Mc 6, 30-34. (35-46: multiplication des pains).
Comme tous les matins, c'est le travail sur l'évangile du jour, et donc celui de Marc.
À ma grande joie, manque l’exécution de Jean le B qui est un peu en sandwich ici. Les disciples partent, Les douze partent deux par deux, ils font ce qui leur est demandé. On sait que la notoriété de Jésus se répand et on a la réaction d’Hérode, qui semble pouvoir concevoir qu’un homme décapité puisse revenir à la vie. C’est une réaction que je trouve très étonnante. Comment un homme qui a une culture grecque peut-il croire que Jean est revenu à la vie en la personne de Jésus, ce qui fait somme tout de ce dernier quelqu'un de très dangereux.
Toujours le même questionnement pour moi.. . Pourquoi est si important de trouver le temps de manger? Est que qu'il y a quelque chose dans la Tora qui en parle? Mais cela fait deux -fois que l'on trouve cela. Une première fois, dans Marc 3, 20:" Alors Jésus revient à la maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu’il n’était même pas possible de manger" et c'est à ce moment que les gens de Nazareth viennent pour le chercher. C'est juste après le choix des Douze.
Ici aussi, il y a cette impossibilité de se poser pour prendre un repas, mais cela va déboucher au final sur la multiplication des pains.
Petit travail sur le texte du jour
30 En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.
31 Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.
Ils reviennent, les leçons du rabbi ont porté leurs fruits. Il y a l'enseignement et les gestes qui montrent la véracité de ce qu'ils annoncent. Jésus est très attentif au bien-être. Il se rend compte que rester là, ce n'est pas possible (il faudrait que certains responsables aient le même regard sur ceux qui sont au service), et propose d'aller ailleurs. On a un peu l'impression que ça bouge, que ça s'agite dans tous les sens.
Je n'avais pas repéré le fait que le mot apôtre est employé pour la première fois par Marc. Il fallait qu'ils soient envoyés, prennent leur autonomie, pour devenir apostolos.
32 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.
33 Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
Intéressant le comportement de la foule. Jésus, il s'en va. On ne va plus être guéri, mais on sait où il va, c'est certes un lieu désert, en ce sens qu'il n'y a pas de maisons, mais c'est un lieu où il y a une source pas loin un lieu au bord du lac. Et on peut y aller à pied. Alors en route, dépêchons-nous.
34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
Ils arrivent bien les premiers. Alors le lieu de repos, est déjà envahi. Jésus pourrait râler. Ceci dit, peut-être que les disciples eux, le font. Mais Jésus ne se laisse pas faire. Il entend la demande, il entend quelque chose qui ressemble à de la détresse. S'il te plait, enseigne-nous, dis-nous comment nous devons nous conduire, apprends-nous. Et il enseigne. Il prend à cœur son rôle de berger.
Après avoir fini de travailler sur ce texte, j'ai eu envie de le laisser raconter par un de ceux qui avait écouté Jésus à la maison et qui était parti à pied pour le retrouver; mais en arrivant à la fin de ce premier récit, il m'a paru nécessaire de rajouter le récit de cette première multiplication des pains.
Quelqu'un raconte
Il avait envoyé ceux qui sont toujours avec lui, les Douze, dans des villages pour préparer son passage. Ils devaient enseigner et expulser les démons. Moi, je n'aurais pas aimé être à leur place, parce qu'il leur a dit de partir avec juste un bâton et des sandales, pas tunique de rechange, pas d'argent et même rien à manger. Ils sont partis et lui, il est resté avec nous. En même temps, un bâton et des sandales, cela fait un peu penser à Moïse, qui a dû enlever ses sandales devant le buisson ardent, mais surtout qui avait ce bâton qui a fendu la mer en deux; enfin ça c'est bien beau; le bâton c'est bien pour écraser les vipères qui peuvent surgir n'importe où.
Ils sont restés absents quelques jours, et ils sont revenus. A voir leur tête, on voyait bien qu'ils étaient épuisés mais heureux. Ils se sont précipités sur Jésus pour tout lui raconter. Ils ont eu du mal à arriver jusqu'à lui, parce que c'était un vrai défilé de personnes qui entraient, qui sortaient: elles voulaient le voir, le toucher, l'écouter; cela s'agitait beaucoup. Manger, se poser pour prendre un vrai repas, c'était impossible.
Jésus, sans rien dire, est sorti avec eux. Ils ont rejoint la barque qui était là sur le rivage. On a bien compris qu'ils partaient vers cet endroit que nous connaissons bien, cet endroit au bord du lac, avec des grands eucalyptus, cet endroit où coule une source. C'est un lieu que nous aimons bien. Et nous nous sommes mis en route pour arriver avant eux.
Il faut dire qu'ils ont pris leur temps pour arriver, à croire qu'ils voulaient profiter de ce temps de repos avec lui, dans la barque. Et cette fois, le lac était calme, le soleil brillait doucement, et le vent était doux.
Nous, nous l'attendions de pied ferme, si je puis dire.
Leur tête quand ils sont arrivés, c'était drôle. Mais je peux les comprendre. Quand je dis les comprendre, je parle de ceux qui étaient partis, et qui avaient dû trouver l'hospitalité dans différentes maisons. Ils avaient vraiment l'air très très contrariés. Jésus lui, c'était différent. Il avait un air un peu bizarre. A croire qu'il s'attendait à nous trouver là, nous qui étions un peu comme un grand troupeau de brebis, de brebis sans berger.
Il avait l'air un peu triste, mais aussi un peu heureux. Il me faisait penser à ces bergers qui rassemblent leur troupeau, qui en prennent soin, qui parlent aux brebis, qui mettent les agneaux contre leur cœur, qui leur parlent doucement et les caressent. Et il nous a parlé, et il nous a enseigné, enseigné. Nous étions tellement captivés que beaucoup d'entre nous, n'avons pas bougé, juste pour l'entendre.
Le soir arrivait. Les disciples qui à mon avis avaient quand même dû enfin se reposer un peu, se sont levés, du moins quelques-uns d'entre eux. Je suppose qu'ils ont dû demander à leur maître de nous dire de partir. Peut-être qu'ils voulaient enfin l'avoir pour eux tous seuls.
Je ne sais pas ce que Jésus leur a répondu, mais ils faisaient une drôle de tête. Ils sont passés parmi nous, pour savoir si certains avaient de quoi manger. Certains avaient un peu de pain et quelques poissons. Enfin cela je l'ai compris après.
Jésus nous a fait asseoir, des groupes de cinquante ou cent personnes. A boire, on avait, puisque la source était là. Et là je ne sais pas ce qui s'est passé, nous avons vu Jésus prendre le pain, regarder vers le ciel, comme s'il parlait au Très Haut, bénir le peu de pains et de poissons que les gens lui avaient donné. Puis il a rompu les pains. Et là, croyez- le ou pas, mais du pain et du poisson il y en a eu pour tout le monde.
Cela nous a quand même coupé le souffle; et nous avons pris ce que les disciples nous apportaient, dans un certain silence, je dirai une crainte sacrée. Qui est -il celui-là qui peut faire de telles choses pour autant de personnes?
Nous avons mangé; les disciples sont partis dans la barque, ce qui veut dire qu'ils ont obéi à un ordre de Jésus; et lui, il nous a bénis et nous a renvoyés. Les derniers qui sont partis l'ont vu monter dans la montagne pour prier.
Je crois que cette journée-là, jamais je ne pourrai l'oublier. Serait-il comme Moïse, qui a fait pleuvoir la manne au peuple dans le désert? Ou serait-il bien plus que Moïse, car ce n'est pas Moïse qui a donné cette manne, mais bien notre Dieu? Qui est-il cet homme, cet homme que nous connaissons et que pourtant nous ne connaissons pas. Que le très haut soit béni pour nous avoir donné un tel homme!
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