mardi, novembre 27, 2012

"Dieu et sa cour".

Quand on lit le début du livre de Job (qui est un conte oriental très ancien) il est question des fils de Dieu qui viennent rencontrer  YHWH et du Satan qui vient avec eux.

Alors là, je trouve que Dieu pourrait quand même ne pas laisser rentrer n'importe qui, surtout que ce personnage en disant "je viens de parcourir la terre et de m'y promener" indique qu'Il est comme YHWH qui lui venait se "promener dans le jardin à la brise du soir" sauf que son terrain à lui (le Satan) est bien plus grand. Et ensuite c'est Dieu qui entame  la partie (qui ouvre le jeu si l'on peut dire) avec la question: "As tu vu mon serviteur Job?". Nous connaissons la suite. Job devenant un enjeu ce qui fait qu'il ne peut pas donner sens à ce qui lui arrive.

Donc je repose ma question: pourquoi Dieu laisse t il entrer n'importe qui chez lui? Il devrait comme un tout à chacun avoir des videurs.

Et ne peut-on pas imaginer un autre dialogue? Le Satan le mettant au défi d'envoyer quelqu'un capable de sortir l'humanité du mal dans laquelle il la maintient et Dieu répondant chiche? Mais ce que le Satan ne sait pas c'est que celui qui viendra ce sera Dieu lui même et que là ce sera à armes égales.  Et par la suite  l'humain comme Job pourra dire : "J'avais entendu parlé de Dieu, mais maintenant mes yeux l'ont vu" Jb 42,5

"Prendre racine".

Hier j'ai enlevé du lierre sur un mur et je n'aime pas cela, car le lierre avec ses petites vrilles certes recouvre, mais aussi attaque le support.



Et puis je me suis dit que pour quand une plante (ou un arbre au quoique ce soit de végétal) prenne   racine, il doit s'incruster dans le terre pour prendre ce qui est bon en elle et c'est ce qui permettra sa croissance et que d'une certaine manière il détruit quelque chose.

Déraciner un arbuste (et cela j'ai dû le faire plus d'une fois) n'est pas un mince travail. Il s'agrippe en quelque sorte à sa terre, il en fait presque partie.

Je pense ce matin que d'une certaine manière, je dois accepter d'être cette terre (peut être pas assez meuble et c'est là le problème) pour que d'autres puissent prendre racine en moi et accepter qu'ils prennent un peu de moi pour devenir ce qu'ils ont à devenir. C'est d'une certaine manière accepter une destruction.

Je sais que ce n'est pas une bonne image, car ce n'est pas en moi qu'ils s'enracinent, mais c'est peut être une toute petite parcelle qui pourra leur permettre de croître à un moment donné. Mais l'important c'est qu'ils puissent peut être à nouveau prendre racine dans une terre "favorable".

Quand Jésus dit que son corps est nourriture, peut être veut Il dire :" prenez de moi tout ce que je peux vous donner pour que vous croissiez, pour que vous deveniez qui vous devenez devenir et que à votre tour vous permettiez à d'autres de puiser en vous, même si vous devez perdre des petits morceaux de vous".


dimanche, novembre 18, 2012

"Pierre qui roule"

Il y a dans la bible deux histoires de pierres qui roulent ou qu'il faut rouler: celles qui servent à fermer un puits et celles qui servent à fermer un tombeau...

Le puits c'est la source d'eau.

Le tombeau c'est la mort.

Quand les femmes viennent au tombeau au petit matin et se demandent qui roulera la pierre, elles vont découvrir que le lieu de la mort est devenu lieu de la vie.

Je ne dirai pas que la mort est vaincue parce qu'elle est toujours là, mais que de la mort la vie peut jaillir et cela reste vrai chaque jour.

mercredi, novembre 14, 2012

"A propos des guérisons"


Jésus et les guérisons.

Après le billet que l’enfant épileptique, la question des guérisons par exorcisme a continué à me tarauder.

Je dois reconnaître que  considérer la maladie soit comme la conséquence de la présence en soi d’un esprit mauvais, soit comme liée au péché  (faute commise) par la personne ou par un ascendant (encore que l’on connaisse actuellement les conséquences des secrets de famille sur certaines maladies, et l’importance des disfonctionnements familiaux tant sur le psychisme que sur le somatique) est quand même quelque chose que me gêne, surtout quand je sais par ailleurs que la maladie est bien d’origine organique (lésion entre autre).

Alors ce billet est une réflexion un peu plus large sur ces guérisons rapportées dans les évangiles, guérisons qui prennent une grande place dans le début de la vie publique de Jésus, et qui ont contribué d’une certaine manière à sa perte (guérisons le jour du sabbat).

Parmi les guérisons, celle de la belle-mère de Pierre est une des premières. Jésus vient de choisir ses premiers disciples. Bien que ce soit un jour de sabbat, il a délivré un homme d’un esprit mauvais, puis il se rend dans la maison de Simon et d’André . où il apprend que la belle-mère de Pierre est malade. 
Suivant les évangiles il la prend par la main ou il interpelle la fièvre (comme si elle était une personne) et la fièvre la quitte.  Nous aujourd’hui dirions que la fièvre « tombe »  ce qui est un peu la même chose. Tout se passe comme si la fièvre était une mauvaise personne (personne que l'on n'avait pas  invité) qui était mise dehors, ce qui fait un peu penser à un exorcisme. On a d’ailleurs à peu près la même phrase dans l’épisode de la tempête apaisée, « il menaça » et le vent tomba (Mt8,23 Mc4,35 Lc8,22). Cet épisode ayant très tôt été interprété comme la manifestation de l’esprit du mal qui veut faire chavirer la barque qui représente l’église.

Assimiler les maladies ou les événements que l’on ne peut  maîtriser à la présence de forces mauvaises (même si un maladie ou une tempête sont « mauvais ») est pour moi difficile.

A quoi,  ou à qui doit-on attribuer les maladies qui nous atteignent, les infirmités qui nous frappent ? Dire qu’elles viennent de l’extérieur (un mauvais esprit) revient quand même à dire que l’on est coupable puisqu’on n’a pas été capable de lui résister. La confusion entre « pas capable »et« coupable » est hélas réelle. Par ailleurs nous sommes fragiles, et malgré tout ce que l’on écrit aujourd’hui sur une certaine toute puissance de la pensée sur le corps, tomber malade est le lot de chacun. Quant à naître avec une infirmité un handicap, qui aujourd’hui dirait que c’est lié à la faute des parents, encore que je connais une maman dont le petit garçon est venu au monde avec une grosse malformation de l’appareil urinaire et qui s’est entendue dire que c’était parce que qu’elle n’était pas mariée avec le père de l’enfant… Ceci se passe de tout commentaire.

On peut penser que certaines atteintes somatiques peuvent être la manifestation d’une atteinte psychique, (ne peut –on penser que si la belle-mère de Pierre est malade à ce moment là,  c’est parce qu’elle se fait un sang d’encre pour l’avenir de sa fille (la femme de Pierre). On peut imaginer l’inquiétude, le doute, la peur, sont comme des attaques de l’esprit mauvais (ne pas faire confiance)et permettent donc à la maladie d’entrer.

On peut considérer que la maladie comme liée à un mal-être psychique qui est entré en soi et qui a « contaminé »l’intime de soi et qui se manifeste par un dysfonctionnement somatique.
 Maintenant peut être que cette fièvre était tout à fait banale et que ce qui est rapporté c’est la sollicitude de Jésus (qui a pourtant eu une rude journée) pour cette personne.

Peut être faut il différencier les guérisons liées à des maladies telles que fièvres, perte de sang lèpres, (maladies qui peuvent aller jusqu’à la mort : fille de Jaïre, Lazare) de celles liées à des infirmités (cécité,  surdités, mutité, paralysies, atteintes cérébrales pouvant se traduire par des symptômes évocateurs d’une possession) qui semblent à cette époque là être considérées soit comme la conséquence d’un péché, soit comme une possession. 

En fait on ne sait pas grand chose des guérisons opérées par Jésus, on sait simplement « qu’Il les guérit tous » et parfois qu’on se serrait tellement autour de lui, que l’on pouvait plus bouger. On sait aussi « qu’une force sortait de lui ».

Les travaux en ethno psychiatrie nous ont permis de comprendre que pour être efficace, il faut employer un langage compris par les personnes qui viennent consulter. Il est possible alors que Jésus utilise le langage de son époque.  Dans la mesure où on lui dit : mon fils (ma fille est possédée par un démon qui …) Jésus si je puis dire s’adapte à la demande qui lui est faite (et peut être que cela est important aussi pour nous aujourd’hui : s’adapter à ce que l’autre pense, croit pour le faire ensuit évoluer, changer son regard, se convertir). Les apôtres par la suite utiliseront le « nom de Jésus » pour guérir et/ou chasser les esprits mauvais.

Si les auteurs des évangiles  insistent autant sur les démons chassés c’est que tout en s’appuyant sur les conceptions de l’époque, ils veulent certainement nous montrer quelque chose, puisque les évangiles sont une bonne nouvelle et qu’ils sont un catéchèse.  La bonne nouvelle (celle qui doit se répandre) c’est que Jésus est plus fort que le Malin, et qu’il guérit au nom de son Père. Il délie ce qui était lié, il rend vivant ce qui était mort. Il est plus fort que le démon qui a peur de lui. Il y a en lui une puissance surnaturelle qui est un don de Dieu.

Il d’ailleurs étonnant que l’évangéliste Jean ne rapporte pas d’exorcisme. Dans les récits de guérison, parfois Jésus pose un acte et l’accompagne d’une parole: il met de la boue sur les yeux de l’aveugle né et lui demande de se laver à la piscine de Siloé, il dit au paralytique de prendre son brancard et se lever ou il prononce une parole : ton fils est guéri (centurion), sors de ton tombeau (Lazare). Mais jamais il n’est question de dire que la maladie est l’œuvre du démon : « cette maladie est là pour l’œuvre de dieu puisse se manifester Jn 9,. Elle permet de comprendre la puissance de Dieu qui s’exerce en et par Jésus. Jésus est la lumière qui vient dans les ténèbres, qui lève les ténèbres et qui permet la vie donc la guérison.

On peut donc dire que les deux approches se complètent. Dans tous les cas il s’agit de montrer la divinité de Jésus dans son humanité et l’existence de ce lien entre lui et son père, lien  qui à la fois permet la guérison, mais qui en même temps révèle ce qu’est le Père.

L’avantage de voir les choses : ne pas oublier que l’évangile est d’abord et avant tout une bonne nouvelle qui nous montre qui est Jésus, permet de ne pas buter sur ces guérisons / exorcisme surtout quand nous savons que la pathologie est une pathologie lésionnelle, mais de voir en elles la puissance de la vie sur la mort. 

Je pense que pour moi, accepter de ne pas me focaliser sur mes connaissances, de ne pas les utiliser comme un frein,  devrait me permettre de  mieux appréhender la Vie qui est donnée.

vendredi, novembre 02, 2012

Les blancs dans les 3 premiers chapitres de la Genèse.


Genèse : les blancs

Quand on lit les évangiles, il arrive que parfois on se pose (ou que je me pose) des questions du type suivant  mais comment peut-on savoir ce qui s’est passé puisque Jésus était seul ? N’est ce pas ce qui se passe lors de la tentation après le baptême, ou de la nuit au jardin des oliviers ? Ne nous dit-on pas les disciples sont loin et que les apôtres choisis par Jésus dorment ? On peut juste imaginer qu’ils n’ont pas dû être très fiers d’entendre Jésus leur reprocher de ne pas avoir su veiller avec lui, mais pour le reste ? Et pourtant ce que vit Jésus est rapporté avec force détails. On peut penser que l’Esprit Saint a permis au rédacteur de combler le vide pour faire comprendre aux lecteurs ce que Jésus a ressenti et vécu (vrai homme) au moment de la passion, insister sur l’humanité de Jésus, sur sa peur, sur ce qui fait qu’il est semblable à nous. Il me semble qu’e l’on peut dire qu’il y a une révélation dans l’écriture de l’évangile (ou des évangiles).

Je crois que pour les juifs d’aujourd’hui, les blancs (de l’impression typographique) de la bible ont du sens. Or je me suis rendue compte (d’où le titre de ce billet) qu’il y a aussi un blanc considérable dans la bible, c’est tout ce qui concerne les récits de la création dans le livre de la Genèse. Comment les écrivains de ces textes sont ils pu savoir comment Dieu s’y est pris, puisque cela s’est fait sans témoin ? 
Nous sommes tellement habitués à ces textes que cela ne nous choque pas.

Dire que Moïse est l’auteur de tous les textes du Pentateuque résout le problème, parce qu’on peut bien imaginer que YHWH qui parlait à Moïse comme un ami parle à un ami, a bien pu au cours des longues soirées d’hiver, raconter plein de choses… Seulement l’hypothèse d’un Moïse rédigeant sous la dictée est mise à mal par les travaux des exégètes et puis dans ce cas là, pourquoi deux récits très différents l’un de l’autre ?

Alors comment comprendre ce qui nous est rapporté ? Comment remplir ce blanc, ces blancs. ? A la limite que nous disent-ils et qu’étaient ils censés dire aux lecteurs (ou aux auditeurs de ces écrits) au moment où ils ont été rédigés ?  Si on admet que la rédaction date de l’exil, période sombre puisqu’il n’y avait plus de royauté, plus de temple, on peut comprendre qu’il était impératif de fortifier le sentiment d’identité du peuple choisi et donc de réfléchir sur les origines. Ces textes répondent un peu à cela, puisque c’est le but de tout mythologie. Ces textes n’ont ils pas pour fonction de montrer que le Dieu d’Israël est un Dieu plus fort que tous les dieux assyriens (les mythologies sumériennes et babyloniennes devaient bien entendu être connues), et surtout que quelle soit la faute du peuple, Dieu ne coupe pas la relation.

Dans le premier récit, l’homme (le couple) est crée en dernier (sixième jour), donc il n’a rien pu voir. Dieu (Élohim)  lui donne la terre pour la dominer et y régner, puis Il disparaît. Alors comment peut-on savoir comment ce Dieu s’y est pris ? D’une certaine manière, beaucoup de réponses sont apportées par le livre de Job,(ou dans le livre des psaumes : psaume 103) chaque fois que l’écrivain fait parler Dieu. Mais là se pose la question de la révélation et du rôle de l’Esprit saint qui dévoile des choses sur l’action de Dieu, pour que le monde soit compréhensible pour l’humain. Et qui montre aussi que le Dieu des juifs, contrairement aux Dieux des babyloniens est un Dieu Unique, maître de l’Univers, capable de permettre au peuple de continuer à se multiplier et à dominer le monde dans lequel il est captif.

Il y a un El tout puissant, qui met en place tout ce qu’il faut pour que l’homme puisse vivre dans un milieu où tout le monde ne mange que de l’herbe, (pas d’agressivité, pas de mise à mort) et dans lequel tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. L’humain est dépositaire de ce monde et c’est peut être déjà cela qui est important. Mais il n’y a pas de relation entre l’homme et le dieu créateur. Dieu donne une terre « clé en mains ». L’homme y est tout puissant. Et Dieu se retire de la création (se repose). Par la suite, il sera demandé à l’humain de faire comme Dieu, de chômer tous les 6 jours. Apprendre à se limiter, apprendre à prendre le temps. Il est fort possible que pendant l’exil cette exigence ait dû poser question car un peuple réduit en esclavage doit obéir.

On peut supposer que ce récit qui finalement renvoie à la manière dont la terre était vue par les babylonien (galette plate sur des piliers, avec une voute percée de petits trous) va bien au delà de la mythologie babylonienne. La naissance de l’humain de fait dans la douceur, il n’est pas besoin du sang d’un Dieu pour créer l’homme (pourtant il faudra bien le sang de Jésus pour le »recréer ». Ce Dieu là, ce Dieu qui sépare, est un Dieu qui parce qu’il a crée l’homme à son image et à sa ressemblance lui donne tout et le laisse dans ce monde.

 Ce Dieu  qui se repose, qui est capable de mettre un terme à son travail, est bien un Dieu que l’on peut adorer, car il tout fait « bon ». Tout ce que dans la création voit l’homme, est là pour lui rappeler la présence de Dieu, il est donc dans un monde rempli de la présence. Et je pense que toutes les fêtes qui vont structurer le temps de l’israélite, sont là pour ne pas oublier une minute la présence du dieu de l’univers. Donc d’une certaine manière le blanc est rempli Il faut enfin noter que le Dieu d’Israël est un Dieu « universel », il n’y a pas d’autres Dieux que Lui, pas de Dieu de la mer, pas de dieu du ciel, non Il est le Tout Puissant. En cela l’auteur répond donc au questionnement des exilés.
  
Dans le second récit qui est très différent, d’une certaine manière la création passe au second plan et c’est la relation qui est première et c’est peut être cela l’important. Car la suite de la Genèse  (meurtre de Caïn, Noé, puis Abraham) est dans le droit fil du second récit, pas du premier.

Ce récit répond à d’autres questions que peuvent se poser les exilés : à savoir pourquoi en est –on là aujourd’hui ? La réponse étant : tu ne m’as pas obéi, tu t’es laissé tenté, mais Moi ton Dieu, Je reste là, Je continue à être là, car tu as une autre fonction : faire connaître mon nom à toute la terre (et c’est ce qui est dit à la fin de la généalogie d’Adam et de sa descendance : et le nom de YHWH commença à être connu sur la terre).

Si dans le premier récit, il est dit que la terre était déserte et vide, l’Esprit de Dieu planant sur les eaux, ici, il est question d’une terre aride qui ne produit rien (pas le monde végétal) et cependant est cependant envahie par un flux qui irriguait la terre. Je ne sais pas si Dieu a trouvé de la poussière, mais certainement de la boue…

Là, il y a un monde aride, un homme modelé, la création du monde végétal,(donc du jardin) la création du monde animal (trouver une aide pour l'homme) et la fin de la création de l'humain (création de la femme). On est dans registre beaucoup plus utilitaire, qui renvoie un peu à la mythologie sumérienne où l'homme est crée pour éviter aux Dieux (qui jusque là avaient du travailler la terre pour la rendre habitable) de se fatiguer. Cet homme là n'a d'ailleurs que peu d'importance au regard des Dieux car le jour où il cassera les oreilles du collège divin, il sera éliminé (déluge). 

L’homme modelé par Dieu semble être la première œuvre de Dieu, mais il n’est pas dit que Dieu trouva  cela bon et manifestement l’homme est mis en comme en attente. Il faut que Dieu mette la végétation en route pour que le jardin soit créé et pour que l’homme ait un rôle : servir et garder le jardin. Le fait qu’un interdit lui soit donné, est aussi très différent de ce qui se passe dans le premier récit qui certes se termine par le repos de Dieu, mais sans que le Shabbat soit institué.

Cet interdit « fondateur » montre la fragilité de l’humain et l’importance de la convoitise qui est en lui et qui doit être freinée pour que la vie soit possible. D’une certaine manière la fragilité de l’homme est déjà là en filigrane.

Si les animaux sont crées et si l’homme crie leur nom, c’est parce qu’il demande de l’aide. Personne ne nous dit si Dieu crée les animaux comme il a crée l’homme : en modelant la terre. Le Glébeux qui crie de noms, est comme dans le premier récit « maître » du monde animal, car donner un nom c’est en quelque sorte être le maître. C’est la constatation que l’homme ne peut trouver en l’animal un alter ego qui permet la conception de la femme, qu’il ne peut voir puisqu’il est plongé dans une torpeur (anesthésie). On peut au passage noter que la femme ne recevra son nom qu’après le travail de sape du serpent, quand Dieu a mis tout le monde dehors, et que ce nom est signifiant de la vie qui continue envers et contre tout.

Mais surtout ce récit, montre que Dieu même s’il met dehors, ne se ferme pas les yeux sur ce qui se passe dans ce couple. Il reste présent, il prévient même, et ce Dieu là  qui parle à l’homme (ne préviendra t il pas Abraham de la destruction de Sodome) continue et continuera à parler au peuple exilé et les promesses faites autrefois il les tiendra.

Alors finalement ces deux récits où l’on ne sait pas comment Dieu s’y est pris, sont là pour monter autre chose : la puissance  et la relation et c’est peut être cela l’important. 

jeudi, novembre 01, 2012

Prenez et mangez...


Prenez et mangez, ceci est….

L’épitre aux éphésien (et d’autres d’ailleurs) parle de l’église (l’ensemble des personnes qui croient que Jésus est vivant aujourd’hui) comme d’un corps. Or je me disais qu’un corps, pour vivre doit recevoir une alimentation.

L’alimentation de l’église (assemblée), on peut dire qu’elle se fait autour la parole (l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu), mais aussi de quelque chose de plus « tangible » car nous sommes des humains, immergés dans le réel. Ce plus tangible, c’est ce qui a été donné le soir du jeudi saint.: ceci est mon corps, ceci est mon sang.

Le rituel de la Pâques juive, autour de l’Agneau Pascal, permettait à la famille qui célébrait cela, de rappeler la sortie d’Egypte, comment le sang de l’Agneau avait permis la vie de la famille (pas de mort du premier né) et la libération. Du coup ce repas redonnait force et vigueur aux participants.

 Je pense que quand Jésus parle de sa chair et de son sang, il veut dire qu’il donne tout, qu’il se donne complètement, qu’il ne garde rien par devers lui, (ce que nous faisons tous que nous le voulions ou non), et qu’il s’identifie à l’Agneau Pascal. 

Quand nous sommes nourris par Celui là, alors certes il y a quelque chose pour nous (on insiste peut être trop là dessus dans l’église catholique : recevoir son petit Jésus) mais quelque chose qui fait que l’assemblée qui est là, prend corps, prend du corps (comme un vin) et devient à son tout agneau pascal, c’est à dire, don.

Je peux aussi imaginer que le remplacement de l’agneau pascal qui devait être immolé au temple de Jérusalem par du pain et du vin, espèces que tout un chacun peut avoir chez lui, montre bien que l’ancienne alliance qui passait par le Temple est révolue. Et cela me semble très important. Le repas qui fondait d’une certaine manière Israël est étendu au monde et Paul ne s’y est pas trompé.

Peut être est important de passer de l’individuel (moi je…) au collectif : nous sommes le corps du Christ et comme tel nous avons à passer par une certaine mort pour ressusciter comme Lui, mais tous ensemble.