dimanche, mars 27, 2011

1 Jn 2, 2 victime de propitiation pour nos péchés: début

Propitiation
Quand un mot me travaille, il faut que j'aille voir son sens dans un dictionnaire et ce fut le cas de ce drôle de mot «propitiation ». Je pensais qu’il venait de l’épître aux Hébreux, mais je me trompais. Il est  employé dans la première épître de Jean: 1 Jn 2, 2 « C'est lui qui est victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » et 1Jn 4,10: «  En ceci consiste l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés ». Ce mot est employé dans la bible de Jérusalem, mais d’autres bibles (BFC, Nouvelle Bible Segond, TOB) emploient la phrase : «  offert en sacrifice pour le pardon de nos péchés ».


plaque d'or qui recouvrait l'arche d'alliance et sur laquelle on offrait des sacrifices.
La définition de ce mot serait: « Victime offerte pour obtenir les complaisances (les faveurs) d’un Dieu ». Ceci se trouve dans beaucoup de religions, c’est ce que l’on voit avec le sacrifice d’Iphigénie par exemple. On peut supposer que plus le sacrifice a de la valeur, par exemple le fils ou la fille d’un roi (ceci étant reproché à certains rois de Samarie), ou plus il est important en nombre (je pense là au nombre de taureaux offerts en sacrifices lors du transfert de l’arche dans le temple 1R 7, 63) par Salomon, plus les faveurs du Dieu seront acquises.

Le livre du Lévitique montre bien le rôle du sacrifice des animaux, pour obtenir à la fois le pardon des péchés (qui sont responsables des malheurs collectifs ou individuels)  et s’attirer la bienveillance ce Dieu. Pourtant, il me semble que ceci est une manière bien anthropomorphique que de projeter sur Dieu nos propres manières de fonctionner. Dans le psaume 50 ne lit-on pas :
8Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches ; tes holocaustes sont constamment devant moi.
9Je ne prendrai pas un taureau de ta maison, ni des boucs de tes bergeries.
 10Car tous les animaux de la forêt sont à moi, toutes les bêtes des montagnes, par milliers ;
11je connais tous les oiseaux des montagnes, et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient.
12Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde m'appartient, avec tout ce qui s'y trouve.
13Est-ce que je mange la viande des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ?
14En sacrifice à Dieu, offre la reconnaissance ; acquitte-toi de tes vœux envers le Très-Haut.
15Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras.




En d’autres termes, pour se concilier la bienveillance de Dieu, ce n’est pas l’abondance  qui est nécessaire, ni la soumission au rituel sacrificiel, mais c’est la manière dont le rite est accompli. S’il n’y a pas de relation entre celui qui offre le sacrifice et son Dieu, d’une certaine manière le sacrifice est vain. Ce qui importe c’est la confiance et la foi.


Je dois dire que si Jésus est une victime offerte en propitiation, c'est à dire pour obtenir les "complaisances" de Dieu, et bien je peux me poser des questions. D’une certaine manière son sacrifice est un échec. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas un monde où la vie est facile. 


La mort de Jésus n’a rien modifié aux famines, tremblements de terre, guerres (sans parler des guerres faites en son nom). Le mal (si on ouvre un peu les yeux) est omni présent et lutter contre lui reste difficile. Le mal est certes en dehors de nous, mais aussi à l’intérieur de nous. Cela nous avons souvent tendance à l’oublier. Compte tenu de notre évolution, il reste encore beaucoup de pulsions animales en nous. Ces pulsions ont certainement permis à l’être humain de survivre, mais aujourd’hui, dans notre culture et  notre civilisation,  si elles demeurent trop vivaces, elles nous conduisent à notre propre mort (et trop souvent à la mort des autres). Quand quelqu’un dans une série télévisée dit « je n’avais pas le choix, je n’ai pas pu faire autrement, alors qu’il vient de tuer quelqu’un, on peut se demander si cela n’est pas un esclavage, esclavage de la convoitise, esclavage d’une certaine représentation de soi. 



Et je pense que c’est de cet esclavage là dont Jésus est venu nous libérer. Cela peut s’appeler le péché et se décliner sous beaucoup de mots, mais cela c’est aussi le Mal et si on lit un peu autrement les évangiles, on peut dire que au dela des guérisons, des miracles, de la résurrection il s’agit bien d’un combat contre le Mal et que le sacrifice de Jésus nous permet non pas d’en être vainqueur mais de lutter contre lui jour après jour en utilisant la force qu’Il nous donne. 

2 commentaires:

Brigitte Papleux ( Else) a dit…

Bonjour, je trouve votre blog intéressant. Comme je suis animée aussi par le désir de partager sur le message évangélique, je me permets de vous adresser l'adresse de mon récent blog :http://icietmaintenantlecorps.blogspot.com/. Cordialement. Brigitte Papleux .

TOURNESOL a dit…

Il est vrai que de beaucoup de mots religieux nous ne comprenons pas le sens véritable... C'est peut-être cela le chemin spirituel véritable de chacun...
Personnelement je n'aime pas le mot "sacrifice" J'ai toujours pensé que la vie était déjà assez dure ainsi pour pas mal de personnes... Jésus nous enseigne simplement une autre manière de vivre ce que la vie nous réserve