mardi, novembre 27, 2012

"Prendre racine".

Hier j'ai enlevé du lierre sur un mur et je n'aime pas cela, car le lierre avec ses petites vrilles certes recouvre, mais aussi attaque le support.



Et puis je me suis dit que pour quand une plante (ou un arbre au quoique ce soit de végétal) prenne   racine, il doit s'incruster dans le terre pour prendre ce qui est bon en elle et c'est ce qui permettra sa croissance et que d'une certaine manière il détruit quelque chose.

Déraciner un arbuste (et cela j'ai dû le faire plus d'une fois) n'est pas un mince travail. Il s'agrippe en quelque sorte à sa terre, il en fait presque partie.

Je pense ce matin que d'une certaine manière, je dois accepter d'être cette terre (peut être pas assez meuble et c'est là le problème) pour que d'autres puissent prendre racine en moi et accepter qu'ils prennent un peu de moi pour devenir ce qu'ils ont à devenir. C'est d'une certaine manière accepter une destruction.

Je sais que ce n'est pas une bonne image, car ce n'est pas en moi qu'ils s'enracinent, mais c'est peut être une toute petite parcelle qui pourra leur permettre de croître à un moment donné. Mais l'important c'est qu'ils puissent peut être à nouveau prendre racine dans une terre "favorable".

Quand Jésus dit que son corps est nourriture, peut être veut Il dire :" prenez de moi tout ce que je peux vous donner pour que vous croissiez, pour que vous deveniez qui vous devenez devenir et que à votre tour vous permettiez à d'autres de puiser en vous, même si vous devez perdre des petits morceaux de vous".


2 commentaires:

AlainX a dit…

A propos de terre et de racines, je me permets de dire comment je vois les choses.

Il y a des personnes avec lesquelles je me sens de la même terre que la mienne. A cause de liens spécifiques qui unissent, généralement pour une même action (mission). Elles sont enracinées dans leur terre et moi dans la mienne, mais en quelque sorte certaines de leurs racines s'étendent jusqu'à chez moi et vice versa. Je vis alors que c'est une nourriture partagée, d'être à être.

Pour d'autres personnes, celles que j'aide/conseille/soutien/cottoie/etc, j'ai plus le sentiment qu'il me faut, si elles le désirent, apporter ce que je suis, connais, ou ai une compétence. En quelque sorte favoriser le bon entretien de leur propre terre. Je peux prêter mon arrosoir, partages mes engrais ! etc….

Quand à "perdre des morceaux de soi" … Je ne sais pas….
j'ai plutôt le sentiment que donner, me donner, n'est pas me dépouiller par morceaux… La vie sans cesse m'apporte nourriture en vue du don.

Mais peut être que je vois bien mal !


Giboulee, a dit…

Merci Alain d'avoir pris le temps de répondre.

je suis d'accord avec toi. Simplement je me définis comme "porteuse d'eau", pour que ça pousse chez les autres (et chez moi, parce que il n'y a pas que les autres), mais là c'était une autre perception (je fais très attention à la bonne distance).

Je veux dire (enfin c'est ce que je perçois en ce moment) que pour certaines pathologies qui touchent à l'identité, pour permettre un petit enracinement, il faut (il me faut) accepter d'aller un peu plus loin. Non pas me laisser envahir, parce que ce c'est pas une bonne chose, mais donner pour de vraie une parcelle que l'autre puisse faire sienne.

Je pense aussi que si je fais cela, la vie m'apportera ce qu'il faut pour remplir le trou, ou pour en faire quelque chose.