Les paraboles du chapitre 25 de Matthieu.
Ces deux paraboles : celle des vierges avisées et des
vierges sottes et celle des talents, sont des paraboles que nous connaissons
bien, trop bien peut-être, et en tirer du neuf à chaque fois est loin d’être facile, même
si c’est possible.
Mais si on met ces deux paraboles dans une certaine logique,
car elles suivent ce que Jésus annonce quant à l’établissement du Royaume et de
l’Avènement du Fils de l’homme, et qu’elles précèdent les événements qui vont
conduire à la passion, ne peut-on pas les entendre comme un discours s’adressant
à ceux qui justement vont mettre Jésus sur la croix, parce qu’ils se sont
fermés à son message ? La fin de ce chapitre sur le jugement dernier montre bien qu'il s'agit de devenir réellement des frères, et finalement de ne rejeter personne au nom d'une lecture étriquée de la Loi.
La parabole des 10 vierges, à mon avis, peut s’entendre de deux manières. Il s’agit d’une noce, donc de la célébration d’une
alliance. Or quand le moment sera venu de célébrer cette alliance, seule la
moitié du groupe sera acceptée. Ne peut-on pas penser qu’il s’agit de ceux qui
ont reconnu en Jésus le Messie, qui ont donc reçu l’Esprit Saint, donc ce qui
sera l’Eglise après la Pentecôte, tandis que la Synagogue, elle, restera dehors, parce qu'elle n'a pas su ou pas pu mettre de l'huile dans sa lampe, alors que son rôle était justement d'éclairer... Ou, pour le dire autrement
(la deuxième manière), rester simplement à lire et à relire la Loi sans la
faire fructifier par l’Esprit ne permet pas de rentrer dans le royaume; et là, c’est
un avertissement très fort pour ceux qui sont sûrs d’être sauvés parce qu’ils
pratiquent la loi, mais sans amour.
Quant à la parabole des talents, elle montre qu’il ne s’agit
plus de respecter la loi (le talent qu’on met en terre, parce que quelque part
on est dans la crainte d’un Dieu « légaliste ») mais bien de la faire
fructifier, de lui donner tout son sens, tout son sel, toute sa lumière. Et
seuls ceux qui entrent dans cette problématique entreront dans la joie de leur
maître, qui lui-même se réjouit de la créativité de ses serviteurs.
Alors on peut penser que ces paraboles sont là comme un
avertissement. Au nom de votre Loi, vous allez me condamner, moi qui suis la
Lumière du monde. Mais la Loi qui est la vôtre est une Loi de mort et non une
Loi de vie, vous l’avez dénaturée, vous l’avez mise sous le boisseau, et le
Royaume ne sera pas pour vous.
Or cela peut très bien nous concerner aujourd'hui, car la sclérose est toujours quelque chose qui nous guette. On peut savoir, on peut connaître, mais si on se cramponne à ses certitudes, alors peut-être que le Royaume risque d'appartenir à ceux qui se remettent en question et qui remettent aussi en question leurs savoirs.
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