Je viens de lire un livre pour moi passionnant de I. Fisher(1) consacré aux femmes des débuts de l'histoire d'Israël. J'attends le tome 2 avec une certaine impatience.
A propos d' Agar qui meurt de soif à côté d'un puits, elle écrit: "Dieu n'enlève pas l'épreuve, mais il est dans l'épreuve."
Pour moi ce genre de phrase justifie la lecture de tout un livre, car elle m'apporte beaucoup et peut me servir d'ancrage.
Elle insiste entre autre sur les rencontres qui se font auprès des puits, rencontres importantes, que ce soit pour Jacob qui rencontre Rachel, pour le serviteur qui doit trouver une femme pour Isaac et pour Moïse qui rencontre les filles du prêtre Jéthro.
Le travail des femmes est de puiser de l'eau, mais aussi d'abreuver le bétail et pour cela, il faut d'une part que le puits soit accessible, donc que la dalle qui le recouvre soit poussée et que les hommes aient terminé de donner à boire à leur propre bétail.Il leur faut souvent attendre, ce qui explique la surprise de Jethro quand ses filles reviennent rapidement avec leur petit bétail du puits;.
Je savais bien que les puits n'avaient pas de margelle, mais je n'avais pas pensé qu'ils n'étaient pas forcément très accessibles, car il faut bien éviter l'évaporation. Une pierre doit être posée sur l'ouverture et retirée à certains moments de la journée.
Je suppose que quand Jésus parle du boeuf qui est tombé dans un puits un jour de sabbat, c'est que comme tout travail est interdit ce jour là, la surface du puits est dégagée, ce qui n'est pas le cas le reste de la semaine.
Alors, on peut bien penser qu'une des préoccupations des femmes de tous les temps, puisque puiser l'eau semble être leur tache (d'où peut-être l'intérêt le jour de la Cène de l'homme qui va puiser de l'eau, ce qui semble très étonnant dans cette culture) sera "qui va déplacer la pierre", car la pierre est lourde.
Et là on retrouve la préoccupation des femmes au matin de Pâques: "qui nous roulera la pierre".
Sous la pierre du puits se trouve l'eau qui est source de vie, sous la pierre du tombeau se trouve le vide qui montre que la vie est là.
(1)Imtraud Fischer: des femmes avec Dieu. Cerf 2008
1 commentaire:
Cet éclairage est passionnant! Merci pour cette explication qui me permet de m'immerger dans l'univers des femmes de cette époque et ressentir un peu plus leur inquiètude du matin de Pâques.
J'aime beaucoup tes explications car elles ont un sens pour moi. Bravo!
Enregistrer un commentaire