mercredi, janvier 07, 2015

" leur coeur était endurci"Marc 4, 32

Cette phrase qui clôt ce qu'on a coutume d'appeler la tempête apaisée est pour le moins curieuse. "Ils étaient au comble de la stupeur car ils n'avaient rien compris au miracle des pains: leur coeur était endurci".

Quand j'ai lu ce texte hier soir, je me suis dit que bien souvent je ne comprends pas les signes qui me sont donnés, que mon coeur n'est pas ouvert, que je passe à côté. Mais ce après midi, je continue à me poser des questions. Ils ont bien distribué le pain et les poissons, ils ont bien mis ce surplus dans douze couffins, alors comment peuvent ils ne pas comprendre que ce que jésus a fait là dans cette surabondance c'est bien plus que la manne donnée jadis par Moïse dans le désert. Que  c'est bien le signe que avec un tout petit peu il est possible de faire des merveilles. Qu'il peut créer de quoi rassasier ce qui étaient sur le point de défaillir.

Alors pourquoi n'ont ils pas compris?

Il y a peut être une explication, mais elle est d'ordre psychologique: les apôtres sont fatigués, ils en ont assez ils voudraient que ça s'arrête, ils voudraient avoir leur maître pour eux tout seuls, bref ils sont las, mais ils sont aussi en rogne. Ils voudraient Jésus pour eux et pas pour les autres. Ils en ont assez de le partager, assez de faire.

Car cela fait un bon bout de temps que le Maître enseigne, comme si cela ne finirait jamais. Cela fait d'ailleurs tellement longtemps que la nuit est en train de tomber et que eux ils voudraient bien que tout le monde s'en aille. Et au lieu de céder à leur demande, voilà que le Maître leur demande de leur trouver à manger, de dépenser des sous, de continuer à rester sur la brèche.

Une fois trouvés ces cins pains et ces deux poissons, une misère, il a fallu mettre toute cette foule en petits groupes, et ça n'a pas été facile. Il a ensuite fallu apporter ce pain et ces poissons et encore après tout ramasser et immédiatement prendre la barque pour aller l'attendre à Betsaïde. Et pour comble de tout, il a fallu batailler avec les vents.

Alors oui, pas un instant pour se reposer, pas un instant pour se retrouver ensemble avec lui.

Alors bien sur, il a multiplié les pains, mais bon, c'est son truc à lui, mais eux, ils n'ont vu que le surcroit de travail et ils en ont eu assez.

Et puis pour le comble du comble, Jésus leur fait la trouille de leur vie en marchant sur les eaux et en les dépassant. Crier pour les hommes qu'ils sont, cela ne se fait fait pas, mais tant pis. D'ailleurs c'est peut être à cause de leur cris qu'il les a vus et qu'il est monté dans la barque et que ce foutu vent et ces grosses vagues se sont enfin calmées.

Mais ce qu'ils sentent en eux, c'est de la peur, pas de la joie, pas de la paix malgré la rive qui es là toute proche. Ils ont peur de leur Maître comme la tempête a peur de lui. Mais ce n'est pas le calme qui est en eux, c'est malgré tout la peur.

Alors peut être que Marc (Pierre)  peut écrire que effectivement la peur avait peut être fermé leur coeur .

Partager Jésus avec d'autres, avoir l'impression qu'il nous laisse tous seuls nous débattre avec le Mal, peut parfois fermer nos yeux aux merveilles qui se sont pourtant réalisées, et fermer aussi notre coeur.

C'est juste une idée comme cela, mon interprétation d'aujourd'hui de cette phrase qui m'a rudement interpellée.

1 commentaire:

TOURNESOL a dit…

Ils avaient une vie remplie...
à laquelle il ne fallait rien changer.
C'est plus facile.
On se voile bien souvent la face

Tournesol