samedi, mai 07, 2011

"Grogne"

L'évangile du jour est celui de Jésus marchant sur les eaux(Jn 6,16-21)  après la multiplication des pains. Texte pas si facile car il y a la finale: ils voulurent le prendre dans la barque mais ils touchèrent terre... J'aurais bien aimé en entendre parler et au lieu de cela l'introduction à la célébration a été (d'où ma grogne): "les apôtres sont pris dans un orage (bon, où il vu ça lui, on parle de vent en bourrasque), ils sont peur... Ils ont oublié le miracle de la multiplication des pains. Nous aussi nous avons peur, nous oublions que Jésus est là (et bien non, justement il n'était pas là, et toutes belles phrases  dans cet évangile sur la présence de Jésus, elles viendront plus tard: Jn 14-17), alors nous devons demander pardon pour la peur que nous éprouvons quand le ciel nous tombe sur  la tête, pour oublier que Jésus peut nous sauver. Oui il le peut, mais les épreuves, elles sont pour nous.

Alors là bravo. Pour culpabiliser on ne fait pas mieux. La peur est normale, elle est naturelle, c'est la confiance qui ne l'est pas. Apprendre à faire confiance cela demande toute une vie et on n'a pas à se sentir coupable si la peur est là. 

Après dans l'homélie on a eu droit dans le même tabac à: "on doit demander pardon d'être triste. Quand je suis triste je me replie sur moi même et je ne fais pas ce que je pourrais faire pour les autres. Mais ne vous inquiétez pas (dit-il), Jésus vous donnera d'autres occasions pour aider les autres". Je me demande vraiment où est l'amour quand un prêtre se permet de dire des choses pareilles. Alors la culpabilisation gratuite, non et non. Cela me donne envie de prendre la fuite.

Quant au commentaire de l'évangile, il n'a rien arrangé...Il y a de quoi avoir peur sur ce lac qui est dangereux, il y a de quoi se sentir en colère: pourquoi reste Il sur sa montagne et nous laisse t Il face aux éléments? C'est bien beau de prier, mais nous là dedans...  C'est facile de dire qu'ils ont oublié ce que Jésus a fait. Ils peuvent très bien s'en souvenir et se sentir morts de peur, vivre un abandon. Pour ma part je trouve ce petit bout de texte très proche de l'apparition de Jésus le 1° jour de la semaine. Il y a la même peur, la même difficulté à le reconnaître, le même besoin de paroles, de gestes. Peut être que le fait de toucher terre est une sorte de miracle comme toucher Jésus et recevoir son Esprit en est un autre encore plus extraordinaire. Mais toucher terre c'est être sauvé, toucher (ou se laisser toucher par) Jésus c'est bien être sauvé au sens de "être vivant".  

Le seul bonus de cette messe a été que le célébrant a choisi le canon "pour les enfants" que j'aime beaucoup et j'ai enfin compris que le terme "coupe de salut" veut dire coupe qui contient le vin-sang qui est signe du sang versé et de l'amour qui nous sauve.


N'empêche que ça continue à grogner encore bien fort... Je déteste cette culpabilisation et je ne vais pas demander pardon pour cette colère. 

2 commentaires:

TOURNESOL a dit…

J'aime bien ce que vous dites sur la peur et je suis d'accord avec vous qu'il ne faut pas culpabiliser les gens.La vie est déjà assez dure ainsi pour pas mal de gens blessés dans leur coeur et ce n'est pas une morale de bas étage qui les aidera....Jésus nous prend comme nous sommes...J'ai toujours été frappée par l'évangile de la samaritaine dans laquelle il est dit qu'elle avait
déjà eu plusieurs maris...Et Jésus dépasse nos systèmes et nos jugements en disant que les vrais adorateurs du Père c'est en esprit et vérité qu'ils doivent adorer...
Quelle ouverture!!!!

Anonyme a dit…

Merci pour cette grogne, elle m'a fait plaisir.
Je sature de ces homélies que l’on entend ds nos églises actuellement. Toujours ces mêmes reproches, ces mêmes culpabilisations qu’ils veulent nous imposer. Ils en oublient le message : l’Amour.
La peur et le doute sont de sentiments qui sont présents en nous. J’aime l’apôtre Thomas pour cela.
L.