dimanche, juillet 27, 2008

"Le chant du monde".


Quand je faisais partie des guides de France, il y a avait un chant qui se terminait par "le chant du monde va s'élever" ou "va commencer".  Je ne me souviens plus des autres paroles (1). 

Pourquoi ce bout de phrase? En fait il  est venu clore des réflexions que je me faisais ce matin. Hier en effet nous assistions à concert essentiellement pour piano. Il y avait un morceau introduit par son créateur. Celui-ci  parlait de la musique comme d'une matière que l'on peut travailler pour en faire sortir des sons ou des sonorités nouvelles. Je dois reconnaître que ce qu'il sait en faire est très beau. Mais cette notion de travail sur la "matière" musique est nouvelle pour moi. 

Cela m'a donné l'image d'un tailleur de pierre ou de bois, qui est capable de voir dans la masse ce qui pourra en sortir. C'est vrai aussi pour ceux qui sont des stylistes et qui créent en fonction de la matière du tissu. Le compositeur rentrerait donc dans cette catégorie de personnes qui sont un peu des visionnaires, qui voient ou entendent ce que d'autres ne peuvent ni voir, ni entendre, ni imaginer.

Et à partir de là, m'est venu l'idée que Dieu désirait peut-être que chacun d'entre nous puisse  chanter selon une note de musique, sa note de musique et que comme  le tailleur de pierre, Il nous taille avec son ciseau pour que la note sonne juste.Et cela peut prendre beaucoup de temps, d'autant que c'est à son oreille à Lui, que ça doit sonner juste, et c'est pour cela que bien souvent nous ne comprenons rien à ce qui nous arrive, à ces épreuves qui nous tombent dessus. 

Alors peut-être à certains moments quand beaucoup d'humains ont été travaillés par le ciseau de Dieu, un chant peut s'élever, le chant de l'Univers, le chant de l'Homme, le chant de l'Esprit. Il naît alors une musique qui donne de la joie à Dieu, de la joie au monde , de la joie à nos frères humains.

C'est peut-être un rêve, mais c'est le mien aujourd'hui.

(1) réveille toi belle ma mie, réveille toi c'est le matin
réveille toi belle ma mie la nuit est loin.

La haut les eucalyptus ont parfumé le vent. 

réveille toi belle ma mie, réveille toi, c'est toi c'est le matin, 
réveille toi le chant du monde va se lever.  

mercredi, juillet 09, 2008

"Préoccupations de femmes".


Je viens de lire un livre pour moi passionnant de I. Fisher(1) consacré aux femmes des débuts de l'histoire d'Israël. J'attends le tome 2 avec une certaine impatience.  

A propos d' Agar qui meurt de soif à côté d'un puits, elle écrit: "Dieu n'enlève pas l'épreuve, mais il est dans l'épreuve."
Pour moi ce genre de phrase justifie la lecture de tout un livre, car elle m'apporte beaucoup et peut me servir d'ancrage.

Elle insiste entre autre sur les rencontres qui se font auprès des puits, rencontres importantes, que ce soit pour Jacob qui rencontre Rachel, pour le serviteur qui doit trouver une femme pour Isaac et pour Moïse qui rencontre les filles du prêtre Jéthro. 

Le travail des femmes est de puiser de l'eau, mais aussi d'abreuver le bétail et pour cela, il faut d'une part que le puits soit accessible, donc que la dalle qui le recouvre soit poussée et que les hommes aient terminé de donner à boire à leur propre bétail.Il leur faut souvent attendre, ce qui explique la surprise de Jethro quand ses filles reviennent rapidement avec leur petit bétail du puits;. 

Je savais bien que les puits n'avaient pas de margelle, mais je n'avais pas pensé qu'ils n'étaient pas forcément très accessibles, car il faut bien éviter l'évaporation. Une pierre doit être posée sur l'ouverture et retirée à certains moments de la journée. 

Je suppose que quand Jésus parle du boeuf qui est tombé dans un puits un jour de sabbat, c'est que comme tout travail est interdit ce jour là, la surface du puits est dégagée, ce qui n'est pas le cas le reste de la semaine. 

Alors, on peut bien penser qu'une des préoccupations des femmes de tous les temps, puisque puiser l'eau semble être leur tache (d'où peut-être l'intérêt le jour de la Cène de l'homme qui va puiser de l'eau, ce qui semble très étonnant dans cette culture) sera "qui va déplacer la pierre", car la pierre est lourde. 

Et là on retrouve la préoccupation des femmes au matin de Pâques: "qui nous roulera la pierre".

Sous la pierre du puits se trouve l'eau qui est source de vie, sous la pierre du tombeau se trouve le vide qui montre que la vie est là.

(1)Imtraud Fischer: des femmes avec Dieu. Cerf 2008