veut communication, ne sont pas à notre portée. Ils sont eux aussi parole agissante de Dieu. 

Ps147, 15-18
Il envoie son verbe sur terre, rapide court sa parole,
il dispense la neige comme laine, répand le givre comme cendre.
Il envoie sa parole et fait fondre, il souffle son vent, les eaux coulent

 

dimanche, décembre 16, 2007

"Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre"Mt 11,2

L'évangile de ce jour rapporte ce questionnement des disciples de Jean à Jésus.

Or cette question de Jean sonne bizarrement. Nous savons, nous, par l'évangile de Luc qu'il est le cousin de Jésus, qu'ils ont pratiquement le même âge, que Jean a vu l'Esprit Saint descendre sous forme d'une colombe, donc qu'il devrait quand même bien savoir que Jésus est le messie.

Mais le messie annoncé par Jean est un messie qui doit remettre de l'ordre, qui tient la pelle à vanner et qui mettra au feu tout ce qui doit être brûlé. Il y a là une image d'un envoyé de Dieu qui vient pour venger son peuple et reprendre la royauté.

Si Jésus est le messie que lui, Jean a annoncé, pourquoi ne vient-il pas libérer Israël du joug d'Hérode et sortir Jean de sa geôle? Cela pourrait se dire "si tu es le Messie, qu'est ce que tu attends pour renverser Hérode et me sortir de là". Ou encore "si tu es le Messie prouve le". 

La réponse de Jésus qui cite le prophète Isaïe est très claire: il est bien le messie, mais il ne viendra pas pour renverser qui que ce soit et il ne sortira pas Jean de sa prison et du sort qui l'attend. 

Et c'est bien cela qui sera la pierre d'achoppement par la suite pour le peuple mais aussi pour ceux qui suivent Jésus. quelle royauté va-t-il rétablir en Israël?   

jeudi, décembre 06, 2007

"fils fille ou petit"

Lors d'un enseignement sur l'évangile de la nativité en Luc 2, il a été noté que l'auteur fait dire aux anges qu'ils annoncent une "bonne nouvelle" qui est quelque chose de renversant, d'étonnant, de bouleversant. 

Du coup cela redonne un peu de sens à ce mot évangile qui désigne un écrit plus qu'une annonce. 

Puis il a été rappelé que la nouvelle renversante pour ceux qui se disent chrétiens c'est de s'entendre appelé fils ou fille bien-aimé par Dieu. 

Peut-être que pour moi les choses ne se sont pas passées dans cette dimension affective, mais je dois reconnaître que j'ai un peu de mal avec ces phraséologie. 

Puis je me suis dit que moi j'avais des enfants, des enfants qui étaient devenus des adultes et avaient leur propre vie. Mais quand je pense à eux, ils sont et ils demeurent mes "petits". cest un peu animal comme conception, mais là je m'y retrouve. Je veux bien et je désire profondément être"le petit de Dieu", juste un tout petit qui ne revendique aucune place auprès de la Vierge Marie et des apôtres comme cela est dit dans les prières qui suivent la consécration, non juste la place qui sera la mienne. 

j'ai été le "petit" de ma mère, je préfère le masculin au féminin qui a rapidement une connotation péjorative, donc cela je sais ce que c'est. Je sais aussi ce qu'elle a du faire pour maintenir la vie chez le bébé que j'ai été pendant l'exode. Une mère est prête à donner sa vie pour son petit, pour qu'il vive. Mes petits je le ai vu grandir, ils ont été ma joie et ils le sont encore, mais si âgés soient-ils ils sont et ils demeurent "mes petits".

Noël me rappelle aujourd'hui que pour tous ces petits qui habitent cette planète, un Dieu a décidé de donner son petit à lui, pour que les autres deviennent des vivants.

"Je te bénis Père d'avoir caché cela aux sages et aux savants et de l'avoir révélé aux tous petits"
Luc 10,21