jeudi, mars 23, 2017

Guérir du péché: Partie 1.


Oraison du troisième dimanche de Carême : « tu nous a dit comment guérir du péché, par le jeune, la prière et le partage. Ecoute l’aveu de notre faiblesse, nous avons conscience de nos fautes ; patiemment relève nous avec amour ». 

Cette oraison entendue Dimanche m'a posé question. Ma réflexion sur le péché n'est pas nouvelle. Parfois quand au début de la messe, on nous demande de nous reconnaître pécheur, je me dis que nous sommes un peu comme dans un groupe d'Alcooliques et que chacun se reconnaît non seulement alcoolique, mais aussi incapable d'être guéri, c'est à dire que la peur de retomber dans l'addiction reste présente. Pourtant durant tout le temps du carême, il est question comme dans cette oraison de guérison pour être tout beau  tout pur le matin de Pâques. 

Alors un travail s'est fait en moi, et un lien avec le psaume de David quand il reconnait qu'il a fauté avec Bethsabée s'est élaboré. Mais au fur et à mesure que j'écrivais, que les idées venaient, passaient, revenaient, je me rendais compte que cela était trop long pour être lu d'un coup. Alors j'ai scindé le texte en trois billets. 

Le premier reprend la notion de péché, maladie, le second est plus un travail sur David et le troisième serait un questionnement sur les médicaments proposés pas l'Eglise. 

Voici la première partie, le péché est-il une maladie? 

Dans le texte de cette oraison, le péché est comme une maladie, puisqu’on peut en guérir ou du moins c'est ce que Dieu nous aurait dit. Là il est question de jeûne de prière et  de partage, mais ailleurs il est dit: de pratiquer la justice, d'aimer la miséricorde et de marcher humblement avec Dieu (Miché, 6,8) que je préfère et de loin.

Une maladie, pardon pour le truisme, c’est quelque chose qu’on attrape ou qu’on se fabrique, mais ça rend malade et quand on est malade on est faible, on a mal, et on est aussi dépendant des autres et bien souvent on reste au fond de son lit car on ne peut plus rien faire de bon.

C’est une situation désagréable. En général on ne demande qu’une chose c’est guérir. Mais une maladie, même si on en sort (ce qui est le cas des maladies banales : grippe, maladies de l’enfance) cela laisse des traces. Il n’y a pas d’innocence biologique. Le corps a une mémoire, il se souvient. Mais la guérison, heureusement ça existe et il y a des médicaments et des soins qui aident. 
 Quand on sort d’une maladie grave, une de ces maladies qui peuvent faire mourir, il peut y avoir des séquelles qui seront toujours là (je pense à la poliomyélite) et il faut faire avec. Il y a un avant et un après. Certes on est vivant, on est considéré comme guéri mais on doit faire face à des infirmités, et à des changements internes. 
Là il s’agit dans ce que je décris d’atteintes somatiques et non d’atteintes spirituelles, mais ce qui se passe dans le corps est parfois éclairant pour ce qui se passe dans la tête (ou dans le cœur/ l’âme).  Il me semble que la position de l’église serait de dire que l’on vient au monde avec un handicap, qui fait que l’on chope très facilement le virus (ou le bacille) qui s’appelle le péché et qui vient nous attaquer . 

Alors peut-on vraiment guérir du péché ? Si le virus attaque sur un terrain déjà fragilisé même si l’on guéri, le terrain lui n’est pas guéri. Alors la guérison, ce serait au niveau du terrain, que cela devrait se passer. La guérison, ce serait avoir de quoi repousser le péché, avoir de bonnes défenses immunitaires… Le terrain parfois il est guéri et cela s’appelle un miracle. Jésus quand quand il guérit, chasse le démon (qui est le vecteur du péché si je puis dire), mais aussi le terrain. Pourtant même Lui-même (Mt 12, 45) dit que le démon est capable de revenir et de tout réinfecter (pour cela il parle de sept démons qui sont plus méchants que le premier et qui viennent réinvestir le terrain dont ils ont été chassés, si le terrain n’est pas entretenu. 

Je ne nie absolument pas les miracles qui sont des guérisons totales, mais est ce que l’homme peut guérir de sa condition d’homme ? Si comme on le lit dans le livre des proverbes : Pr 24,16 : « sept fois le juste tombe  et il se relève », cela aurait tendance à montrer que l’on ne guérit pas du péché ; on vit avec, on le discerne et on essaye avec l’aide de l’Esprit de lui faire de moins en moins de place.

Donc l’église propose si je puis dire trois médicaments pour ne plus être malade. Mais est-on guéri pour autant ? N’est ce pas presque par définition la condition humaine de devoir lutter contre la violence qui est en elle depuis l’aube des temps pour laisser croître ce qu’il en est de l’humain (qui s’oppose à l’animal) et qui est cet amour que certes nous partageons avec les animaux mais qui chez nous va beaucoup plus loin ? Je suis frappée bien souvent en regardant des séries policières combien de mères se sacrifient pour leurs enfants, endossent des crimes qu’elles n’ont pas commis.. Dans l’espèce humaine, sacrifice (faire du sacré) et amour se conjuguent en permanence.

Nous vivons une religion où trop souvent la peur quelque part règne en maître. Là encore je pense que c’est ce qui a été vécu des nos origines et que les traces sont ancrées dans notre patrimoine génétique. Celui qui ne se conformait pas aux règles du clan en était exclu et donc condamné à mort, ce qui renvoie à l’abandon (et le petit d’homme s’il n’est pas nourri et soigné par sa mère, ne peut que mourir. Bien des préceptes des livres du Pentateuque vont dans ce sens là. Alors il est plus que possible que cette peur (qui n’est pas une crainte) perdure, malgré tout ce que Jésus a pu dire, d’être détruit par un Dieu (qui lui est bien à notre image), si nous péchons, c’est à dire si nous ne lui obéissons pas.  

Mais avant de parler des médicaments peut-être faut il parler de maladie et il me semble que le psaume 50 (51) écrit par le roi David, quand il se rend compte (mais il faut pour cela l’aide d’un tiers : le prophète Nathan), qu’il n’a pas du tout tenu compte de ce que Dieu demande (Ex 20, les commandements) décrit bien ces maladies qui sont les notre. Ce qui est un peu compliqué dans la Bible, c’est que les actes que nous commettons ont une double dimension. 

D’une part il y a un non respect des ordres donnés par Dieu (les commandements du décalogue) donc il y a offense directe liée au non respect de l’ordre, et c’est ce qui apparaît le plus souvent dans les psaumes (nous ne t’avons pas écouté, nous nous sommes détournés de toi, alors toi tu t’es détourné de nous, tu nous a laissé seuls et nous avons été humiliés et vaincus : alors pardonne nous, nous reconnaissons note faute, et donne nous la victoire ou la vie). 

Mais d’autre part, il y a du fait de ce non respect une atteinte à la probité de l’autre, du prochain, du frère et si la Bible du moins le Pentateuque donne un certain nombre de préceptes avec des punitions, je ne suis pas sûre que l’Eglise soit en mesure de donner des règles pour se faire pardonner par celui qui a été offensé. Demander pardon c’est une chose, mais est ce suffisant ? Comment réparer le mal ? Cela reste une de mes interrogations ? Je veux dire que si un pédophile se rend un jour compte du mal qui a fait, comment peut-il réparer ces vies brisées, ces suicides, ces maladies qui empêchent de vivre ? Là il y a une dette qui ne peut être comblée et je ne suis pas sûre que la justice soit suffisante. La seule réponse, mais elle est pour ceux qui croient en la puissance de Jésus, est que ces personnes fassent un jour dans leur corps l’expérience d’une restauration, qu’elles comprennent qu’elles n’ont pas à être dans la honte, mais cela aujourd’hui je peux l’espérer parce que pour moi la résurrection est comme la preuve que le mal sera (est ) vaincu, mais c’est de l’ordre de l’acte de foi.


Guérir du Péché: Partie 2

David: ma faute est devant moi dans relâche..

C’est en réfléchissant au péché (l’offense, la faute) que l’histoire de David avec Bethsabée m’est venue, et donc les mots du psaume que l’on appelle le "Miserere" - ce qui pourrait se dire : regarde sans quel état je suis, regarde ma dépression, regarde-moi et aide-moi.

Je trouve que le psaume 50 ou 51, quand on le lit avec les chapitres 11 et 12 du deuxième livre de Samuel - qui rapportent comment David se laisse avoir par la beauté d’une femme qui se met nue devant lui, ce qui n’est quand même pas neutre - permet de comprendre un peu ce qu’il en est du péché, de la faute. Car David, une fois son péché révélé par Nathan, demande à Dieu de le guérir de son péché ; il dit que sa faute est devant lui sans  relâche (donc que ça l’empêche de dormir, il s’en veut, il ne pense plus qu’à ça, bref il rumine, et il est dépressif).

 Or quelle est ou quelles sont les fautes de David ?

Peut-être que la première faute (je ne dis pas péché) c’est de ne pas être parti à la guerre, de se prévaloir de son titre de roi pour profiter de la vie (faire la sieste, ce n’est pas rien). Et ce péché là, qui renvoie à sa position sociale, c’est peut-être un des péchés de base (l’hybris : moi je suis au dessus des lois, je suis mon petit dieu, je fais ce que je veux, comme je veux et où je veux). De ce péché là, qui est une vraie maladie, découlent beaucoup de perversions.

         La seconde faute, c’est le non respect du septième commandement  mais aussi du dixième: "tu ne commettras pas l’adultère" et "tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin".
Il est évident que voir une  femme se dénuder tout près de lui, et rester de marbre, d’après ce que l’on sait de lui, ce n’est pas son truc. Ce qu’elle fait là n’est pas neutre. Son mari, un mercenaire, est à la guerre, manifestement elle n’a pas eu d’enfants de cet homme, et tout le monde sait que le roi a un cœur d’artichaut. Alors ce n’est pas innocent ce qui se passe là. On peut parler de tentation. Comment résister à la tentation quand on est le roi. Si David se renseigne pour savoir si elle est disponible ou pas, cela indique que la transgression montre bien le bout de son nez. Et là David désire la femme d’un autre, ce qui est contraire au dixième commandement : «  tu n’auras pas de visées sur la femme de ton prochain ».  Maintenant est ce qu’un Hittite est pour le roi un prochain ? Rien n’est moins sûr. En se renseignant sur elle, David apprend qu’elle est seule. Il est le le roi et on obéit aux ordres du roi. Comme le commandement émane de Dieu, c’est à Dieu qu’il désobéit. Alors il désobéit au septième commandement, tu ne commettras pas l’adultère, adultère qui normalement le rend passible de lapidation. Mais n’est-il pas le roi ? 

       La troisième faute arrive quand il apprend que la femme est enceinte. Alors il essaie de se débrouiller pour faire endosser la paternité à Urie, et comme cela ne marche pas, et que ce dernier pourrait attaquer l’honneur du roi, il décide de la faire disparaître; et en cela il désobéit au cinquième commandement qui interdit de tuer. Bien sûr ce n’est pas lui qui se salit les mains, mais cela revient au même. 

Cela fait beaucoup de manquements pour un seul homme. Mais finalement, quand on lit cette histoire, il y a de la convoitise, il y a de l’amour, il y a une maîtresse, bref tous les ingrédients d’un roman policier. La question étant : qui a tué Urie….

Si on reprend le psaume 50, peut-être écrit après que Nathan lui ait mis le nez dans son « caca" et que son fils (l’enfant de Bethsabée) soit mort,  David - un peu comme Adam - commence aussi par dire dit que ce n’est pas vraiment de sa faute, parce que dans la faute il a été enfanté (transmission de la maladie in utero si l’on peut dire). Il ne veut qu’une chose, c’est sortir de la culpabilité qui manifestement le ronge (ou de la honte ce qui est pire).

Que David, le roi qui doit donner l’exemple au peuple, ait péché contre Dieu, en n’écoutant pas sa voix, cela transparait dans tout le psaume, mais la réparation ne se profile pas. Comment réparer ce qui a été fait ? Bien sur on peut dire que Dieu en prenant la vie de l’enfant venge la mort de Urie. Mais cette mort permet la naissance de Salomon qui sera celui qui fera régner la justice et construira la maison de Dieu. Comme quoi du mal peut aussi sortir du bon et permettra la réalisation des promesses faites à David, concernant sa lignée. .

Que David demande à Dieu de ne pas lui reprendre son esprit saint, de lui rendre la joie d’être sauvé, pour qu’il puisse comme les justes enseigner aux coupables les voies du seigneur, semble un peu curieux . Mais peut-être que l’on peut supposer que quelque chose s’est passé dans le cœur de David, quelque chose qui n’est pas dit, mais qui fait qu’il peut louer et chanter Dieu, parce que la miséricorde a fait son travail de restauration. Le cœur brisé, broyé, est devenu un cœur vivant.. Je crois que l’art, et composer un psaume c’est de l’art, permet de sortir de la mort pour aller vers la vie.


Alors que retenir de cela ? Il y a le mal commis, qui une fois reconnu permet un changement, et il est important de rencontrer quelqu’un qui montre ce mal; mais aussi comment aider l’autre à sortir du mal subi? Peut-être que la réponse est Jésus qui sauve et qui permet l’accès au Divin qui est en nous.

Cela permettra, dans une dernière partie de ce billet, d'en venir aux médicaments proposés dans l'oraison dont nous sommes partis: le jeûne, la prière et le partage.




Guérir du péché: partie 3

La médication ecclésiale : le jeûne, la prière et le partage

Le jeûne serait, pour moi, accepter de se priver de quelque chose pour faire plus de place à la présence de Dieu. Le jeûne, surtout de nos jours, a une connotation de purification. Il s’agit finalement de se désintoxiquer, de faire sortir de soi - par des privations - des idées ou addictions qui ne sont pas bonnes, parce qu’elles font de nous des dieux. La privation nous ramène en principe à la dépendance (si j'ai faim, je suis un pauvre qui attend le bon plaisir de celui qui a le pouvoir de combler le besoin) et ça on n’aime pas trop. Je pense que peut-être le but du jeûne est de passer du besoin que du coup on crée volontairement, du moins dans notre pays, au désir de la présence de celui qui peut donner, et cela c'est différent. Le côté "souffrance" lié à la privation fait que j’ai du mal à concevoir cela comme un bon médicament. Par contre exercer sa volonté, cela a toujours du bon, à condition de ne pas faire pour faire. Faire de la place à Dieu, c’est certainement un bon médicament.  Comment se désintoxiquer de ce qui nous pollue ? Encore faut-il l’identifier. C'est là où l’Esprit saint est un allié de taille. Le jeûne, c’est quelque chose qui se passe au niveau du corps, au niveau de soi. En fait ce que je veux dire, c’est que le médicament en soi, sans autre chose avec pour le faire passer (l’eau vive), ne sert pas à grand chose..

La prière, bon, cela me paraît normal, parce que c’est se mettre en position à la fois d’écoute et de demande, voire d’intercession. Mais là encore, prier pour prier… Non. Prier c’est se donner du temps, c’est donner du temps au temps sans se décourager, c’est… Mais pour chacun c’est différent. Mais si c’est pour pleurer sur son péché, sur sa faiblesse, je ne sais pas. Pour moi, le temps de la prière c’est un temps où on se laisse modeler, façonner, travailler par Dieu. Cela ne veut pas dire que l’on sente quelque chose, mais c’est du temps pour que l’Autre soit Là, même si on ne le sent pas. 

Le partage, ce n’est finalement pas si simple. Mais partager c’est peut-être créer du « frère » et ça c’est important. Et plus on crée du frère et plus Dieu est présent; et s’il est présent il peut guérir, parce que nous ne pouvons pas nous guérir tout seul.

Alors ces trois médicaments peuvent-ils guérir ? La réponse serait oui, à condition de les utiliser avec la présence d’un « autre  en soi », de le laisser travailler par cet autre, de lui laisser sa place pour que la guérison du terrain se fasse petit à petit et je pense que c’est là où les sacrements, vus comme source, sont nécessaires. Je ne pense pas que "faire" permette de guérir.

Maintenant, cette maladie, d’où vient-elle? Il y a des maladies dont on peut guérir, mais on ne retrouve jamais l’état dans lequel on était avant. Et il faut faire avec. Curieusement, je pense que lorsque l’on dit que Dieu pardonne (fait miséricorde puisque c’est le mot à la mode), il est comme un père qui dit, à son fils ou à sa fille, qu’il ne lui tient pas rigueur de la stupidité qu’il vient de faire, mais qui ne lui donne pas forcément le moyen de ne pas récidiver. Et je crois que la maladie dont nous avons tellement de mal à guérir, c’est bien cela : ne pas recommencer. C’est là où pour moi le sacrement est fondamental parce qu’il nettoie en profondeur, il est cet esprit qui redresse ce qui est courbé, qui reforme ce qui était déformé justement par la maladie. 

Dans la Genèse, le mot péché est introduit quand Caïn est furieux contre son frère et se rend peut-être compte que contrairement à ce qu’il imaginait, être l’aîné ne fait pas de lui le préféré du Seigneur. Le péché est décrit alors comme une espèce d’animal, qui essaie d’entrer dans le cœur de l’humain et de le pousser à écouter la violence qui est en lui; et qui le pousse à détruire tout ce qui s’oppose à ce qu’il estime être son droit ou son bon plaisir. La violence, si on admet que l’homme a une longue histoire derrière lui, est inhérente à ce qu’il est, mais l’humanisation consiste justement à ne pas se laisser dominer par l’animal qui est en chacun de nous, pour accéder au divin qui ne demande qu’à se manifester, ou l’humain avec une majuscule.

Dans le livre de l’Exode, les commandements donnés au chapitre 20 montrent les domaines où le risque est élevé. Le péché est alors montré comme une transgression aux commandements divins et le péché contre l’autre devient péché contre Dieu. Et dans la confession, telle qu’elle existe aujourd’hui, il s’agit plus de se reconnaître pécheur contre Dieu que pécheur contre son frère, ce qui me gêne considérablement. On dit que quand Dieu pardonne, lui il oublie. Mais moi, même si je me sais pardonnée, je ne peux pas oublier ce que j’ai pu faire de pas bien et ce qui m’a fait mal. Alors ce n’est pas simple. Et j’ai du mal avec la notion de dette, d’argent. La parabole des deux débiteurs, celui qui doit une somme faramineuse, bien au delà de ce qu’un homme ne peut devoir, ce qui laisse à penser qu’il ne s’agit pas d’un homme, mais d’une nation entière, et qui réclame ensuite son dû à un autre, finalement ne me parle pas si on reste dans l’individuel. Si Dieu pardonne à son peuple (en envoyant son Fils), et si celui qui est restauré attaque un frère qui lui a fait du mal, qui ne rend pas à Dieu tout le bien que celui-ci lui a fait, alors peut-être que ça a un sens.

Maintenant l’expérience que je fais de ce sacrement, c’est une expérience de vie. C’est le lieu où l’Esprit Saint vient en moi pour enlever toutes les pollutions de la vie (et Dieu sait que la vie ça pollue), qui vient me désembouer comme on enlève la boue des radiateurs, qui vient irriguer la terre sèche que je suis et qui vient me redonner la vie. Mais je crois aussi que si on prend le temps de l’écouter, Dieu souvent permet de guérir du mal subi (je ne parle là que de ce qui est banal). On se sent tellement vite propriétaire de l’autre, que parfois la coupure est la seule solution (cela émonde, mais cela fait croitre).

Pour conclure ces réflexions, je dirai que le péché c’est la nature de l’homme, parce que notre histoire, notre hérédité est comme cela. Je refuse de croire en un Dieu qui serait tellement écœuré par l’homme qu’il le détruirait, mais je crois en un Dieu qui donne à l’homme le ou les moyens de devenir un humain semblable à Lui, c’est à dire capable d’aimer; aimer non pas pour être aimé en retour, mais aimer pour donner la croissance et l’être, un amour de fécondité. C’est le travail de toute une vie et peut-être même de ce qui se passe dans l’Au-delà.


mardi, mars 21, 2017

Brève: la remise des dettes Mt 18,25

Mt 18,23 "C'est pourquoi il en va du règne des cieux comme d'un roi qui voulait faire rendre compte à ses serviteurs. 
24Quand il commença à le faire, on lui en amena un qui devait dix mille talents. 
25Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'on le vende, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait, afin de payer sa dette". 

Je cite juste le début du texte. Jésus veut fait comprendre à ses disciples qu'ils doivent pardonner et pardonner encore.  Mais je ne trouve pas cette parabole très limpide, car comment un homme pourrait-il avoir accumulé une dette pareille? Cela parait plus qu'invraisemblable.
Mais si au lieu de voir dans ce premier serviteur un homme unique, on voit le peuple choisi, qui est en dette envers son Dieu, alors on voit un Roi,  Dieu, qui au lieu de détruire son peuple, efface la dette. Et cela c'est magnifique.
Mais le peuple oublie et oublie encore le cadeau et veut accumuler encore plus et refuse de faire miséricorde à son prochain, alors là il perd tout.