lundi, décembre 06, 2010

Marie de Magdala: Matthieu 28.


Nous avons terminé la lecture de l’évangile de Matthieu et je me suis rendue compte que je connaissais peu le dernier chapitre. Que ce chapitre vienne étayer celui de Marc, certainement, mais la figure de l’Ange du Seigneur assis sur la pierre roulée m’a interrogée, m’a peut être permis de relire ce texte autrement.

Je dois dire qu'il  m’a fait penser à l’Ange qui parle à Gédéon dans le livre des Juges : "Salut à toi vaillant guerrier". Vision ou réalité, peu importe, l’important c’est que quelque chose s’est passé, quelque chose qui ne rentre pas dans notre logique. Il aurait pu me faire penser à l'ange qui se manifeste à Joseph, mais cet ange là est bien proche des anges du premier testament, de l'Ange de YHWH. 

Alors je me suis mise dans la peau de Marie de Magdala et voilà comment elle raconte.







« Inutile de dire que je n’ai pas beaucoup dormi et que ce sabbat, il n’en finissait pas de finir.

Dès que les étoiles qui annoncent le jour nouveau se sont levées, moi et mon amie Marie, nous sommes parties vers l’endroit où Joseph avait déposé le pauvre corps de mon Seigneur. Dans quel état ils l’ont mis ce corps. Joseph l’a mis tel quel dans un drap, mais ce n’est plus un corps. Ce n’est que plaies.. Nous allons lui rendre sa propreté, sa dignité et nous ferons ce que les femmes doivent faire pour un mort. Nous avons apporté ce qu’i faut pour l’embaumer.

Nous nous demandions un peu comment nous ferions pour déplacer la pierre et si les gardes qui ont été postés devant nous laisseraient faire.

Avant hier, nous avions passé du temps devant cette « bouche » qui avait avalé Celui en qui nous mettons encore aujourd’hui notre foi; nous attendions je ne sais quoi, mais derrière la pierre roulée par Joseph, il y avait le silence coupé par le bruit des gardes qui ne se gênaient pas pour faire du bruit. Et nous avons dû partir, préparer le sabbat, faire comme d’habitude…

Quand nous sommes arrivées il s’est passé quelque chose d’inimaginable. Il y a eu comme un tremblement de terre, nous avons eu l’impression que la terre s’ouvrait sous nous, comme pour laisser sortir quelque chose. Nous avons vu la pierre se déplacer comme si une main la faisait rouler. Nous avons vu comme une figure de lumière (et nous nous sommes demandées si ce n’était pas cela la résurrection, Jésus qui serait devenu l'Ange du Béni)  qui a pris possession de la pierre en s’asseyant dessus.

Les gardes qui nous inquiétaient tellement ont du voir la même chose que nous, car une crainte sacrée les a comme renversés et ils sont tombés au sol. Si nous n’avions pas été aussi surprises, peut être que cela nous aurait fait rire, voir ces hommes en armes, morts de peur.

Puis celui qui était assis sur la pierre nous a parlé. Sa voix qui aurait pu être violente était douce à nos oreilles. Elle nous disait de ne pas avoir peur, que Jésus était ressuscité comme il l’avait dit, que son corps n’était plus là. 

Il nous a même invitées à entrer pour voir qu’il n’y avait plus de corps. Du coup cela faisait de nous, les femmes, des témoins. 

Il nous alors dit d’aller prévenir rapidement sans repasser par chez nous tous les autres que le Maître était vivant et qu’Il les attendait en Galilée. Là malgré tout, nous nous demandions s’ils nous croiraient ou non, car à part notre parole quel signe avions nous à leur donner et la parole des femmes tout le monde sait qu'elle n'a pas beaucoup de valeur. Pour Jésus oui, elle en avait mais pour les autres…

Nous avons obéi et voilà que le Maître est venu lui-même au devant de nous. Il nous a saluées, Il s’est laissé touché et nous avons touché de vrais pieds, un vrai corps. Il faut être deux pour avoir un  témoignage valide et là nous étions deux. Il nous a redit la même chose : aller en Galilée où Il nous attendrait.




Nous avons alors annoncé la nouvelle aux autres, à tous les autres, mais même s’ils se sont mis en route, ils ne nous croyaient pas vraiment. Mais nous, nous étions dans la joie, car Il était revenu de la mort, Il avait vaincu la mort et il était la Vie. Nous l’avions entendu, touché. Notre joie était parfaite, nous étions entrés dans la joie qu’Il nous a avait promise.







2 commentaires:

Anonyme a dit…

En lisant le texte, je suis interpellée car je n'avais jamais réalisé qu'elles avaient pu Le toucher. J'en restait à la version de Jean.
Et là, .... je trouve cela fabuleux.
Peu importe qu'elles soient entendues, elles avaient elles au fond d'elles mêmes cde bonheur parfait que rien ni personne ne pourrait leur enlever.
Quelle joie et cette joie nous pouvons nous aussi la trouver à condition de se laisser toucher....

MK

TOURNESOL a dit…

J'ai fait graver sur la tombe de mon mari, la phrase des anges au femmes apeurées marc16,6
"N'ayez pas peur"
C'est une phrase qui fut pour moi une lumière sur ma route...