Ceci est la plainte de Loth, le neveu d'Abraham.
On parle toujours de ma femme transformée en statue de sel quand des personnages bizarres nous ont obligés à quitter la ville de Sodome, où ma foi nous n'étions pas mal. On dit que ces hommes sont des anges, mais moi sur le coup je les ai vraiment pris pour des humains. A dire vrai, nous y étions bien, dans cette ville et j'avais même pu trouver deux hommes à qui donner mes deux filles en mariage.
Deux filles! Quand je pense à mon oncle, qui s'est débrouillé pour avoir 2 fils, ce qui a mis à mal tous mes projets d'héritage, ce n'est vraiment pas de chance! Et quand vous saurez ce qu'elles ont été capables de faire, de me faire, vous comprendrez encore mieux pourquoi j'ai l'impression d'être poursuivi par la poisse, alors que l'autre, mon oncle, lui il a tout.
Mais revenons au début. Nous étions enfin bien installés à Hâran toute la famille, Abram, son père, Térah, ses frères et demi frères, bref, ça allait bien. Et voilà qu'après la mort mon grand-père qui nous avait déjà fait aller de Ur à Hâran, mon oncle entend comme une voix qui lui dit de partir, et qu'il aurait une terre en héritage. Pourtant il n'était pas tout jeune quand il a eu cette "révélation": 75 ans et en plus, pas d'enfants. L'idée de la terre, ça me plaisait bien, et on s'est mis en route. Jusque là, pas de problèmes.
Quand nous sommes arrivés au pays de Canaan tout se passait relativement bien. Puis il y a eu une famine, et une fois de plus nous avons dû nous déplacer; et des nomades qui se déplacent, ce n'est pas rien. Nous sommes mis en route pour l'Egypte, parce que là, il y avait de quoi manger; ce Nil qui déborde, c'est une vraie bénédiction. Le seul problème c'est qu'il y eu un gros problème. Ma tante, était une belle femme malgré sa stérilité et mon oncle s'est dit que s'il disait qu'elle était sa femme, le roi du pays la lui prendrait et le tuerait. Alors comme il est un peu trouillard, il a raconté que ma tante était sa soeur (ce qui n'est pas faux, mais quand même) et du coup, Saraï est allée chez pharaon. Seulement le Dieu qui avait parlé à mon oncle n'a pas aimé du tout ce que mon Oncle avait fait, et il a fait venir du malheur sur ce pays qui allait si bien. Du coup, Pharaon qui s'est rendu compte que le malheur avait commencé avec notre arrivée, a convoqué Abram qui a bien du lui dire la vérité, et nous voilà de retour chez nous, avec curieusement plein de richesses en plus, données par ce roi d'Egypte..
Là, les choses se sont un peu gâtées pour moi. Mes bergers se sont disputés avec ceux d'Abram, des histoires de puits bouchés avec des pierres, alors pour éviter la bagarre, mon oncle m'a proposé d'avoir un territoire à moi. Vous savez, à cette époque, il y a avait de l'eau et j'ai vu des belles prairies du côté d'une belle ville Sodome et j'ai choisi d'aller vivre dans cette contrée. J'avais bien entendu dire que les hommes de Sodome, n'étaient pas trop recommandables, mais moi, j'étais sûr qu'avec mes richesses tout irait bien. Et puis je pensais bien hériter un jour de mon oncle et e pouvoir récupérer sa terre à lui.
Pour en revenir à la poisse, une fois installé à Sodome, des rois voisins n'ont rien trouvé de mieux que de faire la guerre et ils m'ont fait prisonnier, moi ma petite famille ils ont pris tous mes biens. Et là, une fois de plus c'est mon oncle, pourtant pas tout jeune, qui est venu à mon secours et m'a libéré. Peut-être que j'aurais alors dû chercher un autre endroit, mais les environs de Sodome étaient si beaux, et je m'y trouvais si bien.
Le temps a passé et avec lui mes rêves d'héritage, car mon oncle a eu un fils, un certain Ismaël. Bien sûr ce n'était le fils de ma tante, mais il était l'héritier.
Et puis, longtemps après, deux hommes sont arrivés près de chez moi. Si j'avais su ce qu'ils allaient faire, je me demande si je les aurais accueillis, mais l'hospitalité c'est sacré! Ils ont d'abord refusé de venir chez moi, disant qu'ils comptaient dormir sur la place de la ville, mais j'ai refusé. Et comme ils venaient du pays de mon oncle, je pensais qu'ils pourraient me donner des nouvelles.
Je ne sais pas ce qui s'est passé dans la tête des hommes de Sodome, mais ils se sont tous réunis devant ma porte, des plus jeunes aux plus vieux et ils voulaient que je leur donne mes deux invités pour qu'ils en fassent des objets de plaisir (je dirai plutôt de honte). J'ai proposé de donner mes deux filles, pourtant fiancées à leur place, mais ils n'ont rien voulu entendre. Ils m'ont même menacé de me faire pire qu'à eux. Et puis il s'est passé quelque chose de curieux: les deux hommes ont comme jeté un sort à ma maison, parce qu'on aurait dit que mes assaillants étaient devenus aveugles.. Ils étaient comme perdus dans leur propre ville. Les deux hommes m'ont alors dit qu'ils allaient détruire ce lieu et que je devais prendre la fuite avec ma famille.
J'ai alors compris qu'ils devaient être des envoyés de ce Dieu qui parlait à mon oncle, car ils ont dit qu'un grand cri s'était élevé contre cette ville, et qu'elle allait être détruite. Je n'en croyais pas mes oreilles. Et comment avaient-ils pu savoir que cette ville était aussi mauvaise, Je ne savais pas qu'ils étaient passés voir mon oncle, que celui-ci avait intercédé pour que la ville ne soit détruite que s'il s'y trouvait moins de 10 justes (mais moi et ma famille nous ne faisions pas le poids), et surtout qu'ils lui avaient prédit qu'il aurait un fils, vraiment à lui, et là, adieu à toutes mes chances d'héritage. Mais c'est comme on dit, c'est une autre histoire, mais vraiment quand on n'a pas de chance, on n'a pas de chance.
Mes gendres, il faut dire qu'ils m'en voulaient d'avoir voulu donner mes filles à cette meute, n'ont pas voulu quitter Sodome. Au petit jour, les hommes m'ont littéralement mis à la porte de chez moi en me disant de me sauver; Seulement, je ne suis pas en très bonne santé, et je leur ai demandé de pouvoir me réfugier dans une petite ville, pas trop trop éloignée. Ils nous ont donc fait prendre nos jambes à notre cou pour courir et ils nous ont interdit de nous retourner; ça je n'ai pas trop compris pourquoi, sauf que la poisse me poursuivant, c'est ma femme qui s'est retournée et elle a été statufiée. Je me demande ce qui s'est passé, ce qu'elle a vu, pour mourir comme ça d'un coup. Ce devait horrible. Nous on a continué malgré le bruit, et les odeurs d'incendie. On dit que ma femme (moi je ne me suis pas retourné donc je n'ai rien vu) a été transformé en colonne de sel.
Tout perdre d'un coup, cela peut donner envie de pleurer. Je ne sais pas si c'est sur son passé qu'elle a pleuré, mais je suis sure que voir une ville en feu, une ville détruite, ça lui a fait un choc terrible et son coeur n'a pas tenu. Loi, j'ai perdu ma femme, et j'ai aussi envie de pleurer alors oui, la poisse elle est pour moi.
Et après le pire est arrivé. Comme mes gendres, étaient morts et que mes filles voulaient avoir une descendance pour prendre possession du pays que nous considérons comme le notre, elles n'ont rien trouvé de mieux à faire que de me faire boire jusqu'à plus soif, et comme j'étais comme on dit dans les vignes du Seigneur, elles m'ont violé, moi leur père. Est- ce que parce que moi, j'avais voulu qu'elles le soient parce que la loi d l'hospitalité prime sur tout soit respectée, ou parce qu'elles voulaient des héritiers? Ça je ne sais pas, mais la honte, elle est en moi et ces enfants là, jamais je ne pourrais les considérer comme miens. Ils sont ma honte, ma douleur, ma souffrance.
Vous qui connaissez mon histoire et celle du peuple de Dieu s'est choisi à partir de mon oncle, vous savez que ces enfants qui n'auraient pas dû voir le jour, sont venus au monde en même temps que le fils de mon oncle, cet Isaac qui engendrera Jacob, qui sera le Père d'Israël. Mes enfants à moi, seront les pères des Moabites et des Ammonites qui s'opposeront aux passage des descendants de mon oncle quand ils quitteront le pays d'Egypte. Ils iront même jusqu'à vouloir faire maudire ce peuple élu, par un certain Balaam (Nombres 22), mais sans succès. Seulement du coup mes descendants sont devenus vraiment maudits pour ceux d'Isaac, avec interdiction de se marier avec nous.
Et pourtant, c'est une femme que l'on peut considérée comme descendante de mes coquines de filles qui deviendra la grand-mère du roi David, lui-même ancêtre de celui qui vous appelez votre Sauveur et Seigneur.
Alors oui, de la poisse j'en ai eue, jusqu'à plus soif, mais finalement le Dieu de mon Oncle Abraham, a permis que je ne reste pas dans cette malédiction puisque de ma descendance est née votre Jésus.
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