jeudi, juillet 25, 2013

"Ce trésor vous le portez dans des vases d'argile" 1 Cor 4,7

En réfléchissant ce matin à ce verset sur lequel on a énormément écrit, j'ai commencé par me demander de quel trésor il s'agit.. Là je dirai que pour chacun c'est différent, mais il s'agit de porter quelque chose ou quelqu'un (une parole, un geste, une image, un souffle, un feu, ) qui possède une extrême valeur. J'ai eu longtemps une lampe en terre cuite et cette lampe en tant que telle était une sorte de porte lumière et donc elle portait un trésor.

Après j'ai pensé au mot argile, qui ne me gêne pas, parce que l'homme étant tiré de la glaise, il est de l'argile. L'important étant qu'il se laisse travailler par le potier pour que la glaise prenne forme et devienne vase, car finalement c'est ce mot là qui est devenu pour moi le mot important.

Un vase (et la porcelaine est une sorte de glaise particulière) bien travaillé peut avoir une jolie forme et surtout il est là pour mettre en valeur le bouquet qu'il porte. Il est là aussi pour que le bouquet dure puisqu'il contient l'eau. Alors être le vase c'est permettre à ce que demeure en soi son trésor et le montrer aux autres. Et quand le bouquet est très beau, on ne regarde plus le vase, on regarde le bouquet.

Puis ma pensée est partie sur autre chose: l'argile c'est aussi d'une certaine manière un symbole de pauvreté. Dans nos églises, on ne compte plus les objets en or travaillés qui ont été créés pour recevoir ces éléments si simples que sont le pain et le vin.

Je pensais à la pauvreté de ce que nous sommes.

Et à Charles de Foucauld le petit frère des pauvres. Et pour moi, il est réellement devenu petit frère des pauvres quand il est tombé gravement malade et qu'il a été soigné et guéri par ceux qui étaient pour lui les pauvres. La pauvreté ce n'est pas ne pas avoir, c'est nous qui décidons finalement qui est pauvre et que ne l'est pas, avec nos critères de nantis (là je parle pour moi). La pauvreté c'est peut être la suffisance, quand on s'imagine savoir, connaître, comprendre et que du coup on se ferme.

Devenir frère des pauvres, cela veut dire non pas donner ce qui est en soi (même si c'est déjà beaucoup), non, c'est accepter de recevoir totalement ce qu'ils ont à nous donner, c'est en quelque sorte devenir dépendant. La maladie a rendu Charles de Foucauld dépendant, et là il est devenu frère. Devenir frère ou soeur de ceux que nous essayons d'aider n'est donc pas si facile, car la dépendance ce n'est pas forcément quelque chose que nous aimons.

Finalement quand Jésus dit (finale de l'évangile d'aujourd'hui Mat 20,28):" Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir", c'est  peut être aussi cela: accepter d'être dépendant de l'autre, de ne pas suivre son chemin mais d'accepter d'aller là où l'autre veut aller.

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