Et ils étaient remplis d'étonnement à son sujet Mc 12,17.
Quand on arrive au chapitre 12 de Marc, on est bien près de la fin de l'histoire de Jésus. Cette phrase qui clôt l'histoire du piège tendu par les hérodiens, celle de l'impôt qu'il faudrait verser ou ne pas verser à César, a résonné en moi ce matin. Je veux dire qu'elle est devenue la phrase qui résumait tout ce passage.
Mais elle a aussi évoqué ce qui se passe au début de l'évangile de Luc, Lc 2, 46-47: "assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,47 et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses".
La phrase est certes un peu différente, parce que là, en théorie c'est Jésus qui pose des questions. Mais on peut bien imaginer que dans ce type de discussion typiquement rabbinique, questions et réponses s'entremêlent. Et ces rabbis, devaient bien être étonnés par ce jeune garçon sorti de Galilée, qui veut s'instruire mais qui peut-être les instruit eux aussi. Et peut-être ont ils été encore plus étonnés s'ils ont entendu la réponse faite à sa mère: "ne saviez vous pas qu'il me faut être chez mon Père".
Si je reviens au chapitre 12 de Marc, qui est consacré finalement à des joutes oratoires, mais qui peuvent conduire à la mort, puisque c'est cela dont rêvent les prêtres (Mc 11, 18 après que Jésus ait chassé les marchands du Temple), l'étonnement est en soi un bon sentiment.
Peut-être que l'étonnement ouvre des portes? Qui est-il celui là? D'où lui vient cette capacité à ne pas tomber dans les pièges, à savoir que c'est une épreuve que nous lui avons tendue bref, qui est-il vraiment cet homme qui vient de dire aux prêtres que même si la patience de Dieu semble sans limites, ne pas le reconnaître comme le Fils, comme l'Unique envoyé, va provoquer une catastrophe, puisque la vigne sera donnée à d'autres?
Jésus les désarçonne donc ces Hérodiens. Il est dans une autre logique. Il ne leur fait pas de mal non plus. Il ne rentre pas dans leur jeu, mais ne pas rentrer dans le jeu de qui que ce soit, c'est bien ce que fait Jésus fait depuis qu'il est entré dans ce que nous appelons sa vie publique. Il étonne…
Il étonne parce qu'il guérit un lépreux en le touchant, il étonne parce qu'il donne à manger à une foule, il étonne parce qu'il se laisse toucher par une femme, il étonne parce qu'il redonne la vie à un jeune homme, il étonne par ce qu'il dit, il étonne par ce qu'il fait, il étonne par ce qu'il est.
Alors au lieu de partir dans des considérations sur ce qu'il faut faire de nos deniers, je me suis demandée si l'important n'était pas de se laisser étonner par Jésus, étonner par ce qu'il a fait, par ce qu'il a dit, par son relèvement des morts, par l'envoi de l'esprit.
Juste de laisser étonner par Lui, et lui demander de continuer à nous étonner tous les jours de notre vie. C'est peut-être tout simplement cela redevenir comme un petit enfant.
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