vendredi, octobre 23, 2009

Eternel, éternellement.


Dans l'évangile de Jean on trouve ce ou ces mots vingt et une fois, ce qui est beaucoup.

Avoir la vie éternelle, vivre éternellement, qu'est ce que cela représente pour nous?

Je crois que nous avons beaucoup trop tendance à associer éternel avec Au Delà. Or ce qui se passe après notre mort, nous en sommes malgré tout dans l'ignorance. l'éternité nous ne savons pas ce que c'est sauf que Jésus dit bien souvent que le royaume est déjà, maintenant, aujourd'hui, pas dans un ailleurs inaccessible.

Je ne peux m'empêcher de penser que compte tenu de la durée de vie de l'être humain, le condamner à la félicité ou a la torture pour l'éternité, cela paraît disproportionné, et j'espère que après la mort, je découvrirai d'autres possibles que ce dualisme.

Mais il y a un autre aspect qui me semble beaucoup plus important, c 'est que quelque chose qui est éternel est quelque chose qui ne varie pas en intensité, en quantité et en qualité. C'est quelque chose qui ne disparaît pas. C'est quelque chose qui reste présent quoiqu'il arrive. La publicité pour le diamant "un diamant est éternel" donne un peu cette dimension. C'est quelque chose qui est là, qui est présent, qui perdure quoiqu'il arrive.

Quand Paul écrit seule la charité demeurera cela revient à dire que l'Amour restera dans ce futur que nous ne connaissons pas, parce qu'il est déjà là dans notre présent.

Ce n'est pas parce que nous n'avons pas la capacité de voir les choses qu'elles n'existent pas. Quand Dieu donne, il donne dans toute sa richesse dans toute sa plénitude et il ne peut reprendre ce qu'Il a donné. Son Amour Il nous l'a donné en plénitude.

L'image que j'ai est une sorte de fleuve, vigoureux, fort, mais non violent, c'est à dire non dévastateur, mais qui est d'une force inouïe et qui ne peut pas être avalé par la terre, ou disparaître du jour en lendemain.



Il est là, présent à côté de moi, il est source. Parfois je le repère par son murmure, parfois je crois que je ne le vois plus, mais il est là. Ce n'est pas parce que mes yeux ne le voient pas qu'il n'existe pas ou qu'il cesse d'exister.L'eau se manifeste parfois à son odeur, à son chant, par ce qui pousse à côté, bref elle a son langage. Un ruisseau murmure...

Ce fleuve est la présence de dieu. Quand on a en soi cette connaissance, on ne se pose plus ((ou moins) de question sur ce que fait Dieu aujourd'hui dans le monde, dans mon monde.L'amour de Dieu est là, il est donné aujourd'hui et pour toujours. Dieu ne reprend pas.

Dieu est là, "de toujours à toujours" comme dit le psaume 90 attribué à Moïse. Il est présent, 'Il est agissant (à a sa manière) et Il remplit l'univers. Cette force de Vie est là elle est pour nous, c'est son Amour, ce fleuve qui est là pour nous nourrir, pour nous permettre de lutter contre le mal.

Alors pourquoi faire comme si nous n'en étions pas digne de cet Amour qui est là depuis toujours, qui nous est donné, qui nous accompagne, alors que c'est la présence et le don?

Dieu ne joue pas à cache cache avec nous, ce sont nos yeux qui ne s'ouvrent pas et qui ne voient pas.




Le don de l'Esprit Saint est aussi de faire de nous des voyants et de nous mettre en prise avec cet Amour qui nous est donné.

dimanche, octobre 04, 2009

la jalousie du serpent une bête des champs. .

En écoutant ce matin la lecture du passage de la Genèse qui relate la création de la femme, (Gn 2, 18-24) j'ai eu l'oreille tirée par les mots "bêtes des champs". J'avais toujours imaginé que Adam nommait toutes les bêtes, y compris les bêtes sauvages, mais il ne s'agit que des bêtes des champs (qui peuvent vivre dans et hors du jardin) et des oiseaux du ciel qui eux peuvent vivre sur les arbres dans et hors du jardin.



Je cite le début du texte:
"Il dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »

Avec de la terre, le Seigneur Dieu façonna toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,

et il les amena vers l'homme pour voir quels noms il leur donnerait. C'étaient des êtres vivants, et l'homme donna un nom à chacun.
L'homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde."

On peut alors imaginer l'attente de chacun des ces animaux: est ce que je vais être choisi? La vache peut penser: je lui donne du lait, il va me choisir, le cheval peut penser, je traîne sa charrue, je lui permet de se déplacer facilement, il va me choisir, le chien dira: je suis capable de rapporter des objets, je peux garder les moutons, j'obéis à sa voix, je l'aime, je suis son compagnon, alors il va me choisir...



Le serpent peut penser: comme lui je suis capable de me dresser, moi je suis un être vertial tout comme lui, je suis tout puissant car je peux donner la mort, je suis beau car des que ma peau est usée je peux en changer, et surtout je suis rusé donc intelligent.(cf Gen 3,1 "le serpent était le plus rusé des bêtes des champs" , mais hélas il n'est pas choisi. Et de cette déconvenue va suivre ce que l'on a coutume d'appeler la chute.

Car quand il voit la femme, celle qui l'a supplantée, l'envie naît alors en lui et il n'aura de cesse de l'éliminer rpour redevenir l'objet élu, l'objet choisi. Il s'agit bien de reprendre ou de prendre une place qu'il estime être à lui. Bien humain ce serpent somme toute.

De ce fait il est normal qu'il s'attaque à la femme et non à l'homme, car dès qu'elle aura commis la faute il pourra lui se faire valoir en disant si tu m'avais choisi moi ça ne serait pas arrivé...

Malheureusement un animal reste un animal si rusé soit-il! Il n'a pas su prévoir que le fruit de l'envie et de la convoitise est toujours la mort. La haine fait désirer la mort de l'autre, mais hélas elle fonctionne comme une boomerang. Le produit de l'envie et de la convoite reste la mort.

Car dans cette histoire le serpent est loin d'être gagnant: Gn3, 14Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent :
Puisque tu as fait cela,
tu seras maudit entre toutes les bêtes
et tous les animaux de la campagne,
tu te déplaceras sur ton ventre
et tu mangeras de la poussière
tous les jours de ta vie.

15Je mettrai de l'hostilité entre toi et la femme,
entre ta descendance et sa descendance :
celle-ci t'écrasera la tête,
et tu lui mordras le talon.

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