Résurrection
Ce qui est étonnant dans la résurrection c’est le calme. On
aurait pu imaginer un triomphalisme, avec du bruit, des trompettes, mais il
n’en n’est rien. Tout se passe dans le calme. C’est au petit matin que les
femmes arrivent, la pierre est roulée, elles peuvent entrer. On sait par
l’évangéliste Jean, que tout est bien rangé, comme si ce tombeau emprunté
devait être remis en état : alors pas de linges en bazar sur le sol. Tout
est plié, propre. Pour Jean, le signe ou les signes sont suffisants : il
croit.
Si Matthieu parle d’un tremblement de terre, si Marc parle
d’obscurité qui recouvre la terre, au moment de la mort de Jésus, là, rien. Les
soldats qui étaient censé gardé le tombeau, ont dormi du sommeil du juste,
tellement c’était calme. Rien n’a bougé dans la nature, et pourtant…
Et pourtant c’est un changement de taille qui s’est produit,
un changement de nature ; un changement de nom, car le Jésus de Nazareth,
Jésus le crucifié comme le dit le jeune homme qui s’adresse aux femmes dans l’évangile
de Marc, porte désormais le nom qui est au dessus de tout nom, le nom qui met
le mal en déroute.
Quant aux femmes, elles étaient seules. Personne n’a rien vu
de la rencontre. Le narrateur décrit des faits rapportés plus tard ; on
sait juste que dans Marie (évangile de Jean), reconnaît à la voix (pas au
physique) et que Jésus refuse d’être « touché » physiquement.
On sait
aussi que les femmes auxquelles Jésus apparaît (évangile de Matthieu) lui
saisissent les pieds et se prosternent, mais Jésus disparaît. Je dois dire que
cette insistance sur les pieds, fait un peu penser aux petits enfants qui
lorsqu’ils ne veulent pas qu’un adulte s’en aille, s’accroche à sa jambe, mais
venant de femmes d’âge mur, cela est curieux. Ce qui semble certain c’est que Jésus
se manifeste à qui il veut, comme il veut, mais sans esbroufe. Il vient
consoler, réconforter, donner de l’espoir dans le calme. Il donne aussi des directives: l'attendre, le retrouver.
Même l’ascension se passe dans le calme. On est bien loin
des manifestations de l’Horeb.
Il faudra attendre la Pentecôte pour que le
bruit reprenne le devant de la scène, comme si les signes terrestres (le vent,
les flammes, parfois des tremblements de terre) qui permette souvent aux hommes
de croire parce que ces phénomènes là, font peur et manifeste une présence
divine, n’étaient pas nécessaires.
La présence de Jésus, de Jésus ressuscité, est suffisamment
pleine pour qu’elle n’ait besoin d’aucun signe extérieur.
Bien sur, un Jésus qui traverse les murs, un Jésus qui est
là où on ne l’attend pas, cela surprend, mais cela permet d’avoir en nous une
représentation du ressuscité qui est une représentation dans la douceur, dans
l’émerveillement qui conduit tout droit à la joie et cette joie là, elle nous
appartient, elle avait été annoncée dans l’évangile de Jean et personne ne peut
nous la ravir.
Isaïe 30,15: c'est dans le calme et la confiance que sera votre Salut.
1 commentaire:
J'ai aimé ton commentaire.
C'est bizarre cela me fait penser auxNDE (limites entre la vie et la mort.-expériences de mort imminente
J'ai lu le livre que ton mari trouvait si bien et je l'apprécie également ( Deadline-pocket) Je lis de temps en temps un passage.
A notre âge ,la résurrection et la mort deviennent des sujets actuels car on se sait mortels même si la société rêve de l'éternelle jeunesse
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