mercredi, mai 03, 2017

Jn 6,21:" la barque toucha terre".

Jn 6, 15 : "Sachant qu’ils allaient s’emparer de lui pour en faire leur roi, il se retira à nouveau seul dans la montagne".

Le petit texte qui suit la multiplication des cinq pains et des deux poissons (ce qui donne le chiffre 7 de la plénitude), qui se poursuit par la barque qui touche le rivage alors que les apôtres ne savent plus où ils sont, m’a beaucoup fait penser.
Il y a Jésus qui renvoie tout le monde, il y a cette tempête où l’on perd tous ses repères...
Et puis il y a cet homme qui ne veut pas être roi, mais qui va être crucifié justement parce qu’il a affirmé « être roi »...
Il y a cette salle qui est à nouveau un peu comme une barque...
Il y a la barque sur le lac et la pêche des 153 poissons…

Alors au fil des jours cela a pris forme, pour donner le petit texte que voici. Il a mis plus d'une semaine pour venir au monde ce texte.

On y trouve donc trois versets déclic :
Jn 6, 21 : aussitôt la barque toucha terre.
Jn 19,19 19 Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. 
Jn 20, 1919 Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Et le texte de la nuit sur lac : Jn 6, 15-21

15 Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.
16 Le soir venu, ses disciples descendirent jusqu’à la mer.
17 Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l’autre rive. C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples.
18 Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.
19 Les disciples avaient ramé sur une distance de vingt-cinq ou trente stades (c’est-à-dire environ cinq mille mètres), lorsqu’ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Alors, ils furent saisis de peur.
20 Mais il leur dit : « C’est moi. N’ayez plus peur. »
21 Les disciples voulaient le prendre dans la barque ; aussitôt, la barque toucha terre là où ils se rendaient.


Je ne sais pas qui est le rédacteur, peu importe… :

"Pas facile de le comprendre notre Jésus. Voilà qu’il fait un peu comme Moïse, il donne à manger à ceux qui sont venus l’écouter sur la montagne, et d’un coup, il se cache dans la montagne, il disparaît et il nous laisse tous seuls, nous ses apôtres. Après il nous a dit que c’était parce qu’il se doutait qu’après ce signe la foule allait vouloir en faire un roi, et que ça il ne le voulait pas, parce qu’il n’était pas celui qui allait s’opposer aux romains et que ce n’était pas un si grand miracle que ça . Ce n’est pas la première fois qu’il fait cela et quand il veut être seul, il vaut mieux le laisser tranquille, sauf que nous on est un peu perdus, parce qu’on ne sait plus trop où aller, que faire. Et en plus on n’aime pas ça, parce qu’on ne sait jamais ce qui va se passer dans sa tête ensuite. Mais il est comme ça.

Alors on s’est dit que ce qu’on avait de mieux à faire, c’était de rentrer à Capharnaüm, parce que c’est une sorte de lieu sûr, un lieu où nous nous retrouvons toujours. On a pris la barque et là, on s’est payé une tempête pas possible. A croire que le lac voulait nous avaler tout crus, nous détruire, ne pas nous laisser arriver chez nous. Il y avait des vagues, des éclairs, du vent. Peut-être que s’il avait été là, ça aurait été différent, mais il n’était pas là, et nous étions désorientés. La seule chose, qui comptait c’était de ne pas chavirer. Les heures ont passé et d’un coup, on a vu quelqu’un en train de marcher sur les vagues. Avec les éclairs qui sillonnaient le ciel, on a vraiment cru que c’était un esprit qui venait nous entraîner au fond de la mer, mais c’était lui. Il nous a dit de ne plus avoir peur, mais on venait d’avoir doublement peur, la mer et maintenant lui. D’un coup la mer s’est calmée et on s’est trouvé sur le sable du bord. Il n’a même pas eu besoin de monter dans la barque, il avait fait la traversée en marchant sur les eaux. Je dois dire que les autres, ceux qui voulaient qu’il recommence à donner du pain et du poisson, ils ne sont pas arrivés à comprendre (pas plus que nous d’ailleurs) comment il avait fait, et il ne le leur a pas expliqué.

Et le temps a passé. Les autres, les bien-pensants, l’ont attrapé, et ils l’ont tué parce qu’ils croyaient que Jésus voulait devenir le roi de tous les juifs et prendre leur place, alors qu’il voulait leur faire entendre que notre Dieu, celui qui est celui de nos pères, Abraham, Isaac et Jacob, celui qui a fait une alliance avec nous, nous donnait aujourd’hui son fils pour une nouvelle alliance, pour que nous puissions ne plus être les sujets du mal et du malin, mais de Dieu, et découvrir une autre vie, une vie nouvelle. Cela, nous avons eu du mal aussi à le comprendre, mais depuis que son souffle est venu sur nous, nous pouvons en être témoins.

Mais eux, cela ils ne l’ont pas compris, et ils l’ont mis à mort et nous, nous sommes à nouveau trouvés dans une vraie tempête. Nous ne savions plus que faire, d’autant que comme sur le lac nous avions peur pour notre vie. Nous nous sommes cachés dans cette salle où il nous avait lavé les pieds, et nous n’osions même pas sortir. Et voilà que dans cette salle il est arrivé au milieu de nous, et comme sur le Lac, nous avons ressenti la même peur, la même frayeur. C’est sa voix qui nous a rassurés; là il nous a dit non pas d’être sans crainte, mais d’être dans la Paix. Après, il nous a montré la trace des plaies dans ses poignets, ses chevilles, son côté et il a soufflé sur nous. C’était un autre vent que celui du Lac, mais pourtant il y avait de la force en ce souffle: qui était son souffle, le souffle du Vivant. Et pourtant il nous a encore laissé seuls, il a encore disparu.

Et nous sommes rentrés chez nous, au bord du lac. Une nuit nous sommes allés pêcher avec Pierre, et nous n’avons rien pris. Au petit matin quelqu’un nous a interpellés de la rive, et comme nous disions que nous n’avions rien attrapé de la nuit, il nous a dit de jeter notre filet à droite de la barque. Et là, les poissons ont presque sauté dans les mailles du filet; le filet ne s’est pas rompu et nous avons compris que l’homme là-bas, c’était lui. Alors Pierre a sauté à l’eau, je ne sais pas trop pourquoi il a fait ça, mais c’est Pierre. Peut-être qu’il se souvenait qu’il avait couru au tombeau du maître et qu’il n’avait trouvé personne, alors que là il y avait quelqu’un, quelqu’un qui l’attendait, quelqu’un qui l’aimait.

Cette fois-ci, c’était le poisson qui avait été multiplié...

 Alors nous avons tous compris que la phrase qu’un jour il avait dite à Pierre et André, à Jean et Jacques: "Vous serez des pêcheurs d’hommes", elle s’accomplissait, et que Pierre serait bien le berger.

Mais nous savions aussi que, même s’il n’était pas visible, il serait avec nous; et la peur nous a enfin quittés. L’absent devenait présent, et nous saurions être ses témoins."



Aucun commentaire: