samedi, mai 25, 2024

Jean 14-17. Après le lavement des pieds.

 

Jn 14-17: les  chapitres qui suivent le lavement des pieds.



Réflexions.

 

Ces chapitres sont lus au cours du temps pascal, mais j'ai beau les lire et les relire, je continue à les trouver difficiles. 

 

L'évangéliste, de fait, parle finalement beaucoup de lui, et de sa compréhension de ce que Jésus a fait et a dit, dans l'éclairage de la résurrection mais aussi de la présence de l'Esprit Saint, ce qui fait que parfois, essayer de démêler ce qui est de Jésus ou ce qui est du narrateur, est loin d'être facile. J'ai aussi l'impression le dit narrateur écrit aussi pour la communauté ou les communautés qu'il a créés et qui sont en difficultés. 

 

Je veux dire que par exemple, les questions posées par les disciples, juste après le lavement des pieds (chapitre 14) que ce soit Thomas, Philippe, Jude, sont des questions que se posent les nouveaux baptisés. 

 

Il y a la question de l'identité de Jésus, il y a la question de voir Dieu (le Père), il y a la question du retour de Jésus et donc de sa manifestation (Jude). Ces chapitres répondent à beaucoup de questions. 

 

La persécution, la division, est prévue par Jésus, elles sont normales, même si elles peuvent paraître injustes.

 

 On peut d'ailleurs de demander si parfois le rédacteur ne trouve pas injuste de ne pas avoir été choisi comme le pasteur de toutes les brebis, lui qui s'est montré fidèle, qui n'a pas abandonné Jésus à la croix, qui a pris chez lui sa mère, qui a cru en voyant le tombeau vide, qui a compris que l'homme sur le rivage c'était le Seigneur. Alors que Pierre, il est bien lent à comprendre, bien lent à rentrer dans la résurrection, bien lourd, et je ne parle pas du reniement, qui peut quand même se comprendre car non seulement Simon est un disciple de Jésus, mais il a tranché l'oreille du serviteur du grand-prêtre et même si Jésus a dit qu'aucun de ceux qui sont à lui, ne se perdront, il a quand montré bien peu de courage. 

 

Il me semble aussi, que d'une manière plus générale, cet évangile qui débute par le mot "commencement" qui est le premier mot de la Genèse, est aussi l'écrit qui permet enfin de connaître, connaître au sens fort, ce qui est différent de savoir et qui évoque cet arbre de la connaissance du bon et de mauvais. Dans le jardin donné à l'homme pour qu'il le garde et le cultive, il y a les deux arbres, celui de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal. 

 

Jésus est celui qui donne la vie" éternelle" cette vie qui est dès ici-bas, une vie en union (sans confusion) avec celui qui est le Fils de Dieu, envoyé pour le salut du monde, celui qui est Lumière, celui qui source, celui qui est nourriture. Il permet d'accéder à la connaissance du bien et du mal, or connaître est très différent de savoir. 

 

On peut savoir ce qui est permis ou défendu, ce qui est faute ou qui ne l'est pas, mais il me semble que connaître va bien au-delà et que cette connaissance, qui permet de rentrer dans l'univers du bon ou du mauvais, ce dernier étant un univers tout à fait effroyable par la mort qui y règne, est très différent pour celui qui peut y avoir accès à un savoir. Reconnaître en Jésus, permet de sortir de son aveuglement, et connaître ces ténèbres et pouvoir contempler la gloire sont des dons possibles parce que nous sommes avec Lui. C'est peut-être cela aussi qu'il est donné de découvrir dans ces chapitres. 

 

Ce que dans un premier temps j'ai voulu faire, c'est déjà mettre ensemble les chapitres 13 et 14 qui forment un tout, en tous les cas pour moi. 

 

Puis, en suivant le temps liturgique, j'ai essayé de trouver la spécificité des chapitres 15 et 16, en laissant le chapitre 17, ce que l'on appelle la prière sacerdotale, car ce chapitre qui est à la fois trinitaire et aussi comme une danse, reste à lui seul un monument et je ne pourrais que l'effleurer. 

 

On sait que Jésus après la multiplication des pains est parti dans la montagne pour prier, mais on ne sait pas comment il prie. Là, d'une certaine manière, il nous est raconté une prière de Jésus, prière qui se situe juste avant l'arrestation et qui est donc dans un contexte dramatique, mais qui montre à quel point Jésus veut que l'unité règne parmi ceux qui sont à lui et combien il désire que cette unité soit ce qui ouvrira la porte aux autres. 

 

J'ai essayé de synthétiser ces chapitres sous forme d'un tableau, (mais peut-être que cela existe ailleurs) pour montrer ce qu'à ce stade du récit, nous apprenons sur Jésus, sur celui qu'il appelle son Père, sur les disciples (perdus), mais aussi ce qui est dit de nous, qui qui croyons grâce à eux, dans ces chapitres. 

 

Je reprendrai ensuite les chapitres 13 et 14, en un seul ensemble. Puis j'essayerai de reprendre la spécificité des trois chapitres suivants, celui de la vigne et des sarments, celui qui annonce les persécutions, et peut-être celui de la prière de Jésus.

 

 

I. Tableau récapitulatif des chapitres 14-17

 

 

Chap.

Jésus

Le Père

L'esprit

Disciples

Nous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14

3.Prépare les demeures 

Reviendra. 

 

6 Chemin

Vérité

Vie

 

10.Il est dans le Père et le Père est en Lui.

 

Se manifestera à celui qui l'aime.

 

Prévient de ce qui advenir, pour qu'ensuite cela prenne sens;

9 Qui m'a vu a vu le Père

 

 

10. le Père parle et agit en Lui. Il demeure en lui.

16

Défenseur qui sera pour toujours avec vous.

 

26Défenseur qui enseignera tout

Ne connaissent pas le chemin. 

Demandent à voir le Père.

 

 

Garder ses commandements.

 

19 Verront Jésus vivant.

 

27 Recevoir la Paix.

Celui qui croit fera des œuvres plus grandes encore.

 

Demander en son nom.

 

Être en lui et lui en nous

 

Fera avec le Père une demeure en nous, si nous l'aimons Lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15

1. vigne et Père Vigneron

 

Esprit rendra témoignage en sa faveur.

2 Seront émondés.

Porteront du fruit.

 

12, S'aimer les uns les autres, comme lui a aimé.

 

16Ont été choisis

 

19;Etre  haï par le monde

 

Rendre témoignage en sa faveur.

5 En dehors de Lui, on ne peut rien faire.

 

7Demander ce qu'on veut, porter du fruit pour glorifier le Père.

 

S'aimer les uns les autres

 

Etre haï 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

33 Jésus vainqueur du monde

 

7 Défenseur ne peut venir que si jésus s'en va

.

11Révélation de la Culpabilité du monde en matière de péché, de justice, de jugement..

 

13Esprit qui conduira dans la vérité toute entière.

 

Mémoire du passé et explication sur le futur.

 

Glorifier Jésus

 

15Reçoit ce qui est de Jésus pour le transmettre.

2Seront persécutés.

 

 

17 Questionnement (comme les juifs), sur le "encore un peu de temps, et sur le départ (partir).

 

Pleurer et se lamenter, comme la femme qui accouche. Mais joie qui va venir et que personne ne pourra enlever.

 

 

Croire qu'il est "sorti de Dieu".

 

 

Persécutions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17

 

Prie pour le monde. 

 

N'est plus dans le monde.

 

Garde ses disciples dans le Nom) du Père.

 

Les garder du Mauvais

 

Se sanctifie pour qu'ils soient sanctifiés dans la vérité.

Glorifiera le fils donnera la vie éternellle

 

21 Être un en Lui

3La vie éternelle, c'est connaître que Dieu seul est le vrai Dieu et que Jésus est son envoyé. 

 

26 Amour dont Jésus a té aimé soit en nous, et qu'il soit en nous.

 

 



Les chapitres 13 et 14

 

           


 Retour sur le chapitre 13. 

 

https://giboulee.blogspot.com/2017/04/jn-13-21-bouleverse-ou-trouble-en-esprit.html

https://giboulee.blogspot.com/2020/02/jesus-se-leve-de-table-depose-son.html

 

Si on relit le chapitre 13, on peut penser que pour les disciples, ça n'a pas dû être si simple!

 

Schématiquement, ce chapitre qui vient après le repas donné en l'honneur de Lazare où Jésus parle simplement de la mort qui l'attend, comporte le lavement des pieds, au cours d'un repas qui n'est pas un repas pascal, l'annonce de la trahison de Judas et le bouleversement que cela crée en Jésus, le départ de Judas dans la nuit (ténèbre), le commandement nouveau, qui reviendra plusieurs fois dans les chapitres suivants, un peu comme un thème musical, avec da propre musique, dans une symphonie, l'annonce du départ (mal comprise) et du reniement de Simon-Pierre. Ceci ce sont les faits. Mais pour les disciples que ce passe-t-il? 

 

Ils ont vu leur maître leur laver les pieds, ce qui pour moi est finalement une sorte de passage, un baptême, et la réaction de Pierre, montre bien qu'ils n'ont pas compris grand-chose. Il faudra le passage par la mort, la résurrection et le don de "monsieur paraclet" pour que cela prenne sens. 

 

Ils l'ont entendu commenter ce geste, leur dire qu'eux aussi devraient faire pareillement plus tard, puis dire que l'un d'entre eux allait le trahir.

 

Ils l'ont vu ensuite,  "troublé, bouleversé, en esprit". Pour ma part, je dirai, "avoir les larmes aux yeux", "avoir la voix qui tremble un peu pour lutter contre le sanglot qui est là". Il me semble que, quoiqu'en dise le narrateur qui en veut à Judas et qui le "charge" depuis le début du récit, quelque chose se dévoile pour Jésus. Ce changement chez Lui, a dû faire quelque chose aux disciples. Quand on aime quelqu'un on ne peut rester indifférent à la détresse de l'aimé.

 

Jésus pouvait avoir une prémonition quant à celui qui allait le trahir, le vendre, mais là, il sait que c'est bien un des siens, un de ceux qu'il a choisi, aimé, un de ceux pour lesquels il va donner sa vie, qui le trahit. 

 

Peut-être, a-t-il espéré jusqu'au bout que ce serait quelqu'un de l'extérieur qui le livrerait, ce qui est contraire à ce que dit le narrateur: Jn 6, 71. 

Si je dis cela, c'est parce que c'est profondément humain et que Jésus est un homme avec les peurs des hommes. Mais là, il sait et il le dit au disciple qui est près de lui, mais personne d'autre ne peut comprendre. 

 

Ont-ils compris quelque chose à ce que dit jésus, une fois que Judas est sorti, une fois que le drame est vraiment en train de s'accomplir? Pour nous, les lecteurs, c'est facile, mais pour eux. Et la réaction de Simon Pierre, (reprise par Thomas dans le chapitre suivant), qui demande à Jésus où il va et pourquoi il ne peut le suivre, montre bien l'incompréhension. Après tout, jésus a échappé plus d'une fois à ceux qui veulent le mettre à mort, alors pourquoi pas une fois de plus. 

 

C'est l'annonce du reniement de Simon, alors que celui-ci dit être prêt à donner sa vie. 

 

En fait, il n'y a pas de coupure, je veux dire que ce qui est rapporté est la continuation de ce qui se passe après ce que nous appelons le lavement des pieds. 

 

Jésus voit bien que ses disciples sont complétement désemparés, ne comprennent rien. Il leur dit (demande) de ne pas être bouleversés, alors qu'ils viennent de le voir bouleverser. Et comment ne pas l'être quand on vous annonce que la mort est imminente.

 

Dans le début de que nous appelons le chapitre 14, nous lisons que Jésus dit à ce moment-là, ou aurait dit: "croyez en Dieu, croyez aussi en moi," mais si pour Dieu, je pense que croire se comprend, là, pour Jésus, je pense que le faire confiance est plus facile; il affirme (mais qu'est-ce qu'ils peuvent comprendre à ce moment-là) qu'il y a de nombreuses demeures dans la maison de son Père et qu'il part préparer une place et qu'il reviendra pour les prendre avec lui, pour les conduire là où il sera. Que cela évoque le psaume 23 du bon berger, c'est évident, et ce que Jésus a dit quand il se définit comme le bon berger, mais là, qu'entendent-ils? 

 

 

            Le chapitre 14 


  des questions que tout le monde se pose ou se posera.

 

Travail du le texte.

 

Je me suis servie de mon blog intime, https://obsidiennes.blogspot.com, qui est un blog de travail, sur lequel, je travaille au jour le jour, les textes des évangiles. On trouvera donc le découpage proposé par AELF, mais il y a parfois des coupures liées à certaine fêtes, et je dois dire aussi, de redites (certains textes servent pour les dimanches). Et il m'arrive aussi de ne pas avoir le temps. Mes commentaires sont souvent des réactions spontannées.

 

Ce que je propose donc comme lecture est moins fouillé que ce que je présente en général.

 

"Afin que là où je suis (JE SUIS) vous soyez vous aussi" 

 

Au chapitre 13, on nous dit que Jésus est bouleversé dans son esprit et qu'il annonce que l'un d'entre les douze, le livrera. Ce qui est curieux, c'est que l'auteur a déjà dit qu'il savait quel était celui qui le livrerait, donc Jésus ne devrait pas être surpris. Est-ce l'imminence? Mais cela il le savait aussi. Espérait-il que ce serait quelqu'un de l'extérieur? C'est quand même étonnant. Si Jésus a dit après avoir donné son commandement, là où je vais vous ne pouvez venir, il est bien question de mort et il y a de quoi être bouleversé. 

 

Jusque-là, il me semble que Jésus a parlé de demeurer, pas de demeures. 

 

Traditionnellement la demeure de Dieu est soit au-dessus de tout, dans ce lieu devant lequel les séraphins montent la garde, soit il fait sa demeure dans son peuple, que ce soit dans la Tente de la rencontre, dans son Temple, ou dans le pays qu'il a donné à son peuple. Mais cette présence évoque quand même une certaine peur. C'est le Dieu des armées, le Dieu qu'on ne peut pas voir, celui qui s'est manifesté à l'Horeb, mais peut-être aussi celui qui se manifeste dans le murmure du vent. Là, c'est autre chose. Ce n'est plus dans le cœur de l'homme que Dieu fait sa demeure, c'est qu'il ouvre sa demeure aux hommes qui font confiance à son fils, pour suivre un autre chemin. Ce n'est plus la loi qui fait les délices, mais c'est un jour après l'autre, de faire la volonté mais aussi, d'aimer: fin du chapitre 13, et 1° lettre de Jean).  

 

 

1 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.

 

Est-ce qu'on peut remplacer croire, par confiance? Cela me semble plus adéquat.

 

2 Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?

3 Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.

4 Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » 

 

 Si Jésus entre dans la Passion, c'est pour préparer une place. Jusque-là il y a été question de demeurer, pas de demeures; Jésus part pour ouvrir, pour permettre à l'homme de trouver sa vraie place, mais place qui peut être différente pour chacun. Pour cela, il y a essayé de faire comme lui, pour le suivre ou l'accompagner.

 

Cela donne aussi un sens à ce qui va se passer. Si Jésus se laisse arrêter, s'il meurt sur la croix, c'est pour tracer un chemin, une voie, un peu comme un premier de cordée. Il s'en va, il disparait, mais là, il y a l'annonce d'un retour, et d'une ouverture: afin que là où je suis, vous soyez vous aussi. C'est une magnifique promesse.

 

Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

 

J'aime bien l'affirmation de Jésus (qui semble s'imaginer que c'est évident pour les disciples,) qui est aussitôt démentie par Thomas. C'est comme s'il disait: "Tu dis que tu pars, tu dis que tu nous prépares une place, tu nous dis de te faire confiance. Tu crois vraiment que c'est si facile? 

 

6 Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

 

La réponse de Jésus, dit que pour aller vers le Père, pour rencontrer le vrai visage du Père, il n'y a pas trente-six choses à faire. Il ne s'agit pas de suivre la loi, d'en faire une loi, mais de suivre celui qui est la demeure du Père, l'image du Père. On passe une fois de plus au faire à la relation, à l'être.

 

C'est un peu comme si Jésus en laissant le Père occuper toute la place en lui, en le laissant agir, devient alors fois réceptacle, mais aussi fenêtre. Par lui, il est possible de voir comment Dieu Père, vit, travaille, agit. 

 

7 Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

 

Est-ce que les disciples peuvent connaître Jésus, d'autant qu'ils n'ont pas reçu celui dont Jésus parlera plus tard, le paraclet. C'est curieux ce qui se passe au niveau des verbes. Il y a une affirmation: vous le connaissez, un futur; vous connaîtrez mon Père et une autre affirmation, qui vient contredire la première, comme si Jésus pensait tout haut et qu'il affirmait que les disciples connaissent le Père dès maintenant et qui plus est, que les disciples l'ont vu. Peut-être qu'ils ont entendu la voix au chapitre 12, d'autant que c'est Philippe qui avait été sollicité par les grecs, mais voir. Pour cela il faut d'autres yeux, et comme Dieu on ne peut pas le voir, cela semble incompréhensible sauf dans la logique de jean, puisque Jésus, qui est un avec le Père est son icône.

 

8 Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »

 

C'est étonnant cette phrase. Voir le Père et ne pas mourir si on se réfère au 1° testament! Effectivement si on voit le Père, on est dans la contemplation et cela suffit à remplir une vie, mais j'ai l'impression que c'est autre chose, qui se dit là, qui serait : " tu dis plein de trucs que nous ne comprenons pas, prouve le".

 

9 Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?

 

J'ai l'impression que Jésus est très déçu par cette demande, qu'il est triste et qu'il morigène Philippe.

 

10 Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.

 

Pauvre Philippe, qui fait une demande que nous faisons tous: voir Dieu, mais quel Dieu? Là il est question de ce Dieu qui est en relation permanente avec son fils, et qui se manifeste en lui. Cela étant confirmé par ce que Jésus dit de ses paroles. Ses paroles à lui, sont comme soufflées par le Père, qui est en lui, qui demeure réellement en lui.

 

11 Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.

 

Là, Jésus réagit avec les disciples comme il l'a fait plus d'une fois avec les juifs. Si vous ne voulez pas croire en moi, tant pis, mais ouvrez les yeux, regardez ce qui se passe, ce qui se fait, reconnaissez que c'est le Père qui agit, et transformez votre regard. Croire que Jésus et le Père sont Un, est loin d'être facile. Jésus se dit et se fait Dieu. Les disciples peuvent-ils le reconnaître pleinement? Et en même temps, Jésus se fait transparent, il ne fait pas ombre à celui qui est en Lui. Il ne se fait pas opacité, mais pas simple pour nous, dans notre vie.

 

 

12 Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père. »

 

Ce que l'on sait des apôtres montre bien que leurs œuvres ont été grandes, et qu'elles ont permis une transformation d'un grand nombre de personnes. En cela, ils réussissent mieux que Jésus, mais faire des œuvres plus grandes que les siennes, cela me semble impossible, du moins à mes pauvres petits yeux. 

 

13 et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.

14 Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »

 

Importance du nom de Jésus, qui ouvre toutes les portes. Si Jésus répond alors cela prouve ou doit prouver qu'il est divin lui aussi. Vers qui faut-il se tourner quand on demande quelque chose. Encore faut-il définir ce quelque chose.

 

Heureusement pour nous, il est enfin question de l'Esprit Saint. En fait la question de Jude est comme enveloppée dans une double annonce du Paraclet.

 

Jésus se fait connaître, se laisse connaître, mais les yeux des disciples et les nôtres ne sont pas vraiment ouvert et souvent nous ne comprenons rien, nous ne voyons rien parce que ce c'est à un autre niveau que la connaissance peut se faire. 

 

L'affirmation de Jésus, a dû être un choc. Peut-on connaître et voir Dieu? Quel visage? 

Alors c'est à un autre niveau, il est nécessaire de lui faire confiance, donc de croire. Sauf que lui dit, ouvrez les yeux, tournez-vous vers ce que vous voyez, et reconnaissez que les ouvres du Père prouvent sa présence. Or cela c'est très difficile.

 

12 Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père. »

13 et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.

14 Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »

 

Un autre niveau, un futur, la foi en Jésus permettra de faire des choses (des œuvres) comme lui en a fait sur cette terre. Mais là, c'est sibyllin pour moi. Simplement je peux retenir, si je demande quelque chose à Dieu, au nom de Jésus, cela me sera accordé. 

 

16 Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :

17 l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.

18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.

19 D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.

20 En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.

 

Heureusement que l'esprit saint commence à être nommée sous le nom de défenseur (Paraclet, avocat). Et la promesse de Jésus de ne pas nous laisser (c'est la finale de Matthieu, "je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde".

 

21 Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

 

Là on a le mot ou le verbe "manifesté" qui sert d'accroche; mais cela peut très bien être une question que se posent tous les disciples de la communauté johannique. A qui Jésus de manifestera-t-il quand il reviendra dans sa gloire? A nous, ou à tous les hommes

Tel que c'est dit là, c'est individuel et cela semble aller dans le sens de ce que nous connaissons des apparitions. Sauf que ce qui est dit là, est aussi très consolant. Si on essaye de garder les paroles (commandements de Jésus) alors cela veut dire qu'on l'aime et lui en retour, sera aimé du père. Maintenant pourquoi Jésus doit-il attendre que nous soyons aimés du père pour nous aimer et de manifester, c'est un peu plus compliqué quand même

Si quelqu'un m'aime, mon Père l'aimera, nous viendrons en lui et nous ferons en lui, une demeure. C'est ce que Jésus dira après, Cela me semble plus facile, mais ce n'est pas ce qu'il dit là.

 

22 Jude – non pas Judas l’Iscariote – lui demanda : « Seigneur, que se passe-t-il ? Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? »

 

Et vlan pour Judas. Mais la question est une question générale. Manifestation (et déjà le mot est un peu ambigu) manifestation qui aura lieu quand? Sera-t-elle privée ou publique?

 

23 Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

 

J'aime ce verset. Faire en lui "une demeure". Un peu l'image ou l'idée que chacun d'entre nous peut être une demeure pour la Trinité, mais que toutes ces demeures sont différentes, à notre image. Mais que la seule condition, c'est aimer Jésus et agir à sa manière (enfin ce n'est pas si simple).

 

24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.

25 Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;

 

Une information: Jésus parle ainsi tant qu'il est présent dans le monde, mais il est comme le porte-parole du Père. Ce que l'on entend est donc parole du Père.

 

26 mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

 

Enfin annonce du Défenseur, qui est don du Père, qui enseignera et qui sera comme une mémoire.

 

 « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.

 

Étonnant ce verset d'un côté ce qui semble un don, un peu comme un mourant laisse des objets auxquels il tient à ses proches, il laisse en héritage cette paix qui est à lui, il nous la donne à chacun, mais en même temps parce que la mort approche, il demande de ne pas être inquiet, ce qui est l'inverse de la paix, de cette paix-là. La paix qui unifie, qui apaise, qui donne une joie profonde;

 

28 Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.

29 Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.

 

Il me semble que Jésus explicite un peu, ne soyez pas inquiets pour moi, tout se déroule comme cela a été prévu, et réjouissez-vous, car je retourne enfin vers celui qui est ma raison de vivre et d'être. Quand tout sera fini , derrière, alors vous comprendrez et vous pourra croire.

 

Ceci dit, nous sommes comme habitués à être dans la joie parce que le Fils a parfaitement accompli ce qui lui a été demandé, mais pour les disciples ce n'est pas évident du tout. 

 

Quant à la phrase:  le père est plus grand que moi, je l'explicite avec l'image des matriochka; la plus grand enveloppe, enserre une plus petite, mais chacune à sa place ensuite et on ne parle plus de plus grand ou de plus petit. 

 

30 Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise,

31 mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. »Levons-nous, partons d'ici.

 

 

Pour moi, c'est bien la fin de quelque chose. Mais il y a des chapitres, qui sont un peu comme une suite voulue par ce rédacteur qui dira au chapitre 20 que tout ce qui a été écrit là l'a été pour que nous croyons, mais qu'il est loin d'avoir tout raconté. Alors c'est un petit aperçu. Et si on entendait cela comme la phrase de Jésus à Lazare: "Lazare sors". Sortons, allons là où nous (je) devons être. Moi et vous, vous et moi.

 

 

Il me semble que le questionnement de trois proches de Jésus, est une réponse aux questions que se posent les croyants de la fin de ce premier siècle, et que c'est très habile de la part du rédacteur. Peut-être que comme les frères de Joseph après la mort de leur Père jacob, en profite-t-il pour faire dire à Jésus des paroles qui sont certes inspirées par l'Esprit, mais qui sont des paroles qui protègent la première communauté. Je veux dire que les frères de Joseph, après la mort de leur père, rapportent à Joseph des paroles non prononcées par ce dernier, mais qui assurent eux, que joseph ne leur fera pas de mal, maintenant que leur Père est mort. Là, l'accent porté sur l'amour des uns pour les autres, est un moyen d'éviter la dispersion et la division de la future communauté. Si l'amour devient signe du changement, de la présence de Jésus, don de l'Esprit Saint, c'est bien que le risque est là. 

 

 

            Schématiquement, une structure. 

 

Parfois quand on lit le texte en se centrant sur les mots, on a vraiment l'impression que certains mots servent d'accroche. Un peu comme cheval de course, course à pied…

Le premier mot est le mot chemin, mot repris par Thomas. Cela dérive sur le verbe montrer le Père, et permet la question de Philippe, qui est une question qui est bien au fond de chacun de nous, le désir de voir Dieu. Heureusement que cela débouche (enfin) sur les deux annonces du Paraclet. La première finalement permet la question de Jude, et la seconde est plus que rassurante: il y aura quelqu'un qui sera comme la mémoire, qui ravivera la présence, qui sera comme sa présence.

 

C'est l'annonce des dons: la paix, cette paix autre qui est don de l'Esprit. En principe, ce chapitre qui pour moi clôt ce qui s'est passé avec le lavement des pieds, et qui contient une annonce de l'esprit saint, termine vraiment une séquence. Alors que viennent faire les trois chapitres qui suivent?

 

 

 

 

Les chapitre 15 et 16 .

 

 

Il me semble que ces deux chapitres forment un tout, il est bien question de ce que les disciples, eux qui sont greffés sur la vigne, auront à vivre dans le futur. Ils répondent à ce vivent les disciples dans leur présent et ils "démontrent" que tout cela a été prévu et dit par le Seigneur. On a la même maîtrise que l'on trouvera dans la passion.

 

On les appelle "le testament de Jésus", et ils se terminent par ce que nous appelons la prière sacerdotale (chapitre 17). À qui s'adresse-t-il? Que vous nous faire comprendre l'auteur?  C'est un peu compliqué parce que Jésus n'est pas mourant. 

 

-Le chapitre 15 c'est ce chapitre où Jésus se compare à la vigne, la vigne, la vraie vigne, celle voulue par le Père, celle qu'Israël aurait dû devenir,  (la vraie vigne dit Jésus) et nous dit que nous sommes ses sarments, qui nous vivons de sa sève, et que c'est cela qui fait de nous des disciples. Vient de fait, toute une déclinaison du verbe aimer. 

 

Si on l'aime, si on est greffé sur lui, alors son Père écoutera nos demandes, et les exaucera.

Jésus alors nous dit, et cela peut être une véritable espérance, que porter du fruit, c'est presque faire quelque chose qui permette à Dieu, de briller davantage: ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruits.

 

Nous apprenons que si nous gardons en nous les paroles, alors nous ne sommes plus serviteurs (comme l'homme dans le jardin), mais amis, comme Abraham et Moïse le furent en leur temps.

À cela s'ajoute des prédictions quant à un certain devenir, à savoir la haine qui va se déchaîner petit à petit d'abord contre Jésus, puis contre ses disciples, les premiers, mais aussi tous ceux qui viendront ensuite pour faire corps avec lui. 

 

Ce chapitre se termine par une nouvelle annonce du Paraclet, et de son rôle, ce qui est repris dans le chapitre 16. On a peut-être un peu l'impression que le chapitre 16 fait un peu doublet.

 

 

                                                         Chapitre 15 

 

 

Travail sur le texte.

 

 

"Je suis la vigne"

"Demeurez dans mon amour".

 

 

 

1 « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.

Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.

Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.

Demeurez en moi, comme moi en vous.

De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.

 

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. 7Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.

Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

 

 

Si on pense que l'auteur de ce texte écrit bien des années après la mort de Jésus, il peut s'adresser là aux membres des églises, de son église, et ce sont des recommandations importantes. Ne pas aller voir ailleurs, la vraie vigne c'est Jésus, et pour porter du fruit, il est nécessaire de savoir qu'en Jésus le Père est à l'œuvre et qu'il travaille ceux qui sont greffés sur son fils, pour qu'ils portent du fruit, qu'ils témoignent aussi de la vitalité de la sève qui les parcourt, eux les sarments. Il est bien possible qu'un certain nombre de sarments (voir les épitres) sont allés voir ailleurs, se sont greffés ailleurs. C'est un peu une mise en garde. 

 

Les avantages de rester greffé, c'est de pouvoir demander et d'être entendu, demander au Père dans le Nom de son Fils. Demander directement au Fils.

 

Puis on peut entendre tout ce qui est dit (8 fois) avec ce verbe demeurer, qui est un verbe non pas statique, mais un verbe qui exprime la relation, l'importance de rester dans la parole qui purifie, en ce sens qu'elle oblige à changer, à se détacher, à lâcher. 

 

Et se lâcher prise, ce "se laisser faire", illumine alors la relation qui est en Jésus et son Père, et va dans le sens de glorifier le Père et d'être glorifié par lui. 

 

9 « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés.

Demeurez dans mon amour.

 

Passé composé: il m'a aimé. Est-ce que quelque chose se termine.

Présent ou impératif: demeurez dans mon amour.

 

10 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.

 

Là, il y a un si, et quelque chose de possible pour nous, conditionnel, mais pour Jésus, c'est différent et c'est une affirmation, voire un témoignage: j'ai gardé en moi ses désirs, je les ai accomplis et je demeure aujourd'hui et éternellement dans cette relation d'amour.

 

J'ai lu quelque part que le si, peut-être remplacé par "puisque" et c'est beaucoup mieux.

8 fois le verbe demeurer. Insistance de Jésus ou insistance du rédacteur aux lecteurs?  

 

11 Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »

 

On peut supposer que Jésus pense que ces paroles qu'il vient de prononcer, vont créer de la joie chez ses auditeurs. Ils pensent être des sarments, ils pensent et espèrent être greffés sur lui, être nourris par sa sève, pas son esprit, par Lui, ils savent alors que greffés sur lui et en lui, lui est avec eux, qu'ils lui deviennent semblables et cela peut les remplir de joie, même s'ils savent que la mort est imminente.

 

En d'autres termes, un futur qui est loin d'être glorieux. Attendez-vous au pire. Ce que j'ai vécu et subi, ce sera pareil pour vous.

 

18: « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi.

 

C'est vraiment la douche froide. Juste avant, les disciples (eux et nous) comprenons qu'on peut demander au nom de Jésus, dans le nom de Jésus, mais que signifier notre appartenance, ça va nous conduire au rejet, à la haine. 

 

19 Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.

 

Il y a la lettre à Diognète qui raconte cela très bien. Ils sont dans le monde et ils ne sont pas dans le monde.

 

La manière dont Jésus raconte, est presque drôle. J'entends: "J'ai fait mon marché dans le monde, je vous ai sorti de la terre dans laquelle vous étiez, et du coup, la terre n'est pas contente, elle est même furieuse parce que vous vous être échappés de son emprise, alors c'est un combat à mort, comme pour moi".

 

20 Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre.

21 Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »

 

Savoir que si on est persécuté, a un sens, c'est très important. 

 

22 Si je n’étais pas venu, si je ne leur avais pas parlé, ils n’auraient pas de péché ; mais à présent ils sont sans excuse pour leur péché.

 

Peut-être pas si simple, mais là, c'est une condamnation de la génération de Jésus, qui évoque un peu ce qui se dit dans les synoptiques quand Jésus parle à différentes villes et leur reproche leur endurcissement. Vous demandez des miracles, des guérisons, vous voyez ce qui se passe, mais vous ne vous convertissez pas, comme le firent les gens de Ninive.

 

23 Celui qui a de la haine contre moi a de la haine aussi contre mon Père.

24 Si je n’avais pas fait parmi eux ces œuvres que personne d’autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché. Mais à présent, ils ont vu, et ils sont remplis de haine contre moi et contre mon Père.

25 Ainsi s’est accomplie cette parole écrite dans leur Loi : Ils m’ont haï sans raison.

 

 

L'ennui, c'est que cette haine était justifiée. Peur de perdre son statut, mais peur de se convertir..

 

26 Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.

27  Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.

 

Il me semble que Jésus dit quelque chose de très important, le témoignage nécessaire des hommes qui ont vécu avec Jésus. Et toujours, la notion des deux témoins qui est revenu souvent dans les chapitres du livre des œuvres. Mais c'est notre travail à nous.

 

En résumé.

 

Le chapitre 15 c'est ce chapitre où Jésus se compare à la vigne, la vigne, la vraie vigne, celle voulue par le Père, celle qu'Israël aurait dû devenir,  (la vraie vigne dit Jésus) et nous dit que nous sommes ses sarments, qui nous vivons de sa sève, et que c'est cela qui fait de nous des disciples. Vient de fait, toute une déclinaison du verbe aimer. 

 

Si on l'aime, si on est greffé sur lui, alors son Père écoutera nos demandes, et les exaucera.

Jésus alors nous dit, et cela peut être une véritable espérance, que porter du fruit, c'est presque faire quelque chose qui permette à Dieu, de briller davantage: ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruits.

 

Nous apprenons que si nous gardons en nous les paroles, alors nous ne sommes plus serviteurs (comme l'homme dans le jardin), mais amis, comme Abraham et Moïse le furent en leur temps.

 

À cela s'ajoute des prédictions quant à un certain devenir, à savoir la haine qui va se déchaîner petit à petit d'abord contre Jésus, puis contre ses disciples, les premiers, mais aussi tous ceux qui viendront ensuite pour faire corps avec lui. Ce chapitre se termine par une nouvelle annonce du Paraclet, et de son rôle, ce qui est repris dans le chapitre 16.

 

 

 

                                                 Chapitre 16: 

                        "Si je pars, le défenseur je vous l'enverrai"

 

 

Travail sur le texte.

 

 

1 Je vous parle ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés

 

La suite a quand même de quoi faire peur. Jésus s'adresse-t-il aux disciples/apôtres ou le rédacteur s'adresse-t-il aux premières communautés? 

 

2 On vous exclura des assemblées. Bien plus, l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu.

 

C'est bien ce que pensait Paul, si on se réfère au début des actes. Saul s'imaginait, lui qui avait un zèle jaloux pour son dieu, de rendre un culte à dieu.

 

3 Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi.

 

Ils sont passés à côté de la plaque, mais pas vous.

 

4 Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela : quand l’heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l’avais dit.  Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement, parce que j’étais avec vous.

 

On peut presque entendre le ' je vous l'avais bien dit que' alors continuez à croire en moi. Je vous avais prévenu et comme ça se réalise, cela montre que je suis dans le vrai et que vous pouvez (devez me faire confiance, avoir foi en moi). Je ne vous ai jamais trompé. 

 

5: « Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”

Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur.

 

Je pense qu'ils n'osent plus poser cette question vu ce qu'ils ont entendu. Jésus a l'air de supposer que maintenant ils ont compris qu'Il allait droit à la mort, que c'était une fin et que cela les remplit de tristesse. 

 

Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, leDéfenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.

 

Et ce départ, cette disparition va permettre la venue du défenseur. Sinon, pas d'ES. 

 

Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement.

 

En matière de péché, puisqu’on ne croit pas en moi.

10 En matière de justice, puisque je m’en vais auprès du Père, et que vous ne me verrez plus.

11 En matière de jugement, puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »

 

 

Si pour le péché, c'est facile à comprendre, pour la suite ça l'est beaucoup moins. Mais pour le jugement, je peux penser qu'ils ont laissé faire, que le mauvais a pu agir, et que personne n'a rien fait pour empêcher cela . Le Prince de ce monde est vaincu, mais pas si simple. 

 

12: « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.

 

13 Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :

mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;

et ce qui va venir, il vous le fera connaître.

14 Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.

15 Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

 

J'ai redécouvert ce verset 13 (qui est peut-être postérieur), mais c'est étonnant ce qui est dit de l'esprit. Il est le nouveau conducteur, le nouveau guide, mais on a l'impression que rien ne lui appartient, qu'il reçoit et qu'il donne en permanence. Il explicite ce qui a été dit, et il permet de donner un sens à ce qui va advenir.

 

Le verset 15, est un verset trinitaire. Et là, connaître est différent de savoir.

 

Ce qu'il a entendu. Où trouve-t-on ce mot avant? Jean 5:37 Et le Père qui m'a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n'avez jamais entendu sa voix, vous n'avez point vu sa face, Jean 6:45 II est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi. 8:26J'ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous ; mais celui qui m'a envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au monde.

 

16 Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps, et vous me reverrez. »

 

C'est un peu coucou, me voilà.

 

17 Alors, certains de ses disciples se dirent entre eux : « Que veut-il nous dire par là : “Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps, et vous me reverrez”. Et puis : “Je m’en vais auprès du Père” ? »

18 Ils disaient donc : « Que veut dire : un peu de temps ? Nous ne savons pas de quoi il parle. »

 

 

Questionnement des disciples, mais aussi de nous. Voir, ne pas le voir, où sera-t-il? Qui est celui qu'il nomme son Père? Ils ont l'air (comme nous) parfaitement perdus.

 

19 Jésus comprit qu’ils voulaient l’interroger, et il leur dit : « Vous discutez entre vous parce que j’ai dit : “Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps, et vous me reverrez.”

20 Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.

 

C'est étonnant, on a l'impression de relire ce qui a déjà été écrit, mais ce sont les juifs qui se posent la question, mais c'était suicide. On retrouve cela Jn 7 33 Jésus déclara : « Pour un peu de temps encore, je suis avec vous ; puis je m’en vais auprès de Celui qui m’a envoyé.

34 Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et là où je suis, vous ne pouvez pas venir. »35 Les Juifs se dirent alors entre eux : « Où va-t-il bien partir pour que nous ne le trouvions pas ? Va-t-il partir chez les nôtres dispersés dans le monde grec, afin d’instruire les Grecs ?

 

18 Ils disaient donc : « Que veut dire : un peu de temps ? Nous ne savons pas de quoi il parle. »

 

Question du temps (et non pas question de lieu). On a eu ça dans Jn 6. Avec la question sur le "quand es-tu arrivé ici", question à laquelle Jésus ne répond pas.

 

19 Jésus comprit qu’ils voulaient l’interroger, et il leur dit : « Vous discutez entre vous parce que j’ai dit : “Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps, et vous me reverrez.”

 

20 « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.

 

 

Ce qui est annoncé là, c'est le deuil. Après la mort d'un être cher, on pleure et on se lamente. Mais là, une bonne nouvelle, ça ne durera pas, alors que pour un deuil, cela prend du temps.

 

21 La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde.

 

Est-ce que tout le monde s'est réjoui de cette mort? Certains oui, mais pas tous. Et là, une annonce, ça ne durera pas. Et un exemple; la femme qui accouche. Sauf qu'on peut penser que Jésus parle aussi de lui. Il va mettre au monde quelque chose de nouveau. Ce qui est beau, c'est qu'il se soucie des disciples, pas de lui. 

 

22 Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.

 

23En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. » Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. « Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. 

 

Il est question d'un jour, mais là c'est mystérieux, parce que chez Jean, il n'y a pas d'annonce concernant une troisième jour. Ce qui est annoncé, c'est je pars, vous serez dans la peine. Je reviens (je mets un présent exprès), et là, vous aurez la joie en vous, la joie que personne ne peut enlever. 

 

Quant à la finale, c'est comme si l'Esprit avait été donné, car lui seul donne la réponse aux questions à moins que ce ne soit: vous aurez enfin véritablement foi et moi, vous connaitrez qui je suis, et vous saurez qu'en mon nom vous pouvez tout demander au père et que cela vous sera donné. 

 

24Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez : ainsi votre joie sera parfaite.

 

Qu'est ce que Jésus demande lui, pour que sa joie soit parfaite? Demander quoi et comment? Si on reprend Matthieu, demander l'Esprit Saint;

 

25 En disant cela, je vous ai parlé en images. L’heure vient où je vous parlerai sans images, et vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père.

 

Est-ce qu'il y a un jeu de mots sur le parler en image (parabole). Pour moi, ce serait plus l'Esprit Saint qui aujourd'hui, révèle ce qui concerne le père, mais il me semble que cela rester quand même en images, parce que nous ne pouvons pas faire autrement. 

 

Ce jour est-il le jour de la Pentecôte? 

 

26 Ce jour-là, vous demanderez en mon nom ; or, je ne vous dis pas que moi, je prierai le Père pour vous,

27 car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et vous avez cru que c’est de Dieu que je suis sorti.

28 Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant, je quitte le monde, et je pars vers le Père. »

 

Et là, ça dérive ailleurs, sur le "je suis sorti". Jésus admet que certains, dès le début, on crut en lui, vraiment, et surtout l'ont aimé. Et que c'est pour cela que papa Dieu les aime et qu'il répondra lui-même aux demandes.

 

 

 

29les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images;.30 Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »

 

Si on revient un tout petit peu en arrière, je dirai que cette phrase tient presque du miracle. Qu'est ce qui a changé en eux? Jésus a pris l'image de la femme qui accouche pour parler de ce qu'ils vont vivre dans quelques heures. Est-ce l'annonce du retour, alors que juste avant ils ont affirmé qu'ils ne comprenaient pas "un peu de temps". Est-ce que la réponse de Jésus a été suffisamment claire pour que la foi prenne le dessus, c'est assez mystérieux.

 

Est-ce que cela reprend autrement la parole de Pierre: à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle? 

 

31 Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !

32 Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.

 

 

Un peu ironique Jésus. Vous dites que vous croyez en moi et que nous confessons que tu es sorti de Dieu, mais dans quelques heures, vous allez vous disperser comme des lapins.. 

Vous vous allez me laisser, mais je ne serai pas seul, le Père, lui ne m'abandonne pas. Mais lui, sera fidèle au rendez-vous après. 

 

33 Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »

 

Et cela reprend le début de cette péricope, la persécution, la souffrance à cause de Lui, mais cela est apparent puisque lui a vaincu le mal donc nous en lui et avec lui, c'est possible. 

Et cela reprend le début de cette péricope, la persécution, la souffrance à cause de Lui, mais cela est apparent puisque lui a vaincu le mal donc nous en lui et avec lui, c'est possible.

 

 

Une sorte de résumé

 

Ce chapitre reprend les difficultés qui attendent les disciples . On peut penser que cela prophétise ce qui se passera et s'est passé quelques années après le départ du Christ, et au comportement de Saul de Tarse. On ne peut pas dire que Jésus parle de lendemains qui chantent. Comment ne pas être bouleversé et avoir le moral dans les chaussettes!

 

Non seulement Jésus annonce sa mort, mais aussi que la suite sera très difficile. C'est alors qu'intervient une nouvelle annonce de l'envoi du Défenseur, qui ne pourra venir sans que Jésus ne parte. 

 

On apprend ensuite les missions de cet Esprit.

 

a- fonctionner comme un avocat: puisque le monde est déclaré coupable, puisque Jésus n'est pas reconnu, que s'il ne demeure pas dans ce monde, mais auprès du Père, c'est parce qu'il n'a pas sa place, et enfin parce que le mal qui semble avoir gagné est cependant vaincu. 

 

b- rôle de conducteur: servir de mémoire, parce que les disciples ne peuvent comprendre ce qui est dit, mais aussi d'éclairer sur le futur. 

 

On apprend un peu plus sur son identité.

 

a- il est l'esprit de vérité, et il conduit dans la vérité.

b- il conduit dans la vérité. 

c- il ne dit que ce qu'il a entendu et le fait connaître.

d- il glorifie le Fils et il en fait comme partie.

 

 

La question de la temporalité.

 

Une question des disciples qui concerne la temporalité et cela, il faut bien reconnaître que les questions du temps, peuvent nous tarauder. De fait on ne sait pas très bien de quel temps il s'agit. Temps entre la mort et la résurrection (temps relativement court) ou temps dont personne ne connaît la durée, mais que les premiers disciples pensaient être court (cf épitre de Paul aux Thessaloniciens), et qui concerne le retour.

Il y a le temps de l'absence, absence pénible. Jésus compare ce temps à l'attente d'une femme qui est en train de donner vie, mais est-ce des disciples qu'il parle ou de lui? On peut se poser la question. 

 

Mais il semble que ce soit cette absence qui permettra (et là c'est un redoublement) de demander au Père ce dont nous avons besoin, au nom de Jésus. Ce qui permet à jésus de présenter le Père comme celui qui aime ceux que Jésus aime et qui ont foi en lui.

 

La finale.

 

Curieusement, il semblerait que les disciples disent enfin comprendre quelque chose, mais pour Jésus, c'est comme si leur beau discours était du vent, qu'ils n'ont pas compris et qu'ils vont l'abandonner, mais qu'un jour ils comprendront, ils comprendront que ce n'est pas un échec et que la mort et le mal sont désormais vaincus.


 

Le chapitre 17: Trinité.

 


 

Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

 

 

01 Ainsi parla Jésus. Puis il leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.

02 Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

03 Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

04 Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.

05 Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.

 

06 J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.

 

07 Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,

08 car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.

09 Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.

10 Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.

11 Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.

 

12 Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie. 

 

13 Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.

14 Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.

15 Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. 1

 

16 Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

 

17 Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.

18 De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.

19 Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

 

20: « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.

21 Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

 

Une sacrée tache, l'unité entre les disciples doit être un signe pour le monde, et permettre la foi et donc la conversion. Donc on peut penser que tout ce qui est division, empêche ce mouvement, et que cela reste un vrai pb, aussi bien unité dans les paroisses, les groupes que dans les différentes unités ecclésiales. 

 

22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :

23moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

 

Si on prend Gloire au sens Esprit Saint, alors c'est plus facile à comprendre. Et l'esprit agit au cours du temps, il permet l'unification intérieure; et cela c'est aussi un témoignage pour le monde.

 

24 Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.

 

Une demande explicite de Jésus. Que nous soyons avec lui, que nous contemplions cette présence de son Père en Lui, cette présence de l'ES, ce poids qui est sa nature, et qui est de toujours.

 

25Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.

26Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

 

Connu ou reconnu? Parce que le peuple juif dit ne pas pouvoir dire le nom, mais le connaître, c'est ce qu'il fait, mais sans reconnaître que Dieu s'est manifesté en un homme, autrefois, et que cet homme était la présence de l'amour de ce Dieu dont on ne prononce pas le nom. Ce qui me semble important c'est que Jésus affirme là, qu'il continue à agir, aujourd'hui, à donner cet autre amour qui montre que tout est déjà possible

 

Résumé

 

On dit parfois que ces versets sont le "notre Père" des évangiles de Matthieu et de Luc. Mais commenter ce texte, ce sera pour une autre année. 

 

Dans un autre passage, Jésus quand il parle de son Père, dit: il est plus grand que moi. Et l'image qui m'est venue c'est celle d'une enveloppe, ou d'une matriochka. Sur terre, le Père est en permanence avec le fils, il l'enveloppe de sa présence, il est autour et lui et en lui. Le "autour", c'est un peu la matriochka qui enveloppe une poupée un peu plus petite qu'elle, mais qui lui ressemble, qui est presque un double, et pour que ce soit possible, il faut bien qu'il y ait une différence de taille (le plus grand), mais du fait de la similitude, les deux sont quand même semblables.

 

Peut-être que l'on peut lire ces versets dans cet esprit, y voir cette fusion qui n'est jamais confusion. Entre l'enveloppant et l'enveloppé, il y a l'espace nécessaire pour que ça ne colle pas et que l'esprit trouve sa place. Une représentation autre de la Trinité.

 

 

En guise de conclusion, un petit récit. 

 

De fait, je ne pensais pas écrire quoique ce soit. Ces chapitres on ne peut pas les raconter, on ne peut que se faire imprégner par eux, et c'est loin d'être facile, parce que le style de Jean, reste pour un esprit cartésien comme le mien très compliqué. J'ai pensé qu'après avoir écrit son évangile, l'auteur pouvait avoir envie d'en parler un peu à certains de ses disciples, et les phrases se sont enchaînées. C'est donc le narrateur qui re ra conte.

 

                                    Le disciple bien aimé raconte.

 

Je suis maintenant un très vieil homme, j'en ai vu des choses, j'en ai entendu aussi. Jésus avait dit de moi que je "demeurerai" ce qui ne veux pas dire que la mort ne me prendra pas, mais mon rôle c'est comme d'être en lui pour que Lui soit en moi, tout le temps, car la vie éternelle c'est cela et c'est un présent, pas un futur.

 

 Je voudrai tellement vous faire partager ce que j'ai vécu avec le Seigneur, je l'appelle juste comme cela, "Seigneur", pour moi c'est son nom. Pas Jésus, pas maître, pas rabbi, non juste "Seigneur".

 

 Je voudrai vous raconter un peu, ce qui s'est passé juste avant qu'il ne soit arrêté et condamné. -Je dois dire, qu'à l'époque, je n'ai compris grand-chose. C'est avec le temps que cela a pris sens pour moi, et c'est cela que je vous vous transmettre, mais les mots sont insuffisants. Il faut dire que nous étions très secoués. Moi, j'avais compris que c'était ce salaud de Judas qui allait le livrer, mais surtout nous l'avions vu les larmes aux yeux et cela nous avait bouleversé. Juste avant il avait eu envers nous ce geste parfaitement incongru venant d'un Maître. Il nous avait lavé les pieds. Et par cette eau qu'il versait sur nos pieds sales et fatigués, il nous rendait purs. Je veux dire que par ce geste qui est un geste d'hospitalité, il nous faisait ainsi entrer dans sa maison, dans sa demeure, et pour cela il nous rendait purs. 

 

Une fois de plus, Simon n'avait rien compris. Il y avait comme je viens de le dire ce rite d'hospitalité, mais tellement plus que cela, car pour moi, c'était un baptême. 

 

Je crois que pour le Seigneur qui faisait ce geste qui a tellement déplu à Judas (ça se voyait sur son visage) il y avait deux choses. 

 

Je crois que la première était de nous rendre purs par cette eau qui passait sur nos pieds, comme quelques heures plus tard, l'eau et le sang sortis de son côté nous donneront de passer dans la vie éternelle, je dirai un véritable baptême, ce moment où on passe de la mort à la vie. La plupart des disciples de Jésus, n'avaient pas reçu le baptême de Jean, celui qui avait su voir en lui, l'agneau de Dieu, qui enlève (donc qui porte ) le péché du monde. 

 

La deuxième, peut-être la plus évidente, parce qu'il a ensuite passé son temps à la répéter, c'était que nous devions nous mettre comme lui aux pieds des autres pour leur laver les pieds, et leur montrer ainsi que nous les aimions infiniment, car c'est un geste d'amour. 

 

Nous aimer les uns les autres, et cela va loin, parce que cela veut dire aussi pardonner, ne pas en vouloir, ne pas se venger, et en cela être comme lui. C'est l'imiter. Et c'est cela qui permet d'accéder à ce que lui appelle sa paix, cette paix qui n'est pas comme celle que les hommes peuvent donner, mais qui est juste là pour éviter la guerre, les querelles, mais qui est quelque chose qui va avec ce que lui appelait le "demeurer" en lui, être dans son amour, dans sa présence. D'accéder aussi à sa joie, car aimer ainsi, c'est cela qui donne la joie, celle qui vous transforme, qui vous rend heureux, mais tellement plus que cela. Et c'est aussi être plongé comme lui l'était dans l'amour de Dieu.

 

Le Seigneur tout au long de ces mois passés avec lui et auprès de lui,  a essayé de nous dire qui il était. J'exprime cela en disant qu'il est le Verbe, le verbe qui est Dieu, le verbe qui vient de Dieu. Mais lui, il ne dit pas les choses pareillement. Il dit de lui qu'il est la lumière, il dit qu'il est celui qui est la source de l'eau vive. Il dit aussi, que pour aller vers celui qu'il nomme son père, il est le chemin ( ou la route), qu'il est la vérité, qu'il est la vie. Je sais que cela ce n'est pas facile à comprendre. 

À l'un d'entre nous, qui voulait comme Moïse, voir Dieu, il a répondu que celui qui le voyait lui, voyait le Père et cela il faut y repenser sans cesse, et moi, j'ai pu le voir, le toucher dans ma vie, ce Père qui est dans le Fils, au travers de mon Seigneur. 

 

Il a aussi voulu nous faire comprendre, mais nous ne pouvions pas le comprendre, que s'il ne partait pas, s'il ne donnait pas sa vie pour nous, nous ne recevrions pas celui qu'il appelle le Défenseur, celui qui est comme une mémoire de ce qui nous a été dit, mais qui permet aujourd'hui d'en entrevoir un peu le sens. 

 

Sans ce défenseur, les persécutions, les divisions, nous n'aurions pas pu les vivre et rester attachés à sa parole, à sa vérité.

 

À vous aujourd'hui de continuer à en vivre et à transmettre. 

 

Il a aussi prié son Père, juste avant de partir pour mourir, pour que nous restions dans l'unité, unité en nous, unité autour de nous, car il savait bien que ce serait cela la pierre d'achoppement, et c'est pour cela qu'il nous a donné son esprit. Être uni, c'est dire au monde que Jésus a fait de nous une nouvelle création, qu'il est vivant en nous et par nous, mais que nous vivons en lui. 

 

J'ai essayé de vous dire ce qui me semble le plus important, alors j'ai choisi, j'ai sélectionné dans tout ce que le Seigneur a fait, pour qu'à votre tour, vous croyiez, et que vous soyez comme lui, lumière dans ce monde de ténèbre, et que les ténèbres soient vaincues pour que la lumière luise dans les ténèbres et qu'elle ne soit plus retenue, pour que vous puissiez être dans la lumière, pour que sa lumière soit en vous, pour que vous demeuriez en lui et lui en vous, pour le nom de son Père soit glorifié en vous et par vous, car il est la vigne et vous les sarments et en lui vous pouvez porter du fruit.

 

 

 


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