lundi, avril 06, 2015

Resurrection

Résurrection           

Ce qui est étonnant dans la résurrection c’est le calme. On aurait pu imaginer un triomphalisme, avec du bruit, des trompettes, mais il n’en n’est rien. Tout se passe dans le calme. C’est au petit matin que les femmes arrivent, la pierre est roulée, elles peuvent entrer. On sait par l’évangéliste Jean, que tout est bien rangé, comme si ce tombeau emprunté devait être remis en état : alors pas de linges en bazar sur le sol. Tout est plié, propre. Pour Jean, le signe ou les signes sont suffisants : il croit.

Si Matthieu parle d’un tremblement de terre, si Marc parle d’obscurité qui recouvre la terre, au moment de la mort de Jésus, là, rien. Les soldats qui étaient censé gardé le tombeau, ont dormi du sommeil du juste, tellement c’était calme. Rien n’a bougé dans la nature, et pourtant…

Et pourtant c’est un changement de taille qui s’est produit, un changement de nature ; un changement de nom, car le Jésus de Nazareth, Jésus le crucifié comme le dit le jeune homme qui s’adresse aux femmes dans l’évangile de Marc, porte désormais le nom qui est au dessus de tout nom, le nom qui met le mal en déroute.

Quant aux femmes, elles étaient seules. Personne n’a rien vu de la rencontre. Le narrateur décrit des faits rapportés plus tard ; on sait juste que dans Marie (évangile de Jean), reconnaît à la voix (pas au physique) et que Jésus refuse d’être « touché » physiquement. 

On sait aussi que les femmes auxquelles Jésus apparaît (évangile de Matthieu) lui saisissent les pieds et se prosternent, mais Jésus disparaît. Je dois dire que cette insistance sur les pieds, fait un peu penser aux petits enfants qui lorsqu’ils ne veulent pas qu’un adulte s’en aille, s’accroche à sa jambe, mais venant de femmes d’âge mur, cela est curieux. Ce qui semble certain c’est que Jésus se manifeste à qui il veut, comme il veut, mais sans esbroufe. Il vient consoler, réconforter, donner de l’espoir dans le calme. Il donne aussi des directives: l'attendre, le retrouver.

Même l’ascension se passe dans le calme. On est bien loin des manifestations de l’Horeb. 

Il faudra attendre la Pentecôte pour que le bruit reprenne le devant de la scène, comme si les signes terrestres (le vent, les flammes, parfois des tremblements de terre) qui permette souvent aux hommes de croire parce que ces phénomènes là, font peur et manifeste une présence divine, n’étaient pas nécessaires.

La présence de Jésus, de Jésus ressuscité, est suffisamment pleine pour qu’elle n’ait besoin d’aucun signe extérieur.


Bien sur, un Jésus qui traverse les murs, un Jésus qui est là où on ne l’attend pas, cela surprend, mais cela permet d’avoir en nous une représentation du ressuscité qui est une représentation dans la douceur, dans l’émerveillement qui conduit tout droit à la joie et cette joie là, elle nous appartient, elle avait été annoncée dans l’évangile de Jean et personne ne peut nous la ravir.

Isaïe 30,15: c'est dans le calme et la confiance que sera votre Salut.