dimanche, décembre 27, 2020

Luc 2,22-40 Présentation de Jésus au Temple et purification de Marie

 Dimanche après Noël: Fête de la Sainte Famille

C'est le même évangile que pour la fête de la purification au mois de février. Si on regarde les textes de l'Ancien testament, il semble qu'il y ait deux rituels. Celui de la purification est dans le livre du Lévitique, Lv 12. A la fois il faut - pour un garçon - attendre 40 jours puis offrir un sacrifice à la fois d'holocauste et d'expiation, "deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l'un pour l'holocauste, l'autre pour le sacrifice d'expiation. Le prêtre fera l'expiation pour elle et elle sera pure". (Si elle peut, elle offre un agneau, mais c'est nettement plus cher)...  Quant au rituel du rachat il est demandé dans le livre de l'exode, et il se faire sous forme d'argent (ce qui se fait encore de nos jours). On trouve cela en Exode 13,13 et dans le livre des Nombres: Nb 18,15-16.

Mais si on lit attentivement ce texte que nous connaissons bien, il n'est pas si facile que cela à comprendre. On a une introduction: ça se passe à Jérusalem et le couple accomplit ce qui est demandé par la loi. On a une conclusion, le retour à Nazareth: un enfant qui grandit en sagesse et qui est comme sa mère rempli de grâce, et une maman qui garde tout cela dans son coeur. 

Entre ces deux temps, on a la rencontre avec un vieux monsieur, qui doit être un officiant dans le Temple de Jérusalem, parce que pour prendre Jésus dans ses bras, il doit quand même avoir une fonction, vieux monsieur qui déclare qu'il peut désormais mourir en paix, car il a vu de ses yeux celui qui apporterait la consolation et le salut au peuple choisi; et une autre vieille personne, une femme, une veuve, Anne, qui elle aussi proclame que cet enfant aura un destin particulier. Et ces deux là parlent de l'enfant. 

Traditionnellement, parce que la péricope se termine sur Marie qui garde toutes ces choses dans son coeur et peut-être parce que c'est l'année dédiée à Joseph, c'est à ce dernier que j'ai laissé la parole. 

Joseph raconte

 

Il s'en était passé des choses depuis que ma fiancée, Myriam, m'avait annoncé que l'enfant qu'elle portait avait été conçu par l'Esprit du très Haut. Nous avions dû aller à Bethléem, la ville de mon ancêtre le roi David, le fils de Jessé, le petit fils d'Obed engendré à Booz par Ruth la Moabite, pour y être recensés. Chez nous le recensement est interdit et j'espère que cet empereur qui se prend pour Dieu ne sera pas béni pour nous avoir imposé un tel déplacement, surtout à ce moment là. En même temps, cela a permis que la naissance de notre enfant ait lieu dans la cité de David, et je pense que cela sera important pour lui.  

 

Nous avions espéré être revenus chez nous pour la délivrance, mais ce n'était pas le plan du Très Haut. Une femme qui a les douleurs de l'accouchement ne peut pas rester dans la salle commune de cette grande auberge qui accueille ceux qui viennent se faire recenser. Heureusement, nous avons pu nous installer dans la pièce du dessous, celle où sont les animaux. C'est une pièce où malgré tout il fait chaud, et nous avons été aidés par les femmes du village.


L'enfant lui, était venu très vite au monde. Marie l'avait enveloppé des langes, et posé dans la mangeoire, car il ne fallait pas qu'il soit écrasé par les bêtes qui étaient là, et il y en avait: des ânes, des boeufs, des agneaux.. En le voyant dans cette mangeoire, je me demandais s'il serait la manne descendue du ciel... Après tout Bethléem c'est la maison du pain. 

 

Durant la nuit de sa naissance, des bergers étaient venus. Ils étaient dans la joie quand ils ont vu notre bébé et ils sont allés raconter à toute la ville que notre bébé, c'était le messie. Mais comme ce sont des bergers on ne les a pas crus. Ils avaient vu des anges et le ciel comme ouvert.

 

Puis nous avions trouvé une petite maison, et nous y sommes restés jusqu'au moment d'accomplir ce qui est demandé par la loi: la purification de mon épouse, et la présentation de mon fils au temple et son rachat, puisque tout premier-né doit être racheté. Ce rituel, il nous fallait l'accomplir, mais celle qui a porté le fils du Très Haut peut-elle être impure? 

 

Aujourd'hui, nous sommes donc arrivés dans le Temple. Nous avons cherché des vendeurs pour acheter les deux petites colombes demandées, et nous somme entrés. Les colombes ont été offertes, puis un vieil homme est arrivé devant nous. 

 

C'est lui qui devait présenter notre enfant au Très-Haut. Il s'appelait Syméon. Il n'aurait pas dû être là ce jour là, mais l'Esprit Saint a soufflé en lui et lui a dit de venir en ce jour, et qu'il verrait celui qui serait la consolation d'Israël. Il l'a pris dans ses bras, et des paroles un  peu étranges ont coulé de ses lèvres. 

 

Il avait l'air à la fois heureux et très ému. Il regardait notre bébé comme s'il le buvait des yeux. Il a béni le Très Haut, il l'a remercié de lui avoir permis de voir  en notre enfant le salut pour tous les peuples, la lumière des nations, la gloire de notre peuple. C'était un peu comme si les prophéties d'Isaïe se réalisaient. Je dois dire que nous étions dans l'allégresse. 

 

Seulement, juste après, il a eu des paroles qui sont plus des paroles de désolation - que nous n'avons pas comprises. Il a même dit à ma tendre épouse qu'un glaive de douleur traverserait son cœur. Comment peut-on dire cela à une jeune femme qui vient de donner la vie. Je pense qu'il a prophétisé sur notre fils en affirmant qu'il serait comme un signe de contradiction, qu'il provoquerait la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël, qu'il mettrait au grand jour les pensées qui viennent au cœur d'un grand nombre. Ces paroles, je les ai retenues, mais elles m'inquiètent.. 

 

Puis est arrivée une femme très âgée, qui me faisait un peu penser à la Sarah d'Abraham. Elle nous a dit qu'elle s'appelait Anne, qu'elle était veuve et qu'elle attendait elle aussi celui qui serait porteur de la délivrance. Et elle aussi, elle a été remplie d'une grande joie en voyant notre fils et a affirmé qu'il serait la délivrance de Jérusalem. Je dois dire que cela me faisait un peu peur. Mon fils serait-il un nouveau Judas Maccabée? Cela me paraissait impensable. 

 

Nous avons laissé Jérusalem et son agitation et sommes retournés dans notre ville de Nazareth où mon petit garçon s'est développé comme tous les enfants du monde; cependant il y avait quelque chose de plus en lui, sans que je puisse le définir, comme si l'Esprit du Très Haut était sur lui et lui donnait un autre regard sur le monde.

 


Aucun commentaire: