mardi, mai 19, 2015

Naissance ou deuil?

En entendant ce texte  Jean 16,20-23a. 


En ce temps là, Jésus disait à ses disciples: Amen, Amen je vous le dis, vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, toute heureuse qu'un être humain soit venu au monde. Vous aussi, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre coeur se réjouira et votre joie, persona ne vous l'enlèvera. Et en ce jour là, vous ne me poserez plus de questions.

je me disais que les disciples vont être confrontés à une perte. Le Maître va mourir, il vont devoir faire le deuil de celui qui aurait du restaurer la royauté en Israël. Or un deuil, n'est en rien comparable à une naissance, même si la perte d'un être aimé peut nous faire devenir autre. 

L'image de la femme qui enfante et qui va oublier les douleurs après la naissance, concerne t elle vraiment les disciples? Pourront ils oublier le vécu de la mort de leur maître, même s'il redevient vivant 3 jours après? 

Par contre Jésus lui, est beaucoup plus dans une logique d'enfantement. Il va en passant par la mort à la fois s'enfanter un corps nouveau (le corps du ressuscité, n'a rien à voir avec le corps cloué sur la croix), et il va donner naissance à un autre corps que l'on appellera Eglise. Alors oui, Jésus lui est certainement dans les douleurs de l'enfantement car en donnant sa vie, il va donner la vie, il va faire naitre quelque chose de nouveau. 

Quand les disciples, en sortant du deuil, comprendront cela, alors oui, ils seront dans la Joie, et cette Joie personne ne pourra la leur prendre, car ils auront fait l'expérience de la mort vaincue.


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Un dimanche comme les autres..

Et pourtant...

Il s'est trouvé que dimanche lors de la célébration pour la première fois de ma vie, c'est moi qui au moment de "la communion", ai présenté le plat avec les morceaux du pain rompu à un homme "prêtre" et qui lui ai ensuite présenté la coupe. Dire à un prêtre les paroles que lui dit d'habitude, ce n'est pas commun.

Ce qui s'est passé pour moi c'est que cet échange là, où tout s'est inversé, où ce n'est pas le prêtre qui donnait, mais moi qui présentais à mon frère prêtre le corps et le sang, quelque chose s'est crée: ce partage faisait de nous deux un frère et une soeur.

Ce qui m'est alors apparu, c'est que l'important de la messe, ce n'est peut être pas tant la présence du Fils dans ce pain et ce vin, que de partager ce pain et ce vin avec les autres qui sont là avec moi et autour de moi et que c'est ce partage là qui de nous un corps, le corps de ceux qui partagent le même, le corps de ceux qui vivent du même et qui deviennent ainsi des frères.

N'est ce pas cela que voulait Jésus quand il a demandé de faire cela en mémoire de Lui? Pas seulement de le consommer, mais d'abord de faire corps les uns avec les autres.

mardi, mai 12, 2015

Et toi comment vas tu...

Comme il s'agit de "brèves" juste deux petites notes.


La première concerne le dialogue (la prière).
J'ai une amie à laquelle je téléphone régulièrement et que ne me demande jamais ou presque jamais comment moi je vais.. Et au fond de moi, cela me met un peu en colère, même si je sais qu'elle a besoin de parler d'elle.

En repensant à cela en voiture, d'un coup je me suis dit que moi non plus je ne demandais pas de ses nouvelles à Jésus et du coup la phrase du paysan citée par le curé d'Ars, concernant la prière: "je l'avise et il m'avise", m'a paru beaucoup plus complète si on prend aussi le temps de demander à Jésus comment il va, s'il a des soucis et peut être que l'écouter peut permettre un autre dialogue, en tous les cas c'est le cas pour moi.

La seconde est une réflexion sur ce qui se passe pendant une célébration.

Si le but du sacrifice dans le religion juive est de faire en quelque sorte descendre Dieu du lieu où il se trouve pour venir regarder celui qui offre, alors au moment de la consécration, il ne s'agit pas uniquement de faire venir Jésus dans ces offrandes en commémorant ce qu'il s'est passé un jour du temps, mais de savoir au plus profond de soi, que le Père est là, Lui aussi  tout entier. Je sais bien que Jésus et le Père, sont censés être Un, mais là, pour moi c'est une espèce de révélation. Ce qui se donne là, c'est la présence totale de dieu et c'est au dessus des mots.

dimanche, mai 03, 2015

"je suis la vigne et vous êtes les sarments" Jn 15

Dans le temps après Pâques le lectionnaire propose pour le 5° dimanche la lecture de Jn 15(1-8) où Jésus nous demande de demeurer en Lui, comme les sarments font partie du cep du vignoble.

Cet évangile, nous l'entendons un peu comme un morceau choisi, mais si on le replace dans le contexte, il s'agit (ou il s'agirait) de paroles prononcées juste avant l'arrestation de Jésus, et ce ce fait d'autres questions surgissent. Jésus la Vigne va être tué, alors qu'adviendra t il et de lui et des disciples?

Dans le premier testament, la Vigne par définition est Israël (le peuple) et la terre d'Israël. Jésus propose alors quelque chose de radicalement différent.

Ce n'est plus la terre qui crée l'appartenance à Dieu, mais c'est en Lui, qui est  enraciné dans le Père, puisque Lui et le Père sont Un, que l'appartenance se fait.

De même que désormais les adorateurs du Père n'adoreront plus dans le Temple, mais en Esprit et en Vérité (Jn4), les fils n'appartiendront plus à une terre, mais au Fils qui est le Royaume.

Mais il est bien évident que tout cela ne pouvait prendre sens qu'après la résurrection et après le don de l'Esprit.