Jn 6, 15 : "Sachant qu’ils allaient s’emparer de lui
pour en faire leur roi, il se retira à nouveau seul dans la montagne".
Le petit texte qui suit la multiplication des cinq pains et
des deux poissons (ce qui donne le chiffre 7 de la plénitude), qui se poursuit
par la barque qui touche le rivage alors que les apôtres ne savent plus où ils
sont, m’a beaucoup fait penser.
Il y a Jésus qui renvoie tout le monde, il y a cette tempête où l’on perd tous ses repères...
Et puis il y a cet homme qui ne veut pas être roi, mais qui va être crucifié justement parce qu’il a affirmé « être roi »...
Il y a cette salle qui est à nouveau un peu comme une barque...
Il y a la barque sur le lac et la pêche des 153 poissons…
Alors au fil des jours cela a pris forme, pour donner le petit texte que voici. Il a mis plus d'une semaine pour venir au monde ce texte.
Il y a Jésus qui renvoie tout le monde, il y a cette tempête où l’on perd tous ses repères...
Et puis il y a cet homme qui ne veut pas être roi, mais qui va être crucifié justement parce qu’il a affirmé « être roi »...
Il y a cette salle qui est à nouveau un peu comme une barque...
Il y a la barque sur le lac et la pêche des 153 poissons…
Alors au fil des jours cela a pris forme, pour donner le petit texte que voici. Il a mis plus d'une semaine pour venir au monde ce texte.
On y trouve donc trois versets déclic :
Jn 6, 21 :
aussitôt la barque toucha terre.
Jn 19,19 19 Pilate
avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était
écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs.
Jn 20, 1919 Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées
par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur
dit : « La paix soit avec vous ! »
Et le texte de la nuit sur lac : Jn 6, 15-21
15 Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour
faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul.
16 Le soir venu, ses disciples descendirent jusqu’à la
mer.
17 Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l’autre
rive. C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les
disciples.
18 Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.
19 Les disciples avaient ramé sur une distance de
vingt-cinq ou trente stades (c’est-à-dire environ cinq mille mètres),
lorsqu’ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque.
Alors, ils furent saisis de peur.
20 Mais il leur dit : « C’est moi. N’ayez plus
peur. »
21 Les disciples voulaient le prendre dans la
barque ; aussitôt, la barque toucha terre là où ils se rendaient.
Je ne sais pas qui est le rédacteur, peu importe… :
"Pas facile de le comprendre notre Jésus. Voilà qu’il fait un peu comme Moïse, il donne à
manger à ceux qui sont venus l’écouter sur la montagne, et d’un coup, il se
cache dans la montagne, il disparaît et il nous laisse tous seuls, nous ses
apôtres. Après il nous a dit que c’était parce qu’il se doutait qu’après ce
signe la foule allait vouloir en faire un roi, et que ça il ne le voulait pas,
parce qu’il n’était pas celui qui allait s’opposer aux romains et que ce n’était
pas un si grand miracle que ça . Ce n’est pas la première fois qu’il fait
cela et quand il veut être seul, il vaut mieux le laisser tranquille, sauf que
nous on est un peu perdus, parce qu’on ne sait plus trop où aller, que faire. Et
en plus on n’aime pas ça, parce qu’on ne sait jamais ce qui va se passer dans
sa tête ensuite. Mais il est comme ça.
Alors on s’est dit que ce qu’on avait de mieux à faire, c’était
de rentrer à Capharnaüm, parce que c’est une sorte de lieu sûr, un lieu où nous
nous retrouvons toujours. On a pris la barque et là, on s’est payé une tempête
pas possible. A croire que le lac voulait nous avaler tout crus, nous détruire,
ne pas nous laisser arriver chez nous. Il y avait des vagues, des éclairs, du
vent. Peut-être que s’il avait été là, ça aurait été différent, mais il n’était
pas là, et nous étions désorientés. La seule chose, qui comptait c’était de ne
pas chavirer. Les heures ont passé et d’un coup, on a vu quelqu’un en train de marcher
sur les vagues. Avec les éclairs qui sillonnaient le ciel, on a vraiment
cru que c’était un esprit qui venait nous entraîner au fond de la mer, mais c’était
lui. Il nous a dit de ne plus avoir peur, mais on venait d’avoir doublement
peur, la mer et maintenant lui. D’un coup la mer s’est calmée et on s’est
trouvé sur le sable du bord. Il n’a même pas eu besoin de monter dans la barque, il avait fait
la traversée en marchant sur les eaux. Je dois dire que les autres, ceux qui
voulaient qu’il recommence à donner du pain et du poisson, ils ne sont pas
arrivés à comprendre (pas plus que nous d’ailleurs) comment il avait fait, et
il ne le leur a pas expliqué.
Et le temps a passé. Les autres, les bien-pensants, l’ont attrapé, et ils l’ont tué parce qu’ils croyaient que Jésus voulait devenir
le roi de tous les juifs et prendre leur place, alors qu’il voulait leur faire entendre que notre
Dieu, celui qui est celui de nos pères, Abraham, Isaac et Jacob, celui qui a
fait une alliance avec nous, nous donnait aujourd’hui son fils pour une
nouvelle alliance, pour que nous puissions ne plus être les sujets du mal et du
malin, mais de Dieu, et découvrir une autre vie, une vie nouvelle. Cela, nous
avons eu du mal aussi à le comprendre, mais depuis que son souffle est venu sur
nous, nous pouvons en être témoins.
Mais eux, cela ils ne l’ont pas compris, et ils l’ont mis à
mort et nous, nous sommes à nouveau trouvés dans une vraie tempête. Nous ne
savions plus que faire, d’autant que comme sur le lac nous avions peur pour
notre vie. Nous nous sommes cachés dans cette salle où il nous avait lavé les pieds, et nous n’osions même pas sortir. Et voilà que dans cette salle il est arrivé
au milieu de nous, et comme sur le Lac, nous avons ressenti la même peur, la
même frayeur. C’est sa voix qui nous a rassurés; là il nous a dit non pas d’être
sans crainte, mais d’être dans la Paix. Après, il nous a montré la trace des
plaies dans ses poignets, ses chevilles, son côté et il a soufflé sur nous. C’était
un autre vent que celui du Lac, mais pourtant il y avait de la force en ce
souffle: qui était son souffle, le souffle du Vivant. Et pourtant il nous a
encore laissé seuls, il a encore disparu.
Et nous sommes rentrés chez nous, au bord du lac. Une nuit
nous sommes allés pêcher avec Pierre, et nous n’avons rien pris. Au petit matin
quelqu’un nous a interpellés de la rive, et comme nous disions que nous n’avions
rien attrapé de la nuit, il nous a dit de jeter notre filet à droite de la
barque. Et là, les poissons ont presque sauté dans les mailles du filet; le
filet ne s’est pas rompu et nous avons compris que l’homme là-bas, c’était
lui. Alors Pierre a sauté à l’eau, je ne sais pas trop pourquoi il a fait ça,
mais c’est Pierre. Peut-être qu’il se souvenait qu’il avait couru au tombeau du
maître et qu’il n’avait trouvé personne, alors que là il y avait quelqu’un,
quelqu’un qui l’attendait, quelqu’un qui l’aimait.
Cette fois-ci, c’était le poisson qui avait été multiplié...
Alors nous avons tous
compris que la phrase qu’un jour il avait dite à Pierre et André, à Jean et Jacques: "Vous serez des pêcheurs d’hommes",
elle s’accomplissait, et que Pierre serait bien le berger.
Mais nous savions aussi que, même s’il n’était pas visible,
il serait avec nous; et la peur nous a enfin quittés. L’absent devenait présent, et nous saurions être ses témoins."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire