dimanche, juillet 01, 2012

La guérison de la femme qui perdait du sang Marc 5, 29


Une source est toujours quelque chose d'important. Beaucoup de contes pour enfants parlent de sources qui se tarissent et du héros qui trouve le moyen de trouver ce qui vient perturber son fonctionnement. Une source c'est fait pour alimenter. N'est il pas terrible de perdre la source de l'inspiration pour un artiste? Quant à combler un puits, cela est source de guerre... Abraham ne reprorche t il pas à Abimélek d'avoir spolié un des puits qui lui appartient ?

Pourquoi ce préambule? Simplement parce que en lisant dans la Bible de Jérusalem l'épisode de la guérison de la femme qui perdait du sang, j'ai été séduite par la traduction du verset 29: " et aussitôt la source d'où elle perdait le sang fut tarie, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son infirmité.". Les autres traductions disent: " sa perte de sang s'arrêta aussitôt et elle fut guérie de son mal". Oe cette image de la source qui se tarit (parce que c'est presque de l'ordre de l'inimaginable me parait absolument remarquable.

Il y a bien entendu ce premier "aussitôt" qui sera repris comme en écho du côté de Jésus, qui sent aussitôt qu'une force est sortie de lui.

Nous avons l'habitude de penser que cette perte de sang est génitale parce que Marc nous dit que cette femme souffre depuis 12 ans et que Jésus va redonner la vie à une jeune fille de 12 ans (qui sort de l'enfance pour devenir capable de donner la vie) mais en fait nous n'en savons rien. Mais si nous imaginons qu'il y a un fibrome qui saigne, ce qui se passe là, ce n'est pas tant que ça arrête de saigner, mais que le fibrome (la source) disparait, est asséchée.

Ce que je veux dire, ou du moins ce que cette traduction suscite en moi, c'est qu'il ne s'agit pas de fermer un robinet, mais d'enlever la source de la maladie. Le corps de cette femme, en touchant avec foi le manteau de Jésus, devient capable de détruire cette tumeur qui était en elle. Ce n'est pas que la tumeur en saigne plus, c'est qu'il n'y a plus de tumeur. D'une certaine manière son corps est devenu capable d'éradiquer cet amas de cellules qui lui-même avait fabriqué. Son corps (malade, sale, mauvais) devient capable de créer de la vie, d'être dans la vie, de rentrer dans la création, dans la vie.

Il est ensuite écrit: Jésus eut aussitôt conscience qu'une force était sortie de lui". Il y a ces deux "aussitôt", qui montrent que si la femme ressent quelque chose, c'est que quelque chose est venu de Jésus pour entrer chez elle et pour lui donner à elle ce qu'il faut pour détruire (assécher) l'origine de son mal. elle est sortie de son statut passif pour devenir avec Lui participant à la guérison. Et c'est peut être pour "proclamer" cette participation que Jésus lui demande de dire ce qu'elle a fait, ce qui s'est passé et ce qu'elle a vécu. Je veux dire que Jésus la fait participer au mystère de la vie. Elle sort de l'exclusion, elle redevient vivante, mais elle participe à cela, même si elle ne sait pas comment.

Si j'aime cette formulation de la source qui se tarit, c'est que certes là il s'agit de sang, mais qu'il y a en nous bien des sources qui suintent, qui coulent, qui nous épuisent. Ces sources Jésus peut les guérir, les assécher, les cautériser, mais il fait pas de nous des êtres passifs qui sont des miraculés, mais des être de vie qui participent à ce qui se passe dans leur corps (ou dans le psychisme).

Ne peut -on pas dire (pour simplifier les choses) que dans les guérisons, ou bien Jésus assèche la source de ce qui nous rend malade, ou bien il  remet en circulation ce qui était bloqué, mais que pour que cela puisse advenir, la foi est nécessaire. Car ce qui se passe alors en nous avec Lui, fait de nous des vivants, des êtres renouvelés.

3 commentaires:

AlainX a dit…

note pour ne pas etre publiée !!
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Plus que tu actives la modération des commentaires, pourquoi laisser l'obligation de justifier qu'on n'est pas un robot ?
Il me semble que tu as supprimé sur l'autre blog.
Ça facilite vraiment pour commenter…

AlainX a dit…

J'aime beaucoup la lecture que tu fais de ce texte.
Une sorte de « guérison complète » et pas seulement l'arrêt du symptôme…
Je n'avais pas vu cela comme ça jusque-là.

Ce que tu dis à la fin es sans doute le plus interpellant (pour moi en tout cas) : « la foi est nécessaire… ».

Assez naïvement je dirais : pourquoi je n'y arrive pas…
(À passer de la croyance à la foi…)

Giboulee, a dit…

Bonsoir Alain,

ayant eu aussi beaucoup de mal avec ces gribouillis dissuasifs, je vais enlever, et voir si je suis submergée par les spams.

Je pensais bien que tu allais réagir...