En écoutant ce matin la lecture du passage de la Genèse qui relate la création de la femme, (Gn 2, 18-24) j'ai eu l'oreille tirée par les mots "bêtes des champs". J'avais toujours imaginé que Adam nommait toutes les bêtes, y compris les bêtes sauvages, mais il ne s'agit que des bêtes des champs (qui peuvent vivre dans et hors du jardin) et des oiseaux du ciel qui eux peuvent vivre sur les arbres dans et hors du jardin.
Je cite le début du texte:
"Il dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu façonna toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l'homme pour voir quels noms il leur donnerait. C'étaient des êtres vivants, et l'homme donna un nom à chacun.
L'homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde."
On peut alors imaginer l'attente de chacun des ces animaux: est ce que je vais être choisi? La vache peut penser: je lui donne du lait, il va me choisir, le cheval peut penser, je traîne sa charrue, je lui permet de se déplacer facilement, il va me choisir, le chien dira: je suis capable de rapporter des objets, je peux garder les moutons, j'obéis à sa voix, je l'aime, je suis son compagnon, alors il va me choisir...
Le serpent peut penser: comme lui je suis capable de me dresser, moi je suis un être vertial tout comme lui, je suis tout puissant car je peux donner la mort, je suis beau car des que ma peau est usée je peux en changer, et surtout je suis rusé donc intelligent.(cf Gen 3,1 "le serpent était le plus rusé des bêtes des champs" , mais hélas il n'est pas choisi. Et de cette déconvenue va suivre ce que l'on a coutume d'appeler la chute.
Car quand il voit la femme, celle qui l'a supplantée, l'envie naît alors en lui et il n'aura de cesse de l'éliminer rpour redevenir l'objet élu, l'objet choisi. Il s'agit bien de reprendre ou de prendre une place qu'il estime être à lui. Bien humain ce serpent somme toute.
De ce fait il est normal qu'il s'attaque à la femme et non à l'homme, car dès qu'elle aura commis la faute il pourra lui se faire valoir en disant si tu m'avais choisi moi ça ne serait pas arrivé...
Malheureusement un animal reste un animal si rusé soit-il! Il n'a pas su prévoir que le fruit de l'envie et de la convoitise est toujours la mort. La haine fait désirer la mort de l'autre, mais hélas elle fonctionne comme une boomerang. Le produit de l'envie et de la convoite reste la mort.
Car dans cette histoire le serpent est loin d'être gagnant: Gn3, 14Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent :
Puisque tu as fait cela,
tu seras maudit entre toutes les bêtes
et tous les animaux de la campagne,
tu te déplaceras sur ton ventre
et tu mangeras de la poussière
tous les jours de ta vie.
15Je mettrai de l'hostilité entre toi et la femme,
entre ta descendance et sa descendance :
celle-ci t'écrasera la tête,
et tu lui mordras le talon.
<
1 commentaire:
Le fruit de l'envie et de la convoitise est toujours la mort: c'est très vrai que la jalousie amène la mort de la relation avec "mon égal"....
Et le fait de vouloir se passer de
repères moraux amène la mort dans la relation avec Celui qui nous donne de vivre: "Si vous mangez de ce fruit, vous serez comme des dieux"dit le serpent à la femme...
Enregistrer un commentaire