MARDI 18 NOVEMBRE. Lc 19 1-10
Peut-être une autre approche d'un texte tiré de l'évangile, avec mes interrogations, en particulier en ce qui concerne la foule, et qui se pose quand même dans les assemblées du dimanche, est ce que nous sommes un obstacle pour que ceux qui viennent pour essayer de rencontrer Jésus dans une église, un dimanche, puissent le rencontrer.
Dans les deux périscopes qui se passent à Jéricho, la foule, on en a déjà entendu parler. pour L'aveugle (qui n'a pas de nom chez Luc, contrairement à l'évangile de Marc), la foule, elle est
le bruit des pas. Elle sera celle qui veut étouffer les cris du mendiant. Elle sera ensuite capable de s'écarter pour ne plus bloquer le passage entre l'infirme, ceux qui l'accompagnent, et Jésus. Elle deviendra ensuite imager du peuple qui adresse une louange à Dieu. Pour Zacchée, elle est plutôt hostile la foule. D'abord on ne l'aime pas, puisqu'il est du côté des romains, des pilleurs. Elle est aussi la foule qui étouffe, la foule qui aveugle; puisqu'il n'y a pas d'espace pour que Zachée puisse trouver une petite place et voir.
je prends donc le texte, tel qu'il se présente. Que puis-je en dire?
1 En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.
3 Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.
4 Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.
Tel que c'est dit, on a l'impression que Jésus n'a pas l'intention de s'arrêter. Jéricho, il vient déjà de s'arrêter à l'entrée, ce qui n'était pas prévu dans son "organigramme". Peut-être faut-il rattraper le temps non pas perdu, mais imprévu. Et voilà que de l'imprévu, il va encore en avoir.
Il y a quelqu'un qui fait quelque chose d'insolite, quelqu'un et pas n'importe qui, un homme que beaucoup voudraient surement voir plus bas que terre, qui lui veut le voir. Ou simplement voir cet homme, dont il a entendu parler, cet homme qui lui a pris ce si bon précepteur à Capharnaüm, ce Lévi.
Mais comment voir un défilé quand on est petit. Quand on est un enfant, on grimpe sur les épaules de son père. Mais un adulte… Qui le prendrait sur ses épaules, lui qui est détesté, montré du doigt, considéré comme un impur, un bon à mettre la poubelle, à envoyer en enfer.
Oui, il faut courir pour devancer le flot, trouver un arbre, et y grimper et être caché par les feuilles. Là c'est vraiment une bonne idée. Mais déjà courir ce n'est pas facile, les bons repas, ça n'aide pas; et grimper, même si les branches sont basses, cela demande un bel effort, quand on a des petites jambes.
Et le voilà hissé notre Zachée, bien à l'abri sur son perchoir. Il va le voir ce Jésus de Nazareth. Il est bien content Zachée. Il a eu du mal, mais là il est bien. Et puis si Jésus avait voulu séjourner à Jéricho, ses disciples auraient trouvé une maison. Ne dit-on pas qu'il va à Jérusalem? Alors oui, Zachée, il est bien tranquille sur son perchoir, bien à l'abri aussi.
5 Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
6 Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.
7 Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
8 Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
9 Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham.
10 En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
La foule arrive, Jésus est en vue, il va le voir, attendre que tout le monde soit parti et redescendre tranquillement. Il est tout content Zachée, il voit Jésus. Seulement Jésus, quand il arrive au pied de l'arbre s'arrête, lève la tête et se met à parler. Ceux qui le suivent se demandent ce qui se passe, eux, ils ne regardent que leurs pieds. Ce qu'il dit est étrange. Il s'adresse à quelqu'un. Il y aurait donc quelqu'un dans cet arbre? Et ce quelqu'un ce n'est pas n'importe qui, c'est le chef des précepteurs d'impôts, ce sale type, ce Zacchée. Et Jésus lui adresse la parole, Jésus connaît même son nom. Lui Jésus il sait regarder. Quand il lève les yeux vers le haut, ce n'est pas seulement pour prier. C'est pour dénicher celui qui était perdu !
Il lui adresse la parole, lui demande de descendre vite, c'est drôle ce vite, mais pour un petit homme qui doit quand même prendre des précautions pour ne pas tomber, ça veut dire que Jésus est pressé, et que Zacchée doit se débrouiller pour descendre, rentrer chez lui et préparer un repas.
Allez manger chez un type pareil? Vous vous rendez compte? Il est vraiment fou ce Jésus.
Ce qui est encore plus fou c'est ce qui s'est passé. Pendant le repas, Zachée s'est levé, il s'est mis debout, bien campé sur ses petites jambes, et devant tout le monde, il a dit qu'il allait donner la moitié de ses biens aux pauvres et que s'il avait fait du tort à quelqu'un il lui rendrait quatre fois plus. La tora n'en demande pas autant, mais ça c'est un beau geste. Et peut-être que beaucoup se précipiteront chez lui pour réclamer.
Seulement ces actions-là, pour les pharisiens qui sont un peu comme des vautours autour de Jésus, ce n'est pas assez. Et ça Jésus le sait bien.
Lui aussi s'est levé, et il n'a pas terminé le repas, parce que Jérusalem l'appelle, mais il a dit qu'en ce jour, le salut était arrivé pour cette maison, car quoiqu'en pensent certains même pécheur Zacchée est un fils d'Abraham comme beaucoup des suiveurs, et que le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Il se montre comme le berger qui va chercher sa brebis, qui la trouve non pas dans un trou, mais accrochée à un tronc d'arbre, et grimpe pour la délivrer et qui la ramène dans le troupeau.
Loué soit Dieu pour cet homme qui n'a pas froid aux yeux, et qui accepte de se faire mal voir parce que l'amour du nom de Dieu le dévore.
Cette dernière phrase, c'est aussi mon action de grâces si j'ose dire pour ce texte que je connais pourtant si bien.
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