mardi, août 30, 2022

Lc 4, 31-37. L'homme dans la synagogue de Capharnaüm. 30 Août 2022

C'est un texte que j'aime bien. On trouve le parallèle dans Marc, mais dans le texte de ce jour, j'ai toujours du mal à me représenter le "Il le projeta en plein milieu et il sortit sans lui faire de mal". Marc parle de convulsions, et cela me semble plus réaliste. Mais restons dans la douceur lucanienne. 


Au Prieuré St Benoît, le Père Paul a fait un parallèle avec la première lecture, l'esprit du monde, l'esprit mauvais, l'esprit de Dieu, Jésus; et l'homme au milieu, un peu comme un enjeu, à la fois victime du mal mais aussi complice. 

 

J'ai laissé un homme qui a vécu cette scène raconter, mais comme il s'agit de l'évangile de Luc, je suis restée fidèle à cet évangile. C'est pour cela que je ne mentionne pas les premiers disciples, qui seront appelés plus tard, même si après cet épisode, Jésus est accueilli dans la maison de Simon.

 

Le texte.

 

31 En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. 

32 On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité

 

La suite sera vraiment une démonstration de cette autorité. Jésus vient de Nazareth, où ça ne s'est pas très bien passé pour lui; on peut espérer qu'ici cela sera différent;

 

33 Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte : 

34 « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » 

 

Je sais qu'on a beaucoup disserté sur le "perdre": vouloir notre perte, vouloir nous chasser de ce qui nous appartient, et nous condamner. Et la reconnaissance est: 'tu es le saint', (le béni) de Dieu, mais cela n'en fait pas le fils.


Ce qui me frappe aussi, c'est (il faudrait certainement voir d'autres traductions) le "d'une voix forte", car ce sont les mêmes mots qui sont employés pour Elisabeth, mais elle, elle est rempli de l'Esprit Saint.

 

35 Jésus le menaça : « Silence ! Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal.


Et c'est la démonstration de l'autorité: tais-toi, lâche ton emprise, sors. Et va au diable. C'est peut-être plus net ici que chez Marc: mais oui, Jésus est bien venu pour qu'ils soient mis dehors, pour que les hommes soient libérés du Mal.

 

Et la réaction de l'esprit est étonnante. Il doit obéir à plus fort que lui, mais il le fait avec une certaine esbroufe. Pour moi, l'homme est manipulé comme s'il était une marionnette, et en soi, c'est une image terrible de la force du mal. Mais le mal ne peut pas résister.

 

36 Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! »

 

37 Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

 

Ce qui est étonnant ici, c'est la réaction de l'assistance, l'effroi. Et cela on le retrouvera lors de la pêche sur le lac (la réaction de Simon: éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. Un grand effroi l'avait saisi lui et ses compagnons). On retrouve là ce qui se passe lors des théophanies rapportées par le livre de l'Exode.

 

On retrouve le même épisode chez Marc, mais précédé par l'appel de Simon, d'André et des fils de Zébédée. 

 

Mc 1,21-28

Lc 4,31-37

21 Ils entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.

 

 

22 On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.

 

31 En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat.

 

 

 

32 On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité.

 

 

23 Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :

 

24 « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »

 

33 Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte :

 

34 « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu

25 Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. »

 

 

26 L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui.

 

35 Jésus le menaça : « Silence ! Sors de cet homme. »


 

 

Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal.

 

27 Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux :

 

« Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »

 

 

36 Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux :

  

 

« Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! »

 

28 Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée

 

37 Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

 

 

 

Un homme raconte

 

Souvent, le jour du shabbat dans notre synagogue de Capharnaüm, nous invitons à parler des personnes que nous ne connaissons pas vraiment, mais qui sont venues assister au service. Ce jour-là, il y avait Jésus, un homme de Nazareth qui, un peu comme Jean - celui qui baptise sur les rives du Jourdain,  a un message à annoncer, à promulguer. 

 

On raconte, mais faut-il croire tout ce qu'on raconte, qu'après avoir été baptisé, alors qu'il était en prière, les cieux se seraient ouverts, qu'une colombe serait apparue et qu'une voix aurait dit: "tu es mon fils bien-aimé, en toi Je trouve ma joie." Ce qui voudrait dire que cet homme est celui qui est choisi par l'Éternel.

 

D'autres racontent aussi, qu'ensuite il serait parti dans le désert, qu'il y serait resté aussi longtemps que notre père Moïse lorsque ce dernier était parti à la rencontre du Très-Haut, qu'il serait demeuré quarante jours sans boire ni manger, et qu'il en serait revenu changé, lui qui est le fils d'un simple charpentier. Et depuis il enseigne avec autorité, en Galilée. On dit même qu'il a fait des guérisons.

 

J'ai été surpris, agréablement surpris par ses commentaires des textes. Il parle avec autorité, avec conviction, il ne répète pas des enseignements connus, on ne s'ennuie pas, et je me demande où il a pu apprendre tout cela. C'est étonnant. 

 

Et tout à coup, l'un d'entre nous lui a coupé la parole. Il s'est mis à crier, à hurler. Son visage était méconnaissable, complètement tordu, et sa voix était étrange. Il est certain qu'il devait être possédé. Et il hurlait, ou du moins quelqu'un en lui le faisait crier en se servant de sa bouche: "Que nous veux-tu Jésus de Nazareth, es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu es, tu es le Saint de Dieu". 

 

Cela a jeté un froid, une grande peur. Nous nous regardions tous, interloqués. Qu'est ce qui se passait? Pourquoi cet esprit impur se manifestait-il? De quoi avait-il peur, ou de quoi avaient-ils peur tous ces esprits mauvais puisqu'il parlait en leur nom à tous.

 

Si seulement cet homme Jésus pouvait nous en débarrasser, de ces esprits impurs, ce serait un tel soulagement. Car ils nous rendent malades, ils nous harcèlent, nous dominent, parfois nous font mourir.

 

Il a ensuite ajouté, que lui, l'esprit mauvais, savait qui était Jésus. Il a affirmé qu'il était le Saint de Dieu. 

 

Ce qui m'a le plus étonné, c'est que Jésus n'a pas discuté avec lui. Il l'a chassé avec autorité en disant simplement: Tais-toi, sors de cet homme. 

 

Et là, il s'est passé quelque chose. Celui qui avait proféré ces paroles était au fond de la salle, et d'un coup, comme s'il était une marionnette, il s'est retrouvé en plein milieu, devant l'armoire qui contient les rouleaux. Comme s'il avait été projeté là par une force stupéfiante; et dans la minute qui a suivi, son visage s'est détendu, sa respiration est redevenue normale et il était là, au milieu de nous, paisible comme si rien ne lui était arrivé. 

 

Je dois dire que par contre, nous tous, nous étions un peu effrayés par ce qui venait de se passer et que nous nous demandions, enfin moi je me demandais, qui était cet homme qui commande aux esprits impurs et qui se fait obéir d'eux, et d'où lui venaient ces paroles qu'il nous avait dites avant la manifestation du Malin. 

 

Ce que je sais moi, c'est que mes yeux ont vu quelque chose qu'ils n'auraient jamais pensé voir, qu'ils ont entendu quelque chose qu'ils n'avaient jamais entendu, et que le règne de Dieu était là, au milieu de nous. Béni soit Dieu de venir visiter son peuple.

 

  

Mc 6, 17-29. Martyr de Jean le Baptiseur. 28 Août.

Moi qui me réjouissais de commencer la lecture de Luc, c'est le récit de la mort de Jean dans l'évangile de Marc. Les "aussitôt" signent bien. Peut-être que si Salomé n'avait pas demandé que la tête lui soit apportée "aussitôt", Hérode aurait pu ruser, mais il n'a pas pu.


Et j'ai eu envie de laisser raconter Hérodiade et Hérode.


Le texte

 

17 En ce temps-là, Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. 

 

Pas bien ça, Monsieur Hérode. Mais tu es le roi, tu penses pouvoir faire tout ce que tu veux.


18 En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » 

 

Ça c'est le travail du prophète, Dieu parle par sa bouche, mais c'est sûr qu'il faut du courage pour faire cela. 


19 Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas 

20 parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir. 

 

Donc Madame Hérode n'est pas ravie du tout, d'autant que c'est plus son projet à elle, et, comme Jézabel, elle voudrait bien qu'il la ferme ce prophète de malheur, et donc que Hérode le tue; seulement Hérode au fond de lui a peur. Et en plus il a une attitude ambivalente. D'un côté il doit savoir que c'est mal, mais quand Jean parle d'autres choses, il l'écoute avec plaisir. Cela m'a toujours étonnée, qu'est ce que cela veut dire? Qu'Hérode finalement accepterait l'idée d'une conversion? J'ai du mal à y croire.

 

21 Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée. 

 

Mais Madame Hérode ne s'avoue pas vaincue, et elle le connait son mec. Alors elle va profiter d'une soirée arrosée en présences de dignitaires pour se servir de sa fille. Et ça marche, mais ça c'était prévu.

 

22 La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. » 

23 Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. » 

24 Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. »

 

Et là, ça fonctionne vraiment très bien, Hérode, un peu ivre s'engage à lui donner tout ce qu'elle veut, et la pauvre demoiselle s'en va demander conseil à Madame mère, sauf que la pauvre demoiselle ne s'attendait sûrement pas à une chose pareille. 

 

25 Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » 

26 Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. 

 

Et c'est la tête de Jean qui va faire les frais de la promesse. La demoiselle ne veut pas attendre, pour ne pas contrarier sa mère: c'est tout de suite. Il faut bien s'exécuter et exécuter.

 

27 Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. 

28 Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. 

 

Et voila comment Jean perdit sa tête, comment sa tête fut donnée à la demoiselle qui s'en débarrasse illico en la donnant à sa mère qui va peut-être la faire réduire et être remplie de haine et de puissance;

 

29 Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.

 

Le corps restant, lui, est déposé dans un tombeau dont on ne sait rien. Pour Jésus on saura. Mais les disciples, que deviennent -ils? 

 

Hérodiade raconte

 

Je pensais être arrivée à mes fins. Je m'étais arrangée pour qu'Hérode me prenne avec lui. Philippe ne m'intéressait pas, il n'avait aucune ambition et le territoire que lequel il avait autorité était trop loin du pouvoir. Avec Hérode c'était différent, il allait à Jérusalem, il était en lien avec le gouverneur Pilate, et il pouvait espérer beaucoup. Mais voilà, il a fallu que ce prophète se mette à vitupérer contre lui, et à lui dire qu'il n'avait pas le droit de me prendre pour femme. 

 

Cela contrariait beaucoup Hérode. Et moi aussi. Je suis arrivée à le pousser à ce qu'il le mette en prison, loin de ses disciples, loin de tout. Ainsi il ne pourrait plus vitupérer contre nous. Bien sûr il avait quand même des visites, mais mes espions veillaient. 

 

Moi, j'aurais voulu qu'il disparaisse purement et simplement; mais Hérode n'osait pas. Ce Jean, tout le monde le prend pour un prophète, une sorte de résurrection du prophète Élie. Comme lui, il porte un manteau en poils de chameau; comme lui, enfin à certains moments de sa vie, il a vécu dans des lieux inhospitaliers. Mais heureusement il n'a jamais fait descendre le feu du ciel sur qui que ce soit, ni provoquer une famine; mais je dois dire que je peux comprendre la rage de la reine Jézabel contre cet homme, car je ressens la même haine.  

 

Un peu de temps a passé. Jean était toujours bien vivant dans sa prison. Parfois Hérode l'en faisait sortir pour parler avec lui, et je me rendais compte qu'il en avait peur, peur de ses pouvoirs. Moi, j'avais peur de son influence. Et j'ai eu une idée que je trouve brillante - je suis quelqu'un de brillant. L'anniversaire d'Hérode approchait, et je savais qu'il donnerait une grande fête pour tous les dignitaires. Hélas, je n'avais pas le droit s'y participer.

 

Alors j'ai demandé à ma fille, qui, elle, pouvait aller à ce festin, de danser pour Hérode. Et Je sais que quand il est un peu ivre, il est incapable de résister aux mouvements de séduction d'une jolie fille et qu'il lui voudra lui faire un cadeau. Et ce cadeau, ce sera la tête de Jean, mais cela, Salomé ne le sait pas: elle aurait pu refuser.

 

Et le grand soir de ma victoire est arrivé. Salomé, quand elle est entrée, a fait tourner la tête de tous ces hommes. Hérode ne se lassait pas de la regarder; et, comme je m'y étais attendue, il lui a promis de lui donner tout ce qu'elle demanderait, fusse même la moitié de son royaume. Naturellement elle est venue me demander ce qu'elle devait demander. Là, je sais qu'elle n'a pas aimé du tout ma réponse, car je voulais qu'elle demande la tête de Jean, et qu'on la lui apporte immédiatement sur un plat. Mais elle m'a obéi, comme elle le fait toujours. 

 

Jean a été décapité dans sa prison, car Hérode ne pouvait se dédire de la parole donnée, même si c'est la parole d'un ivrogne. Et elle a eu la tête sur un plat, et elle me l'a apportée. Mais elle était dans un drôle d'état ma fille. Pourtant si elle veut être reine il faut bien qu'elle s'habitue au sang. 

 

Et cette tête, je la regarde, et je jubile. Il ne pourra pas reprendre vie, puisque la tête et le corps sont séparés, et cette tête je vais la faire momifier, et elle fera comprendre qu'on ne se moque pas de la reine. 

 

J'ai su que les disciples sont venus prendre le corps. Grand bien leur en fasse, mais la tête ils ne l'auront pas. Il parait qu'il y a un homme qui prend beaucoup d'ascendant sur les foules, mais il n'a pas la violence de Jean. Il n'a pas intérêt à prendre la suite de ce baptiseur, car il aura le même sort. Je suis la reine et personne ne pourra m'enlever mon titre. 

 

 

Hérode raconte

 

Il y a un nouveau prophète en Galilée. Comme pour Jean, des foules semblent le suivre, mais lui il ne baptise pas. Il fait plein de miracles. Je me demande si ce n'est pas Jean qui revient dans cet homme, pour me persécuter. 

 

Jean, ma femme Hérodiade, voulait sa tête; et elle l'a eue par ruse, et ça je ne le lui pardonnerai jamais. Elle le détestait car il clamait haut et fort que je n'avais pas le droit de l'avoir comme femme, puisqu'elle était la femme de mon frère Philippe. 

 

Je sais que le prophète avait raison, mais Hérodiade me plaisait et c'est une femme intelligente, qui voulait aussi être reine d'un vrai royaume. Parfois elle me fait penser à ces reines qui certes ont mal fini, mais qui étaient des femmes de pouvoir, comme Jézabel ou Athalie. 

 

Alors, lors d'un festin que je donnais pour mon anniversaire, alors que j'avais - hélas - beaucoup bu, elle a demandé à sa fille de danser pour nous. Et moi, en voyant cette jeune fille danser, montrer son corps, nous charmer, je me suis engagé par serment à lui donner tout ce qu'elle me demanderait, même la moitié de mon royaume, ce qui est fou, parce que mon royaume hélas il me vient des conquérants, des Romains. 

 

Je pensais qu'elle me demanderait un bijou ou de nouveaux esclaves. Mais non. Elle est allée voir sa mère qui a demandé la tête de Jean. Et tout de suite. 


Cela m'a dégrisé, et j'étais fou de rage, mais je ne pouvais pas me dédire devant tous les hommes qui étaient là. 

 

J'ai envoyé un garde dans sa prison, avec ordre de lui trancher la tête et de la ramener ici sur un plat. Un garde, ça me doit obéissance. Et il l'a fait. Ce qui s'est passé dans la prison, je n'en n'ai pas idée. Peut-être qu'il l'a poignardé avant de lui trancher la tête, mais la tête a été apportée. La jeune fille Salomé a changé de couleur, j'ai cru qu'elle allait se trouver mal. Elle a pris la tête, et l'a donnée à sa mère. 

 

Qu'en a-t-elle fait? Je ne le sais pas, mais moi, j'ai peur d'elle maintenant, peur qu'elle ne m'empoisonne pour avoir le pouvoir.  

 

Quant à ce Jésus, je l'aurai à l'œil. Ne dit-on pas que certains pensent qu'il est le Messie? Alors lui aussi risque de la perdre sa tête.

 

 

jeudi, août 25, 2022

Jn 1, 45-51." Viens et vois". L'appel de Nathanaël Mercredi 24 Août 2022

24 Août 2022. La fête de l'apôtre Barthélémy permet de rompre un peu la routine de la lecture des chapitres qui précèdent la passion dans l'évangile de Matthieu. Je dois dire que cela fait du bien. De fait c'est l'appel de Nathanaël, dans l'évangile de Jean, qui est proposé et c'est un texte que j'aime beaucoup, car il est question de voir, de Jésus qui voit, de Nathanaël qui découvre qu'il est vu, et qui devient lui aussi capable de voir en Jésus celui qui vaincra les ténèbres.

Mais le 24 Août, c'est l'anniversaire de mon baptême; c'était en 1940, et j'avais un peu plus de deux mois et c'était à mon avis peu de temps après le retour de l'exode. Mais ce 24 Août, c'est aussi  le troisième anniversaire du décès de A. Elle avait 32 ou 33 ans, elle habitait dans l'Aveyron, elle m'a fait connaître le fromage de ce pays, le Laguiole, et bien d'autres choses. Elle avait décidé de quitter ce monde où elle n'avait pas sa place, de rejoindre son grand-père, qui fut le seul à l'aimer, et à l'écouter. Je pense qu'elle voulait ou souhaitait aussi retrouver certains de ses thérapeutes qui ont un peu été pour elle, images paternelle et maternelle. Cela fait trois ans qu'elle se repose enfin, et que certainement elle veille sur ceux qu'elle aime, elle qui a toujours su s'occuper des autres, y compris de ceux qui lui ont fait du mal. 


Les versets proposés terminent le premier chapitre de cet évangile, et montrent peut-être comment la bonne nouvelle commence à se propager. 

 


Le texte.

 

45 En ce temps-là, Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »

46 Nathanaël réplique : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. »

 

La réponse de Philippe est comme un décalque de la réponse de Jésus "Venez et vous verrez" à la demande d'André et de Philippe qui lui demandaient où il demeurait. Mais là, le contexte est très différent. C'est presque comme si Philippe disait: je vais te prouver que de Nazareth il peut sortir quelque chose de bon. Sors un peu de tes certitudes. 

 

La question des origines de Jésus dans la suite de l'évangile de Jean reviendra à de nombreuses reprises et sera cause de division, même entre les pharisiens (Jn 7, 27).

 

 

47 Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. »

48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »

49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! »

 

Dialogue étrange, qui commence avec l'affirmation de Jésus, voilà vraiment un Israélite, il n'y a pas de ruse en lui. Est-ce que Jésus affirme que cet homme sera différent de ces hommes qui voudront confondre Jésus par la ruse? Lui, il est différent. Est-ce que Jésus connait la réaction de Nathanaël: de Nazareth que peut-il sortir de bon? On pourrait le penser. Ce qui est étonnant aussi c'est que le rédacteur emploiera souvent le mot juif, mais que cet "israélite" semble unique, comme si Nathanaël était le vrai représentant des fils de Jacob, Jacob qui fut quand même caractérisé par la ruse. D'autres traductions emploient le mot fraude. Le mot ruse est utilisé par soeur Jeanne d'Arc, mais c'est un mot peu retenu. On pourrait presque le rendre par "franc du collier". 

 

En tous les cas, cela impressionne Nathanaël, qui se sent quand même dévoilé. Et cette phrase étonnante: "D'où me connais-tu, qui es-tu pour parler de moi ", un peu comme le ferait ou le dirait un voyant).

 

Puis l'affirmation de Jésus (je t'ai vu, je savais où tu étais et ce n'est pas Philippe qui me l'a dit),  affirmation qui fait que quelque chose se passe, qui fait que Nathanaël bascule dans la reconnaissance. 

 

Ce qui reste étonnant c'est ce fil de la vision. Jésus dit "je t'ai vu", et quelque chose s'ouvre dans la vision intérieure de Nathanaël. Il voit en cet homme, cet homme qu'il découvre, cet homme qu'il appelle Rabbi, non seulement le Fils de Dieu mais aussi le Roi d'Israël. Et c'est ce que démontrera tout cet évangile, avec cet écriteau sur la croix qui conclue le dialogue avec Pilate (es-tu le roi des juifs), Jésus de Nazareth roi des juifs. 

 

50 Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »

51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

 

 

Affirmation de la divinité dès le 1° chapitre; le ciel ouvert, les anges qui vont et viennent au-dessus du fils de l'homme, qui est sur terre. Mais c'est l'ouverture du ciel, une brèche enfin ouverte; un Dieu qui communique en direct. Et je ne peux m'empêcher de penser à ces deux anges qui seront dans le sépulcre, comme les deux anges au-dessus du propitiatoire. Un peu comme si ce texte contenait en lui la fin de l'évangile.

 

Nathanaël raconte

 

Moi, j'habite à Bethsaïde, qui se trouve là où le Jourdain se jette dans la mer. C'est un village de pêcheurs; mes amis Simon et André y habitent aussi. Eux, ils sont allés écouter le prophète Jean, qui baptise sur les rives du Jourdain. Moi je suis resté chez moi, j'aime lire la Tora, j'aime prendre du temps pour la méditer, pour laisser la parole du très Haut venir en moi. 

 

Ce matin-là, je m'étais levé un peu plus tôt, pour lire la parole sous le figuier qui est dans mon petit jardin. J'aime l'odeur des figues quand le soleil commence à envoyer se rayons et à réchauffer l'atmosphère. J'avais récité les psaumes, et lu l'histoire de notre Père Jacob, lui qui est devenu Israël après s'être battu toute la nuit contre cet homme, ou contre cet ange qui n'a pu le vaincre. Puis je m'étais mis à tresser une nouvelle bourriche pour la pêche. 

 

Et voilà que Philippe, un de mes amis, arrive, tout excité, ce qui ne lui ressemble pas. Et tout de go, il déclare qu'il a trouvé celui qui est annoncé par les prophètes et par les écritures. Je suppose qu'il parle du Messie dont nous attendons tous la venue. Et voilà qu'il ajoute, que le messie a un nom, il se nommerait Jésus. Bon c'est un bon nom, déjà porté par Josué, qui nous a permis d'entrer dans la Terre Promise. Sauf qu'il ajoute qu'il est de Nazareth.  Alors là, c'est comme s'il annulait ce qu'il venait de dire. Le messie ne peut pas venir de Nazareth, cette ville n'est citée nulle part dans nos écritures et en plus, elle n'a pas bonne réputation; la ville de Sephoris est à côté, et nous savons tous ce que les grecs ont fait pour ternir notre réputation. Venir de là, c'est la honte.

 

Bref, je le prends un peu pour un fou, mon Philippe. Seulement il a l'air sûr de lui, et puis c'est mon ami. Il ne se met pas à discuter pas avec moi pour me convaincre, il se contente juste de me dire: viens et vois. Il voulait que je me fasse mon opinion. Et je l'ai suivi. 

 

En chemin il me dit que Jésus l'a appelé par son nom, pour le suivre, et qu'il a ressenti en lui un tel changement une telle paix, qu'il a su que si André et un autre disciple de Jean le Baptiseur l'avaient suivi, c'est qu'il était vraiment celui qui était annoncé par les prophètes. 

 

Moi, je veux bien, mais je veux voir et surtout l'entendre. Quand nous sommes arrivés près de lui, j'ai vu un homme, somme toute assez banal. Grand certes, mais sans rien d'extraordinaire. De David, il est écrit qu'il avait de beaux yeux, lui peut-être aussi. Il ne m'a pas vraiment regardé, il a dit aux autres en parlant de moi: Voilà un véritable israélite, sans détour. Je reconnais que cela m'a fait plaisir d'entendre cela, mais comment le sait-il que je suis comme cela, que je dis ce que je pense, que je ne mens pas, que je ne triche pas? 

 

Je lui ai alors demandé d'où il me connaissait, parce que, quand même, je trouvais cela étonnant. Et là, il m'a rétorqué qu'il m'avait vu, avant que Philippe ne m'appelle, quand j'étais sous le figuier. Alors quelque chose s'est passé en moi. J'ai compris qu'il était un voyant, mais aussi qu'il était bien plus que cela. Il était bien ce que Philippe avait dit de lui, le Messie.

 

Moi qui aime raisonner, je n'avais plus de raisonnements en moi. Je savais qui il était, je le savais au plus profond de moi, il était le fils de Dieu, il était le roi d'Israël. J'avais presque envie de me prosterner devant lui, mais je ne l'ai pas fait. 

 

Il m'a regardé, et là, j'ai vu son regard. Moi qui trouvais qu'il était quelconque, je me suis rendu compte que son regard c'était comme un puits, comme une source, qu'il y avait quelque chose qui attirait, qui m'attirait et me donnait envie de me noyer en lui. C'était un regard d'amour. Et là il a ajouté, que moi Nathanaël, je verrai des choses que personne n'a jamais vu. Je verrai les cieux ouverts (et cela m'a fait penser au prophète Isaïe qui désire tant voir les cieux ouverts, et Dieu qui descendrait), et que je verrai les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. Là je ne comprends pas trop, mais c'est quand même comme s'il me disait que le ciel n'est plus fermé, que tout autour de lui, même si je ne les vois pas, les anges sont là et le guident et surtout que lui il est le Fils de Dieu, le Fils de Dieu fait homme, qui vient dans nos ténèbres pour nous donner la lumière. 

 

Merci à mon ami Philippe d'être venu me chercher

lundi, août 01, 2022

Matthieu 14, 13-36. Multiplication des pains et tempête sur le lac.

 Chapitre 14: Multiplication des pains et tempête sur le lac.

 

La lecture plus ou moins continue de l'évangile de Matthieu propose, sur deux jours, la multiplication des pains et le récit de la nuit sur le lac dans la tempête.

Le chapitre 14, démarre par le récit de la mise à mort de Jean le baptiseur, et les conséquences de cet acte sur Jésus: partir, aller ailleurs, aller au loin.

 

 Dans un premier temps, Jésus quitte un endroit sans doute dangereux pour lui parce que trop proche d'Hérode, dont on sait qu'il prend Jésus pour une réincarnation de Jean, donc quelqu'un de dangereux pour lui. Il va,, en barque, dans un endroit loin des villes et villages, et ce sera la multiplication des pains; puis il va ailleurs, sur l'autre rive, et ce sera la tempête apaisée. Puis il ira encore plus loin, dans le territoire de Tyr et de Sidon, et ce sera la rencontre avec la femme cananéenne. Quel que soit le lieu, Jésus est maintenant reconnu et sollicité.

 

Ce qui m'a étonnée (enfin pas vraiment, parce que l'évangile de Luc que nous avons entendu dimanche, va pour moi un peu dans le même sens) c'est que d'habitude on ne donne pas d'ordres à Jésus; c'est lui qui prend l'initiative, et parfois il peut refuser (ce qu'il fait avec l'homme qui lui demande de dire à son frère de partager son héritage). Or là, ce sont les disciples qui demandent à Jésus de renvoyer la foule (leur désir). Mais pour Jésus ce n'est pas le moment. La foule, il la renverra bien, mais plus tard et quand il sera sûr que cela ne sera pas dommageable pour elle.

 

C'est sur cet aspect de maîtrise que j'ai centré le récit de la multiplication des pains et de la tempête apaisée. Jésus, maître des circonstances et des événements.

 

Un disciple raconte.

 

Les disciples de Jean étaient venus voir notre Rabbi, et lui avaient raconté comment leur maître avait été assassiné par la traitrise d'Hérodiade. Est-ce que maintenant Hérode n'allait pas s'en prendre à notre Jésus? Alors il a décidé de quitter ce lieu un peu trop proche du pouvoir, et nous sommes partis en barque vers un endroit loin des villages et des villes. 

 

Seulement quand nous sommes partis, il y avait des gens qui traînaient là, et ils se doutaient bien du lieu où nous irions. Alors quand nous sommes arrivés, il y avait déjà plein de monde sur la plage. Et parmi eux, des malades et des possédés. Jésus n'a pas résisté à son bon cœur. Il a guéri, guéri, guéri. Le temps a passé, et le soir commençait à arriver.

 

Nous, je reconnais que nous en avions un peu assez de voir tous ces gens qui arrivaient sans arrêt. Nous avions besoin de nous retrouver au calme avec lui. Alors nous lui avons demandé, puisque le soir commençait à tomber, de dire à toute cette foule, de partir, de trouver à manger et de revenir demain. Seulement ça, Jésus l'a mal pris. Je me suis bien rendu compte que s'il y a quelque chose qu'il n'aime pas, c'est qu'on décide à sa place de ce qu'il doit faire. 

 

Il nous a regardés et nous a dit que c'était à nous de leur donner à manger. Là, j'ai cru qu'il était devenu un peu fou. Nous, leur donner à manger? Alors que nous n'avions en tout et pour tout que cinq pains et deux poissons! C'est ce que nous lui avons répondu quand il nous a demandé ce que nous avions. Il nous a dit de lui apporter les pains et les poissons.

 

Il a regardé la foule et lui a ordonné de s'asseoir; ils ont obéi comme de gentils petits agneaux. Il nous a regardé, nous; il a pris les pains et les poissons, et a levé les yeux vers le ciel: cela c'est ce qu'il fait quand il prie. Il a prononcé la bénédiction que nous prononçons sur le pain. Et ce qui s'était passé avec Elisée autrefois s'est reproduit.: des pains et des poissons, il y en avait à profusion. 

 

Et il nous a dit de les distribuer, et c'est ce que nous avons fait. Et, croyez-le ou pas, mais tous ont mangé, les cinq mille hommes, sans parler des femmes et des enfants. Et on a eu des restes: vous vous rendez compte, douze corbeilles pleines. 

En moi chantait la phrase du cantique: "Ils mangeront et seront rassasiés, ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent". Ce cantique chante un juste qui se pense abandonné par le Très Haut, qui souffre mille morts, et qui est sauvé, et peut chanter et louer le très Haut en pleine assemblée. 

 

Puis la nuit est vraiment tombée et là, alors que nous pensions enfin être tranquilles, il nous a obligés à remonter dans la barque, de partir sur l'autre rive, pendant que lui renverrait enfin la foule. Peut-être qu'il voulait être seul, et prier son Père, lui rendre grâce. Toujours est-il que nous sommes partis; et que le vent s'est levé. La mer s'est mise en colère sous la force du vent, et nous ne savions plus ce que nous allions devenir. Les tempêtes en pleine nuit, elles font parfois des morts. 

 

Tout à coup, au petit matin, enfin à la fin de la nuit, nous avons vu comme une ombre qui s'approchait. Et nous avons tous hurlé, sauf que l'ombre c'était Jésus, qui nous a dit de ne pas avoir peur. Sauf que, malgré tout, on ne voyait pas bien; et les vagues étaient toujours là. Alors Simon a joué le tout pour le tout, il voulait une preuve que c'était bien Jésus: que ce n'était pas un fantôme qui voulait qu'on le prenne pour lui et qui nous ferait sombrer. 

 

Il lui a dit: si c'est bien toi, ordonne-moi de venir à toi. Et celui que nous pensions bien être Jésus, lui a dit: "viens". Et Simon a enjambé la barque et s'est mis à marcher vers Jésus. Là, nous étions sans voix. Sauf que d'un coup, il a commencé à s'enfoncer. Il s'est mis à crier, il a appelé Jésus au secours en lui disant "Seigneur, sauve-moi"; et Jésus l'a pris par la main, il lui a dit d'un ton pas content: "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté," et ils sont montés tous les deux dans la barque, comme si la mer sous eux était un plancher. Le calme est revenu, mais un calme presque surnaturel.

 

Alors quelque chose s'est passé en nous. Cet homme, ce Jésus, notre maître, celui qui nous a choisis, il est bien plus qu'un homme. Il est le Fils de Dieu, le Messie que nous attendons, et nous nous sommes prosternés devant lui, lui qui est bien plus que tout ce que nous pouvons imaginer, lui qui est le maitre des vents et de la mer, lui qui guérit, lui qui délivre les possédés. 

 

Nous avons accosté, nous étions à Génésareth. Tout de suite, Jésus a été reconnu, et une fois de plus des malades sont venus pour être guéris. Il y avait tellement de monde! Ils ont demandé s'ils pouvaient simplement toucher la frange du vêtement du maître pour être guéris; et ils l'étaient. Que notre maître est grand! Que Dieu soit loué de se manifester ainsi parmi nous!

Nous sommes ensuite partis beaucoup plus loin, en plein territoire païen, espérant que là, nous serions enfin tranquilles, et aurions le Maître pour nous.