mercredi, juillet 14, 2010

Orient, Occident...


Orient, Occident…

Si on pose comme postulat, qu’il existe quelque chose après la mort, la question qui vient à l’esprit sera: comme accéder à une vie « meilleure » que celle que nous avons connue sur cette terre.

L’approche orientale (du moins en schématisant beaucoup) serait de dire que pour échapper au cycle des réincarnations qui est lié à ce que nous avons vécu de mauvais dans notre vie et que nous devons apprendre à éviter, il nous faut, avec l’aide d’un maître apprendre a vivre dans la compassion, la sagesse, et ne plus nous laisser habiter par nos désirs. Certains en sont déjà capables ici bas (on peut dire que la vie éternelle est déjà en eux), mais ils ont à apporter à leurs disciples la possibilité, de franchir la mort (qui est une sorte d’épreuve) et de quitter le cycle des retours; il s’agit donc d’une certaine manière apprendre à vivre autrement, apprendre à faire grandir en soi le divin, mais ceci n’étant pas une fin en soi. Le but étant de devenir éveillé à une autre réalité. Dans cette approche, il est question de ne pas reproduire le mal. La réincarnation peut être vu comme une punition mais aussi et surtout comme une possibilité de transformation et aussi comme la possibilité (pour les Eveillés, les Maîtres) de permettre à d’autres de s’ouvrir au Divin. Même s’il est demandé des efforts importants à l’être humain, celui ci quand il rencontre le « maître » est capable de devenir divin. En cela il y a une vision qui me semble très positive de l’humain.

L’approche occidentale (judéo chrétienne) part de la constatation que la vie sur cette terre est dure et qu’elle est punition d’une désobéissance. La désobéissance originelle a coupé l’humain de son créateur, mais aussi pour beaucoup du divin qui est en lui. Il s’agit donc d’avoir en soi en permanence cette notion de coupure (péché) et d’apprendre à vivre autrement. Jusque là ce ne serait pas difficile, si ne s’était pas rajouté la dessus la conception d’un Dieu qui comme tout Dieu a droit de vie et de mort sur sa création et avec lequel il faut se réconcilier. Comme l’homme n’en n’a pas la capacité, seul Jésus vrai Dieu et vrai homme devient le médiateur capable de réaliser cela et (et par don gratuit de son Père) l’homme retrouve « la vie éternelle »qu’il avait perdue. On est là face à une représentation de l’humain qui est somme toute très négative. Mais par le don de son Esprit, le divin investit peu à peu l’homme et lui permet de retrouver l’harmonie perdue et surtout la capacité d’Aimer.

Il y a donc chez les orientaux un apprentissage pour devenir un éveillé et quitter cette terre et chez les européens au sens large, une lutte contre le péché pour accéder dans l’au delà à la vie auprès de Dieu. Etre éveillé ce serait percevoir le divin d’abord pour de très courtes durées puis de manière de plus en plus permanente. Chez les occidentaux une lutte permanente entre le bon et le mauvais, un dualisme permanent : du fait de son corps l’homme est tiré vers l’animal alors qu’il a été crée pour être à l’image de son créateur.

Et ce qui différencie le christianisme du bouddhisme c’est le péché et avec le péché une représentation de l’homme comme un minable, incapable de faire la moindre bonne action. Une des phrases répétées dans les oraisons de la messe n’est elle pas : « sans Toi notre vie tombe en ruine ». L’animal est capable de faire des choses pour ses petits, de se sacrifier pour que eux vivent. L’homme n’en serait il pas capable simplement parce qu’il est un être vivant ?

Le message de Jésus est un message de vie. Quand Il nous dit : « Moi je le ressusciterai au dernier jour », cela peut s’entendre comme : Moi qui suis la Vie, le Vivant, je donnerai cette vie qui est en moi, sans pour autant m’affaiblir ou me perdre, pour que tous soient remplis de cette vie.

Je crois que supporte de plus en plus mal la supposée relation entre l’homme « pécheur, capable de toutes les vilenies » et Dieu tout bon tout parfait que la bassesse de sa créature insupporte au point de vouloir la supprimer.

Est ce que Jésus a donné sa vie pour nous « réconcilier avec son papa « ou pour nous permettre d’accéder à notre autre dimension, celle de créature à l‘image et à la ressemblance ?

En nous, il y a le désir d’être aimé mais aussi le désir d’aimer, de donner de l’amour et je pense que cela c’est la caractéristique de l’humain, je veux dire que cela nous appartient (comme cela appartient aussi à certains animaux). Je veux dire qu’il y a du bon qui nous caractérise et du mauvais, mais que le bon c’est nous aussi. Pour moi, il y a un Dieu plein d’amour qui désire le partager et il y a un humain qui désire non moins fortement être aimé, parce que cela c’est justement sa marque de fabrique, et c’est la conjonction de ces deux désirs qui crée la relation, qui fabrique du divin en l’homme et qui a permis l’incarnation.
Or le péché c’est quoi ? C’est cette glaise qui est en nous par constitution, c’est cette animalité qui fait que nous convoitons ce que possède l’autre. C’est cette possibilité d’aller jusqu’au meurtre pour nous approprier ce que nous imaginons ne pas avoir, ce qui nous fait défaut. En chacun de nous il y a une pulsion de mort et une pulsion de vie. Notre pulsion de vie est bien fragile, bien menacée par nos désirs de mort. Ce mal qui est en nous, il est constitutif de ce que nous sommes. Il est un moteur, que nous le voulions ou non. Chaque fois qu’il nous coupe des autres, de la compassion, de la sagesse, de l’amour, il ne nous permet pas d’être vivants. On peut dire que cette mort à nous même qui est une sorte de refus du divin qui est en nous est ce qui nous coupe de notre accomplissement.

Quand Paul dit « laissez vous réconcilier avec Dieu » que dit il réellement ? Dit il que Dieu s’était détourné de sa créature et la laissait dans son caca, jusqu’à ce que cette créature reconstruite en son fils lui plaise suffisamment et qu’Il renonce alors à la détruire (où à la punir en la mettant dans des situations de vie très difficiles) ou bien dit il que désormais par l’envoi de l’Esprit Saint, il est possible à tout homme d’entrer en relation avec Dieu et d’être un Vivant ?

Ce que Jésus nous donne c’est la capacité, peu à peu de devenir des hommes à son image, c’est à dire des êtres capables d’aimer et éventuellement de donner notre vie, non pas pour être des héros, parce que nous n’en sommes pas capables, mais parce que nous sommes appelés à être des passeurs de vie. Jésus nous éveille à une autre vie, qui est peut être celle que recherchent aussi les orientaux. Simplement l’Eveil n’est pas un but, c’est le moyen d’être en relation avec les autres, avec nous-mêmes et avec Dieu (quelque soit le nom qu’on lui fasse porter).

1 commentaire:

TOURNESOL a dit…

gladysL'EVEIL

St Paul ne dit-il pas: en Ep 5,14
"Eveille-toi, toi qui dors,lève-toi d'entre les morts"
L'Eveil et la résurrection au-delà des mots et des différences,ont des points communs
Ressusciter: en grec réveiller, mettre debout, relever