mercredi, novembre 14, 2018

Le lépreux samaritain. Luc 17, 11-19 .

Depuis un certain temps, je réfléchis chaque jour sur l'Evangile proposé par la liturgie. Je publie cela dans mon autre blog; Intimes: https://obsidiennes.blogspot.com parce que souvent peuvent apparaître des notations plus personnelles, qui sont de l'ordre de l'intime.

Ce matin, peut-être parce que je m'y suis prise un peu plus tôt que les autres jours, ce texte chante un peu pour moi, avec le samaritain guéri, je sens en moi la gloire de Dieu, alors je mets sur ce blog qui est mon blog principal les réflexions qui sont venues, un verset après l'autre.

Pour compléter je dois dire que je ne me centre jamais sur un verset pour en tirer une morale, un enseignement, mais que tous les versets (et parfois quand la liturgie fait des sauts ou en supprime, je vais chercher ce qui manque pour la cohérence du texte), sont là. Si je souligne un mot, un verbe, des répétitions, c'est que c'est ce qui est important pour moi.

C'est juste mon cheminement au jour le jour dans ces textes que je pense connaître, juste pour passer du temps avec mon Seigneur et lui demander son Esprit.

 Lc 17, 11-19  Les 10 lépreux. 

C'est un évangile que j'aime bien, peut-être parce qu'il faut se mettre en route sur la foi de la parole sur l'espérance et aussi parce qu'il y a deux guérisons. Celle du corps et une autre, qui fait que le Samaritain rend à la fois gloire à Dieu mais aussi à Jésus et qu'il voit en cet homme bien plus qu'un homme: ses yeux se sont ouverts. On parle souvent de la lèpre du péché, cela c'est l'autre guérison.

Ce qui me frappe aussi, c'est le cri des lépreux l'ouïe qui est sollicité et Jésus qui semble fonctionner au niveau de la vue. Il les voit, il est touché, il les envoie se montrer (être vus). Le samaritain (qui est peut-être doublement considéré comme un lépreux) voit qu'il est guéri et cela le pousse en quelque sorte à ne pas obéir à l'injonction de Jésus, sauf que lui, il ne dépend pas du temple de Jérusalem donc l'obligation est peut-être plus souple.

11 En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
12 Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance

Contrairement au lépreux qui inaugure les guérisons dans l'évangile de Marc, on a là des lépreux qui respectent la loi. Ils ne sont pas dans le village (pas le droit d'y entrer) et ils restent à distance de Jésus. On pourrait dire, un bon point pour eux. 

13 et lui crièrent: « Jésusmaîtreprends pitié de nous. » 

Cela évoque un peu l'aveugle de Jéricho, qui crie lui aussi. Là ils doivent crier, compte tenu de la distance. Dire Jésus, c'est certes le prénom, mais c'est aussi dire Dieu sauve. Dire maître, c'est lui donner son titre de celui qui connaît, qui sait, qui enseigne. Alors deux titres pour Jésus. Et la demande: prends pitié de nous (guéris nous, fais que nous reprenions notre place, que nous ne soyons plus des errants, des bannis). Est ce qu'il y a pour eux, à ce moment là un possible lien entre cette lèpre maladie et ce qui aurait pu la provoquer? Je ne sais pas. 
  
14 À cette vue, Jésus leur dit: « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés

Dans l'évangile de Marc, il y a la guérison (purifié) puis Jésus dit à l'ancien lépreux d'aller se montrer aux prêtres et de donner ce que Moïse à prescrit dans la Loi. "Et ce geste là, sera pour les gens un témoignage" dit-il.  Là, il envoie directement aux prêtres mais cela sous tend que quelque chose peut ou ne peut pas se passer. Et les prêtres doivent contrôler la guérison. En tous les cas, ils partent eux aussi vers Jérusalem, mais peut-être pas par le même chemin. Et la guérison advient. Que se passe t il dans leur tête et dans leur corps à ce moment là? 

15 L’un d’eux, voyant qu’il était guérirevint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix

Je ne sais pourquoi, mais ce verset chante en moi. Il n'a rien senti dans son corps, encore que.. Il se regarde et sa peau (comme celle de Naaman le Syrien, un étranger comme lui) est redevenu nette. Alors il est rempli de joie, de gratitude, et quelque chose explose en lui. Lui qui à mon avis ne devait plus prier, il est plein  de quelque chose qui est en lui et qui le dépasse, et et comme les bergers du début de l'évangile de Luc il rend Gloire à Dieu.

16 Il rejeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.Or, c’était un Samaritain

Nous nous connaissons cet évangile par cœur ou presque, mais Luc ménage ses effets.. On s'attend à ce que ce soit un "juif" qui revienne sur ses pas, mais non, c'est celui qui était doublement lépreux: un samaritain. Et surtout il reconnaît en Jésus la présence de Dieu. Se jeter à ses pieds, face contre terre, c'est la posture que l'on prend quand un roi vous a fait une grâce.  

17 Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés? Les neuf autres, où sont-ils
18 Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu! » 

On pourrait presque parler de constat d'échec.. Pourquoi ne sont-ils pas revenus? Pourquoi sont-ils prisonniers du légalisme? Maintenant qu'ils sont guéris, ils peuvent aller et venir comme ils le veulent. Quand Naaman est purifié, il reconnaît la puissance du Dieu d'Israël. Les 9, contrairement au samaritain ne reconnaissent pas la puissance de vie qui est en Jésus et qui se manifeste dans le dernier verset.

19 Jésus lui dit : « Relève-toiet va: ta foi t’a sauvé. »

C'est un verset de résurrection: relève-toi, suis ta route (va), ne reste pas là, tu es guéri dedans et dehors, tu es totalement un homme nouveau. En même temps dire "ta foi" t'a sauvé, cela veut dire que Jésus n'est pas un magicien, que la guérison est comme œuvre commune. Et en cela c'est un respect total de ce qui nous sommes. 

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