mercredi, février 22, 2012

Petites réflexions sur le transfiguration





Quand on parle de la transfiguration on dit toujours que Moïse représente la loi et Elie les prophètes. Je dois dire que comme modèle du prophétisme j'aurais préféré Isaïe ou Ezéchiel, mais cela c'est une autre histoire. Mais peut être peut-on y voir une annonce de la mort et de résurrection.


La transfiguration est pour moi comme un tournant dans la vie de Jésus. Je pensais même ce matin en lisant l'épisode de la guérison de l'enfant épileptique que en descendant la montagne, (comme Moïse Ex 32) Jésus comme Moïse rencontre une manifestation de mal(malin) mais que la manière d'y répondre est radicalement différente. D'une certaine manière adorer le Veau en faisant beaucoup de bruit c'est de rendre sourd à la présence de Dieu et perdre la parole, c'est même si on fait beaucoup de bruit être possédé par un démon qui vous rend muet et sourd.


Pour en revenir  mon hypothèse, je me demande si ces deux figures qui vivent d'après les Midrash dans la cour du tout Puissant, ne font pas autre chose que représenter la Loi et le Prophétisme, car après tout Moïse qui est le parfait voyant, le parfait lieutenant de YHWH peut être considéré comme une figure  de prophète.


Alors peut être que la figure de Moïse annonce la mort de Jésus et sa mise au tombeau. Dt 34, 6: "Il l'enterra dans la vallée, au pays de Moab, en face de Beth-Péor, et personne n'a jamais connu son tombeau jusqu'à ce jour". Jésus meurt réellement, il n'est pas enlevé comme Elie tout vivant sur un char de feu. Cela Jésus va l'annoncer aux trois qui ont assisté à la transfiguration lors de la descente vers la Galilée. 


Mais ce "il ressuscitera le troisième jour"  que les disciples ne comprennent pas, peut tout à fait renvoyer à l'enlèvement de Elie sur ce char qui symbolise la puissance et la gloire de YHWH.  La figure d'Elie, évoque à la fois la résurrection et ce qui sera l'ascension, encore que celle ci soit beaucoup plus proche de la disparition de l'ange Raphaël dans le livre de Tobie.

Cette référence à Elie peut aussi préfigurer ce que sera le retour dans la Gloire, de celui qui devenu le Vivant, viendra juger le monde.

dimanche, février 12, 2012

"Et la lèpre le quitta" Mc 1,

J'ai rapproché cette petite phrase lue ce matin (évangile) de celle entendue il y a peu de temps et qui concerne la belle mère de Pierre:  "la fièvre la quitta".

J'ai aimé ce verbe: quitter.

Il semble que la maladie est vue comme quelque chose qui vient du dehors qui s'accroche à vous comme une espèce de tunique, de manteau, qui fait partie de vous, qui vous enveloppe et qui vous donne une identité (celle de malade) qui n'est pas la votre. Je pensais presque à un oignon avec ses différentes pelures.

La parole fait tomber cet espèce de parasite (c'est peut être pour cela que j'aime ce mot "quitter") et la personne redevient elle, libérée de cette entrave.

Je pense que c'est ce que l'on vit quand on sort d'un vécu dépressif, quand d'un seul coup le monde reprend ses couleurs, ou quand la fièvre tombe. je ne suis pas certaine que hélas ce soit vrai de toutes les maladies. Il y a des maladies qui d'une certaine manière s'incarnent en vous, qui vous modèlent. Peut être que la guérison c'est ne pas devenir l'esclave de la maladie. Et pourtant ceux qui vivent de guérisons vivent cela, cette liberté totale qui revient après l'entrave de la maladie.

Dans cette perspective, on peut comprendre la maladie comme quelque chose qui veut vous posséder, entrer en vous. Si elle reste en surface elle reste comme la pelure de l'oignon que l'on peut enlever, mais parfois elle essaye de vous déposséder de vous même, elle vous donne une autre identité, elle est comme un être vivant qui veut votre peau. Elle est figure du mal.

Etre guéri c'est de fait deux choses (au moins) c'est ne plus souffrir de la maladie en tant que telle (et tous nous avons l'expérience d'une fièvre qui tombe et du bien être qui suit), mais c'est aussi retrouver son identité non altérée et cela c'est loin d'être évident.

Le lépreux qui aurait dû obéir (va te montrer aux prêtres) ne peut pas faire autre chose que d'annoncer cette libération-résurrection qu'il a vécue et qui fait de lui un vivant, un autre différent de ce qu'il était.

Ce qui me semble aussi important c'est que la parole de Jésus est une parole qui permet le décollage, qui remet debout et qui permet donc de prendre sa croix  et de ne plus être écrasé par elle.

Or je pense que cette parole qui permet de mettre à l'écart l'identité de malade quand cette identité là, veut usurper l'identité profonde, elle peut être notre. On peut avoir une parole de guérison chaque fois que dans une personne malade nous voyons d'abord une personne entière qui a une maladie et non pas un malade qu'il faudrait guérir même si ce n'est pas dans notre possible, en oubliant qu'il est d'abord une personne avec une  histoire: