« Comme il approchait de Damas » Actes, 9, 3.
Ce petit morceau de phrase a fait écho en moi ce matin. J’ai
tendance à me représenter Saul, sur une route entre Jérusalem et Damas, mais
encore loin de Damas. Mais en fait, puisque ses compagnons le prennent par la main et le
conduisent dans la ville, c’est que cela se passe tout près des portes et des murs de la ville.
Que cela ne se soit pas produit près de Jérusalem montre
bien que cet homme est choisi pour annoncer la parole hors les murs, et réaliser
la prophétie du cantique de Siméon : lumière des nations (Luc 2, 30-32 ).
Ensuite je me suis demandé où ce verbe "approcher" se trouvait ailleurs dans le Nouveau Testament; et aussitôt (comme dirait Marc) j’ai pensé aux disciples qui s’approchent d’Emmaüs (Lc 24,28): là aussi ils sont
proches de leur destination, et ce qui va se passer - " leurs yeux
s’ouvrirent" - est exactement ce qui va advenir à Paul quand Ananie va lui
imposer les mains. Un troisième passage où ce verbe est employé est lorsque Jésus s’approche de Jéricho avant de monter à Jérusalem (Lc 18, 30): là encore
des yeux s’ouvrent, puisque c’est la guérison de l’aveugle qui crie et demande sa guérison.
Comparons ce qui se passe dans chaque cas après
l’ouverture des yeux. Pour les disciples, ils se lèvent ; retournent à
Jérusalem et veulent annoncer que le Seigneur est vraiment ressuscité. Là on
est dans la résurrection réalisée et qui prouve la divinité de Jésus et sa filiation.
Mais l’important est que l’action suive la foi : les yeux s’ouvrent et il
est impossible de garder pour soi cette bonne nouvelle.
Pour Saul, il se lève et est baptisé; il mange,
retrouve des forces, reste à Damas avec les disciples et proclame que Jésus
est le fils de Dieu. Là on trouve l’annonce de la bonne nouvelle de Paul, cet
homme dont il fallait se méfier, cet homme qu’il pensait être un imposteur est
le fils de Dieu, celui que l’on attendait, celui qui sauve du péché et qui
permet que le lien entre Dieu et son peuple soit restauré.
Quant à l'aveugle, il suit Jésus et rend grâce à Dieu, ce qui permet à tous ceux qui sont là, par cette joie communicative, de louer Dieu.
Alors, que dire de ce petit morceau de phrase ? Peut-être, parce qu’il y a très longtemps en arrivant en vue de la cathédrale de
Chartres quelque chose m’a saisie, quelque chose que je cherchais et que je
nommerai la paix, et que cela m’a déplacée et que Jésus est vraiment devenu
vivant.
Parfois quand on a l’impression d’être arrivé là où l’on a prévu d’aller ou de se rendre, tout peut encore arriver, du neuf peut advenir. Le vent souffle même aux portes de chez soi, comme il veut et quand il veut. A nous de reconnaître sa voix et de nous laisser déplacer dans nos habitudes.
Parfois quand on a l’impression d’être arrivé là où l’on a prévu d’aller ou de se rendre, tout peut encore arriver, du neuf peut advenir. Le vent souffle même aux portes de chez soi, comme il veut et quand il veut. A nous de reconnaître sa voix et de nous laisser déplacer dans nos habitudes.
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