lundi, décembre 24, 2018

Temps de l'Avent: Zacharie retrouve la parole.

Veille de Noël.  Zacharie. 

Le texte de ce jour, c'est le cantique de Zacharie, qui est récité tous les jours tant par les moines, que les prêtres et beaucoup de laïcs, donc c'est un chant que nous connaissons bien. Les versets qui précèdent ce texte dans l'évangile de Luc, sont curieux, car certes Zacharie retrouve sa voix, mais il semble que la crainte soit aussi présente, comme si cette naissance faisait un peu peur, comme si, la ressemblance avec le prophète Elie, était déjà en germe. Et si on suit la chronologie des versets, peut-être que ce cantique a été prononcé au moment de la circoncision de l'enfant. C'est une hypothèse de ma part, mais on peut penser que lors de cet acte qui fait vraiment entrer l'enfant dans le peuple  choisi, Zacharie, rempli d'esprit saint, comme l'avaient été avant lui, Elisabeth, Marie et comme le seront ceux qui seront les disciples de l'enfant à naître ait pu comme le dit le texte, dire ces paroles prophétique..

Parce que j'ai été comme nos pères dur d'oreilles à la parole du Seigneur, parce que ma nuque a été raide, alors mes cordes vocales se sont paralysées et j'ai perdu la voix, j'ai perdu les mots pour dire que que j'avais vécu. J'ai combattu contre l'Ange, j'ai voulu être fort contre Dieu, et j'ai été vaincu. Béni soit-Il, car j'ai appris et j'apprends. Ma voix, je ne la retrouverai que lors que la naissance de cet enfant annoncé, cet enfant qui portera le nom de Johan: Dieu fait grâce. Quand notre petite cousine Marie est entrée chez nous, à ma grande surprise, ma femme, mon Elisabeth, qui ne parle jamais, qui se fait toujours oublier, qui cache cette grossesse tellement elle a peur que le bébé ne vienne pas à terme, elle s'est mis à bénir un enfant à venir, et elle a parlé haut et fort de ce bébé. Marie aussi s'est mise à parler de ce que le Très haut avait fait pour elle, et elle a annoncé que cet enfant s'appellerait Joshua.. Johan et Joshua, voilà les noms des deux cousins qui sont , qui seront porteurs du salut pour tout notre peuple.

Et le jour de la délivrance d'Elisabeth est arrivé, et cela s'est si bien passé, que d'emblée, les femmes qui étaient là, ont fait savoir que cet enfant du miracle, était un protégé du Seigneur, et cela s'est transmis comme une traînée de poudre et tout le monde est venu chez nous. Seulement il fallait le nommer cet enfant. Et tous pensaient qu'il devait s'appeler comme moi, Zacharie,  mais nous savions qu'il devait porter un autre prénom, un prénom jamais porté dans notre famille. Alors comme Elisabeth a dit que son nom serait Yehohanan (Dieu fait grâce), ils ont pensé qu'elle disait n'importe quoi, on ne rompt pas comme ça avec la tradition. Ils m'ont alors demandé en faisant des gestes. Ils montraient l'enfant, ils me montraient. J'ai compris ce qu'ils voulaient et sur une tablette j'ai écrit que son nom était bien celui que ma femme avait dit: Yehohanan. Et aussitôt, le lien qui bloquait ma langue s'est délié, et j'ai retrouvé la parole, et j'ai béni et loué le très haut qui fait de telles merveilles. 

Et moi le prêtre, j'ai ressenti en moi comme une vigueur nouvelle, comme un souffle nouveau, comme une eau bienfaisante, comme une onction, et avec ma voix qui ne chevrotait plus, j'ai pu  chanter… 

J'ai chanté Dieu qui aujourd'hui visite son peuple, qui va le libérer grâce à ce petit enfant qui est ne germe dans le ventre de ma petite cousine, cet enfant qui est de la race de David notre grand roi, mais qui est aussi de la descendance d'Aaron, puisque ma femme est de cette lignée. Roi et Prêtre, quel héritage pour celui qui va nous délivrer de la main de nos oppresseurs. Et les oppresseurs, je ne suis pas sûre qu'il s'agisse des occupants, mais de tous ces liens qui font que nous ne sommes pas capables d'écouter notre Dieu, que nous ne sommes pas capables de voir nos frères dans le besoin. Oui ce petit enfant va nous apprendre à servir notre Dieu, dans la justice et la Sainteté tous les jours de notre.

Et j'ai ensuite compris ce que serait le rôle de mon petit: préparer le chemin de celui qui naîtrait pourtant peu de temps après lui, pour que celui qui serait comme l'astre d'en haut, le soleil qui vient féconder la terre et lui faire porter son fruit. Je savais que lui serait celui qui inciterait enfin tout le peuple à se convertir, à reconnaître comme moi j'ai dû le faire mon incrédulité, mon orgueil, mon manque de confiance. Je savais que lui permettrait au peuple de trouver le pardon car les péchés seraient remis, pardonnés.

Et j'ai terminé ce chant qui me dépassait un peu, en remerciant notre Dieu pour sa tendresse, pour son amour, car il avait préparé pour nous la lumière qui luit dans les ténèbres, et qui vient illuminer le monde.


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