dimanche, juin 23, 2024

MARC 4, 35-41: LA TEMPETE APAISÉE. 12° DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE. JUIN 2024

La liturgie nous permet de cheminer dans l'évangile de Marc. La semaine dernière, c'étaient deux paraboles qui parlaient du règne de Dieu, de la confiance nécessaire, de la patience. Aujourd'hui c'est la tempête apaisée, Jésus étant dans la barque avec les disciples. Je dois dire que c'est un texte que j'aime beaucoup, parce qu'on peut vraiment imaginer Jésus debout dans la tempête et invectivant la mer, lui ordonnant de se taire: puissance du Fils de l'Homme...

J'ai travaillé sur ce texte il y a deux ans - https://giboulee.blogspot.com/2022/01/marc-4-35-41-la-tempete-apaisee.html, mais en relisant la manière dont le disciple racontait, j'ai eu envie de faire un peu autrement, et donc de faire comme si le texte je ne le connaissais pas, comme si je le découvrais. 

Il s'est fait des liens avec la première lecture qui parle de Dieu en disant qu'il s'adresse à Job au milieu de la tempête, avec des images de Moïse, mais aussi avec le livre de Jonas, avec Abram qui comme les disciples quitte la ville où s'est établi son père pour quitter son pays, et partir vers ce pays qui lui sera montré.  

Premières réflexions

 

La semaine dernière, c'étaient les paraboles qui permettent de comprendre - ou d'entendre un peu - à quoi on peut comparer le royaume de Dieu. Il nous avait été parlé de la graine jetée en terre, et qui pousse quoiqu'il arrive, à condition peut-être que le sol (la terre) soit préparé (et cela c'est au moins un peu de notre ressort), mais il faut du temps. Il faut accepter de ne pas voir, et de faire confiance. La confiance est peut-être le maître mot, d'autant qu'elle est l'antidote de la crainte, que Jésus va reprocher à ses disciples.  

 

Il nous avait aussi été dit que le royaume était le plus petite des graines, mais que d'elle pouvait naître une plante potagère assez grande pour permettre aux oiseaux du ciel de se trouver leur abri. Et là encore, il était question de confiance, avec une idée importante: Marc écrit pour les Romains, et la petite graine qui a été jetée en Israël commence à grandir: peu à peu la petite église va se développer, et cela demande une sacrée confiance.

 

Aujourd'hui, Jésus décide de semer ailleurs, et d'aller sur l'autre rive. Aller sur l'autre rive, c'est certainement l'inconnu, car à priori les disciples de Jésus, ces pécheurs de Galilée, ne vont pas sur l'autre rive, qui est occupée par d'autres habitants qu'ils considèrent comme des païens et qu'il ne faut pas fréquenter. Peut-être qu'il leur est demandé, comme Dieu l'a fait dans le passé avec Abram, de quitter la sécurité, de se mettre en route, pour aller vers un ailleurs qui peut faire peur.

 

Ce qui est étonnant dans ce texte, c'est le côté presque impérieux, impératif: il fait nuit, nous dit Marc, et il faut se mettre en route. Jésus qui a certainement dû enseigner toute la journée et qui a bien le droit d'être fatigué, ne s'écoute pas, et se met en route tel qu'il est, comme si quelque chose le poussait à partir immédiatement: "aussitôt" aurions-nous pu lire…..

 

Par ailleurs cette péricope s'appelle la tempête apaisée. Apaisée. Autrefois, et c'est ce qu'on peut lire dans le livre de Jonas, pour que la mer s'apaise, pour que les forces qui l'agitent cessent leur violence, il fallait lui donner quelque chose, quelqu'un. Il faut apaiser les forces du mal en sacrifiant celui qui est l'origine de ce déferlement. Jonas est jeté à l'eau, et la mer cesse de s'agiter. Si on relit le début du livre de Jonas, il est quand même étonnant :


Jon 1, 5-7

 

5 Les matelots prirent peur ; ils crièrent chacun vers son dieu et, pour s’alléger, lancèrent la cargaison à la mer. Or, Jonas était descendu dans la cale du navire, il s’était couché et dormait d’un sommeil mystérieux.

6 Le capitaine alla le trouver et lui dit : « Qu’est-ce que tu fais ? Tu dors ? Lève-toi ! Invoque ton dieu. Peut-être que ce dieu s’occupera de nous pour nous empêcher de périr. »

7 Et les matelots se disaient entre eux : « Tirons au sort pour savoir à qui nous devons ce malheur. » Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas.

 

Si j'ose continuer un parallélisme, les disciples pensent peut-être que cette tempête c'est de la faute de Jésus, et qu'il faudrait se débarrasser de lui pour que la mer se calme, mais c'est vraiment très osé. 

 

En soi, il est plus logique de penser que dans le combat qui se joue entre Jésus et les forces du mal, ces dernières, prennent peur en le voyant se mettre en route, se disent qu'il faut tout faire pour le bloquer dans son action, lui et ses disciples et le faire disparaître avant qu'il ne répande la semence dans une terre que ces esprits mauvais estiment être à eux.

 

Cet épisode se trouve chez Matthieu, Marc et Luc, et précède à chaque fois la rencontre avec le possédé de Gérasa, ce qui signifie bien son importance dans la lutte de Jésus contre l'esprit mauvais. 

 

La tempête apaisée dans les synoptiques.

 

 

Matthieu 8, 23-28

Marc 4, 35-41

Luc 8, 22-26

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 Comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent.

 

 

 

 

24 Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque était recouverte par les vagues. 

Mais lui dormait.

 

 

 

25 Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus


 

 

26 Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? »

 

 

Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme.

 

 

 

 

 

 

 

 

27 Les gens furent saisis d’étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

 

 


 

 

28 Comme Jésus arrivait sur l’autre rive, dans le pays des Géraséniens, deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre ; ils étaient si agressifs que personne ne pouvait passer par ce chemin.

 

35 Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »

 

 

 

36 Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient.

 

 

 

37 Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.

38 Lui dormait sur le coussin à l’arrière

 

 

 

Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

 

 

 

39 Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.

 

 

 

 

 

 

40 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

 

 

 

41 Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

 

 

 


 

Mc 5, 1 1 Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens.

 

22 Un jour, Jésus monta dans une barque avec ses disciples et il leur dit : « Passons sur l’autre rive du lac. » Et ils gagnèrent le large.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 Pendant qu’ils naviguaient, Jésus s’endormit. Une tempête s’abattit sur le lac. Ils étaient submergés et en grand péril.

 

 

24 Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Maître, maître ! Nous sommes perdus ! » 

 

 

 

Et lui, se réveillant, menaça le vent et les flots agités. Ils s’apaisèrent et le calme se fit.

 

 

 

 

 

 

 

 

25 Alors Jésus leur dit : « Où est votre foi ? » 

 

 

 

Remplis de crainte, ils furent saisis d’étonnement et se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour qu’il commande même aux vents et aux flots, et que ceux-ci lui obéissent ? »

 

 

26 Ils abordèrent au pays des Géraséniens, qui est en face de la Galilée.

 

 

 

 

Si on s'essaie au jeu des différences, on peut voir que seul Marc est dans l'urgence: on emmène Jésus tel qu'il est, et ce, bien que le soir soit tombé. On est au début de l'évangile de Marc, mais beaucoup de miracles ont eu lieu et peut-être parce que Jésus se sent déjà en danger, le discours en paraboles (début du chapitre 4) a été une sécurité pour lui, l'a mis dans la lignée des "rabbis".

 

Chez Matthieu la foule est dense autour de Jésus qui, il faut le dire, vient de guérir un lépreux et le serviteur d'un centurion, puis la belle-mère de Pierre et enfin un grand nombre de malades et de possédés qui sont tous guéris. Cette foule est comme un filet qui enserre Jésus dans ses mailles, qui le veut pour elle; mais cela ce n'est pas possible, alors Jésus, en pleine nuit, décide de prendre de la distance et d'aller sur "l'autre rive".

 

 Quant à Luc, tout se passe en plein jour.  

 Si chez Marc, les disciples sont remplis de crainte et chez Matthieu les gens d'étonnement, chez Luc, ce sera crainte et étonnement (mais chez Luc, c'est un mot qui revient assez souvent: 9 fois contre 2 fois chez Matthieu et 6 fois chez Marc)  et qui renvoie bien au bouleversement.

 

On trouve le même reproche dans les trois, exprimé différemment; mais si chez Matthieu, c'est "hommes de peu de foi", chez Luc c'est plus doux: où est votre foi. Mais cela nous oblige peut-être à plus de réflexion. Sommes-nous capables de garder notre confiance en celui qui semble absent (qui dort) quand la tempête s'abat sur nous? 

 

 

Travail sur le texte de Marc

 

35 Ce jour-là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » .

 

Il n'y a aucune transition. On sait juste que c'est le soir, un soir. Avant il y avait eu les discours en paraboles. On peut juste imaginer que Jésus a raconté (enseigné) et que là, au lieu d'expliquer aux disciples le sens des paraboles, il décide de quitter ce lieu, cette ville et d'aller ailleurs. Il est certain que pour nous, le "passons sur l'autre rive", ne veut pas dire grand-chose. Peut-être qu'il faut l'entendre comme ce que Dieu dit à Abram dans le livre de la Genèse: Gn 12, 1: Le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai.

 

Il s'agit bien de prendre la barque, et de partir, de quitter un environnement connu, pour s'embarquer pour quelque chose, peut-être pour aller semer si on prend le début du chapitre. 

 

36 Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient.

 

Manifestement, jésus doit se montrer assez intransigeant, c'est maintenant qu'il faut se mettre en route et tant pis s'il fait nuit. Après tout ce sont des pécheurs, donc ils connaissent leur métier, et la pêche se fait de nuit. Il s'agit donc bien d'aller pêcher quelque part, sur cette autre rive. Une nouvelle pêche se prépare, mais les disciples ne le savent pas, et c'est bien cette nouvelle pêche qui va provoquer la fureur des forces mauvaises; Jésus part, mais pas seul, puisque Marc nous dit qu'il y a d'autres barques. 

 

37 Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.

38 Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

 

Les vagues se jettent sur la barque, comme un adversaire se jette sur un autre adversaire, avec une grande violence. On sent bien là, qu'il s'agit d'un combat. Il s'agit de se débarrasser de cet empêcheur de tourner en rond, de l'éliminer lui et ses disciples, de les envoyer rejoindre les morts qui sont dans le fond de cette mer.

 

Mais il me semble que pour raconter la scène, il faut en inverser l'ordre. 

- Jésus est fatigué, on lui a préparé un endroit pour qu'il puisse se reposer et dormir, puisqu'il fait nuit et que lui n'est pas un navigateur. 

- La tempête se lève et elle est violente. La mer est démontée et les vagues sont comme à l'assaut de la barque, pour la faire couler puisqu'elle se remplit d'eau. Mais lui, il continue à dormir., un peu comme Jonas qui dormait d'un sommeil mystérieux dans la calle du bateau, alors que la tempête fait rage. 

- Eux écopent, mais ça ne sert à rien.

 - Ils réveillent Jésus, avec cette phrase qui sonne comme un reproche: "ça ne te fait rien?": Tu dors, toi! Mais qu'est-ce que tu fabriques! Comment peux- tu dormir alors que nous sommes en danger? Je peux imaginer quelqu'un lui disant: "Mais bon Dieu, réveille-toi Jésus, sois un peu présent dans cette m... et fais quelque chose.

 

39 Réveillé, il menaça le vent

et dit à la mer 

: « Silence, tais-toi ! » 

Le vent tomba, et il se fit un grand calme.

Jésus alors se lève, je l'imagine se mettre debout, un peu comme Moïse devant la mer des joncs, et avec d'abord une menace que nous n'entendons pas qui concerne le vent (la tempête), et une autre phrase adressée à la mer, qui serait presque "ta gueule". S'il y a menace, c'est je t'ordonne de t'arrêter ou tu vas voir ce qui va t'arriver; ou alors on fait un parallèle avec le livre de Job, Jésus est comme Dieu, debout au milieu de la tempête et il menace la mer, il lui ordonne de cesser son agitation. Et c'est le silence, le calme, le vent qui se calme, les vagues qui reprennent leur clapotis.

 

40 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

 

Mais il n'en reste pas là. Il a engueulé le vent, la mer et là c'est le tour des disciples. Vous n'avez pas compris qui je suis. Si je suis avec vous, même si tout se déchaîne, rien ne peut vous arriver. Est-ce que je vais vous laisser tomber? 

 

41 Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

 

La réponse c'est le questionnement: qui est-il celui-là? Or nous, ce Jésus-là, qui est comme le Père debout dans la tempête, est-ce qu'il nous fait peur? Il me paraît important de ne pas oublier que même s'il se présente comme doux et humble de cœur, le combat contre le mal combat qui se fait ici avec cette parole "qui ne revient pas sans avoir accompli ce qu'elle a dit" (Is  55, 11), est un combat permanent; Jésus ne dort pas, il est là et il agit.

 

Un disciple raconte.

 

J'ai tout quitté (ou presque pour le suivre), je suis de Capharnaüm, et je suis heureux d'avoir fait ce choix. À nous qui sommes ses proches, il explique les paraboles; et des paraboles, il en dit beaucoup à la foule qui se masse autour de lui et qui l'aime bien, parce qu'il fait des choses que personne n'a jamais faites avant lui, qu'il accepte tout le monde, qu'il écoute, qu'il guérit, qu'il est là vraiment au milieu de son peuple. Tout serait parfait si les pharisiens ne passaient pas leur temps à lui mettre les bâtons dans les roues comme on dit, à chercher la petite bête, mais dans le but de le tuer. 

 

Ce soir là, je pensais que ce serait comme tous les soirs, à la limite que je passerais chez moi, mais il a décidé tout d'un coup qu'il voulait partir sur l'autre rive. Je dois dire que l'autre rive, ce n'est pas chez nous, c'est chez ceux qui ne connaissent pas le Dieu Unique, et qui d'après ce qu'on nous dit, vivent avec plein de mauvais esprits. D'ailleurs ils ne nous aiment pas, et nous évitons leurs villes. Mais Jésus ne nous a pas laissé le choix et nous sommes partis tels que nous étions et lui tel qu'il était, alors que la nuit tombait.

 

Il s'est installé sur les coussins à l'arrière du bateau et s'est endormi. Je dirais même qu'il s'est écroulé. Au début tout allait bien, les étoiles étaient là, la lune éclairait la surface du lac. Mais d'un seul coup, le ciel est devenu noir, le vent s'est levé, ce vent méchant qui change sans arrêt de direction, et les vagues ont commencé à se jeter contre le bateau, puis elles sont devenues de plus en plus fortes, et nous avions beau écoper, la barque se remplissait d'eau, et nous commencions à nous enfoncer. Les autres barques, elles avaient disparu dans les ténèbres. 

Croyez-moi ou pas, mais Jésus continuait à dormir. C'était incroyable; À croire qu'on lui avait jeté un sort. Nous ne savions vraiment plus que faire, nous avions l'impression qu'un combat se jouait, et que le but était de nous faire couler au plus profond du lac. Alors nous l'avons réveillé, mais à cause du bruit des bourrasques, des craquements de la barque, nous devions hurler pour nous faire entendre. Seulement, je ne sais pas comment le dire, mais nous avions aussi un peu peur de le sortir de son sommeil. Alors Matthieu l'a touché, l'a secoué en lui demandant si ça ne lui faisait rien de mourir avec nous? C'est un peu bizarre comme phrase, mais nous avions tellement peur de mourir…

 

Il s'est alors mis debout dans cette tempête, dans cette barque qui tanguait dans tous les sens, il était comme Moïse face la mer alors que les Égyptiens arrivaient au galop pour nous exterminer; il était comme Elie, il était comme Adonaï béni soit-il, quand il mettait de l'ordre dans le Tohu-Bohu, il était l'image de la puissance, de la force. Il a parlé à la mer en lui disant de se taire. Et le vent est tombé, les vagues ont perdu de leur force, et le silence est revenu. Mais quel silence. Je n'avais jamais entendu un silence pareil. Les nuages ont disparu, les étoiles ont repris leur place dans le firmament et nous étions là, sauvés, mais je dois dire sonnés par ce qui venait de se passer.  

 

Avant que nous ne reprenions les rames, il nous a regardés, avec cette manière qu'il a de regarder, où on a l'impression qu'il lit en nous comme dans un livre. Il nous a demandé pourquoi nous étions si craintifs, et si nous avions la foi. 

 

Il en pose des questions, lui. Il ne se rend pas compte. Oui, il était avec nous, oui, nous sommes ses disciples, oui, il nous a choisis, oui il nous a dit que nous étions pour lui des frères, mais la peur était tellement forte, et lui qui dormait, tellement loin, que nous avons pensé qu'il nous laissait seuls et que nous allions tous crever. 

 

Je dois dire que cette question, encore aujourd'hui, je me la pose et pourtant, ce jour-là, ou plutôt cette nuit-là, nous avons vu en l'homme qui nous avait appelé et choisi une présence qui était celle du Très Haut. Et nous nous demandions qui était vraiment ce maître, ce rabbi, pour que la mer et le vent lui obéissent. Nous connaissions bien la réponse, mais la réponse nous faisait peur.

 

Nous avons accosté, un homme s'est avancé vers nous, un homme possédé par un esprit impur, et ce fut un nouveau combat contre ces forces qui veulent faire vivre les hommes dans les ténèbres et dans la mort. Alors que lui, il vient pour la vie, pour donner la vie, la vraie. 

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