dimanche, novembre 20, 2016

Fête du Christ Roi: Lc 23, 35-43

Luc  23,35-45 : Fête du Christ Roi.

Cette scène de la crucifixion de Jésus entre les deux « larrons », fait partie de ces scènes presque trop connues, à tel point que le mot larron qui veut dire, malfaiteur, brigand des grands chemins, détrousseurs, devient presque un  nom propre. Il y a deux personnes qui portent le même nom : Larron. Un gentil et un méchant..

Au centre de cette scène, il y a Jésus au milieu, comme autrefois la femme adultère était" au milieu d’eux". Avec lui, il y a donc ces deux hommes, qui sont des larrons, (ces brigands dont Jésus parle et qui ont détroussé et battu à mort cet homme qui revenait de Jérusalem et qui a été sauvé par un samaritain), et ils ont été pris et condamnés. Comme le dit le « bon », ils ont commis le mal et c’est normal qu’ils le payent. Ils me font un peu penser à la poésie de François Villon ‘la ballade des pendus'. Peut-être que de nos jours ils auraient fait quelques mois de prison, mais en ce temps là, ils servaient aussi d’exemple : la Paix romaine, ne pouvait exister que par la peur.

Et ces deux hommes, certes ils n’ont pas été flagellés comme Jésus, mais ils souffrent. Comme lui, ils sont là, exposés, nus, avec des quolibets et des insultes. Ils sont là pour servir d’exemple : voilà ce qui arrive quand on est méchant, malhonnête.

Quand on a mal, on a tendance à en vouloir au monde entier et à insulter et à en vouloir à tous ceux qui sont autour et qui ne font rien pour vous soulager, alors qu’ils le pourraient. Et ça, c'est ce que va faire l'un des deux crucifié, ces deux aux quels on cassera les jambes en fin de journée pour qu'ils meurent plus vite (évangile de Jean). 

Mais revenons à la scène, car il y a la foule, qui elle se tait et qui est concentrée uniquement sur Jésus et son échec. Cette foule qui comme le diront les disciples d’Emmaüs vit un écroulement de ses espérances.

Il y a les soldats, qui hélas font leur travail de soldats. Ils donnent ce vin aigre, qui est accomplissement d’un psaume, ils e moquent de lui, ce qui est encore la réalisation du psaume 69, 19-21 : « 19Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie; Tous mes adversaires sont devant toi. 20L'opprobre me brise le coeur, et je suis malade; J'attends de la pitié, mais en vain, Des consolateurs, et je n'en trouve aucun. 21Ils mettent du fiel dans ma nourriture, Et, pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. ».  Les écritures sont accomplies. Et c’est important car Jésus est bien le Messie, mais pas le Messie de gloire, le Messie Serviteur.

Il y a prêtres, ceux qui ont obtenu ce qu’ils voulaient : éliminer ce type qui fait le bazar dans le temple en démolissant les étalages des vendeurs, qui ne respecte pas le sabbat et surtout qui se prend pour Dieu et qui veut mettre tout le système en pièces.

Et voilà que dans le brouhaha, celui qui sait qu’il a « mal fait » (malfaiteur) s’adresse à l’autre malfrat et lui dit de la fermer, de ne pas aggraver son cas, puis vers Jésus.

Et là quelque chose a dû se passer. Je ne peux m’empêcher de penser à la phrase : « tous venaient vers lui, parce qu’une force sortait de lui ». Et c’est un peu comme si ce voleur, avait ressenti cette autre force qui était en Jésus, cette différence, et il demande de l'aide à cet homme pourtant bien plus  en mal en point que lui. Il lui demande d'être après sa mort auprès de cet homme qui n’est pas comme les autres. Bien sur il reconnaît qu’il n’a pas été un mec génial, mais Lui. Il ne se repend pas pour autant, c’est juste un constat. C’est sa vie et sa vie va s’achever, mais pourtant cette vie, elle peut continuer si cet homme le désire. Et on pourrait presque dire que la réponse de Jésus, « aujourd’hui même tu seras dans mon royaume « (je n’aime pas le terme paradis parce qu’on ne sait pas trop que mettre derrière), est une phrase de roi, une phrase royale, de celui qui a tout pouvoir.

Et Jésus ainsi n’est plus le roi des juifs comme cela est marqué sur sa croix, mais le roi vainqueur du mal et de la mort, le roi de ceux qui reconnaissent qu’en lui, il y a Dieu.



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