Pentecôte.
Chaque année, quand arrive le récit de ce qui se passe dans la chambre haute où sont réunis les apôtres et quelques femmes dont Marie, je ne peux m'empêcher de faire un lien avec de que rapporte le Livre des rois au chapitre 19, à savoir la rencontre d'Elie avec son Dieu sur le Mont Horeb, après avoir marché quarante jours et quarante nuits.
Il est lui aussi, si l'on peut dire, dans une chambre haute (au sommet de la montagne), et j'ai toujours pensé que la caverne où il passe la nuit n'est autre que ce creux dans le rocher où le Seigneur a posé Moïse alors que Lui-même passait et parlait: passage du Seigneur, Pâque du Seigneur (Ex 33, 22).
Il est lui aussi, si l'on peut dire, dans une chambre haute (au sommet de la montagne), et j'ai toujours pensé que la caverne où il passe la nuit n'est autre que ce creux dans le rocher où le Seigneur a posé Moïse alors que Lui-même passait et parlait: passage du Seigneur, Pâque du Seigneur (Ex 33, 22).
Mais c'est surtout ce qui se passe sur l'Horeb, au niveau du déchaînement des éléments, qui évoque ce qui se passe à Jérusalem le matin de la Pentecôte. Pour mémoire, il est question "d'un ouragan qui fend les montagnes et brise les rochers, puis d'un tremblement de terre, puis d'un feu", puis "du murmure d'une brise légère". La brise légère, cela peut évoquer aussi le Seigneur qui va rencontrer Adam dans le jardin; ou peut-être ce souffle du livre de la Genèse, qui planait sur les eaux.
Et si l'on compare avec ce qui est décrit dans le deuxième chapitre livre des Actes, on trouve aussi ce vent qui fait tout trembler et ce feu qui tombe sous forme de langues de feu, mais alors que dans le livre des Rois le Seigneur s'adresse à Elie, ce qui se passe à Jérusalem est tout autre, puisque tous ceux qui sont dehors entendent proclamer les merveilles de Dieu dans leur langue originaire.
Le tremblement de terre n'est pas présent ici, mais on le retrouvera par la suite, dans les manifestations de l'Esprit Saint qui émaillent le livre des Actes des Apôtres.
Il y a juste ces deux formes qui symbolisent l'Esprit Saint: ce vent qui fait trembler, et le feu.
Et si l'on compare avec ce qui est décrit dans le deuxième chapitre livre des Actes, on trouve aussi ce vent qui fait tout trembler et ce feu qui tombe sous forme de langues de feu, mais alors que dans le livre des Rois le Seigneur s'adresse à Elie, ce qui se passe à Jérusalem est tout autre, puisque tous ceux qui sont dehors entendent proclamer les merveilles de Dieu dans leur langue originaire.
Le tremblement de terre n'est pas présent ici, mais on le retrouvera par la suite, dans les manifestations de l'Esprit Saint qui émaillent le livre des Actes des Apôtres.
Il y a juste ces deux formes qui symbolisent l'Esprit Saint: ce vent qui fait trembler, et le feu.
Peut-être que ce vent qui fait tout trembler, qui ouvre portes et fenêtres, qui peut faire voler les branchages ou les tuiles, c'est ce que les apôtres ont ressenti en eux. Quelque chose qui les poussait presque à sortir d'eux-mêmes, à se laisser emporter par cet autre défenseur dont Jésus avait parlé.
Peut-être que ce feu, c'est le feu du buisson ardent, qui se consume sans se consumer et qui chez les apôtres purifie ce qui doit l'être, ces branches desséchées, mais qui est aussi actualisation de l'amour du Père pour le Fils, du Fils pour le Père, amour fécond qui se déverse et qui donne enfin à l'humain d'aimer.
Si on se souvient qu'Elisée demande à Elie, au moment de son enlèvement spectaculaire sur un char de feu, d'avoir une double part de son Esprit, on peut penser que Jésus ressuscité donne, comme d'habitude en abondance, cet Esprit qui est en Lui; cet esprit qui va permettre aux apôtres d'aller, de baptiser et d'enseigner…
Il m'a semblé intéressant de faire un lien avec la mythologie grecque. Le feu a été dérobé aux Dieux par Prométhée, ce qui veut dire qu'ils le gardaient pour eux, et se souciaient peu des hommes. Les Dieux grecs sont très égoïstes… . Or le feu permet la civilisation, telle que nous la concevons, car le feu permet de passer du cru, qui est la manière de manger des animaux, au cuit qui est le propre de l'humain qui cuisine, et qui permet d'avoir des poteries, donc là encore ne pas manger à même le sol; d'avoir des métaux - ce qui peut conduire à la guerre, mais qui permet l'agriculture. Le don du feu est donc quelque chose de capital. Là, il n'y a pas vol, Jésus donne ce qui est de Lui, mais qui est aussi de son Père, il le donne entièrement, gratuitement, dans l'abondance et cela permet bien un saut entre la Loi donnée et la Vie donnée. Et ce don de l'Esprit permet un changement de culture.
Le verset 4,"ils furent rempli d'Esprit Saint" et non pas "ils furent rempli par l'Esprit Saint" me remplit toujours de joie quand je le lis, ou l'entends proclamer. En effet, cela renvoie à la plénitude, plénitude dont on ne se rend peut-être pas compte, mais qui montre que les vides sont remplis, que ça peut déborder, et que tout est donné.
Ce qui est étonnant d'ailleurs c'est que la maison est remplie par le vent (comme autrefois la maison de Lazare avait été remplie par l'odeur du parfum répandu par Marie de Béthanie sur les pieds de Jésus), et que ce vent est suivi par le feu, feu qui se partage (ce qui peut évoquer le pain partagé lors des multiplications des pains, mais aussi de la Cène), qui ici se divise sans rien perdre de lui. Alors, goûter l'ivresse du don, et recevoir ce feu, voilà ce qui se passe ce jour là.
Ce qui est étonnant d'ailleurs c'est que la maison est remplie par le vent (comme autrefois la maison de Lazare avait été remplie par l'odeur du parfum répandu par Marie de Béthanie sur les pieds de Jésus), et que ce vent est suivi par le feu, feu qui se partage (ce qui peut évoquer le pain partagé lors des multiplications des pains, mais aussi de la Cène), qui ici se divise sans rien perdre de lui. Alors, goûter l'ivresse du don, et recevoir ce feu, voilà ce qui se passe ce jour là.
Et si certains ont pu dire que les apôtres étaient ivres dès le matin, que c'était du vin qui leur avait délié la langue (eux qui venaient de recevoir des langues de feu), c'est qu'ils étaient bien ivres, ivres car qu'ils venaient de goûter au sens fort la présence de l'Esprit; présence qui se déguste, dans la paix, dans la joie, dans l'amour, d'une manière radicalement autre, qui remplit totalement, qui comble et qui peut donner envie de s'envoler, de chanter et de danser. Quand j'ai reçu le baptême dans l'Esprit Saint, quelqu'un a eu pour moi l'image d'une petite fille sur une balançoire, poussée par un homme en blanc, et je crois que c'est une sorte de représentation de cette joie qui donne envie de s'envoler.
Que Marie ait été remplie d'Esprit Saint depuis l'Annonciation, et peut-être avant, c'est évident; alors c'est pour cela qu'il m'a semblé qu'elle était la mieux placée pour raconter ce qui s'est passé à Jérusalem, ce jour qui est venu 50 jours après la fête de la Pâque.
Marie raconte ce qui s'est passé le jour de la fête de 7 semaines
Je vais vous étonner, parce que l'Esprit Saint a reposé sur moi, et en moi, dès le début; puisque le Très Haut m'a prise sous son ombre, que je suis l'arche de la nouvelle alliance, et que son souffle en moi a pris forme et consistance dans son fils. Mais pourtant, ce jour là, quelque chose, qui a changé l'ordre du monde, s'est passé. Sur la croix, mon Fils m'a confié à son ami en lui disant "Voici ta mère", et moi j'ai compris que désormais ceux qui l'avaient suivi devenaient mes fils et même si l'esprit m'a été donné, il était important que je reçoive en même temps qu'eux et comme eux ce Défenseur, ce Consolateur qui a fait de nous son Eglise.
Je me souviens qu'un jour mon fils avait dit à ses disciples qu'il était venu pour allumer un feu sur la terre et qu'il avait hâte que ce feu brûle (Lc 12, 49). Je sais que beaucoup ont pensé à la colère de Dieu, cette colère qui vient pour détruire le monde mauvais, pour purifier, pour faire du neuf, pour faire ce pur sans partage qui est à l'image de Dieu, mais moi, je savais que le feu dont il parlait c'était un autre feu.
Depuis que mon fils a disparu à nos yeux de chair, mais pas à nos autres yeux, ces yeux du cœur qu'il a travaillé à ouvrir avant son véritable départ; quand la nuée l'a dérobé à nos yeux, il y a eu du changement chez ceux qu'il avait choisi depuis le début, ceux qui sont ma famille maintenant. Ils ne sont plus dans la crainte, ils sont dans l'attente de cette force qu'il a promise, cette force qui sortait de lui quand il guérissait les malades qui se jetaient littéralement sur lui pour être guéris, cette force de conviction, mais aussi cette force de douceur.
Alors donc, le jour de la fête de Shavouot, nous étions réunis dans cette salle où avait été partagée la Pâque. Et voilà que quelque chose s'est passé. Ce feu, je l'ai vu tomber en ce jour où nous célébrons à la fois les premières récoltes, où comme Abel, nous offrons ce qu'il y a de plus beau à notre Dieu (peut-être nous-mêmes), mais où nous célébrons aussi le don qu'il nous a fait en nous donnant la Loi, Sa loi. Peut-être que cette Loi ne nous a pas permis hélas de devenir des justes, de nous accorder à sa volonté, de la reconnaître dans les petits faits de tous les jours, mais elle a fait de nous le peuple choisi, le peuple élu, le peuple dont la mission est de faire connaître notre Seigneur au monde entier, à toutes les nations.
Tout d'abord il y a eu comme un fort coup de vent, et en moi résonnait la phrase qu'il avait dit à Nicodème: "Le vent souffle ou il veut, tu entends le son de sa voix, mais tu ne sais ni où il va ni où il vient". C'était un vent fort, mais ce n'était pas un ouragan, c'était un souffle, mais il brassait, mélangeait, bruissait, bruitait.
Et puis j'ai vu comme des étincelles de feu, je veux dire ces flammes minuscules qui s'échappent d'un feu de bois, qui s'envolent vers le ciel, et qui pour certaines dansaient, et pour d'autres grossissaient , devenaient comme des petites langues de feu, et allaient se déposer sur chacun d'entre nous. Des étincelles vivantes, qui faisaient d'eux, qui faisaient de moi avec eux, comme un seul corps. Je sais que les disciples, eux, ont vu comme des petites langues de feu qui se seraient détachées d'un feu qu'ils devinaient, qui brûlait loin au-dessus d'eux; et qui entraient doucement en eux.
Ce qui est étonnant, c'est que le feu lui-même, nous ne l'avons pas vu. Mais nous le sentions au-dessus de nous, comme une présence remplie d'amour, de chaleur; mais aussi de majesté. Je veux dire que l'origine de ces petites flammes, je ne l'ai pas vue. Mais la source était là, au-dessus de nous, là où mon fils est parti depuis quelques jours; et peut-être que ce feu, c'était Lui, Lui dans son Père, son Père dans Lui, avec ce tourbillon de Présence.
C'était comme si le temps s'était arrêté, comme le soir où la mer s'est fendue pour que nous puissions être délivrés des armées de Pharaon, ou comme ce jour où le Jourdain s'était lui aussi arrêté de couler, le jour où nous avons pris possession de la terre promise avec Josué.…
Le toit de la maison n'existait plus, le ciel était là, le soleil entrait à flots, avec sa douce chaleur. Et de ce soleil sortaient des rayons qui devenaient des flammes qui se déposaient sur chacun d'entre nous. Je ne sais pas si vous avez pris le temps de regarder le lac de Tibériade quand le soleil se réfléchit sur les vaguelettes. On a l'impression que lac lui-même est vivant, empli de petites étincelles; et le temps s'arrête. Là le temps s'est arrêté. C'est ce que moi j'ai ressenti, car je l'avais déjà vécu lors de ma rencontre avec l'Ange du Seigneur.
Quand le temps a repris son cours, tous, un peu comme les trois enfants dans le livre de Daniel, tous les disciples qui avaient reçu ce feu, se sont mis à célébrer les merveilles de Dieu, mais chacun dans une langue inconnue, un peu comme si une nouvelle langue se créait qui était la fusion de toutes les langues qui existent sur la terre, et qui serait la nouvelle langue de ceux qui croient que Jésus est Seigneur. Et moi, j'écoutais et ma joie était totale et je me suis mise à chanter avec eux. Un monde nouveau était là, en train de naître.
Et il y a eu plein de gens qui s'attroupaient devant la maison où nous étions. Pierre est allé avec les autres sur la terrasse. Nous avons compris que tous ceux qui étaient en route vers le Temple avaient entendu le bruit du vent, qu'ils s'étaient arrêtés dans leur marche et qu'ils avaient entendu célébrer les merveilles du Très Haut, chacun dans leur propre langue et non pas dans cette langue utilisée par les prêtres et que beaucoup ne comprennent pas.
Seulement certains ont imaginé que c'était parce que nous étions ivres que nous étions capables de parler dans toutes ces langues… C'est quand même étonnant, que quand arrive quelque chose qu'on ne comprend pas, il y a toujours des gens pour donner des explications qui font du mal, qui cassent la beauté. C'est un peu comme ceux qui disaient que les guérisons des possédés étaient dues à un pacte entre mon fils et le Mauvais.
Ils n'avaient pas complètement tort, car ce feu qui était, qui est en nous, il crée bien une sorte d'ivresse, comme l'amoureux est ivre de la beauté de sa compagne. C'était bien comme une nourriture, qui nous remplissait, nous changeait, nous permettait aussi d'être comme en lien avec tous les autres, une immense famille qui se créait là. Une autre famille, celle de mon Fils.
Simon Pierre, celui que mon fils avait choisi pour être pêcheur d'hommes a fait sa première pêche. Il a parlé à cette foule, il a parlé de mon fils qui a donné sa vie, qui est revenu à la vie, qui donne la vie en délivrant du péché, et qui donne la vie éternelle par le don de l'Esprit; et plus de trois mille personnes se sont jointes à nous.
Cette journée là, c'est une des plus belles de ma vie... C'est le don de l'Esprit pour tous, c'est la réalisation des promesses, c'est le début du monde nouveau où les hommes pourront, avec la force de l'Esprit, aimer comme mon Fils a aimé; et entrer et découvrir l'Amour. Comme le dira plus tard celui qu'on appellera l'apôtre des Nations, un monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà là.
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