Catherine Lestang
25 décembre 2005
« Car l’ancien monde s’en est allé… »
"A vin nouveau, outres neuves."
Il s’agit aujourd'hui de mettre dans l'écrit ce qui s'est passé pour moi ce matin de Noël 2005. A l'origine, il y a des apports liés à la veillée de Noël à laquelle j’ai participée et au travail sur le livre du premier livre d’Isaïe. Cela a pris "corps"ce matin là. Sorte d’engendrement si l’on peut dire. Mais rendre compte de telles expériences dans un désir de transmission à d’autres qu’à soi (journal) reste un peu difficile.
Le premier mot qui m’est venu ce matin de Noël c’est le mot de Germe. Si quand Isaïe parle du « germe » on peut penser qu’il y a comme une annonce de Jésus ; il n’en demeure pas moins que pour qu’il y ait germe et germination, il faut la destruction du support nourricier qui permet au germe de naître et de croître. Le germe nécessite un support, qui l'alimente et lui permette de croître. Pour moi, si quelque chose doit germer en moi, doit naître en moi, cela veut dire aussi que je dois accepter une certaine destruction pour que du neuf puisse advenir.
Et alors autre chose est venue : il s’agit de la phrase de Paul « De deux peuples il n’en n’a fait qu’un par le sang de la croix ». Elle s’est éclairée autrement. La première image qui est venue est celle d’une intersection de deux ensembles : le « peuple juif » et les « nations ». L’intersection des deux ensembles donne quelque chose qui est différent qui n’est pas les morceaux de l’un et de l’autre, qui est du neuf. Quand l’ovule et le spermatozoïde se rencontrent, il y a « mort » d’une certaine manière de ces deux constituants et c’est un être neuf qui naît.
Il me semble aussi que le jour de la Pentecôte un nouveau peuple est né, un peuple fécondé par l’Esprit. C’est celui là, qui va faire intersection avec les gentils eux aussi fécondés par l’Esprit, et l’un et l’autre doivent abandonner quelque chose de leur histoire, de leur passé, pour que ça germe. Quelque chose doit être détruit, pour que le nouveau se mette en marche. « Mais à vin nouveau, outre nouvelle ». Il faut bien faire du neuf, du nouveau, pas un mélange de deux avec de l’hébraïque d’un coté et de l’hellénique de l’autre.
L’image de l’olivier des romains m’est alors apparue autrement : pourquoi ne serait ce pas un arbre neuf, un arbre nouveau qui apparaîtrait; au lieu d’avoir toujours cette référence à l’olivier franc qui donne la vie à l’olivier sauvage. L’olivier sauvage aussi a un potentiel de vie et il est important qu’il ne soit pas assimilé, dévoré par l’olivier franc.
Je me rends compte que ce qui m’intéresserait aujourd’hui ce serait de comprendre quel est le Dieu « père » conçu par Paul. Car ce Dieu là, me semble à première vue bien trop enlisé dans les représentations du premier testament et pas suffisamment dans celles du deuxième et de ce que Jésus annonce. Le Dieu du premier testament reste pour moi, beaucoup trop un dieu vengeur, à l’image de ce que nous sommes alors que le Dieu de Jésus est un Dieu qui certes juge, mais le jugement n’est pas la vengeance ! Le Dieu du jugement dernier,est presque toujours présenté non comme un Dieu de vengeance ou de colère, mais comme un Dieu de justice, même su la justice de Dieu, nous échappe, à nous qui n'avaons pas forcément les mêmes notions du bien et du mal.
Si Jésus parle -et cela se trouve dans les trois synoptiques- de « vin nouveau « et d’outres neuves, c’est bien que le monde ancien doit s’en aller et que du neuf doit advenir, et qu’il est nécessaire de créer d’autres contenants et cela c’est peut-être là où nous avons à être créateurs.
Puis, m'est revenu une phrase de l’apocalypse:"voici que l’ancienne terre s’en est allée".Une nouvelle terre est née, des cieux nouveaux sont là, avec cette présence de ce petit enfant qui vient dans le monde.
Pour que cette terre advienne quelque chose doit partir, doit mourir, puisque c’est comme cela que cela se passe dans notre" ici bas". Mais l'important est de faire de" l'un" qui soit différent, qui soit autre, à partir d'un deux qui est finalement appelé à mourir pour se transformer ou pour être transformé, transmuté. Dans le" ici haut", on ne sait pas quelles sont les règles, mais j’aimerai bien les connaître.!
21 1Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer, il n'y en a plus.
21 2Et je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu; elle s'est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux.
21 3J'entendis alors une voix clamer, du trône: "Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu.
21 4Il essuiera toute larme de leurs yeux: de mort, il n'y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé."
21 5Alors, Celui qui siège sur le trône déclara: "Voici, je fais l'univers nouveau." Puis il ajouta: "Ecris: Ces paroles sont certaines et vraies."
21 6"C'en est fait, me dit-il encore, je suis l'Alpha et l'Oméga, le Principe et la Fin; celui qui a soif, moi, je lui donnerai de la source de vie, gratuitement.
21 7Telle sera la part du vainqueur; et je serai son Dieu, et lui sera mon fils.
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