dimanche, février 22, 2009

"Qu'est ce que l'homme que tu en prennes souci..." Ps 8,4

2SEIGNEUR (YHWH), notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre, toi qui te rends plus éclatant que le ciel !
3Par la bouche des enfants, des nourrissons, tu as fondé une force, à cause de tes adversaires, pour imposer silence à l'ennemi vindicatif.
4Quand je regarde ton ciel, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as mises en place,
5qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, qu'est-ce que l'être humain, pour que tu t'occupes de lui ?

6Tu l'as fait de peu inférieur à un dieu, tu l'as couronné de gloire et de magnificence.
7Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds,
8moutons et chèvres, bœufs, tous ensemble, et même les bêtes sauvages,
9les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les sentiers des mers.
10SEIGNEUR (YHWH), notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre !


Je suis sur un télésiège que j'occupe toute seule. Je contemple le paysage. Et d'un coup je me rends compte que cette magnifique création qui est là devant moi, elle est l'oeuvre de quelqu'un: l'oeuvre de Dieu. Il devient évident pour moi que cet Etre qui a crée tout cela, en est d'une certaine manière le propriétaire. Tout cela c'est à Lui et que moi petit être humain, je ne suis presque rien.

Je me suis souvent extasiée devant des fleurs de montagnes qui poussent au creux de rocher ou sur de la pierraille ou devant la profusion de couleurs, mais là c'est un autre sentiment, très différent. Quelqu'un a voulu "ça" et peu importe la manière dont Il s'y est pris, Il a crée la terre, le ciel et les étoiles.

Je comprends mieux ces paraboles de l'Evangile, où Jésus met en scène un roi part et laisse son royaume à d'autres mains.



Je dois dire que sur mon petit télésiège, entre terre et ciel, la phrase "que ton règne vienne" a pris du sens, car je ressens bien Dieu comme le roi et seigneur de cette terre (et peut-être d'autres univers).

Moi qui n'ai jamais pu me prosterner en signe de respect devant qui que ce soit, là, d'un coup, j'ai compris, ce que peut-être le respect, la crainte et l'adoration. Il y a l'infiniment grand d'un côté: le créateur et l'infiniment petit de l'autre, moi être mortel.

C'est un sentiment très bienfaisant, qui me donne envie de chanter, qui me fait littéralement jubiler.

Ce Dieu là, ce Dieu qui a tout crée (je ne veux pas rentrer ici dans des controverses sur la création en tant que telle) ce Dieu qui pourrait être intouchable, inabordable, est capable d'entrer en relation avec l'homme.Il se met au niveau de l'humain, lui donne son souffle, l'associe à son oeuvre de création à condition qu'il respecte la règle de l'Altérité. Je veux dire par là que le seul moyen de ne pas basculer dans le péché de convoitise (jalousie et envie) est de tenir compte de la parole d'un Autre, de faire référence à un Tu.

Ce Dieu là, a aussi été capable , voyant justement que cette altérité n'était pas possible de prendre chair dans un humain, mortel pour permettre de mettre à mort la convoitise et ouvrir à nouveau, pour tous les hommes le chemin de la relation avec Dieu.

"qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, qu'est-ce que l'être humain, pour que tu t'occupes de lui ?"

Je ne peux être que dans le merci et l'adoration de ce Dieu qui petit à petit se révèle à moi.

mardi, février 10, 2009

Petites réflexions.

Les textes de la messe d'hier, 9 février, à savoir le début du livre de la Genèse et l'arrivée de Jésus à Génésaterh,ont eu une certaine résonance en moi.

Le premier, m'a fait réagir sur le leitmotive: il y eut un soir, il y eut un matin, premier jour. Comme si il y avait là une durée énorme, que les mots de ne rendent pas, qui renvoient à autre chose qu'au temps qui pour nous sépare le soir du matin. Que fait Dieu pendant cette durée? Où est-Il? On peut imaginer qu'il crée (et surtout sépare) à partir du matin, dans un temps qui est le sien mais qui n'est pas le nôtre, mais ensuite quand le soir tombe, où va t il? C'est pour moi comme si ce refrain, cette scansion, renvoyait à un Dieu qui se retire, comme la marée, qui laisse les choses se mettre en place, s'ajuster, et qui se manifeste ensuite dans une autre séparation, dans une autre création. Et j'aurais aimé que cette scansion introduise comme un silence dans la lecture.

Le second, m'a fait réfléchir sur le différence entre Jean le baptiste et Jésus. Le premier dit aux foules: convertissez vous et faites pénitence (ce qui est un langage de l'ancien testament). Jésus dit: convertissez vous, car le royaume est tout proche, ou encore, le royaume est parmi vous.

Si le royaume est là, c'est que Dieu se fait présent, simplement (enfin ce n'est pas si simple) il faudrait que les yeux s'ouvrent pour le reconnaître. Alors les guérisons dont il est fait mention dans cet épisode,montrent qu'elles sont là pour ouvrir les yeux. La guérison physique est comme un signe avant coureur de la guérison spirituelle, du salut. Et je pense que c'est pour cela que le dernier verset dit: "tous ceux qui le touchaient étaient sauvés" . Les guérisons sont là pour montrer que oui, le royaume de Dieu est là, et le Salut est donné par Jésus, ce salut qui permet d'être vivant dès aujourd'hui.

samedi, février 07, 2009

Puissance d'égarement .2Th 2,11

2Th11 C'est pourquoi Dieu leur envoie une puissance d'égarement qui les fait croire au mensonge,
12 afin que soient jugés tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité mais ont pris plaisir à l'injustice.

C'était dans l'office des lectures du 7 février, que cette phrase adressée par Paul aux chrétiens de Thessalonique m'a fait sursauter.

Que Paul (comme le sera bien des années plus tard l'auteur des épîtres johanniques) soit inquiet pour sa communauté, cela peut se comprendre. Qu'il ait peur que son église se laisse séduire par des chrétiens d'origine juive qui veulent imposer la circoncision, certes, mais cette phrase est quand même très imprécatoire et pour moi très évocatrice du premier testament.

Quand le prophète Elisée envoie un esprit de berlue sur les soldats qui viennent s'emparer de lui, une partie de moi trouve cela un peu drôle.
Quand lors de certaines batailles, les ennemis de battent contre eux même, toujours à cause de ce même esprit d'égarement et de confusion, cela montre la puissance du Dieu qui a choisi ce peuple pour être son peuple.

Mais il y a aussi ce mauvais esprit qui s'empare de Saül, et qui pour moi est un esprit de suspicion puisqu'il sait qu'il n'est plus le roi, qu'un autre prendra sa place, mais qu'il n'est pas question pour lui de céder ses prérogatives. Tous peuvent devenir des rivaux et doivent être mis à mort. Cet esprit là, je le trouve très humain. N'est ce pas le moteur d'un bon nombre de pièces de Shakespeare, qui présente des guerres de succession.

Il y a surtout cet esprit qui vient "endurcir" ce coeur de pharaon. Pharaon était considéré comme un Dieu. Que YHWH endurcisse le coeur de pharaon pour le forcer à accepter de laisser partir le peuple, est un moyen de montrer que le Dieu des hébreux est plus fort que le Dieu qui domine sur l'Egypte.

Mais Paul lui, que veut-il signifier?

Est ce le Dieu que Jésus est venu révéler est un Dieu qui prendrait plaisir à voir les fils chèrement acquis par la mort de son fils, être privés du salut?

Et bien je n'aime pas Paul quand il prend des allures de dieu vengeur.


Pour moi, je retrouve l'image d'un Dieu vindicatif, qui se complairait à empêcher l'être humain d'ouvrir les yeux. Et cela ne me plaît guère. Je sais bien que Jésus dit la même chose quand il explique à ses disciples le sens caché des paraboles et cela m'a toujours dérangée.

Si Paul avait dit que Dieu ne force pas les êtres humains à accueillir "l'amour de la vérité", cela sera compréhensible, encore que pour Paul, le moins que l'on puisse dire c'est que le Christ a quand même utilisé une manière forte. Mais dire que Dieu respecte la liberté de l'homme, oui cela est positif. Mais dire que Dieu envoie un esprit d'égarement, cela revient certes à dire qu'Il est le tout puissant, mais pourquoi ne pas donner un petit coup de pouce à cette espèce humaine qui a bien du mal à discerner ce qui est bon pour elle.

mercredi, février 04, 2009

Marie-Madeleine, Jacob: "Nolli me tangere"


C'est la phrase que Jésus dit à Marie-Madeleine le matin de Pâques,et que je cite dans son contexte: Jn20,16 Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » — ce qui signifie maître. 17 Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. » 18 Marie de Magdala vint donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit.

Pour cette disciple qui a "touché" et oint son Seigneur, se faire en quelque sorte "rembarrer" n'a pas du être si simple, d'autant que nous les humains, nous avons souvent besoin de "toucher" pour croire. Mais elle, c'est le son de la voix qui a permis la reconnaissance. Mais l'obéissance à cette injonction fait d'elle la Hérault de la bonne nouvelle: la mort a été vaincue, Il est Vivant, Il est le Vivant.

Il n'en demeure pas moins que cette phrase est énigmatique: "je ne suis pas encore remonté vers mon père", comme si Jésus avait une tâche à accomplir. Jésus a dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie", et " je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi"Jn 17, 24. Est ce chemin là qui doit s'ouvrir et qui ne peut s'ouvrir qu'au matin de la Résurrection, chemin fermé jusque là à l'humanité et qui s'ouvre enfin? C'est une hypothèse.

Mais je ne peux m'empêcher de rapprocher cette phrase de celle qui est prononcé par celui que l'on appelle "l'Ange de Dieu", lors du combat avec Jacob.



Car au petit matin, à l'aube, (un peu comme dans l'épisode de l'Evangile, avant que le soleil ne soit levé - et peut-être que symboliquement cela a son importance, puisque Jésus est aussi le nouveau Soleil), l'ange dit: "Lâche moi, car l'aurore est levée"Mais Jacob répondit: je ne lâcherai pas que tu ne m'aies béni.

Jacob reçoit alors un nouveau nom, mais si l'Ange refuse de dire le sien, il bénit Jacob-Israël et disparaît.

Elie Wiesel dans un petit livre: "célébrations bibliques", parle de cet événement. Un midrash raconte que l'Ange doir repartir, car à l'aube, on chante au ciel la gloire de l'éternel. Et ne pas être là peut provoquer un renvoi. Jacob rétorque que cet ange parle trop, qu'il doit le bénir comme les anges qui ont été envoyés à Abraham. Mais ces anges là étaient venus pour cela, ce qui n'est pas ce qui se passe dans ce combat. Mais Jacob obtient un nom nouveau Israël, mais aussi une marque dans son corps: la boiterie. Le combat avec Dieu laisse des traces.

Il y a une phrase que je n'arrive plus à retrouver, mais qui dit que : quand l'homme combat avec Dieu, (l'initiative semblant venir de Dieu, comme dans le combat de Jacob), l'homme a le droit de "retenir" Dieu, de ne pas le laisser partir, de poser la main sur Lui, jusqu'à ce qu'il ait obtenu une promesse (ou autre nom). Et cela c'est la force de l"humain, mais cela montre aussi ce que Dieu est capable d'accepter.

Des combats nous avons tous à en mener. Peut-être est il important de savoir que si difficiles soient ils, ils feront de nous des hommes nouveaux à l'image de celui qui a vaincu la mort.

lundi, février 02, 2009

"tourmenté par un esprit mauvais"Mc 1, 23

On est au tout début de l'évangile de Marc. Et ce qui me frappe c'est que cette phrase me fait penser au roi David.

Dans le premier livre de Samuel on trouve:1 Sam 16, 14. "L'esprit de Yahvé s'était retiré de Saül et un mauvais esprit, venant de Yahvé, lui causait des terreurs", et un peu plus loin: 1 Sam 16, 23. "Ainsi, chaque fois que l'esprit de Dieu assaillait Saül, David prenait la cithare et il en jouait; alors Saül se calmait, il allait mieux et le mauvais esprit s'écartait de lui".

Que le premier "miracle "de Jésus soit de chasser un esprit mauvais qui tourmente un homme, ne me semble pas dû au hasard.

Dans notre tradition française, le roi avait le pouvoir de guérir de certaines maladies. On peut alors penser que ce miracle dit quelque chose sur Jésus.

Il est le Messie attendu, le nouveau roi; qui va délivrer l'ensemble du peuple de ses esprits mauvais mais qui ne délivrera pas Jérusalem de la main mise romaine.