Ceci est la plainte de Loth, le neveu d'Abraham.
On parle toujours de ma femme transformée en statue de sel quand des personnages bizarres nous ont obligés à quitter la ville de Sodome, où ma foi nous n'étions pas mal. On dit que ces hommes sont des anges, mais moi sur le coup je les ai vraiment pris pour des humains. A dire vrai, nous y étions bien, dans cette ville et j'avais même pu trouver deux hommes à qui donner mes deux filles en mariage.
Deux filles! Quand je pense à mon oncle, qui s'est débrouillé pour avoir 2 fils, ce qui a mis à mal tous mes projets d'héritage, ce n'est vraiment pas de chance! Et quand vous saurez ce qu'elles ont été capables de faire, de me faire, vous comprendrez encore mieux pourquoi j'ai l'impression d'être poursuivi par la poisse, alors que l'autre, mon oncle, lui il a tout.
Mais revenons au début. Nous étions enfin bien installés à Hâran toute la famille, Abram, son père, Térah, ses frères et demi frères, bref, ça allait bien. Et voilà qu'après la mort mon grand-père qui nous avait déjà fait aller de Ur à Hâran, mon oncle entend comme une voix qui lui dit de partir, et qu'il aurait une terre en héritage. Pourtant il n'était pas tout jeune quand il a eu cette "révélation": 75 ans et en plus, pas d'enfants. L'idée de la terre, ça me plaisait bien, et on s'est mis en route. Jusque là, pas de problèmes.
Quand nous sommes arrivés au pays de Canaan tout se passait relativement bien. Puis il y a eu une famine, et une fois de plus nous avons dû nous déplacer; et des nomades qui se déplacent, ce n'est pas rien. Nous sommes mis en route pour l'Egypte, parce que là, il y avait de quoi manger; ce Nil qui déborde, c'est une vraie bénédiction. Le seul problème c'est qu'il y eu un gros problème. Ma tante, était une belle femme malgré sa stérilité et mon oncle s'est dit que s'il disait qu'elle était sa femme, le roi du pays la lui prendrait et le tuerait. Alors comme il est un peu trouillard, il a raconté que ma tante était sa soeur (ce qui n'est pas faux, mais quand même) et du coup, Saraï est allée chez pharaon. Seulement le Dieu qui avait parlé à mon oncle n'a pas aimé du tout ce que mon Oncle avait fait, et il a fait venir du malheur sur ce pays qui allait si bien. Du coup, Pharaon qui s'est rendu compte que le malheur avait commencé avec notre arrivée, a convoqué Abram qui a bien du lui dire la vérité, et nous voilà de retour chez nous, avec curieusement plein de richesses en plus, données par ce roi d'Egypte..
Là, les choses se sont un peu gâtées pour moi. Mes bergers se sont disputés avec ceux d'Abram, des histoires de puits bouchés avec des pierres, alors pour éviter la bagarre, mon oncle m'a proposé d'avoir un territoire à moi. Vous savez, à cette époque, il y a avait de l'eau et j'ai vu des belles prairies du côté d'une belle ville Sodome et j'ai choisi d'aller vivre dans cette contrée. J'avais bien entendu dire que les hommes de Sodome, n'étaient pas trop recommandables, mais moi, j'étais sûr qu'avec mes richesses tout irait bien. Et puis je pensais bien hériter un jour de mon oncle et e pouvoir récupérer sa terre à lui.
Pour en revenir à la poisse, une fois installé à Sodome, des rois voisins n'ont rien trouvé de mieux que de faire la guerre et ils m'ont fait prisonnier, moi ma petite famille ils ont pris tous mes biens. Et là, une fois de plus c'est mon oncle, pourtant pas tout jeune, qui est venu à mon secours et m'a libéré. Peut-être que j'aurais alors dû chercher un autre endroit, mais les environs de Sodome étaient si beaux, et je m'y trouvais si bien.
Le temps a passé et avec lui mes rêves d'héritage, car mon oncle a eu un fils, un certain Ismaël. Bien sûr ce n'était le fils de ma tante, mais il était l'héritier.
Et puis, longtemps après, deux hommes sont arrivés près de chez moi. Si j'avais su ce qu'ils allaient faire, je me demande si je les aurais accueillis, mais l'hospitalité c'est sacré! Ils ont d'abord refusé de venir chez moi, disant qu'ils comptaient dormir sur la place de la ville, mais j'ai refusé. Et comme ils venaient du pays de mon oncle, je pensais qu'ils pourraient me donner des nouvelles.
Je ne sais pas ce qui s'est passé dans la tête des hommes de Sodome, mais ils se sont tous réunis devant ma porte, des plus jeunes aux plus vieux et ils voulaient que je leur donne mes deux invités pour qu'ils en fassent des objets de plaisir (je dirai plutôt de honte). J'ai proposé de donner mes deux filles, pourtant fiancées à leur place, mais ils n'ont rien voulu entendre. Ils m'ont même menacé de me faire pire qu'à eux. Et puis il s'est passé quelque chose de curieux: les deux hommes ont comme jeté un sort à ma maison, parce qu'on aurait dit que mes assaillants étaient devenus aveugles.. Ils étaient comme perdus dans leur propre ville. Les deux hommes m'ont alors dit qu'ils allaient détruire ce lieu et que je devais prendre la fuite avec ma famille.
J'ai alors compris qu'ils devaient être des envoyés de ce Dieu qui parlait à mon oncle, car ils ont dit qu'un grand cri s'était élevé contre cette ville, et qu'elle allait être détruite. Je n'en croyais pas mes oreilles. Et comment avaient-ils pu savoir que cette ville était aussi mauvaise, Je ne savais pas qu'ils étaient passés voir mon oncle, que celui-ci avait intercédé pour que la ville ne soit détruite que s'il s'y trouvait moins de 10 justes (mais moi et ma famille nous ne faisions pas le poids), et surtout qu'ils lui avaient prédit qu'il aurait un fils, vraiment à lui, et là, adieu à toutes mes chances d'héritage. Mais c'est comme on dit, c'est une autre histoire, mais vraiment quand on n'a pas de chance, on n'a pas de chance.
Mes gendres, il faut dire qu'ils m'en voulaient d'avoir voulu donner mes filles à cette meute, n'ont pas voulu quitter Sodome. Au petit jour, les hommes m'ont littéralement mis à la porte de chez moi en me disant de me sauver; Seulement, je ne suis pas en très bonne santé, et je leur ai demandé de pouvoir me réfugier dans une petite ville, pas trop trop éloignée. Ils nous ont donc fait prendre nos jambes à notre cou pour courir et ils nous ont interdit de nous retourner; ça je n'ai pas trop compris pourquoi, sauf que la poisse me poursuivant, c'est ma femme qui s'est retournée et elle a été statufiée. Je me demande ce qui s'est passé, ce qu'elle a vu, pour mourir comme ça d'un coup. Ce devait horrible. Nous on a continué malgré le bruit, et les odeurs d'incendie. On dit que ma femme (moi je ne me suis pas retourné donc je n'ai rien vu) a été transformé en colonne de sel.
Tout perdre d'un coup, cela peut donner envie de pleurer. Je ne sais pas si c'est sur son passé qu'elle a pleuré, mais je suis sure que voir une ville en feu, une ville détruite, ça lui a fait un choc terrible et son coeur n'a pas tenu. Loi, j'ai perdu ma femme, et j'ai aussi envie de pleurer alors oui, la poisse elle est pour moi.
Et après le pire est arrivé. Comme mes gendres, étaient morts et que mes filles voulaient avoir une descendance pour prendre possession du pays que nous considérons comme le notre, elles n'ont rien trouvé de mieux à faire que de me faire boire jusqu'à plus soif, et comme j'étais comme on dit dans les vignes du Seigneur, elles m'ont violé, moi leur père. Est- ce que parce que moi, j'avais voulu qu'elles le soient parce que la loi d l'hospitalité prime sur tout soit respectée, ou parce qu'elles voulaient des héritiers? Ça je ne sais pas, mais la honte, elle est en moi et ces enfants là, jamais je ne pourrais les considérer comme miens. Ils sont ma honte, ma douleur, ma souffrance.
Vous qui connaissez mon histoire et celle du peuple de Dieu s'est choisi à partir de mon oncle, vous savez que ces enfants qui n'auraient pas dû voir le jour, sont venus au monde en même temps que le fils de mon oncle, cet Isaac qui engendrera Jacob, qui sera le Père d'Israël. Mes enfants à moi, seront les pères des Moabites et des Ammonites qui s'opposeront aux passage des descendants de mon oncle quand ils quitteront le pays d'Egypte. Ils iront même jusqu'à vouloir faire maudire ce peuple élu, par un certain Balaam (Nombres 22), mais sans succès. Seulement du coup mes descendants sont devenus vraiment maudits pour ceux d'Isaac, avec interdiction de se marier avec nous.
Et pourtant, c'est une femme que l'on peut considérée comme descendante de mes coquines de filles qui deviendra la grand-mère du roi David, lui-même ancêtre de celui qui vous appelez votre Sauveur et Seigneur.
Alors oui, de la poisse j'en ai eue, jusqu'à plus soif, mais finalement le Dieu de mon Oncle Abraham, a permis que je ne reste pas dans cette malédiction puisque de ma descendance est née votre Jésus.
Une manière d'être en fin de carrière! Un désir de communiquer, de partager... un désir de changer encore et toujours
mardi, mai 17, 2016
samedi, mai 14, 2016
"Tous furent remplis d'Esprit Saint" Luc 2,2
Quand j'ai lu cette traduction proposée pour ce verset des Actes de Apôtres, je l'ai trouvée magnifique, je dirai un vrai coup de coeur.
Être rempli d'Esprit Saint.
Quand je travaillais en Chirurgie pédiatrique, les réanimateurs avaient une phrase que je n'aimais pas, qui était: "je l'ai rempli" ce qui voulait dire que l'on apportait sous forme de perfusion, donc du dehors vers le dedans, tout ce dont l'enfant avait besoin pour vivre.
Être rempli d'Esprit Saint, c'est recevoir ce don qui vient du dehors, parce qu'il ne nous appartient pas.
C'est recevoir ce don qui rentre en nous, qui nous remplit, qui nous donne tout ce dont nous avons besoin pour être des vivants. Qui pallie aussi à ce qui ne fonctionne peut-être pas trop bien en nous, comme ce remplissage des réanimateurs permettait aux enfants de combler les manques liés aux atteintes somatiques, donc à ce qui était abimé, tant qu'ils ne pouvaient fabriquer par eux-même ce dont ils avaient besoin pour vivre.
Si je reviens à ce texte, c'est aussi pour dire que curieusement c'est un texte sans paroles. Il y a le bruit du vent (un peu comme la tempête qui se lève avant que n'éclate l'orage) il y a une vision: ils voient ces langues de feu, qui se partagent et qui se posent, mais il n'y a pas de paroles comme lors du baptême de Jésus ou comme à la transfiguration.
La parole, est du côté des hommes, puisque "remplis d'Esprit Saint", ils se mettent à parler en d'autres langues, ce qui leur permet d'être compris et entendus par ceux qui sont dehors et de toucher leur coeur (car la langue maternelle, c'est aussi cela).
Ce "être rempli d'Esprit Saint" renvoie pour moi à l'abondance du don, à la Vie qui se déploie et qui irrigue tout ce qui est sur son passage.
Être rempli d'Esprit Saint.
Quand je travaillais en Chirurgie pédiatrique, les réanimateurs avaient une phrase que je n'aimais pas, qui était: "je l'ai rempli" ce qui voulait dire que l'on apportait sous forme de perfusion, donc du dehors vers le dedans, tout ce dont l'enfant avait besoin pour vivre.
Être rempli d'Esprit Saint, c'est recevoir ce don qui vient du dehors, parce qu'il ne nous appartient pas.
C'est recevoir ce don qui rentre en nous, qui nous remplit, qui nous donne tout ce dont nous avons besoin pour être des vivants. Qui pallie aussi à ce qui ne fonctionne peut-être pas trop bien en nous, comme ce remplissage des réanimateurs permettait aux enfants de combler les manques liés aux atteintes somatiques, donc à ce qui était abimé, tant qu'ils ne pouvaient fabriquer par eux-même ce dont ils avaient besoin pour vivre.
Si je reviens à ce texte, c'est aussi pour dire que curieusement c'est un texte sans paroles. Il y a le bruit du vent (un peu comme la tempête qui se lève avant que n'éclate l'orage) il y a une vision: ils voient ces langues de feu, qui se partagent et qui se posent, mais il n'y a pas de paroles comme lors du baptême de Jésus ou comme à la transfiguration.
La parole, est du côté des hommes, puisque "remplis d'Esprit Saint", ils se mettent à parler en d'autres langues, ce qui leur permet d'être compris et entendus par ceux qui sont dehors et de toucher leur coeur (car la langue maternelle, c'est aussi cela).
Ce "être rempli d'Esprit Saint" renvoie pour moi à l'abondance du don, à la Vie qui se déploie et qui irrigue tout ce qui est sur son passage.
"Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? Jn 21,15
Quand on entend ce texte, on se polarise trop souvent sur le chiffre 3 pour faire le parallèle entre le triple reniement de Pierre et le triple pardon de Jésus, mais l'idée curieuse qui m'est venue, c'est que peut-être Jésus demande pardon à Pierre, et ce par trois fois..
Quand quelqu'un me demande si je l'aime, c'est évident que cette personne-là m'aime aussi. Sinon il ne me poserait pas la question.
Alors, on peut penser que ce qui est dit ce jour là, après cette pêche et après ce repas -partage (très eucharistique si l'on peut dire), c'est " Simon, fils de Jean, Moi je t'aime, et toi est ce que tu m'aimes aussi, autant que moi je t'aime " ? Et même si Pierre sait très bien qu'il n'aime pas comme il devrait aimer (et nous en sommes tous là) il peut entendre dans ce "Moi je t'aime" qui n'est pas dit, quelque chose comme, "Je suis vraiment désolé de ce que je t'ai- Je vous ai- fait vivre." Je comprends que vous ayez eu peur, je comprends que vous ayez été déçus, mais aujourd'hui Je suis là avec vous, pour de bon. Moi aussi J'ai envie d'entendre que tu m'aimes malgré tout ce que tu viens de vivre, malgré la désillusion, malgré les reproches que je vous ai fait après mon retour."
Alors pourquoi ne pas entendre dans ce texte quelque chose d'autre, la reconnaissance par Jésus que parfois il nous fait vivre des choses bien difficiles et que si nous ne sommes pas à la hauteur, il ne nous en veut pas.
Quand quelqu'un me demande si je l'aime, c'est évident que cette personne-là m'aime aussi. Sinon il ne me poserait pas la question.
Alors, on peut penser que ce qui est dit ce jour là, après cette pêche et après ce repas -partage (très eucharistique si l'on peut dire), c'est " Simon, fils de Jean, Moi je t'aime, et toi est ce que tu m'aimes aussi, autant que moi je t'aime " ? Et même si Pierre sait très bien qu'il n'aime pas comme il devrait aimer (et nous en sommes tous là) il peut entendre dans ce "Moi je t'aime" qui n'est pas dit, quelque chose comme, "Je suis vraiment désolé de ce que je t'ai- Je vous ai- fait vivre." Je comprends que vous ayez eu peur, je comprends que vous ayez été déçus, mais aujourd'hui Je suis là avec vous, pour de bon. Moi aussi J'ai envie d'entendre que tu m'aimes malgré tout ce que tu viens de vivre, malgré la désillusion, malgré les reproches que je vous ai fait après mon retour."
Alors pourquoi ne pas entendre dans ce texte quelque chose d'autre, la reconnaissance par Jésus que parfois il nous fait vivre des choses bien difficiles et que si nous ne sommes pas à la hauteur, il ne nous en veut pas.
dimanche, mai 08, 2016
Pêcheur/Pasteur
Quand Jésus appelle Pierre à le suivre, nous savons que laissant là sa barque, il le suit. Il abandonne son métier de pécheur pour devenir disciple avec la promesse de devenir pécheur d'hommes ce qui n'a peut-être pas voulu dire grand chose pour lui.
Un pécheur, surtout avec un filet, ne se soucie des poissons qui viennent se prendre dans les mailles; ce qui compte, c'est le nombre de poissons, voir leur espèce pour les vendre ensuite, mais il n'y a aucune relation entre le pécheur et le produit de sa pêche.
Peut-être que si Jésus dit qu'il en fera un pécheur d'homme peut signifier (cela m'avait expliqué lors d'une homélie) que Pierre aura à sortir les poissons de l'eau, les trier, les mettre dans un bassin d'eau fraîche. Là au moins il ne s'agit plus de consommation mais d'autre chose: les mettre dans un bon milieu.
Par ailleurs dans les évangiles et dans le premier testament, le milieu aqueux n'as pas très bonne réputation: il est le lieu des forces du mal. Alors ce qui est signifié à Simon lors de son appel au bord du lac, c'est : tu vas aider des hommes à sortir du péché, du malheur. Pour cela, il lui est proposé aussi un changement de nom: de Simon il va passer à Pierre.
Être pasteur est une image beaucoup gratifiante, et Jésus nous dit que "ses brebis écoutent sa voix, que ses brebis le connaissent" Jn 10, bref qu'il y a une véritable relation entre les brebis et leur pasteur. Et c'est cela qui va être proposé par trois fois à Simon fils de Jean sur les bords du lac, au petit matin.
Si Jésus donne à Pierre ce rôle d'être celui qui fait paitre (qui donne le lieu où la nourriture est bonne et qui est protecteur), s'il le fait passer de pécheur de poisson (sortir un filet de l'eau) à celui de berger, c'est que Simon Pierre, par ce qu'il a vécu pendant le procès, la mort, la résurrection est devenu autre. Ce changement lui permettant de devenir la pierre, sur laquelle Jésus peut s'appuyer.
Un pécheur, surtout avec un filet, ne se soucie des poissons qui viennent se prendre dans les mailles; ce qui compte, c'est le nombre de poissons, voir leur espèce pour les vendre ensuite, mais il n'y a aucune relation entre le pécheur et le produit de sa pêche.
Peut-être que si Jésus dit qu'il en fera un pécheur d'homme peut signifier (cela m'avait expliqué lors d'une homélie) que Pierre aura à sortir les poissons de l'eau, les trier, les mettre dans un bassin d'eau fraîche. Là au moins il ne s'agit plus de consommation mais d'autre chose: les mettre dans un bon milieu.
Par ailleurs dans les évangiles et dans le premier testament, le milieu aqueux n'as pas très bonne réputation: il est le lieu des forces du mal. Alors ce qui est signifié à Simon lors de son appel au bord du lac, c'est : tu vas aider des hommes à sortir du péché, du malheur. Pour cela, il lui est proposé aussi un changement de nom: de Simon il va passer à Pierre.
Être pasteur est une image beaucoup gratifiante, et Jésus nous dit que "ses brebis écoutent sa voix, que ses brebis le connaissent" Jn 10, bref qu'il y a une véritable relation entre les brebis et leur pasteur. Et c'est cela qui va être proposé par trois fois à Simon fils de Jean sur les bords du lac, au petit matin.
Si Jésus donne à Pierre ce rôle d'être celui qui fait paitre (qui donne le lieu où la nourriture est bonne et qui est protecteur), s'il le fait passer de pécheur de poisson (sortir un filet de l'eau) à celui de berger, c'est que Simon Pierre, par ce qu'il a vécu pendant le procès, la mort, la résurrection est devenu autre. Ce changement lui permettant de devenir la pierre, sur laquelle Jésus peut s'appuyer.
Brèves: humilité, ascension, Barrabas
HUMILITÉ
Un ami prêtre disait que l'humilité c'est considérer que tous les autres sont supérieurs à vous, y compris les arrières petits enfants pour le grands parents! Pour moi l'humilité ce n'est pas du tout cela. Je sais que que comme tout être humain, je viens d l'humus et que ce n'est pas glorieux, donc pas question pour moi d'oublier cette composante.
Pour moi, être humble, ce n'est pas reconnaître que l'autre vous est automatiquement supérieur ou meilleur que vous, ce n'est pas systématiquement me positionner en attitude "basse" par rapport à lui, en le considérant comme un maître, non ce n'est pas cela.
L'humilité c'est savoir que l'autre a toujours quelque chose à vous apporter, quelque chose que vous vous n'avez pas. Ce n'est pas une notion d'inférieur ou de supérieur, c'est d'abord une notion de respect: ne pas juger, ne pas se fier aux apparences et faire confiance à l'autre. Il y aura toujours quelque chose à découvrir en lui ou il vous fera découvrir quelque chose et cela entraine la reconnaissance.
Dans son épitre aux Philippiens 2, 3 Paul recommande "que chacun par l'humilité estime l'autre supérieur à soi". Je trouve cela très encourageant, ça si moi j'estime que les autres me sont supérieurs, les autres eux, pensent pareil de moi.
Bref l'humilité c'est se reconnaître dépendant de l'autre, quelle que soit cette manière.
Dans les synoptiques, Jésus prend les petits enfants pour les opposer en modèle d'humilité à ses apôtres. Les petits enfants du temps de Jésus sont considérés comme des moins que rien, et ces moins que rien ont des anges qui sont sans arrêt devant la face de Dieu, donc qui sont très bien placés dans la société divine. Que cela renvoie à un discours rabbinique ou midrashique, c'est très possible, mais ne pas se fier aux apparences est peut être nécessaire pour ne pas se sentir ou se croire supérieur aux autres.
ASCENSION.
Si on regarde les deux textes de Luc, on peut noter des différences.
Dans les Actes, dans les actes, Jésus est "enlevé au ciel", c'est quelque chose de passif, qui peut évoquer le départ d'Elie, sauf que là, il n'y a pas de char de feu. Jésus a passé 40 jours à "enseigner" un peu en vain ses disciples, puisqu'ils lui demandent quand il va rétablir la royauté en Israël. On a vraiment l'impression que Jésus avait de quoi s'arracher les cheveux...Mais Jésus leur parle de la force qui va venir sur eux, et cette même force le fait s'élever et disparaître à leurs yeux. Un peu comme si le Père l'appelait à lui, le faisait disparaitre définitivement.
Dans l'évangile Jésus lève les mains (et non pas les yeux comme dans le repas pascal), il les bénit c'est à dire que d'une certaine manière, il rend Dieu présent. Durant cette bénédiction il se sépare d'eux. Ce terme "se sépare d'eux", est pour moi très important. Il est comme une naissance, comme si Jésus quittait le ventre de l'église qu'il a fondée pour que celle-ci puisse exister. Jésus qui se sépare, qui disparait aux yeux des disciples, c'est un peu comme son Père, qui une fois le travail de la création achevée se repose (et disparait aussi).Bref, j'aime la la représentation ce verbe "il se sépara d'eux" car c'est un verbe actif. Le temps de l'Esprit Saint est arrivé.
samedi, mai 07, 2016
Et si Dieu était un écrivain?
J'ai assisté aujourd'hui au salon du livre de ma commune. Il y avait différents romanciers qui ont tous parlé de ces personnages qui prennent une vie qu'ils n'avaient pas prévu, qui vivent leur vie.
Eux les romanciers suivent ce héros (ou ce non héros) qui leur échappe. Parfois ils sont amenés à se séparer d'un personnage, ce qui n'était pas prévu au départ.
Alors je me suis dit que Dieu avait dû être un écrivain. Il a donné la vie à l'homme, avec des projets bien précis, mais cela a dérapé.
L'homme s'est mis à vivre sa propre vie, ce qui n'était pas dans le script. Alors Dieu a essayé de le tuer, (le déluge), mais ça n'a pas marché. Puis, il s'est tellement bien adapté à son personnage qu'il a fini par le rendre semblable à lui, en lui donnant la vie éternelle.
Et voilà, le livre de Dieu, s'appelle la Bible.
Eux les romanciers suivent ce héros (ou ce non héros) qui leur échappe. Parfois ils sont amenés à se séparer d'un personnage, ce qui n'était pas prévu au départ.
Alors je me suis dit que Dieu avait dû être un écrivain. Il a donné la vie à l'homme, avec des projets bien précis, mais cela a dérapé.
L'homme s'est mis à vivre sa propre vie, ce qui n'était pas dans le script. Alors Dieu a essayé de le tuer, (le déluge), mais ça n'a pas marché. Puis, il s'est tellement bien adapté à son personnage qu'il a fini par le rendre semblable à lui, en lui donnant la vie éternelle.
Et voilà, le livre de Dieu, s'appelle la Bible.
lundi, mai 02, 2016
"Silence ça pousse".
J'ai été bien silencieuse ces derniers temps ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas des billets en perspective.
Le silence a permis une élaboration et l'élaboration a donné ce premier livre, qui rassemble un certains nombres de billets versus psychologies.
Mon désir est de transmettre et le livre reste le mode privilégié. Un blog a sa vie propre, mais quand il prend de l'âge, il n'est pas facile d'en refaire l'histoire. Le blog est une mémoire et c'est cette mémoire que je souhaite transmettre.
Pour que les eaux vives ne se transforment pas en eaux dormantes.
Merci à ceux et celles qui me liront.
Le silence a permis une élaboration et l'élaboration a donné ce premier livre, qui rassemble un certains nombres de billets versus psychologies.
Mon désir est de transmettre et le livre reste le mode privilégié. Un blog a sa vie propre, mais quand il prend de l'âge, il n'est pas facile d'en refaire l'histoire. Le blog est une mémoire et c'est cette mémoire que je souhaite transmettre.
Pour que les eaux vives ne se transforment pas en eaux dormantes.
Merci à ceux et celles qui me liront.
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