vendredi, novembre 04, 2016

baptême dans l'Esprit.

Le mot baptême renvoie au verbe être immergé ou plongé dans. Si on pense aux personnes qui ont vécu des EMI (expérience de mort imminente), elles sont passés si l’on peut dire par la mort, elles ont vécu une expérience particulière qui les ont changées profondément. Certes elles retrouvent leur corps, mais même si c’est le même corps qui parfois d’ailleurs a guéri sans que l’on comprenne pourquoi et comment, elles ne sont plus les mêmes.

On pourrait dire que le baptême, chez les chrétiens, ce serait quelque chose de cet ordre, mais sans faire réellement l’expérience de la mort. Il y aurait par la plongée dans l’eau, la perte de la respiration, la mort d’un certain individu qui reconnaît qu’il y a en lui du mauvais dont il est incapable de se sortir par lui-même et qui le sépare de Dieu, et qui sait qu’en passant par la mort avec Jésus, un autre être va advenir, un être qui a fait cette expérience de la mort pour devenir un vivant. Pour lui permettre d’assumer cette nouvelle personne qui vient de naître, le don de l’Esprit (confirmation) sera là pour lui donner la force, la foi, la sainteté. Je sais que ce que j'écris là est un résumé.  Mais ce baptême est quand même centré sur la culpabilité, sur la faute, sur la rupture, sur tout ce qui en soi est mort, pour arriver ensuite à la vie .

Par contre le baptême dans l’Esprit, il me semble que la centration est beaucoup plus sur la vie, sur ces charismes qui donnent vie à ceux qui nous entourent, et que même s’il y a immersion, elle est beaucoup plus de l’ordre du bain dans une eau vivifiante, pleine de bonnes choses, qui restaure, qui donne la vie, qui stimule.

Pour moi, si le baptême (sacrement) est plongé dans la mort et la résurrection, ce baptême là n’est pas pour le pardon des péchés, il est participation à la vie qui est en Jésus, vie manifestée déjà pendant sa vie terrestre, mais surtout après sa mort et sa réssurection.

Quand je suis revenue à la foi, ayant travaillé en milieu chirurgical et ayant vu les « trous » et les cicatrices de ces trous, j’ai toujours eu la certitude que quand Thomas a vu les trous dans les mains et dans le côté de Jésus, ce n’est pas quelque chose de sanguinolent qu’il a vu, mais une espèce de tourbillon de lumière, de vie, qui remplissait ces trous. Les trous demeurent, mais ils deviennent habités. Un peu comme si la nuée dont parle l’ancien testament, la nuée qui est aussi la gloire de Dieu, était là. Alors que Thomas ait pu dire « mon Seigneur et mon Dieu » s’explique mieux, en tous les cas pour moi.

Ce que je veux dire, c’est que le baptême dans l’Esprit, c’est être plongé de cette vie là, c’est aussi accepter de s’y abandonner ce qui n’est pas si facile, mais cela n’a plus rien à voir avec la mort. Que ce baptême puisse aussi, parce qu’il est vie, casser un peu la carapace qui nous enferme, la cécité qui est la notre, la surdité qui demeure, c’est certain, mais il est un peu comme cette mer primitive dont parlent certains savants pour expliquer la présence de la vie sur cette terre. Il est signe de la présence de Dieu aujourd’hui, il est signe de l’impalpable et du palpable.



Le baptême dans l’esprit, c’est pour moi comme un océan de vie, cette mer primitive, pleine d’éclairs, de potentiels, de mouvements mais aussi de calme, de paix, de profondeur, et être plongé dans cet océan, cela transfigure. Il ne s’agit plus de mourir à quelque chose, mais de se laisser empoigner par cet Esprit que Jésus a donné d’abord à ses disciples avec le pouvoir de chasser les démons, de guérir mais aussi d’enseigner, puis sur la croix en le répandant sur le monde , puis à nouveau sur ses apôtres après la résurrection (évangile de Jn) puis à la Pentecôte. Quand cet esprit est tombé et sur les apôtres et sur les juifs qui étaient venus célébrer le don de la loi (Pentecôte), pécheurs ou pas, tous l’ont reçu cet esprit qui fait de nous des vivants et des frères. Et cet esprit, ce souffle, c’est le souffle de création.

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