samedi, juin 14, 2014

Pauvre Elie

Les lectures de cette semaine (1Roi 17-19) racontent l'histoire du prophète Elie, ce prophète qui provoque une famine en Israël sans que Dieu lui en ait donné l'ordre, et qui sera nourri par son Dieu tout au long de sa vie, que ce soit après avoir déclenché la famine ("va au torrent de Kerrit, tu pourras t'y désaltérer et un corbeau t'apportera à manger tous les jours"), puis "va à Sidon et là une veuve prendra soin de toi", et enfin sur la route qui mène à l'Horeb (il reçoit une galette alors qu'il veut mourir).

Qu'Elie ait la trouille après avoir trucidé les 450 prêtres de Baal qui sont les représentants de la reine, il y a de quoi. Qu'il ait envie de mourir, cela se comprend.

Seulement voilà, quand son Dieu qui a fait revenir la pluie et qui lui dit de se tenir devant lui, lui annonce qu'il doit oindre un roi pour la Syrie et un roi pour Israël, et enfin un prophète, je pense qu'il n'a pas dû être ravi. Car demander la mort est une chose, mais savoir que l'on va oindre son successeur est tout à fait autre chose, et cela peut expliquer la manière dont il va traiter Elisée tout le temps où ce dernier sera "à son service".

Ce que je veux dire, c'est que demander la mort, voire même avoir envie de se suicider c'est une chose. Apprendre à ce moment là par exemple que vous avez une maladie létale, change complètement les choses car là vous ne décidez plus rien; et c'est bien ce qui est arrivé à Elie. Certes Dieu semble l'avoir entendu, mais ce qu'Elie souhaite c'est la ruine de la maison d'Israël et de la reine Jézabel, pas forcément sa disparition à lui.

Maintenant peut être que l'enlèvement miraculeux d'Elie sur ce char de feu est là pour nous faire comprendre que les chemins pour aller vers Dieu sont différents d'une personne à l'autre et qu'Elie, ce prophète du feu, a eu une fin à son image et digne de lui.

dimanche, juin 08, 2014

Pentecôte 2014: réflexions brèves

La lecture des actes entendue ce matin, c'est la traduction "liturgique" donc ma réaction est liée à cette traduction:"Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent  coup de vent: toute la maison où ils se tenaient en fut remplie".

Car bien sur ce que j'ai entendu n'est pas intégralement ce qui a été lu... Pour moi, le vent si violent soit il ne remplit pas une maison. Il peut la faire trembler sur ses fondations, il peut ouvrir portes et fenêtres, il peut siffler, mais il ne remplit pas la maison. Pour moi ce qui peut remplir une maison ce sont en premier les odeurs, les bruits, mais surtout les odeurs. Et du coup ce vent est devenu pour moi "odeur" du Christ, parfum, et c'était du doux, du la présence et non plus du violent, du brutal.

Et c'est peut être comme cela que je ressens le Souffle de l'Esprit, même si  par moments comme un vent violent il peut agiter pour faire sauter ce qui doit partir, pour faire de la place, pour remodeler, mais avant tout ce serait une odeur qui est signe de la présence de l'Autre.

Quant à la lecture de l'Evangile, j'ai entendu "le premier jour de la semaine". Or dans la Genèse, le premier jour, c'est le jour de la "création" c'est le jour où l'Esprit de Dieu tournait sur les eaux, et c'est le jour où par la séparation tout se met en place, c'est le jour de la Lumière. Alors ce premier jour de la semaine, c'est le jour où Jésus remplace la peur qui tenaillait ses disciples par la paix, c'est le jour où il remplace la tristesse par la Joie, c'est le jour où par son Esprit répandu il donne La vie et le pouvoir de délier du péché et du mal. Ce jour où il se montre vivant, c'est bien le jour de la création du nouveau monde: car l'ancien monde s'en est allé (Apoc 21, 4), même si ce n'est pas toujours facile d'ouvrir les yeux autrement. Mais c'est peut être aussi le travail de l'Esprit donné.