vendredi, mars 29, 2013

Jeudi saint: livre de l'exode Ex 12, 1- 14

La première lecture du jeudi saint est celle du livre de l'exode: chapitre 12, 1- 14.

Nous sommes toujours habitués à nous représenter le repas pascal célébré par Jésus (où veux tu que nous préparions ta Pâques demandent les disciples) comme un repas où tout le monde est assis. Or ce n'est pas ce qui est prescrit par Moïse: manger debout, en grande hâte...

Alors ce matin, j'ai essayé de réfléchit un peu sur ce que les moines du Prieuré appellent "ces vieux textes fondateurs".

- Si le mois de Nissan devient le premier des mois de l'année, c'est qu'il s'agit d'un changement, d'une nouvelle origine or cela est important. Quand Jésus est mis à mort, là aussi il y a un changement d'origine temporelle.


- Prendre un agneau de un an, ce n'est pas prendre un agnelet. C'est déjà une grosse bête et il faut pour la faire rôtir un véritable foyer. On nous dit qu'il doit être sans tache, une belle bête. On sait aussi que cette nuit là, tous les premiers nés vont être mis à mort par le Seigneur. Alors il est possible de penser que cet agneau, qui n'a pas encore procrée, se substitue aux premiers nés des hébreux qui ne seront pas touchés par la mort. Je pense que là, on peut parler de substitution, comme le pain et le vin en seront une autre le soir de la Cène.

- Cet agneau, au bout de 4 jours (et cela ne doit pas être facile en tous les cas pour les enfants de tuer un agneau ou un chevreau avec lequel on a joué et on s'est attaché) doit être immolé au coucher du soleil. Il s'agit donc d'un rituel: immoler : donné à Dieu d'une certaine manière. Le sang appartient à Dieu (Alliance avec Noé décrite comme une alliance universelle), mais là le sang est comme restitué au peuple, pour le faire vivre.

- Le sang de cet agneau mis sur le linteau et les montants est un signe. Il donne la vie au peuple. Le sang répandu est donc (et c'est ce que fera Jésus) promesse de vie.

- La chair de l'agneau est rôtie, ce qui veut dire que ce n'est pas un holocauste, mais elle est là pour nourrir, pour donner de la force, mais aussi pour souder une communauté. Cela c'est aussi ce que proposera Jésus avec le pain partagé.

- Cet agneau doit être mangé en grande hâte '(ce n'est pas un festin).

- J'imagine que entre le moment où l'agneau est immolé, où il est dépouillé de sa toison et mis à rôtir il se passe un certain temps. Peut être que le massacre des premiers nés a déjà commencé dans le pays d'Egypte. Et que la décision de mettre dehors ce peuple est prise.

- Alors manger cet agneau debout, les reins ceints (ce qui veut dire que dans la ceinture il y a des choses qui alourdissent) le bâton à la main, n'est pas si simple... Alors peut être faut il mettre sur du pain (le pain azyme) pour pouvoir le manger... Et les herbes amères sont là pour faire comprendre que le voyage que va accomplir le peuple (quitter le pays d'Egypte, aller dans le désert) est un véritable exil et qu'un exil a toujours le gout de l'amertume, même s'il conduit à la liberté.

Pourquoi tout ceci? Parce que si nous disons que Jésus est l'agneau pascal, cela peut vouloir dire qu'il nous met en route sur un autre chemin qui est un chemin de liberté (être debout, prêt à partir), que le pain partage crée la communauté et donne la force de se mettre en route et que le sang versé est là pour nous donner la vie.

Réflexions du petit matin du vendredi saint.

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