mercredi, septembre 21, 2011

Amour et compassion

On parle beaucoup de la compassion, de ce sentiment qui peut vous prendre dans le ventre quand on rencontre quelqu'un qui est dans un certain dénuement. On parle de la compassion, de la pitié de Dieu pour son peuple.


La compassion est un des maîtres mots du bouddhisme. Et parfois au lieu de se centrer sur un individu on peut élargir à tous ces frères qui souffrent des mêmes maux, et ainsi sortir aussi de soi-même.


Mais la compassion, si noble soit elle n'est pas l'amour. Elle est fondamentale car elle nous permet de regarder les autres avec du respect, d'être proche de lui, de faire ce qui est possible pour alléger la souffrance, mais elle n'incite pas à donner de sa vie (je ne dis pas donner sa vie).

En effet, je me suis rendue compte que si je peux agir, faire des choses pour les personnes que je dis aimer, (avoir de la compassion) au fond de moi, je ne donnerai ma vie pour elles. Outre le fait que matériellement il est impossible de donner sa vie pour quelqu'un que l'on aime (combien de parents auraient voulu donner leur vie pour que leur enfant malade aient une durée de vie normale, qu'il ne soit pas fauché à l'aube de sa vie) cette attitude là nous ne l'avons finalement que pour des personnes qui sont de notre sang, de notre lignée, de notre famille.

Les autres, on les aime bien, les siens on les aime. La compassion, la pitié c'est une chose, l'amour c'est autre chose. La compassion il est important de la cultiver. L'amour, celui dont parle Jésus"donner sa vie pour ceux que l'on aime" c'est autre chose.

La mort de Jésus pour nous, même si elle ne nous sauve pas de la mort physique, de la maladie, des difficultés, nous ouvre à une autre vie, nous donne un autre souffle.  Sa mort nous donne la Vie. La mort de Celui-là, montre à quel point un Dieu, notre Dieu a aimé sa créature, puisqu'Il a perdu son souffle(mort)  pour que à nouveau Son souffle soit en nous (Esprit saint). C'est pour cela qu'Il est devenu un Père.




4 commentaires:

AlainX a dit…

La notion de donner sa vie peut aussi être pour une « cause », un intérêt supérieur, un militantisme, une religion… Mais aussi un fanatisme… Sur ce dernier point l'actualité nous le montre trop souvent (le fanatisme).
Limiter le concept à la sphère familiale me semble un peu réducteur. Cela manque d'ampleur, même si nous sommes dans un monde à la fois individualiste et replié sur le cocon de la lignée familiale.
En outre, vous écrivez : «cette attitude là nous ne l'avons finalement que pour des personnes qui sont de notre sang, de notre lignée, de notre famille. »
Avec une telle affirmation, vous donnez le sentiment de vous rapprocher des thèses d'extrême droite (je préfère ma mère, ma soeur, à l'étranger… Déclarait le père de Marine !).
Je ne pense pas que ce soit là votre propos. Bien au contraire probablement. Alors, sans doute faudrait-il nuancer...

Vous semblez plutôt évoquer le « donner sa vie à en mourir ». Mais tout le monde n'est pas Jésus !

Or, je pense que bien des gens « donnent leur vie » … sans trépasser pour autant… pour un engagement, une vocation, un métier (dans le monde de la santé par exemple). Cela me semble être au-delà de « l'amour-sentiment ».
En ce sens, je ne pense pas que l'amour de Jésus était « sentimental ».

Ma remarque n'enlève pas par ailleurs toute la valeur de votre texte à propos de la distinction Amour/compassion, et là, je suis globalement d'accord avec votre texte.

j'espère ne pas vous choquer avec ce commentaire. Ce n'est pas mon objectif ! Simplement un souhait de clarification.

Giboulee, a dit…

Si ce texte est dans "brèves" c'est bien parce qu'il est incomplet et merci pour votre commentaire.

Bien entendu on peut "donner" sa vie pour son pays, pour un idéal, mais cela vient après réflexion.

Quand on a quelqu'un de très malade parmi ses proches et s'il n'a pas fini (d'accord qui sommes nous pour le savoir) son temps sur cette terre, il me semble que le désir de donner sa vie pour que lui vive se manifeste en nous. C'est cela ce que je voulais pointer.

La compassion, telle qu'elle est décrite dans "le livre tibétain de la vie et de la mort" pour les malades m'a beaucoup aidée, même dans une pratique professionnelle.

Amicalement

Anonyme a dit…

Pour ma part, je dirai que lorsque l'on aime réellement, là du plus profond de notre être, de cet amour que certes imparfait mais que le Seigneur nous permets de vivre, je pense que l'on peut donner sa vie même à quelqu'un qui n'est pas de son sang.
En fait, je me rends compte que j'utilise le "on" mais en fait, je dis que oui, si une des personnes que j'aime avait "besoin" de ma vie pour vivre je la lui donnerais sans hésiter.
Et cela a toujours été ainsi même lorsque j'étais en pleine forme !

MK

Giboulee, a dit…

En fait je suis tout à fait d'accord. Si ma vie peut sauver celle d'un tiers, je le ferais.

Mais spontanément quand on a envie de donner sa vie, c'est d'avantage pour un proche.

Un épisode de House.. la vie de l'amie de son ami est menacée par sa faute (si on peut dire). Pour extirper les souvenirs qui sont en lui, il faut faire une stimulation électrique dangereuse car il a pour sa part une fracture du crâne. Alors il pose la question: est ce que je dois donner ma vie pour A? La réponse est oui, alors il accepte... Et s'en sort car sinon ce serait la fin de la série...