jeudi, août 04, 2011

"Mangez moi"

Quand Alice (l’Alice de Lewis Carol) se trouve dans la maison du lapin blanc, elle trouve un gâteau sur lequel est écrit : mangez moi. Suivant le côté qu’elle grignote, elle grandit ou elle rapetisse ; je crois qu’elle a aussi utilisé
une petite bouteille, avec la même consigne. 

En d’autres termes ce qui est présenté comme nourriture ou boisson, a un impact direct sur la personne et d’une certaine manière répond à son désir, puisque pour continuer son chemin Alice doit s’adapter à son environnement et changer de taille.

Quand le soir de la Cène, Jésus donne du pain puis du vin, il dit la même chose à savoir « mangez moi et buvez moi » et cela vous transformera. Cela fera de vous mes frères (frères de lait, frères de sang) et vous serez des autres "Je".  

Or qui d’entre nous a envie de se faire manger par un autre, de se faire incorporer, de se faire détruire ? Car si ce que nous mangeons est transformé pour faire du nous (du corps au sens large) il y a destruction complète. Se faire « bouffer » en tous les cas psychiquement est souvent insupportable !

 Jésus sur la croix sera détruit complètement il n’en restera qu’un corps mort.

Or là on est dans quelque chose d’inimaginable. Comment un Dieu peut il aller jusqu’à se faire bouffer par les hommes alors que normalement (jusque là du moins) ce sont eux qui sont censés le nourrir (les sacrifices du premier testament renvoient à cela: « si j’avais faim irai je te le dire fait dire le psalmiste » à YHWH). 

Nous (en tous les cas moi) n’aimons guère nous faire bouffer... Jésus au terme de son chemin, prend la position inverse : Je suis venu pour tout donner, ce qui vous permettra de tout recevoir.

Si le péché de l’humain est lié à la transgression de l’interdit du « manger de l’arbre du savoir, il me semble aujourd’hui(en écrivant ce billet) qu’en se donnant en manger et boire (car Jésus dit bien qu’il donne son sang pour la rémission (lever de la sanction) du péché de la multitude, qu’il abolit l’interdit premier de Genèse2.

En lisant (rapidement) le livre d’Enoch j’ai été stupéfaite de trouver la phrase suivante au chapitre 42 : 1. "La sagesse n'a point trouvé sur la terre de demeure où reposer sa tête".[1] qui est très proche de celle dite par Jésus : "le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête"(Mt8,20)… Si le Fils de l’homme est la sagesse de  Dieu,(et il y a ici bien plus que la sagesse de Salomon (Mt12, 42) l’esprit qui permet de discerner ce qui est bon et ce qui ne l’est pas, alors quelque chose d’unique est advenu. Ce que nous recevons nous donne la Sagesse, et nous devenons des Vivants, des Fils de Dieu au sens fort et la faute (l’erreur) est levée. Celui qui mange la chair et boit le Sang devient alors Fils et a en lui la vie éternelle.



[1]c'est pourquoi elle fait sa résidence dans le ciel. 2. La sagesse est descendue du ciel pour habiter avec les enfants des hommes, mais elle n'a point trouvé de demeure. Alors la sagesse est retournée vers son divin séjour, et a pris place au milieu des saints anges.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir
je suis bien loin de la Sagesse, mais si je pouvais ce soir reposer ma tête sur le Fils de Dieu, j'irais tout de suite, je suis fatiguée, physiquement certes, mais cela entraine un peu le reste.
Je pars demain pour une semaine me reposer
bonne soirée
MCM

TOURNESOL a dit…

Belle petite comparaison avec Alice de Lewis Caroll...
Il ne faut pas manger les autres ni être mangé mais RECEVOIR ....
les richesses intérieures