jeudi, mai 23, 2013

Réflexions sur l'enfant possédé Marc 9.

Dans l'évangile de Marc, la guérison de l'enfant possédé est l'avant dernier miracle de Jésus (le dernier étant celui de l'aveugle de Jéricho, Jésus montant à Jérusalem pour y mourir. Peut être que ces deux miracles peuvent avoir un sens plus large: ouvrir les yeux de Bartimé c'est ouvrir les yeux d'Israël à ce qui est en train de se produite. Guérir cet enfant, c'est sortir Israël de la possession et sa mort apparente et sa resurection annoncent ce qui va se passer pour Jésus dans les jours à venir.

Quant au manque de foi, il est du du côté des disciples qui ont certainement peur devant cet enfant et son père, il est du côté du père qui n'y croit pas non plus.

Or cet enfant les disciples n'arrivent pas à le guérir. Israël est comme cet enfant, malade, possédé et le seul qui puisse faire sortir le mal c'est Jésus.

Le dialogue avec le père peut être pris comme le dialogue avec Israël? ce n'est que si Israël croit en la puissance de l'homme Jésus et le reconnaît comme envoyé et fils, qu'il pourra être sauvé.

Quand les démons sont expulsés (être sourd c'est ne pas entendre la parole de Dieu, être muet, c'est ne pas pouvoir le louer, le bénir, le reconnaître) l'enfant tombe comme mort. Là on a peut être une figure de Jésus qui lui aussi sera comme mort.

Quand l'enfant est rendu à son père, debout, il y a bien là une résurrection. Le mal n'est pas vainqueur, la malade est vaincue. La mort ne sera pas gagnante, Jésus sera vainqueur.

jeudi, mai 16, 2013

"La fin du Mal".

Dans les derniers chapitres de l'apocalypse, il est dit que le diable est jeté pour l'éternité dans un étang de soufre (Ap 20, 10). Or cela me dérange, car même lié et enfermé, le diable est tout  à fait capable de sortir et tout serait à recommencer.

Moi, j'aurais aimé une fin ou le diable reconnaisse parce qu'il a quand même été (si on admet l'hypothèse ange déchu) crée avec du bon en lui, qu'il s'est trompé et qu'il veut que le mal qui est en lui parte, qu'il ne soit plus lié par cela, qu'il soit délié... Que l'Amour qui est en Dieu passe aussi en lui pour le purifier.  Alors là, la Jérusalem céleste pourra venir.

mercredi, mai 15, 2013

Epreuve ou tentation


"Ne nous soumets pas à la tentation" Prière de Jésus.

En travaillant l’épitre de Jacques, où il est écrit (Jc 1,13) : « Que nul, s’il est tenté, ne dise : ma tentation vient de Dieu, car Dieu ne peut être tenté de faire le mal et ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise », nous nous sommes posés la question de la phrase de la prière de Jésus « ne nous soumet pas à la tentation, mais délivre nous du mal », prière qui est adressée au Père et qui pose quand même question, question qui demeure même si on revient à l’ancienne traduction : ne nous induis pas en tentation (comme on pourrait dire ne nous induis pas en erreur ou encore donne nous de discerner entre le bien et le mal).

La phase telle qu’elle est écrite pourrait renvoyer à un Dieu pervers, qui passerait son temps à vouloir nous tester pour savoir ni nous continuons à lui obéir, à le préférer à nous même. 

La tentation est une sorte de fil rouge dans toute l’écriture. On la trouve dès la genèse, on la retrouve avec Jésus.

Traditionnellement la tentation est l’œuvre du démon (du diable, du satan, du serpent) qui veut détourner l’homme de dieu et qui pour cela emploie un certains nombres de moyens (je vais y revenir). La base de la tentation comme le dit Jacques est la convoitise et si on reprend les commandements donnés à Moïse, ceux de la deuxième tablette (ne pas tuer, ne pas convoiter la femme de voisin etc) montrent bien la place de la convoitise.

Seulement dans la bible, il est aussi question d’épreuves, et les épreuves bien souvent sont envoyées par Dieu. C’est le cas de la ligature d’Abraham Gn 22 car même si on imagine que Abraham a « cru » entendre cette demande, il l’a mise dans la bouche de Dieu. Il aurait pu choisir de ne pas donner son fils, ce choix il ne l'a pas fait: il a été jusqu'au bout de son acte, de son choix. Et du père d'Isaac il est réellement devenu le Père du peuple que Dieu s'est choisi.

Les épreuves subies par Job (Dieu acceptant le pari avec le satan) ont pour but de tester sa foi et d’une manière générale on peut dire que les épreuves vont dans ce sens là.

Quand dans le nouveau testament on parle des épreuves subies par les communautés ou par les apôtres, il s’agit bien  d’événements qui ont pour but de les détourner de leur foi, de les obliger à rentrer dans le droit chemin. 

Quand nous rencontrons les épreuves de la vie, la question qui se pose est bien de savoir comment nous allons les affronter, car nous ne pouvons pas les rejeter, alors que normalement la tentation, elle peut être rejetée. Il me semble que la tentation s’adresse directement à nos « sens » et que c’est bien le travail du serpent (le plus rusé des animaux dit la Genèse) d’utiliser insidieusement nos sens, pour nous faire voir autre chose que ce qu’il y a à voir, et à le désirer tellement que plus rien d’autre ne compte. A ce moment là, il est évident que nous faisons de nous notre propre dieu et que satan à gagné, puisque son but est bien de nous détourner de ce qui nous tourne vers le Tout Autre.

Pour éclairer cela, j’ai eu envie de comparer deux récits, celui de la tentation du couple Eve/Adam et le  récit de la tentation tel qu’il est raconté par Luc. Peut être faut il ne pas oublier que dans le récit de l’évangile, personne n’est là pour voir ce qui se passe il s’agit peut être de montrer la différence entre Jésus le nouvel Adam et le premier Adam (après tout si Luc a été disciple de Paul, il a bien dû entendre cette comparaison).

A noter quand même que dans la Genèse l’homme (que ce soit dans le premier ou le deuxième récit de la création) n’a la stature d’un héros. Il est là soit pour dominer la terre et la remplir, soit pour cultiver (soigner le jardin) et servir ce qui n’a rien d’héroïque. Il n’a pas l’étoffe du héros ce qui n’est pas et de loin le cas de Jésus qui par son simple nom est le sauveur.

Dans la Genèse, Dieu crée l’homme et met en lui son haleine de vie. Le divin est donc en lui ou pour le dire autrement il y a du dieu en lui (contrairement aux animaux); Jésus reçoit la plénitude de l’Esprit (sous la forme d’une colombe). Adam recevra une parole : celle de l’interdit fondateur (qui doit lui permettre de ne pas mourir); Jésus, lui, est reconnu et intronisé comme fils aimé du père.

 Adam est mis dans un jardin (pas dans le désert), ce qui ne fait pas de lui un héros, mais un homme ordinaire. Jésus lui est conduit dans le désert, qui est un lieu sec, où réside le mal.
Passons ensuite sur la création des animaux et de Eve pour arriver au cœur de la tentation. Mais peut être que si l’homme n’avait pas vu en la femme la chair de sa chair et l’os de des ses os, mais un être différent, complémentaire, peut être que les choses auraient pu être différentes, mais cela est une autre histoire.

Le serpent pose certes une question tendancieuse mais surtout il titille les sens d’Eve : « elle vit que l’arbre était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance ». Tous les ingrédients sont là puisque tous les sens sont d’une certaine manière stimulés, et particulier la vision et le gout, le toucher. Elle ne voit plus ce qui spécifique de cet arbre (connaissance du bien et du mal) elle ne voit plus que son apparence, elle ne sent plus que son parfum, toute sa pensée est capturée par ce qu’elle imagine de lui. Or l’interdit elle le connaissait et elle ne le respecte pas. Elle suit son instinct, ses sens, et elle ne résiste pas à la tentation qui est bien la convoitise :attraper, cueillir, manger, encore et encore. Que cette tentation renvoie à l’oralité  n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agit d’un récit mythique. Mais on voit bien là que la tentation (et le serpent est et sera toujours très fort pour trouver le point faible au niveau du sensoriel) sera toujours au niveau du désir de l’avoir, alors que l’épreuve touchera au niveau de l’être.

Mais revenons à Jésus. Là aussi le diable s’adresse aux sens. A noter qu’elles commencent toutes par « si tu es le fils de Dieu » ce qui peut montrer que durant ces 40 jours c’est bien là que s’est joué le combat spirituel de Jésus, son épreuve.

-       Changer les pierres en pain, c’est à la fois faire voir du pain dans des pierres (le visuel) faire saliver (le goût) et donner la sensation de tenir. Jésus ne tombe pas dans le panneau, et sa réponse montre bien que pour lui il s’agit d’une mise à l’épreuve de sa foi/ se nourrir de la parole qui sort de la bouche de Dieu.
-       La deuxième tentation touche le regard : voir tous les royaumes de la terre,  avoir leurs richesses. Il y a aussi une parole donc l’ouie est sollicitée et la phrase est là pour créer l’envie  (ce qui est très semblable à ce qui se dit dans la genèse): « ce pouvoir m’a été remis et je le donne à qui je veux », c’est faire croire quelque chose de faux, c’est induire l’autre en tentation au sens fort du terme. Là encore Jésus en ne tombant pas dans le panneau, transforme la tentation en épreuve, puisqu’il fait comprendre au démon qu’il ne possède rien mais que seul Dieu doit être adoré.
-       Quant à la troisième tentation c’est faire miroiter quelque chose qui est plus ou moins le désir de tout humain : être plus fort que la pesanteur, se moquer des règles. C’est tous les sens qui sont comme pris par cette vision. Là encore Jésus quitte le registre de la tentation pour le renvoyer à celui de l’épreuve : ne pas mettre Dieu à l’épreuve, avoir suffisamment foi en lui pour savoir qu’il n’est pas bon de l’obliger à montrer da puissance pour croire en lui.  

Il me semble pour dire les choses autrement que la tentation intervient quand on doute de tout avoir : la convoitise est un moteur bien puissant. Ce que montre le récit de la genèse, c’est que l’homme succombe, et qu’il n’est pas le « héros » auquel on aurait pu s’attendre (si on se réfère au chapitre 2, l’homme est destiné à soumettre le monde et non pas à être soumis par lui, ce qui se passe dans la réalité). Son échec fait qu’il perd ce à quoi il pouvait prétendre. Lui qui devait être le maître du monde, il se retrouve tout nu…

Jésus (qui est dans le manque) aura à faire face à la même tentation (même si elle est multiforme) à savoir être « comme » Dieu, prendre sa place, ne plus être dans le lien de soumission ou de dépendance. Car les tentations de Jésus peuvent s’entendre comme étant un appel à se servir d’une toute puissance qui fait de l’homme un Dieu. Alors, là où le premier Adam a échoué, le deuxième lui a réussi, mais il n’en demeure pas moins que la tentation/épreuve semble être une nécessité pour que l’homme puisse advenir.

La tentation a donc de multiples facettes. Si on admet que le serpent est le plus rusé de tous les animaux, on peut comprendre que pour chacun la convoitise sera différente et adaptée à ce qu’il est. Elle s’adresse toujours aux sens, elle passe par eux.  Elle déforme la réalité, elle fait voir le monde autrement. Il s’agit toujours de faire un choix. Se choisir ? Choisir ce qui procure du plaisir de la puissance ? Choisir de rester dans une parole ?  

Peut être est il possible de dire que quand il y a convoitise sous quelle que forme que ce soit, il y a du « serpent » du  «  malin » dans l’air, mais il y a d’autres épreuves, qui peuvent ressembler à des tentations et qui permettent d’éprouver l’homme comme le feu du creuset et ces tentations/ épreuves, elles peuvent venir de Dieu. C’est le cas pour Abraham (Gn22). Nous savons par le texte qu’il s’agit d’une épreuve : va t il ou non obéir, sacrifier son unique, ou refuser purement et simplement. Sortir vainqueur de cela, va faire de lui non pas le père d’un seul, mais le père d’un peuple et en cela il est bien un héros. Jésus qui vient de recevoir le baptême des mains de Jean le Baptiste va changer durant ce temps passé dans le désert, où il est « soumis » à la tentation qui, elle, émane directement du Satan. Celui qui était le fils du charpentier devient le Fils de Dieu.

Et nous là dedans ?

Quand on veut transformer le minerai de fer en métal, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on le soumet à beaucoup d’épreuves… Le passage dans les hauts fourneaux n’est pas rien  (quelle purification) et si on veut transformer le métal en lame ou en fil quel travail…
Pour devenir ce que nous sommes, les épreuves sont je crois indispensables, mais si Dieu désire que nous devenions de plus en plus lumineux à l’image de son fils, peut être faut il comprendre qu’il y a un enfantement permanent, mais que compte tenu de notre fragilité, le risque est toujours grand de baisser les bras.

Dire que la tentation vient du diable, rappelle qu’il y a un combat entre le bon et le mauvais et que ce combat se joue encore et toujours ; Jésus donne par son Esprit Saint, qui nous revêt de sa puissance, la force de résister à ce qui peut nous souffler de faire notre bon plaisir, de nous croire tout puissants  et il est plus facile de penser que ces pensées qui peuvent se traduire en acte viennent de celui qui ne veut pas que la lumière luise dans les ténèbres, car si la lumière luit, alors on verra qui il est, le tentateur, le jaloux. Quand Jésus dit à Pierre que tout ce qu’il liera sur terre sera lié dans le ciel, peut-être peut on comprendre que comme Jésus, nous pouvons lier les forces du mal pour délier ceux qui en sont prisonniers, que cela c’est la force du « nom de Jésus » et que cela c’est notre travail, car il y a un lien entre le ici de la terre et le là-bas du ciel, et que cela c’est la manifestation de la présence de Jésus jusqu’à la fin des temps .

Eprouvés nous le sommes tous. Que cela puisse se transformer en tentation certainement. Tentés nous le sommes tous, car nos sens sont là et souvent ils nous font voir les choses autrement, avec de l'envie, donc de la convoitise. 

Pouvons nous réussir à faire des tentations et des épreuves un chemin qui nous permette de choisir Dieu?

 Il me semble que le don de l’Esprit Saint c’est justement cela: de donner un autre sens à ce qui nous arrive et peut être de passer, comme dit le psalmiste, du cri à la louange.

samedi, mai 11, 2013

Blessure ou manque?


Blessure ou manque ?

Ce matin lors d’un témoignage pour les retraitants de la session Siloé (session de guérison), une jeune femme disait que sa mère l’avait beaucoup utilisée pour s’occuper de ses frères, et que d’une certaine manière elle était devenue très dépendante de sa mère, mais que parallèlement à ceci, elle était quelqu’un d’indépendant, capable de gérer beaucoup de choses et donc dans un grand désir de maîtrise et de refus de dépendance, ce qui aujourd’hui semblait lui poser question. La question qu’elle se posait était : qui a autorité sur moi. Bizarrement j’ai pensé au titre que Mao se donnait « le grand timonier » en me disant que celui a autorité sur moi, c’est bien celui qui tient la barre et qui a un projet pour moi. Mais ceci est une parenthèse.

A un moment donné, elle a dit que cette relation à sa mère était une blessure, sa blessure je dirais. Or là la psychologue que je suis n’est pas d’accord, du moins je ne le dirais pas comme cela, car la blessure renvoie à un handicap, et est elle handicapée?

Ce que je pense c’est que comme tout être humain cette personne a été confrontée au manque. Sa mère (et il faudrait certainement connaître aussi son histoire) a reproduit des schémas qui existaient déjà, mais je doute fort qu’elle l’ait fait dans le désir de faire de sa fille son prolongement dans un désir de destruction.

La mère parfaite ça n'existe pas et ça n'existera jamais, la mère est juste "suffisamment bonne" pour dans un premier temps répondre aux besoins de son enfant puis petit à petit lui permettre d'exister en personne distincte. 

Il est évidemment que pour la plus part d’entre nous, nos parents n’ont pas été ce qui nous aurions aimé qu’ils soient. Ils ne nous ont pas" tout" donné, parfois ils nous ont " mal donné", mais c’est à partir de ce manque que justement nous nous sommes construits. Que nous ayons fait des erreurs en nous construisant ainsi, peut être, même surement. L’important étant d’essayer de ne pas les reproduire avec ceux que nous aimons, mais je refuse d’appeler cela une blessure.

Car qui dit blessure dit d’une certaine manière je suis blessée, je suis malade, je suis infirme et je veux être guéri parce que j’ai mal, parce que je souffre.

Que la perception du manque se traduise comme cela, parce qu’il y a souffrance, pourquoi pas, mais de grâce ne confondons pas tout.

Si reconnaître que l’on porteur d’une blessure est équivalent à se reconnaître pécheur, là c’est un autre registre.  Suis-je pécheur parce que mon cœur est blessé ou suis-je blessé parce que mon cœur est pécheur ?

Si l’on se rend compte que ce manque ne vous permet pas de vivre une certaine forme du christianisme alors oui, on peut se tourner vers l’Esprit Saint, lui dire que l’on sait que compte tenu de ce que l’on est, il y a des choses que l’on n’arrive pas à faire. De là à s'en sentir coupable... Je ne le pense pas. On a fait ce que l'on a pu avec ce que l'on a reçu. 

L'Esprit Saint Lui qui est le consolateur, peut certes consoler et guérir, si c’est comme cela que nous exprimons notre vécu, mais je crois surtout qu’il nous permet avec nos manques, nos illusions, nos désillusions d’apprendre à nous laisser être dirigés par lui et cela n’est pas simple du tout. 

Que donc on se tourne vers l’esprit saint quand on se rend compte que sa manière d’être au monde n’est pas « évangélique » du moins quand on est dans ce milieu là, OK. Mais pitié ne confondons pas tous les manques avec des blessures qui renvoient elles à un non respect de la personne qui est en nous.

Pour les psychanalystes le manque est justement la source du désir. Je pense que ce manque que nous ressentons est justement le moteur qui nous permet de désirer Dieu au plus profond de nous. Alors dans ce cas la guérison ce n’est pas la fin de la blessure, car il y en aura toujours, même si nous apprenons petit à petit la miséricorde et le pardon, mais l’approfondissement de la présence de Dieu en nous, aussi bien en dedans de nous que en dehors de nous.

Maintenant, il est évident que ce que je viens d’écrire ne s’applique pas aux personnes qui ont été des victimes d’une véritable destruction. Elles ont été cassées, morcelées, elles ont perdu leur identité, et là je suis persuadée que le seul qui puisse guérir en comblant ce vide, ce trou, ce blanc c’est bien celui que donne la vie en donnant la sienne. Le thérapeute ou l’accompagnant même s’il est pour un temps parfois long, celui qui remplit, doit toujours céder la place, ne pas trop l’occuper pour justement le désir puisse advenir. 

Additif ou rectificatif. 

Nous avons tous l'expérience de phrases qui nous été dites et qui nous ont brûlé comme un fer rouge, ces phrases demeurent en nous, et elles continuent souvent à faire mal, à faire du mal. Là ce n'est pas un manque (même si cela a révélé justement nos incapacités, nos manques, nos limites) et il y a bien offense et blessure. La guérison quand de telles phrases ont provoqué de la haine, passe par les étapes du pardon, mais cela n'est pas toujours possible... 

mercredi, mai 08, 2013

Les portes

En chantant le "Sanctus" hier (ou avant hier, mais peu importe) je me disais que ce chant adressé au Dieu Sabbaot (vainqueur des armées) était d'une certaine manière ce qu'Isaïe avait entendu et perçu quand il a eu sa vision de Dieu dans son Temple. Et je suis dit que ce chant devrait être comme une porte, celle que l'on pousse avant d'entrer là où se manifeste la Présence (la Gloire) de Dieu.

Si la prière qui précède ce chant s'appelle la "préface" ce n'est peut-être pas pour rien. C'est comme une prière (que honnêtement je n'apprécie pas toujours à cause d'un vocabulaire qui donne de Dieu une représentation que je n'aime pas trop) qui introduit (qui explique copmme le fait parfois une préface) ce qui va suivre et ce qui va suivre c'est la présence de Dieu.

J'ai lu que le but du sacrifice chez le peuple juif est de faire descendre Dieu du lieu supposé où il réside là où demeure celui qui offre le sacrifice, pour le bénir. On peut donc aussi parler de porte..

Car ce qui se passe ensuite, certes c'est le mémorial mais ce mémorial permet de rendre la présence de Jésus et donc par conte coup la présence de Dieu qui est au monde par son fils. Et comme la présence du Fils donne l'Esprit, qui est celui par qui tout est possible, ce chant introduit bien à la présence du "Divin".

Ce chant est donc une porte, mais je pense que dans le "rituel" de la liturgie de la célébration eucharistique, il y en a d'autres, que je vais devoir pousser petit à petit. Mais celle là, me plait bien.