On parle toujours de la Croix de Jésus, comme le summum de l'amour pour nous et aussi le summum de la souffrance pour Lui.
Mais dans sa vie de tous les jours, telle qu'elle nous est rapportée par les évangiles, il y a beaucoup d'occasion où Jésus est comme chacun d'entre nous confronté à l'incompréhension, à l'égoïsme de ceux qui l'entourent.
Je sais bien que Jésus quand il parle de lui, dit "venez à moi car je suis doux et humble de coeur" et que qui parle de douceur et d'humilité, normalement ne peux se mettre en colère. Mais pour moi, la douceur de Jésus est sa capacité à apaiser la douleur, la souffrance de ceux qui sont en face de lui, et son humilité c'est sa capacité à se mettre à notre niveau (du moins dans une certaine mesure), à vivre de notre vie et de notre mort.
Ce que je veux dire, c'est que quand Jésus rembarre Pierre en le traitant de Satan, ce dernier n'a pas du se sentir bien dans sa peau, alors qu'il exprimait de fait son amour pour son maître. Je pense que Pierre a dû se sentir blessé, comme peut être l'ont été Jacques en Jean quand ils auraient voulu faire tomber le feu sur un village qui ne voulait pas d'eux, ou même les vendeurs du temple qui après tout étaient là, parce que les grands prêtres l'avaient permis.
Ces réactions souvent vives de Jésus, me permettent d'imaginer que tout Dieu qu'Il soit, il a dû en son fors intérieur pester bien souvent contre ces foules qui ne lui laissent pas le temps de souffler, contre ces disciples qui ne comprennent rien, contre sa mère qui le prend pour un fou et veut le ramener à la raison en le faisant rentrer chez lui, contre ces pharisiens qui passent leur temps à vouloir le mettre en défaut. J'imagine que quand il les voyait arriver en groupe il pouvait penser: qu'est ce qu'ils vont encore inventer pour me mettre en difficulté, est ce qu'ils ne vont pas me lapider et de se demander si tout ça, ça sert à quelque chose, si cette usure portera du fruit. Ne pas être compris, il me semble que c'est malgré tout une sacré croix.
Et puis même les guérisons, ne sont elles pas une croix? Tous ces gens qui viennent pour se faire guérir, tous ces gens que l'on dépose parfois à ses pieds des paquets, comme comment le considèrent-ils? une machine à faire des guérisons ou un être rempli de d'amour?
Alors déjà avec tout ça, Jésus aurait bien mérité d'avoir la croix puisque de nos jours porter une croix est signe honorifique.
Mais il y a l'autre croix, qui est déjà en germe dans ces petites (enfin c'est très relatif) croix quotidiennes qu'il a assumé durant sa vie publique.
L'autre croix, c'est celle du supplice, c'est celle qui fait de lui un être déchu de sa dignité (lui qui est le fils de Dieu), c'est celle qui le met à mort alors qu'il est la vie. L'autre croix, c'est celle de l'abandon, c'est celle de la douleur, c'est celle de la souffrance de l'amour qui n'est pas aimé, pas reconnu, pas accueilli. L'autre croix c'est celle qui va lui permettre d'attirer comme un aimant attire la limaille de fer tous les hommes à Lui et passer avec lui de la mort à la vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire