dimanche, février 15, 2015

Immortalité

Dans le chapitre 3. de la Genèse, papa Dieu pas trop content d'avoir été berné par le serpent, va dans un  premier temps dit à l'humain qu'en punition, 'il devra travailler la terre qui ne donnera pas spontanément son fruit (il va falloir en quelque sorte l'arracher alors que dans le jardin il suffisait de tendre la main) et qu'il gagnera son pain à la sueur de son front. Mais surtout il lui annonce que ce travail là, il le fera jusqu'à sa mort, ce moment où il va retourner à la poussière dont il vient.

Théoriquement la mort est entrée dans le monde à ce moment là. Ce qui laisse à supposer que l'Adam ne devait pas ou n'aurait pas du connaitre la finitude de la mort, ou la décrépitude de la vieillesse ou l'atteinte de la maladie. La mort est une punition.  Si Adam n'avait pas pris le fruit de cet arbre qui pouvait le rendre malade (car on peut aussi comprendre ainsi l'interdiction: le fruit de cet arbre est mauvais pour toi, il peut t'empoisonner, et moi Dieu je te te mets en garde), peut être qu'en utilisant les fruits de l'arbre de vie il aurait pu ne pas mourir.

Par définition Dieu est immortel, il n'a pas de début ni de fin, il est. L'humain lui a une origine, il est créature, mais le désir de vivre éternellement est une sorte d'obsession car cela le fait un peu l'égal de Dieu. Que la mort soit expliquée par la désobéissance, pourquoi pas, mais l'existence de l'arbre de la vie  peut indiquer que dans le mythe, la mort, la maladie pouvaient être vaincues an mangeant le fruit (ou les fruit) de cet arbre magique.

Alors Dieu qui vient déjà de dire à Adam qu'il va retourner à la poussière, en rajoute une couche en interdisant l'accès de cet arbre et en fermant l'accès de ce dedans (ce jardin qui a toujours été pour moi évocateur d'un utérus) où la vie était somme toute nettement plus facile.

Cet arbre de la vie, qui comme celui d la connaissance est dans le milieu du jardin,  devient  inacccessible. Les fruits (ou les feuilles) qui peuvent guérir deviennent hors de la portée d'Adam et de sa descendance.

Et pourtant...

Si cet arbre est hors de notre portée, il y a en un autre qui lui est bien là, c'est l'arbre de la croix. Sur la croix, il y a un corps (le fruit si l'on peut dire) et ce corps peut être consommé (c'est ce que Jésus a demandé) et cela nous donne aujourd'hui la vie, non pas l'immortalité du corps mais l'entrée dans une vie autre, une vie en relation, une vie qui peut aussi donner du fruit, une vie éternelle.

samedi, février 07, 2015

"Obéir"?

Marc rapporte la mort de Jean qui était emprisonné pour avoir dénoncé l'inconduite du roi local.

Cet homme emprisonné, qui d'après ce que  l'on peut lire dans les différents textes recevait ses disciples dans sa prison et qui taillait la bavette avec Hérode était pour les soldats qui le gardaient très certainement un saint homme. Peut être que certains d'entre eux avaient été baptisés par lui.

Et voilà qu'un soir, parce que la fille de la femme du roi a un peu trop bien dansé et que le roi a un peu trop bu, il faut qu'un soldat aille couper la tête de cet homme que tout le monde certainement admire.

Jamais jusque là je n'avais pensé à ce que peut ressentir quelqu'un au quel on donne l'ordre d'aller décapiter un  homme qui ne lui a rien fait, pour lequel il n'a pas aucun désir de vengeance, le faire froidement pour obéir à un ordre donné par un fou.

Quand dans un autre évangile le centurion dit à Jésus: quand je donne un ordre à mon serviteur, il le fait, quand je lui dis d'aller à tel endroit il obéit..

Oui cela c'est normalement ce que doit faire un soldat, mais ne faut il pas parfois préférer sa propre mort plutôt que d'obéir à un ordre de ce type?

Peut être que Jean n'a pas été égorgé mais tué autrement puisqu'il fallait que sa tête soit apportée en gage de sa mort, mais il n'en demeure pas moins que tuer un humain de sang froid cela doit être affreux, enfin pour moi, tel que je me représente les choses.

Cela renvoie aussi à ces images terribles que nous voyons, ces exécutions qui sont censées servir d'exemple et créer la terreur, mais là dans cette narration c'est la toute puissance d'un roitelet, qui ne peut pas revenir sur sa parole (et on peut se demander pourquoi), qui oblige un homme à en tuer en autre pour faire taire la parole juste.