vendredi, septembre 27, 2019

L'ange du Seigneur raconte la résurrection. Mt 28,1-10.

Les récits de la résurrection restent très différents d'un évangile à l'autre, du moins pour les synoptiques. Si, dans l'évangile de Marc, il y a un jeune homme vêtu de blanc qui dit aux femmes la même phrase que l'on trouve chez Matthieu, il y a deux hommes vêtus de blanc dans l'évangile de Luc, et une grande peur chez les femmes. 

En travaillant à la rédaction du "Bibletudes" (http://www.plestang.com/chrietub.php) consacré à ce chapitre, j'ai eu envie de laisser parler cet "Ange du Seigneur", cet Ange qui traverse toute la Bible. Et on peut se demander si cet Ange, assis sur la pierre qu'il a roulée et qui révèle l'ouverture, n'est pas à mettre en parallèle avec les chérubins armés d'une épée qui, dans la Genèse, bloquent l'entrée de l'Eden. La pierre a été roulée, désormais la porte est à nouveau ouverte par Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

L'Ange du Seigneur raconte:

Je me souviens de la tête de Gédéon quand je me suis invité dans son pressoir où il battait le blé en cachette pour le soustraire aux Madianites. Et surtout de sa tête quand le feu a jailli du rocher pour consumer les offrandes qu'il m'apportait. Je me souviens aussi de la tête de la mère de Samson quand je lui suis apparu pour lui dire qu'elle allait attendre un fils qui serait un sauveur pour le peuple. 

Je me souviens aussi de Marie, de Joseph, de Zacharie, quand je me suis présenté à eux. Mais à eux, je n'étais pas dans la Gloire qui m'enveloppe ce matin, au petit jour. Il n'y avait pas cette Lumière qui éclaire tout, qui révèle tout, qui illumine cette colline. Non, j'étais signe d'une présence, qu'ils ont compris comme étant Présence d'un envoyé du Très Haut. 

Mais aujourd'hui, je me présente pour faire comprendre à ces soldats qui montent la garde devant un tombeau vide, mais cela ils ne le savent pas, qu'ils ne sont rien, mais vraiment rien devant la face de Dieu. Qui peut tenir devant l'éclat de sa puissance? Qui peut se mesurer à Lui?   

Alors je suis cet être lumineux, cet être qui semble immense, cet être si fort qu'il peut rouler avec un seul doigt la pierre qui ferme le tombeau. Oui, ils ont scellé la pierre, comme si cela pouvait empêcher quoique ce soit...

Je suis assis sur cette pierre, la terre a tremblé; mais ce n'est pas elle qui a ouvert le tombeau. Les hommes ont eu peur, car c'était la deuxième fois que la terre tremblait en si peu de temps. La première fois, des tombeaux s'étaient ouverts. Là, le tombeau ne s'est pas ouvert, parce qu'il n'avait pas de corps à rendre. Mais il fallait que la lumière pénètre en lui, et moi, l'Ange du Seigneur, j'ai roulé la pierre, cette pierre qu'ils avaient scellée pour qu'il soit impossible d'entrer dans le tombeau pour prendre le corps. Je l'ai touchée et elle s'est déplacée, cette pierre. 

Et je me suis assis sur elle… 

Et alors j'ai vu les hommes perdre pied à ma vue, tomber sur le sol morts de peur, eux qui n'ont pas eu peur de mettre la main sur le Fils. Et en moi, j'ai souri. Qu'ils aillent rapporter cela aux grands-prêtres! Qu'ils comprennent ce qu'ils ont fait, et qu'ils s'humilient enfin devant la face du Très-Haut.

Et j'ai vu les femmes, qui elles aussi semblaient terrifiées, mais pas de la même manière. Elles se demandaient si je n'étais pas Jésus, revenu à la vie, sous cette forme qui montrait au monde sa divinité. Je les ai rassurées. Puis comme mon rôle est de transmettre les ordres du Très Haut, je leur ai transmis le message que j'avais reçu.

Je leur ai dit que Jésus était revenu à la vie: mais la Vie avec une majuscule; qu'il était le Vivant, qu'elles devaient entrer dans la grotte pour voir de leurs yeux qu'il n'était plus là, et qu'elles devaient aller voir les disciples et leur dire que Jésus les attendait en Galilée.

Elles ne sont pas entrées dans le tombeau. Elles ont laissé en plan les aromates qu'elles avaient préparées; elles ont pris, si je puis dire, leurs jambes à leur cou pour prévenir les autres. Et j'ai vu Jésus, qui était là devant elles, comme pour les rassurer; comme pour leur dire qu'il était là avec elles, qu'il ne les avait pas abandonnées. 

Moi, je voyais tout ça d'un peu plus haut, car j'avais disparu à leur vue; mais voir le Fils de l'Homme se manifester, c'est ma Joie.

Elles sont tombées à ses pieds. Elles ont même attrapé ses pieds, comme pour le retenir, comme pour être sûres que ses pieds étaient bien sur le sol, qu'il ne flottait pas, qu'il n'était pas un fantôme! Elles se sont prosternées devant lui, et là, elles ont bien dû lâcher ses pieds. Je suis sûr que mon Seigneur devait rire en Lui.

Il leur a dit ce que je leur avais déjà dit: d'aller dire à ses frères qu'ils doivent quitter Jérusalem et se rendre en Galilée, là où tout avait commencé, là où ils l'avaient vu, reconnu comme le Messie. Mais je crois qu'après la peur qu'elles ont dû avoir en me voyant tout nimbé de lumière, il a comme toujours bien fait de se montrer ainsi à elles, de les rassurer, pour qu'elles ne soient plus dans la peur, mais dans la Joie, et pour qu'elles soient comme les apôtres de sa résurrection. 

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