jeudi, septembre 18, 2008

Pensées vagabondes à propos de la pécheresse pardonnée.

Quand j'écoute une lecture, très souvent il y a un mot qui s'impose à moi, surtout quand la traduction me surprend. Ce fut le cas aujourd'hui pendant la lecture de l'épisode de la pécheresse pardonnée en Lc7, 36-49.Si la Bible de Jérusalem (qui est un peu ma référence) dit, "et voici qu'une femme qui dans la ville était une pécheresse, la traduction liturgique elle emploie une phrase beaucoup plus lapidaire: "Survint une femme de la ville, une pécheresse.Et c'est le mot "ville" qui a fait écho en moi. Pour beaucoup d'entre nous, la ville n''est pas un lieu recommandable. C'est un lieu de danger, où tout peut arriver et quelqu'un qui vient de la ville n'est pas forcément recommandable.

Alors voilà cette femme qui entre, alors qu'elle n'est pas invitée, qui s'installe directement aux pieds de celui qui lui a été invité et qui est peut-être à la place d'honneur, donc bien en vue. Cela me fait alors un peu penser à Marie, la soeur de Marthe qui elle aussi est tout contre Jésus, puisqu'elle assise à ses pieds.

Et cette femme, dont on ne nous dit rien si ce n'est qu'elle est une pécheresse, et que nous considérons comme une madame qui vend ses charmes, fait en fait pour Jésus ce qu'elle sait si bien faire, donner du plaisir. EN général nous scotomisons les faits pour rester sur l'affect: elle arrosait ses pieds de larmes. Mais si on reprends les gestes qui sont décrits et d'ailleurs énumérés par Jésus, les larmes mais surtout les baisers et l'onction (massage) pour faire pénétrer le parfum, sont des gestes à connotation érotique. Ces gestes donnent du plaisir à celui qui les reçoit. D'une certaine manière, elle fait pour Jésus ce qu'elle sait faire, mais elle le fait gratuitement et avec tout l'amour dont elle capable.

Ceci montre bien la transformation qui s'est faite en elle.

Et j'aime à penser que c'est cet amour là qui lui a valu le pardon de ses nombreux péchés, et non pas seulement ses larmes.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est l'une des passages de la Bible que j'aime bien.
Ca me donne souvent l'impression que cette femme "pecheresse" est vraiment l'égale aux hommes, voire plus précieuse que les hommes qui ne comprenent pas le language du coeur.

Mélie