Le souffle.
Il y a fort longtemps, j’ai suivi des cours de gym douce avec une animatrice que j’aimais beaucoup. Elle terminait toujours par un temps de relaxation et il m’arrive encore d’entendre en moi le son de sa voix.
Elle nous avait proposé une fois de nous représenter tout ce qui pouvait faire mal dans notre corps sous forme de fumée et de l’envoyer très loin à l’extérieur. Ceci en soit est très libérateur, mais j’ai eu du mal avec cet exercice car une partie de moi craignait que cette fumée ne puisse faire du mal à d’autres. Il aurait fallu je pense que je puisse me représenter la dissolution de la fumée pour que je puisse pleinement utiliser cette image et lâcher totalement ces « toxines ».
Si moi je suis libérée, je peux alors être d’avantage en phase avec l’autre. Aujourd’hui j’en suis convaincue, à l’époque je ne l’étais pas .
Quand j’ai vécu la radiothérapie du cancer, je pouvais me représenter le mauvais des rayons qui partait dans un arbre qui lui changeait ce mauvais en bon, puisque les arbres sont des dépolluants merveilleux. Par contre vu la taille de l’arbre qui était chargé de faire ce travail, là je ne me suis pas posé de questions sur l’impact que ce mal pouvait lui faire. Progrès certain…
Mais il n’en demeure pas moins que si au moment de l’inspiration, je peux prendre l’énergie subtile qui est contenue dans l’air avec l’oxygène dont j’ai besoin pour vivre, l’expiration me renvoyait à l’émission du gaz carbonique qui est mauvais et cette représentation chimique ne me permettait pas d’utiliser l’énergie reçue à l’inspiration à cause de cette pollution. Le cycle inspirer pour recevoir et expirer pour donner m’était très difficile.
Puis quelque chose s’est comme ouvert en moi, l’énergie que je prenais à l’inspiration il n’y a aucune raison pour qu’elle se dégrade, s’abîme, car c’est autre chose que la chimie de la respiration.
C’est bien lorsque l’on souffle dans les poumons de quelqu’un qui ne respire plus que l’on peut faire parfois redémarrer le rythme respiratoire, ce qui montre bien qu’il y a une force du souffle .
L’expiration permet aussi de chanter, de parler de jouer de la flûte (je choisis cet instrument car il est plus directement lié au souffle).
Il y a bien une force dans le souffle et ce n’est pas pour rien que dans la genèse il est écrit : Gn 2,7 « Il insuffla dans ses narines l'haleine de vie, et l'homme devint un être vivant ».
Je ne sais pas ce qu’est la respiration de Dieu, mais il me semble que la respiration est un acte unique. Qu’il soit composé de deux temps oui, qu’il soit intéressant à certains moments de les dissocier, de les amplifier, de les canaliser oui, mais à condition de ne pas oublier que c’est un acte qui est en fait comme un cycle. C’est un mouvement et pour ma part j’aime pouvoir me le représenter comme circulaire.
Ne plus être parasitée par la représentation du souffle »mauvais » dont il faudrait protéger l’autre, me permet de rentrer dans une autre dynamique qui est finalement celle du Un ou du tout et de sortir un peu de la dissociation, voir de l’analyse. La perception du global n’est pas chose aisée car nous avons été formé à l’analyse.
Le Global c’est peut être comme cela que Dieu nous voit, dans notre passé, notre présent et notre avenir. La Trinité c’est une approche, mais comme la respiration il peut être important de ne pas rentrer trop dans l’analyse et la dissociation et je pense que le rôle de l’Esprit est justement de nous faire entrer dans cette unicité.
1 commentaire:
La défintion de la Trinité comme UN seul Dieu en trois personnes m'a toujours posé question....
J'aime votre conclusion et un jour j'ai lu chez un conférencier chrétien Henri Guillemin dans son livre "l'affaire Jésus " que au lieu de "Personne"(mauvaise traduction)il faudrait dire:
ASPECT
Le Père par son souffle suscite Vie
et Amour (le Fils)Tout est "souffle
de l'Esprit d'amour" (l'Esprit)
J'aime l'expression souffle de Dieu , de Vie car n'est-il pas vrai
que c'est ce souffle de Vie qui nous fait exister ici et maintenant?
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