mardi, février 05, 2019

La délivrance de l'homme possédé par une légion de mauvais esprits. Mc 5, 1-20,

C'est un épisode que j'ai toujours beaucoup aimé, parce que les deux mille porcs qui se jettent dans l'eau, quelque part cela fait rire, même si dans la réalité l'endroit où se passe la guérison n'est pas au bord de l'eau. Mais on parle de Jésus qui  débarque dans ce pays qui est un pays non juif et qui d'emblée est confronté à l'esprit du mal et qui le chasse.

C'est aussi un épisode qui me parle, parce que autrefois, en hôpital psychiatrique, il y avait un monsieur que refusait de s'habiller, qui déchirait ses vêtements, et qui se débattait parfois beaucoup, un peu comme cet homme dont parle Jésus.

Je sais aussi que quand des personnes qui ont vécu des traumatismes graves vivent ce qu'on appelle de nos jours un stress post traumatique, souvent pour lutter contre des angoisses et des douleurs psychiques ou mêmes physiques ils s'agressent eux-même, car au moins cette douleur  là, même si elle peut nous paraître  "folle", elle s'explique, elle a une origine et elle est rassurante. Alors cet homme qui se taillade avec des pierres, pour moi c'est quelqu'un qui est en très grande souffrance.

Que Jésus l'en délivre me montre que Jésus peut guérir des ces maladies mentales, contre lesquelles bien souvent nous n'avons que des médicaments et nos pauvres paroles. Et cette guérison est bien signe de la vie qui est donnée par le Seigneur à tout homme, qu'il soit ou non croyant.

Pour raconter cet épisode, j'ai choisi de donner la parole à un de ceux que Jésus avait pris avec lui dans la barque, pour aller sur l'autre rive..

Des fous comme ça, on en n'avait jamais vu. Il était presque nu, il était plein de blessures, je veux dire qu'il se tapait dessus avec des pierres, il avait des chaînes aux poignets et aux pieds mais la chaîne qui aurait dû les relier était cassée. Il était sale, mais il n'était pas maigre. On a pensé que certains devaient lui porter à manger. Il devait avoir une famille, des amis, mais lui il vivait non pas en ville, mais au milieu de tombes. Je dois dire que ça m'a fait un peu peur.

Être accueilli par un possédé comme cela, alors que nous venions de débarquer chez les Géraséniens, en plein pays étranger, c'est rude. En plus nous n'étions pas chez nous, nous étions dans un pays de païens. Pourquoi notre Maître nous a-t-il demandé de le conduire là, c'est un mystère.

Et puis il s'est passé toute une série d'évènements. L'homme s'est prosterné, bon ça c'était bien. Mais il s'est mis à hurler après Jésus, en lui disant de cesser de le tourmenter, et qu'il savait que Jésus était "Fils du Très Haut". Pourtant c'était pourtant lui qui tourmentait cet homme. Et Jésus lui disait de sortir. En même temps, dire à Jésus qu'il est "Fils du très haut", c'est citer un psaume que nous chantons, un psaume qui rappelle que ceux qui se prennent pour des juges ne sont pas à l'abri de la mort. Alors c'était un peu étonnant. 

Toujours est-il que Jésus lui a alors demandé son nom, à cette entité qui faisait semblant de le reconnaître comme fils de dieu mais qui ne le faisait pas…Et là nous avons eu une surprise, car la réponse a été "légion". Alors peut-être qu'ils se croyaient les plus forts, mais ils ont compris qu'ils ne l'étaient pas. 

Et ils se sont mis à supplier. Supplier que la force de notre maître leur permette et de rester dans ce pays (et ça ça nous arrangeait bien parce qu'on n'a pas besoin d'esprits impurs chez nous, on en a déjà bien assez), et que Jésus les envoie dans les porcs qui étaient là. Comme si ils ne pouvaient pas y aller tout seuls. Bizarre ces esprits impurs. Ils ont besoin d'être dirigés. Bref notre maître a bien voulu, et là on a vu quelque chose d'inattendu. Tous les cochons ont plongé dans le lac, et comme nous on sait bien que cette mer intérieure est habitée par des forces du mal, ça ne nous a pas trop étonné. Comme ça, ils rentraient chez eux, ces esprits impurs. Seulement toutes les bêtes étaient dans l'eau, le ventre à l'air, mortes et ça, on pensait bien que ça allait faire du grabuge. 

Alors là, il s'est passé plusieurs choses. L'homme est allé vers les gardiens des troupeaux qui prenaient la fuite et leur a demandé des vêtements, et il est venu s'asseoir aux pieds de Jésus, et il le regardait avec une véritable adoration. Ses plaies avaient cicatrisé . Quant aux gardiens, ils avaient filé vers la ville, se demandant comment les propriétaires des troupeaux allaient les accueillir. 2000 têtes de perdues ce n'est pas rien.

Ils sont revenus avec les gens de la ville. Ils ont vu que celui qui errait dans les tombeaux était tranquille et paisible, mais bon, eux ils ne voulaient pas que Jésus reste, parce que des possédés il y en avait d'autres, alors l'idée de perdre encore plus de bêtes était insupportable. Et ils ont supplié Jésus de partir. Et dire qu'il était venu pour annoncer la venue de royaume. Et il a bien voulu. 

Nous nous sommes dirigés vers la barque. Notre nouvel ami, aurait voulu embarquer avec nous, lui aussi suppliait Jésus, mais le Maître a dit non. Il lui a demandé de rester sur place, et en quelque sorte de témoigner que le Dieu d'Israël était présent, que c'était Lui qu'il fallait adorer, et qu'il allait venir. Et que Jésus qui l'avait délivré n'était pas Fils du Très Haut, mais Le Fils du très Haut.

Et nous sommes rentrés chez nous. Dès que nous avons débarqué, nous avons rencontré un homme qui avait une petite fille très malade et nous sommes aussitôt partis chez lui. 

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