C'est la lecture de cette parabole qui vient juste après celle du fils perdu et retrouvé, et du "encore " qui l'introduit, qui est à l'origine de ce billet de blog.
Préambules
Cette histoire qui permet ensuite à Jésus de parler du comportement qu'il attend de ses disciples par rapport à l'argent, vient tout de suite après la parabole du fils perdu et retrouvé comme on dit maintenant. En général quand on l'entend un dimanche (ce qui n'a pas été le cas cette année C, parce que la fête de l'exaltation de la Ste Croix a pris le dessus), c'est une parabole qui passe mal, pour ne pas dire très mal. Pourquoi cet intendant malhonnête est-il loué par le maître qu'il a escroqué pendant des années? Nous avons entendu ces versets cette semaine, c'est pourquoi j'en parle maintenant.
Ce qui est étonnant c'est que le premier verset commence par "Jésus disait encore à ses disciples", ce qui peut laisser supposer qu'il y a une continuité avec les récits précédents.
C'est cet "encore" qui a été à l'origine de ce travail.
Dans ce qui précède, ce sont les paraboles que Jésus raconte aux pharisiens qui ne supportent pas qu'il partage le repas des publicains et des pécheurs. Il veut leur faire comprendre que s'il fait cela, c'est pour que ceux-ci changent de vie, se convertissent.
Il insiste alors sur la joie dans le ciel ou parmi les anges quand cela se produit. Vient ensuite la parabole du fils prodigue. Là, ce qui est décrit c'est l'espérance de Dieu, qui attend le retour de celui qui s'est détourné de lui, et qui l'accueille les bras ouverts. On peut bien imaginer que cela c'est tout à fait contraire à ce que peuvent imaginer les pharisiens et que pour leur part, si un pécheur se converti, il faudra du temps pour qu'il soit accepté par leur communauté.
Si je reviens à cet "encore", il me semble que l'on peut faire une sorte de parallèle entre les deux hommes dont Jésus raconte l'histoire. L'un et l'autre ont dilapidé des biens, que ce soient les leurs ou ceux d'un autre, l'un et l'autre se retrouvent sans ressources, l'un comme l'autre, essayent de trouver une solution pour sortir de leur dénuement. L'un reconnaît qu'il a pris une mauvaise voie, l'autre à mon avis non.
Pour moi, les mots dilapider et rentrer en soi-même (ou se dire) sont des clés de compréhension.
Mettons en parallèle les deux récits, en soulignant les points de ressemblance.
Luc 15 | Luc 16 |
11 Jésus dit encore :
« Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. 13 Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
| 1 Jésus disait encore aux disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé
comme dilapidant ses biens.
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14 Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
15 Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. 16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. | 2 Il le convoqua et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.”
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7 Alors il rentra en lui-même et se dit :
“Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
18 Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
19 Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.”
| 3 Le gérant se dit en lui-même :
“Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
4 Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois, renvoyé de ma gérance des gens m’accueillent chez eux.”
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. 20 Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. 21 Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
| 5 Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?” 6 Il répondit : “Cent barils d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.” 7 Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris quatre-vingts.”
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22 Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
23 allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
24 car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.”
Et ils commencèrent à festoyer.
| 8 Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
9 Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
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Ces péricopes nous présentent deux hommes bien différents.
L'un est jeune homme, qui veut vivre sa vie comme il l'entend. Pas la vie proposée par son père. Il a demandé son héritage, il l'a reçu, il a donc beaucoup d'argent, ce qui lui permet de s'en aller au loin pour faire la fête. Il a dilapidé tout son avoir (mais était-ce vraiment son avoir ou celui de son père), et il se retrouve à la rue. Personne pour l'accueillir. Tout lui monde lui tourne le dos. La famine sévit dans le pays, c'est chacun pour soi. Il est réduit pour survivre de garder des cochons. On peut imaginer ce que cela veut dire pour un juif !
L'autre, est certainement un homme plus âgé, je dirai d'âge mur, puisqu'on lui a confié une gérance de biens. Seulement lui a pioché là où il ne fallait pas, lui aussi a dilapidé ce qui lui était confié. On ne peut plus lui faire confiance. Il est alors démis de sa charge et comme le plus jeune, il est à la rue, avec la même question, comment retrouver un toit, et si possible, le gîte et le couvert, car le plus jeune, a peut-être un gîte, mais il crève de faim.
L'un comme l'autre, à un moment de leur vie, se retrouvent à la rue ; l'un comme l'autre, cherchent un moyen de s'en sortir. L'un et l'autre "rentrent en eux-mêmes". Je sais que pour l'intendant, ce n'est pas dit en ces termes là, mais cela revient au même. L'un comme l'autre, trouvent une solution. Mais ils vont s'y prendre de manières bien différentes, opposées. L'un est dans la confiance, l'autre continue ses malversations en achetant les débiteurs de son maître. Il demeure fidèle à lui-même, il ne change pas. On dirait qu'il va truander son maître, comme il l'a toujours fait.
Le jeune, pense donc à son père, et se dit qu'il pourrait bien rentrer chez lui. Il pourrait lui dire qu'il a mal agi, qu'il s'est mal conduit, qu'il lui a fait honte, qu'il a perdu son statut de fils. Au fond de lui il est certain que son père, parce que son père il le connait bien, acceptera de le prendre comme un de ses ouvriers. Il aura alors un toit et de quoi manger.
Si on lit bien le texte, sa manière de réfléchir n'est pas très glorieuse, mais qu'est- ce qu'il risque.
Il va alors découvrir un père qu'il ne connaissait pas, un père qui l'attend, un père qui finalement ne lui demande rien et qui le rétablit comme fils. Il y a d'ailleurs dans la vêture qui lui est proposée (sandale, bague au doigt, vêtements neufs), quelque chose qui évoque pour moi le livre de Zacharie Za 3, 2-5), où le grand prêtre Josué est présenté comme vêtu de vêtements sordides. Dieu passe sur sa faute et un vêtement neuf lui est donné, ainsi qu'un turban immaculé. Le Père, passe sur la faute du fils et lui redonne sa dignité en le faisant vêtir de vêtements neufs. On peut dire que le fils passe de la mort à la vie, qu'il a reconnu sa faute et c'est bien ce que le père dira au fils ainé.
L'autre est plus retors. Il a une idée somme toute lumineuse, acheter les débiteurs de son maître, s'arranger pour qu'ils lui soient redevables et ainsi assurer un avenir, certes pas rose, mais qui lui permette de vivre décemment.
Il ne pense pas du tout au maître. Il n'essaye pas de rétablir la relation avec lui. Il s'est servi de l'argent du maître comme si c'était le sien, pour sa propre convenance. Le maître ne compte pas pour lui. Il est normal qu'il soit mis à la porte sans compensations (des compensations il les a largement prises), et il se sert finalement des autres.
Ce n'est pas que ce comportement soit louable, ou sens vrai du terme. Celui du fils cadet ne l'est pas non plus, même s'il met les formes.
Et pourtant il est dit que le maître fait l'éloge de ce gérant malhonnête qui a agi avec habileté. Et curieusement il nous demande d'en faire autant. Mais agir avec habileté c'est gérer les biens qui peuvent nous être demander de gérer pour un autre que nous, et être honnête avec cet argent. Cela peut tout à fait d'adresser aux communautés fondées par Paul. Montrez que vous savez gérer les sommes qui vous sont confiées, que vous les faites fructifier, alors vous en aurez de plus grandes et vous amasserez des bien pour la vie éternelle, car vous aurez fait du bien autour de vous.
Mais peut-être faut-il lire pour comprendre un peu plus, lire les finales des textes.
Le chapitre quinze.
Jésus s'adresse explicitement à des pharisiens et le comportement du fils aîné, celui qui n'ose pas demander un chevreau pour faire la fête avec ses amis, qui se "crève le tronc" pour être un bon fils, et pour que le domaine rapporte, il est bien le modèle de ces pharisiens qui font tout bien, mais qui se mettent en colère quand les pécheurs ont le droit de festoyer avec celui qui parle de lui en se nommant "le fils de l'homme". Un prêtre qui commentait cette parabole, disait que pour celle-ci, certes le père, le cadet et même les serviteurs se réjouissent, mais au ciel, il ne se passe rien, contrairement aux deux paraboles précédentes. Le fait que le fils aîné ne puisse entrer dans la joie de son père, fausse les choses.
Tant que les pharisiens ne pourront pas se réjouir de l'ouverture à tous, par ce Dieu qui fait pleuvoir sur les justes comme sur les injustes, ils risquent de trouver la porte de la salle des noces fermée pour eux.
Chapitre seize
Après que le maître ait fait l'éloge de son intendant (mais ne lui rend pas pour autant la gérance), Jésus affirme que ceux qui vivent sans tenir compte de Dieu, sont parfois capables de poser des actes qui leur permettront peut-être d'entrer quand même dans le royaume après leur mort. Cela doit profondément choquer les pharisiens présents.
9 Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Peut-on se permettre de dire en paraphrasant : faites-vous les amis avec de l'argent que vous avez et dont vous ne connaissez pas toujours l'origine, faites du bien autour de vous, car cela vous sera rendu dans les demeures éternelles.
Si on va jusqu'à la fin du chapitre, la parabole du Riche et de Lazare, montre bien que si le riche avait fait un geste pour le pauvre, celui-ci aurait pu l'accueillir dans les demeures éternelles, mais il n'en n'a pas été ainsi.
Ces versets m'ont toujours posé question. Ils ne sont pas faciles à entendre, et ils font un peu ramassis de différentes paroles ou sentences que Jésus aurait prononcées et qui sont rassemblées ici. L'important étant peut-être de retenir que le clivage avec les pharisiens s'aggrave. La parabole qui clôt le chapitre, montre que la richesse n'est pas la porte d'entrée au ciel.
Travail sur les versets 10 à 14 : des mises en gardes qu'il faut essayer d'entendre.
10 Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande.
Il doit certainement y avoir des sentences de ce type dans le livre des proverbes. Et pour nous, cela évoque "qui vole un œuf, vole un bœuf".
11 Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?
Là, se pose une autre question, qu'est -ce que le bien véritable, ce bien pour lequel marchand de perles vendra toutes ses perles pour en acquérir une, une qui sera son trésor, qui sera son unique ? Qu'est-ce que Dieu nous confie que nous devons absolument faire fructifier? On peut penser la parabole des mines. Certes les mines ne nous appartiennent pas, mais c'est à nous de les faire fructifier, d'y mettre notre énergie et notre cœur.
12 Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
13 Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Là, Jésus conclue d'une manière abrupte. Il faut faire des choix dans la vie, dans votre vie. Si vous choisissez l'argent, il deviendra votre maître, en fait il vous prendra en otages. Si vous choisissez Dieu, il vous rendra libre.
Mais il me semble que du temps de Jésus, la richesse est souvent lié à la bénédiction et si les pharisiens sont riches, c'est qu'ils sont bénis du Très Haut.
14 Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens, eux qui aimaient l’argent, tournaient Jésus en dérision.
Pour moi, cette finale est très importante. Tourner Jésus en dérision, c'est ce que feront les grands-prêtres quand Jésus sera crucifié. Il ne s'agit plus de se moquer, c'est bien plus profond que cela. C'est disqualifier l'autre, c'est le chosifier, c'est le mettre plus bas que terre. Il semble bien que tout soit déjà joué à ce moment-là. Cet homme-là, celui qui apporte la vraie richesse, ils n'en veulent pas.
Un disciple raconte.
C'est quand même étonnant que notre Maître qui se fait tellement malmener par les pharisiens qui passent leur temps à lui tendre des pièges, veuille encore et encore les aider à changer leur regard. Il leur a déjà dit que pratiquer la loi, dans les petits préceptes, comme de payer la dime sur les herbes, c'était bien, mais qu'il ne fallait pas négliger pour autant l'amour envers les orphelins, les veuves et les pauvres.
Pour lui la miséricorde, je dirais que c'est cela qu'il veut encore et encore nous faire comprendre à nous ses disciples; le très Haut dont il nous parle, est le miséricordieux, celui qui se réjouit quand un homme change se conduite. Et cela le prophète Ézéchiel, l'avait déjà fait comprendre, mais il semble bien que la joie au ciel pour une conversion, ce ne soit vraiment pas une préoccupation pour eux. Bien gérer leurs biens et montrer ainsi à tous, qu'ils sont des bénis du Très Haut, c'est plus important.
Alors il leur a raconté juste pour eux, parce qu'ils lui reprochent de manger avec des publicains et des pécheurs, trois petites histoires comme il en a le secret. La troisième parle d'un homme qui a deux fils., très différents. L'un est sérieux, travailleur, c'est l'aîné. Le second, ne pense qu'à s'amuser, à vivre comme ils disent souvent les jeunes. Finalement le cadet demande au père de lui donner sa part d'héritage, ce que fait ce dernier; Je dois dire que ça m'a étonné, mais c'est une parabole. Et il est parti vivre sa vie, loin de son père et de son frère pour avoir la paix. Des amis, il s'en est fait, jusqu'au jour où la fin de l'argent est arrivée et qu'une famine est advenue. Là, ça a été la catastrophe pour lui et il s'est trouvé pour survivre à être obligé de garder des troupeaux de porcs. Il a connu la faim, la soif, le froid et même la moquerie. Alors quand c'est devenu insupportable, il s'est dit que son père, l'accueillerait surement comme ouvrier, parce que son père, au fond il sait que c'est un brave homme, seulement il fallait y mettre les formes. Une jolie phrase s'est formée en lui qu'il dirait quand on lui aurait ouvert la porte; il dirait qu'il a péché contre le ciel et contre son père et qu'il n'est plus digne d'être appelé son fils, mais qu'il lui demande de bien vouloir l'accueillir comme un ouvrier.
Il s'est mis en route, et les choses ne se sont pas du tout passées comme il l'avait espéré. Infiniment mieux, parce que le père lui a sauté au cou avant même qu'il ait pu dire la phrase préparée, lui a fait prendre un bain, lui a donné des vêtements neufs et à fait tuer le veau gras. C'était bien montrer ce qui peut se passer quand un homme change de conduite. Seulement l'aîné, quand il est rentré de sa journée de travail, ça l'a rendu fou furieux, de voir qu'on faisait la fête pour celui qui était un dépravé. Et là, c'était bien envoyé pour les pharisiens. Ils ne savent pas se réjouir quand la miséricorde est manifestée.
Mais Jésus n'en n'est pas resté là. Il a raconté une autre histoire, très différente. Et je dois dire que je n'ai pas trop compris où il voulait en venir. En fait le point commun, c'est que le fils de la première histoire et l'homme de la deuxième, à un moment se trouve sans toit, à la rue, sans ressources.
Il s'agit d'un intendant qui dilapide les biens de son maître, il fait comme si c'était à lui. Peut-être qu'il perd au jeu, qu'il fait de mauvais placements. Il dilapide le bien qu'il aurait dû faire fructifier. C'est un peu comme le fils qui dilapidé le bien qui lui avait été remis.
Et le voilà mis à la porte. Discuter avec maître, il ne le fait pas. Par contre, il a une idée de génie, il va s'arranger pour que les dettes des débiteurs de son maître soient allégées. Comme ça, il pourra aller les trouver et leur demander de l'accueillir chez eux, et ils ne pourront pas refuser. Je dois reconnaître que c'est très malin, et que du coup il se fait des amis (enfin c'est relatif) avec de l'argent qui ne lui appartient pas, qui est, on pourrait dire de l'argent malhonnête. C'est ce que fait remarquer Jésus. Mais même si le maître fait l'éloge de son ancien intendant, il ne le reprend pas pour autant.
Ensuite Jésus s'est mis à raconter des choses que je n'ai pas bien comprises. Il a dire que nous pouvions nous aussi nous faire des amis, qui un jour nous accueilleraient dans les demeures célestes avec de l'argent malhonnête. Je suppose qu'il veut dire de l'argent qui n'est pas le nôtre. Moi je pense qu'il vaut mieux aider des personnes si on a un peu d'argent, ne pas garder pour soi, parce que l'argent on ne l'emporte pas avec nous dans la tombe, et que les personnes que nous aurons un peu aidées, nous permettront de trouver une demeure dans ce que le Maître appelle le Royaume.
Il a continué à parler de l'argent. Mais bon, dire que si on est digne de confiance pour une petite chose, cela poussera celui qui nous a fait confiance à nous en confier de plus grandes, ça me parait évident. Dire aussi que si quelqu'un vole un œuf (ce qui est une petite chose), un jour il volera un bœuf, cela me parait évident, sauf que moi, je crois qu'on peut parfois changer de conduite.
Puis il est parti dans un autre raisonnement. Peut-être que pour les rabbins, c'est bon, mais moi, j'ai du mal. Il a dit, enfin je crois que c'est quelque chose comme ça, que si sur cette terre, on a pu nous faire confiance pour des biens qui ne nous appartiennent pas vraiment mais que nous avons su faire fructifier, alors un jour, on nous confiera quelque chose d'autre, mais je ne sais pas ce qu'il veut dire.
Il a ajouté que si on n'a pas été capable de gérer le bien confié par un autre, on aura peut-être imaginé que cet argent nous appartenait, mais de fait on n'aura rien au final.
C'est bien confus tout ça. Il a ajouté qu'on ne pouvait servir deux maîtres à la fois, et ça il a bien raison. On ne peut pas aimer Dieu et l'argent. C'est soit l'un soit l'autre. Et à mon avis, si on choisit l'argent, on a un maître qui finit par faire de vous son esclave, on ne pense plus qu'à ça, on ne peut plus aimer les autres.
Mais quand il a dit ça, les pharisiens qui l'écoutaient (eux ils faisaient semblant de comprendre), ils se sont mis à parler entre eux, en haussant les épaules. Je voyais bien qu'l tournaient mon maître en dérision, et j'aurais bien voulu les taper, mais le maître n'aurait pas aimé. Enfin je dis ce que je pense! Je suis sûre que les pharisiens qui ont de l'argent, ils pensent qu'ils sont bénis de Dieu ! Et en même temps, ils oublient que ce que Dieu veut c'est la miséricorde et non les sacrifices.
Jésus leur a quand même fait remarquer qu'ils disent respecter la loi, mais qu'ils n'en font qu'à leur tête. Il leur a même dit que renvoyer sa femme (ce que Moïse a écrit) et en épouser une autre, est adultère. Et ça ils n'ont pas aimé.
Il a enfin raconté l'histoire d'un homme riche, donc on peut dire béni par Dieu, habillé un peu comme les prêtres, le pourpre et de lin et qui passait sa vie dans de beaux vêtements, dans des festins. Pourtant à sa porte, il y avait un pauvre, un Lazare, couvert comme Job d'ulcères et qui tendait la main à ceux qui venaient pour festoyer. Jamais le riche n'a levé le petit doigt pour le secourir.
Et puis la même nuit, la mort les a fauchés tous les deux. Lazare est monté au ciel, le riche a été enterré, et il s'est même retrouvé dans la géhenne de feu. Il s'est mis à souffrir le martyr, lui qui avait eu une si belle vie. À sa grande surprise il a vu Abraham en compagnie de Lazare. Et là sans perdre le nord*, il a demandé à Abraham d'ordonner à Lazare de lui apporter un peu d'eau. Comme quoi, même dans la géhenne, un riche qui a l'habitude d'être servi ne change pas.
Abraham lui a, alors fait remarquer qu'un abîme séparait le lieu de souffrance et le lieu de félicité. Le riche a alors pensé à ses frères qui risquaient de subir le même sort que lui, et a demandé à ce que Lazare leur soit renvoyé, pour témoigner de ce qui se passe après la mort, mais cela a refusé, car celui qui n'écoute pas Moïse ni les prophètes, ne peut être convaincu par quelqu'un qui serait revenu d'entre les morts.
Je pense que c'est vrai, mais au fond de moi, je suis quand même triste pour ces riches qui parce qu'ils n'ont pas su regarder avec compassion les pauvres qui gisent à leur porte, se retrouvent pour l'éternité à souffrir.
En tous les cas, si les pharisiens ne veulent pas entendre, c'est qu'ils sont vraiment sourds. Ils ont des oreilles et ils n'entendent pas. Ils risquent vraiment d'avoir une mauvaise surprise quand ils se retrouveront devant leur Dieu.
Enfin si j'ai compris ce que le Maître a voulu enseigner. Pourvu que moi, j'ouvre mes yeux et mes oreilles, aux splendeurs de la loi, mais aussi sur ces petits que Jésus aime tant.
* pardon pour l'anachronisme
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